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Les Amiel en Provence * Bermon Amiel notaire d'Arles * Pierre Amiel régent du consulat de Narbonne * Bertrand Amiel Consul de Narbonne * Les Amiel narbonnais à la fin du XIVème S * Jean, Aymard & Bertrand Amiel des parents bien dotés de Jean XXII * Les Amiel Chevaliers de Malte * Amelius de Schoonvorst Abbé belge * Les Amiel des Baux (en Provence) * Pierre Amiel de Sarcenas Cardinal * Deux Amiel Conseillers de la ville de Marseille * Quelques Amiel nîmois * Elie Amiel monnayeur * Amiel du Breuil ou de Maillé Archevêque de Tours (37) et autre Amielh* Les Amiel de Fontmorant (La Trémoille) (36)* Les Amiel fonctionnaires royaux * Pierre Amiel, notaire de Marseille * Barthélémie Amiel Clarisse d'Arles (13) * Béraud Amiel, dit "Le recteur" à Montauban (82) * Johan Amelius de Brassac & Vincens Amiel * Amiel de Perles * Amielh Guiffres à Carcassonne * Pierre Amiel à St Salvy (Albi) * Trois bacheliers de Toulouse * Arnaud de Namiel à Carcassonne * Les Amiel dans les actes d'Hugues de Chalon * Geoffroy Amiel Trinitaire et hospitalier * Les Amiel parents de Benoit XII * Un Amiel 'cagot' * Amelinus évêque de Maurus * Pierre Amiel Chanoine de Carcassonne * Pierre Emilarié * Giacomo Emiliano * Giovanni Stefano Emiliano * Pompeo Emiliano * Amblardus Amiel * Bertrand du Mortier à Udine * Gayose Amelhe * Les Amiel de l'Université de Paris * Amelius de Bella Videre * Un monastère St Emilien * Amiel Jorry chevalier * Amiel mestre d'escolle * Amelius de Buren * Les Amiel devant la justice de l'Université de Toulouse *
La forte présence des Amiel en Provence, l'autre terre d'élection de notre nom, notamment sur la zone littorale, peut être entre autres, expliquée par la forte immigration en provenance de la riviera italienne, de la République de Gènes, qui eut lieu en 1423. En effet à cette date les troupes du roi d'Aragon débarquent à Marseille, incendient la moitié de la ville. Le repeuplement sera rapide grâce à une immigration qui marquera son histoire. Une immigration souvent agricole, régionale puis montagnarde et à partir de 1450 étrangère: Des Ligures notamment du Val d'Oneglia viendront en Provence et à Marseille. La République génoise a quelques difficultés alors pour s'étendre et sa démographie grandit; en Provence c'est l'époque du roi René et une certaine autonomie règne encore : Comme il a besoin de bras ce roi offrira aux génois de repeupler et faire fructifier son royaume; un transfert important mais volontaire de population eut lieu. Cette immigration massive changea durablement le comportement des autochtones et la démographie s'en ressentit. Une rare immigration réussie observée en démographie historique dans laquelle les Amiel sont un des 38 noms cités au moins 3 fois dans les sources marseillaises des mariages passés entre 1348 & 1727; certains sont sans doute descendants des Amelius du moyen-âge, locaux ou émigrés des montagnes basse-alpines mais on ne peut écarter des Amieli ou autres Amiel italiens venus repeupler la région en ce XVème S.
(=> "L'immigration ligure et le repeuplement marseillais au XVème S." Fr. Baby, 2001).
BERMON AMIEL Notaire d'ARLES :
A Arles comme ailleurs les notaires peuvent exercer une autre activité. On a vu précédemment le cas de Raymond Amiel notaire du Pays de Foix. Ici il s'agit de Bermon Amiel, notaire d'Arles qui, au tout début du XIVème S. pratique pour ce qui le concerne la transhumance et loue pour son troupeau les montagnes de Lardiers et Malcor dans la Montagne de Lure.
(=> "Notaires et registres de notaires de Provence et à Arles XIII-XVème S." L. Stouff in "Le médiéviste devant ses sources", Coll. Le temps de l'histoire, Presses Univ. de Provence, Aix, 2004).
PIERRE AMIEL Régent du Consulat de NARBONNE :
Suite au paréage conclu la même année entre le roi et le vicomte Amalric, le 7 des Calendes de Septembre de l'an 1309 (soit le 26 Août) Pierre Amiel, Régent du Consulat de la Cité de Narbonne, avec ceux du Bourg, remettent ensemble au Juge Royal du Lauragais et au Procureur du Roi en la Sénéchaussée de Carcassonne, une cédule (feuillet fiscal) contenant l'énumération des privilèges des habitants et des deux consulats de Narbonne (droits, privilèges et attributions).
(=> Pièce AA35 sur parchemin, en latin, des Archives Municipales de Narbonne).
