Ut enim ab Aimilio homines orti Aimilii ac gentiles
Varron célèbre latiniste de la fin de la République Romaine (-116 - +27) dans "De lingua latina" (L.VIII, 4) nous dit ici que "Les descendants d'Aemilius sont des Aemilii (ils portent son nom) et ils sont (tous) "gentiles" (parents) entre eux ! Voilà qui est simple et évident et sans doute pouvons-nous nous y référer encore aujourd'hui pour souligner la principale origine de notre nom roman Amiel, et sa filiation, mythique et lexicale au moins? Plus largement la citation complète censée expliquer un point majeur de la langue latine relatif aux dérivés communs des noms de gentes est :
Ut in hominibus quaedam sunt cognationes et gentilitates, sic in verbis : Ut enim ab Aimilio homines orti Aimilii ac gentiles, sic ab Aimilii nomine declinatae voces in gentilitate nominali
car il y a pour le linguiste une analogie certaine entre les apparentés d'un groupement supra-familial descendant d'une même origine humaine ancestrale (gente) comme il y a une parenté entre les noms calqués, formés sur ce même nom de gente : De même qu'Aemilius, en tant qu'homme a donné naissance à la famille des Aemilius ainsi le nom Aemilius est à l'origine des déclinaisons correspondantes (comme Aemilii, Aemilium, Aemilio, Aemiliorum, Aemilianum, Aemiliana.....). L'idée même de la "gens" romaine comprenait la croyance à un père commun, divin ou héroïque, généalogie que l'on peut appeler fabuleuse, mais qui était consacrée et accréditée chez les membres de la gens et servait de lien majeur entre eux. Ce facteur de parenté déjà mis en avant dans les pages précédentes à propos des hébreux (et juifs ensuite) trouve ici une nouvelle application.