- Un (autre?) Pierre Amiel est consul de Narbonne en 1344. On le voit par un acte dressé par lui et deux autres consuls aux fins de procéder au nettoyage des bords du fleuve Aude. Il est à lier à Bertrand qui suit.
BERTRAND AMIEL Consul de NARBONNE :
Le 27 Septembre 1344 Bertrand Amiel consul, dresse, avec ses confrères, un acte concernant les terres de Narbonne situées le long du fleuve Aude; et le 24 Décembre 1349 il donne toujours en accord avec ses confrères une autorisation concernant l'entrée dans la ville de vin jusque là prohibé.
Les AMIEL NARBONNAIS à la fin du XIVème S :
Bourgeois marchands de la ville ils apparaissent dans un livre de comptes, celui de Jacme Olivier datant de 1387; une forte amende est due par les narbonnais au roi Charles VI et pour la payer, le "procurator" (mandataire fiscal) des narbonnais qu'est Jacme Olivier est chargé de réunir la somme énorme de 400.000 francs, représentant la moitié de ce qui est encore dû. Voici ces noms : Bernardus Amelii, burgensis, son fils Guillelmus aussi bourgeois, Jacobus Amelii, notaire public de Béziers (ou du Biterrois) d'origine narbonnaise, Johannes Amelii, jurisperitus (homme de loi) et consul de la ville, deux Amelii tout court, un Amelius connu à Ste Valière (village proche) lui aussi consul de Narbonne, Bernardus Amelius qualifié de clericus (clerc) 'parator' (pareur, apprêteur d'un ouvrage) narbonnais, Jacques Amiel et P(ons ou Pierre?) Amiel 'curatier' (administrateur civil?), Pierre-Raymond Amiel, de St Laures (St Laurent-de-la-Cabrerisse?), un Amilau tout court ainsi que Bonjuzas d'Amilau, juif narbonnais, enfin plusieurs 'de Amilavo', Arnaudus, 'caput ministerii pro arquejatoribus Burgi Narbone' soit 'commandant des archers de la ville de Narbonne', Guillelmus de Amilavo et magister Bernardus de Amilavo, 'canonicus Narbonensis et archidiaconus Rutinensis' soit 'chanoine de Narbonne et archidiacre du Ruthénois (Rodez).
(=> Livre de Compte de Jacme Olivier décrypté par A. Blanc, in Bulletin de la Commission Archéo. de Narbonne 1901, 1er semestre, Narbonne, Caillard 1901).
JEAN, AYMARD & BERTRAND AMIEL des parents bien dotés de JEAN XXII et autre AMIEL en AVIGNON :
C'est en 1317 que le pape cahorsin Jean XXII crée de nombreux évêchés en Languedoc afin de mieux contrôler religieusement ces contrées vouées encore il y a peu à l'hérésie cathare et ce n'est peut-être pas un hasard si un pape originaire de cette contrée est élu pour cette tâche très régionale. Mais ce n'est pas parce que l'on est un haut responsable de l'Eglise qu'on en oublie sa famille et sa région d'origine. Nous avons vu que plusieurs papes d'Avignon ont 'soigné' leur entourage en privilégiant ses proches familiaux pour assurer leur avenir parmi lesquels des Amiel; ici il s'agit d'Amiel(s) dont des historiens attribuent pour origine le village proche de Cahors nommé très justement Montamiel (voir ce toponyme); ces Amiel-là furent consuls de Cahors aux XIII et XIVème S. Des privilèges concernant des familiers dont ont aussi usé les évêques, après tout c'est logique, l'exemple et l'autorisation tacite venant d'en-haut. On voit ainsi le 1er évêque de Montauban, l'un des évêchés nouvellement créés, Bertrand de Bistour, déjà bien en cour en 1313, remettre cette année-là à l'un de ses neveux, Bertrand Amiel, déjà clerc du diocèse de Rodez, les dîmes perçues sur des églises relevant de la fameuse abbaye de Montauriol (liée à la création de la ville de Montauban comme on l'a vu dans la partie haut moyen-âge). Il y a surtout Jean Amiel, originaire du diocèse cahorsin lui aussi; il devient clerc de la Chambre Apostolique, organisme papal, Nonce de plusieurs papes, diplomate et enfin évêque de Spolète; on dit sans détour qu'il était membre de cette famille Amiel bien en vue à Cahors en ce temps-là, ville qui était alors connue aussi pour être une place financière importante, et ce fut un spécialiste pour ce qui touche aux finances. Une fiche décrivant sa carrière notamment comme recteur de Spolète et de la Marche d'Ancône est à lire dans les Dossiers Spéciaux, tout comme j'en ai rédigè une pour Aymard Amiel qui finit sa carrière de proche du pape comme Evêque de Marseille en 1332.
(=> "Vivre en ville au temps des papes d'Avignon : Montauban (1317-1378) p.21 E. Moreau; La Louve Ed. 2009).
Un autre Adhémar ou Aymard Amiel est présent à la Cour Pontificale d'Avignon entre 1338 et 1342-44 où il distribue par ex. des calices aux couvents et églises de la ville.
Les AMIEL CHEVALIERS DE MALTE :
On trouve dans les documents de cet Ordre de Chevalerie au moins quatre hommes qui en reçurent la dignité : Balthazar Amiel Chevalier en 1182; Bernard Amiel de Pailhès, de la grande et ancienne famille amiélienne ariégeoise, en 1228; Amiel de Sils en 1237 (voir page moyen-âge central Seigneurs et religieux) et enfin Bertrand Amiel en 1426.
(=> "Catalogue des Chevaliers de Malte ... 1099-1890" Paris).
AMELIUS de SCHOONVORST Abbé belge :
Ce religieux flamand fut l'Abbé de l'abbaye de St Trond ou Tron dans la province de Limbourg entre 1330 & 1350. Il est cité dans plusieurs chartes de Charles IV. Cette province de Limbourg correspond au comté de La Hesbaye d'autrefois dont on parle par ailleurs.
(=> "Cartulaire de l'abbaye de St Trond" Vol. I Ch. Piot; Hayez, Bruxelles, 1870).
Les AMIEL des BAUX (en Provence) (13) :
Il y eut plusieurs Amiel membres de cette grande famille dont les origines quasi-mythiques valent d'être contées.
- L'Etoile ou Comète des Baux : C'est l'emblème familial. Dessinée sur les blasons des Baux par une large étoile de seize rais effilés de couleur argent sur fond écarlate, elle apparait avec Hugues des Baux dès 1214. La famille disait descendre du roi-mage Balthazar et cette étoile voulait rappeler celle, qui, selon l'Evangile, guida les trois rois mages vers Bethléem. Leur curieuse devise était "Au hasard Balthazar"; devenue proverbiale elle semble être un jeu de mots car en langue provençale Balthazar se dit Bautazar, nom contenant le toponyme Bau, baux qui outre le nom de la famille éponyme désignera communément les falaises calcaires souvent percées de creux de rochers, grottes (langue des oiseaux !). La famille a longtemps été en Italie, la branche italienne portant le nom de Balz. Le couvent des Célestins de Naples reprend la légende familiale et parle même d'une origine royale arménienne; de fait les Tziganes ont le même emblème et ce serait eux qui l'auraient apporté d'Orient d'après leur légendaire. C'est ce qu'affirme aussi un curieux "Cartular teryer des Balptezares". Et bien sûr ce roi antique s'installa aux Baux, rapportant avec lui un trésor inestimable, l'empreinte dans l'argile du pied de l'Enfant-Jésus! Une relique qu'il allait prier secrètement tous les ans pour l'Epiphanie dans une crypte établie sous le château des Baux; les toponymes de Porte-Mage, Porte-Eyguière, le puits Piedeau et sa fontaine Stelat (Etoile) en portent témoignage ! Pour ma part je préfère voir l'origine que j'ai déjà évoqué dans "Le Monde des Amiel", qui fait référence aux Balthes, vous savez, ce nom des anciens Wisigoths avant qu'ils ne soient les héritiers du nom insigne de leurs cousins ostrogoths, et qu'ils n'utilisent plus que la référence de ceux-ci, les Amali, d'où peut-être aussi proviendrait notre nom.
- Amiel des Baux : Frère de Raymond VI, dernier des co-princes d'Orange mort en 1330. Capitaine Général de la Principauté Citérieure de Calabre et de la terre de Labour; en 1351 il y exerce la charge de Grand Justicier et mourra cette même année. Il va très jeune dans le royaume de Naples où tant de ses parents des branches des Balz (cf ci-dessus) l'avaient précédé et où ils occupèrent de hautes charges à la cour angevine (les Comtes d'Anjou étant alors rois de Naples). Chambellan du roi il épouse en 1308 Françoise d'Avella, fille du Grand Amiral du roi de Sicile, et, à cette occasion, "Amelius de Bautio, miles, baroni Avellarumae dominus" reçoit en fief du roi Charles II d'Anjou les châteaux de Saponara en Basilicate et Castrignano de Bruca sur lesquels il assigne un douaire de 1000 onces d'or de sa femme. Justicier de la Principauté Citérieure en 1311, il y recueille par ordre du roi Robert, dont les caisses étaient vides, les sommes destinées à son couronnement. Devenu Capitaine Général et Justicier du Duché de Calabre en 1316, il est nommé Viguier de Florence par le roi, lorsqu'en 1325 les florentins lui offrent, pour dix ans la seigneurie de leur république. Il y reçoit en cette qualité en 1326, les serment de fidélité des officiers toscans. En 1338 le roi Robert lui accorde pour lui et ses successeurs la possession irrévocable de toutes ses terres dans son royaume. En 1342 il devient le Capitaine Général des Principautés de Labour, Calabre et Basilicate. Le 9 septembre 1347 il sera témoin au mariage de Robert d'Anjou avec Marie de Bourbon. Il meurt comme je l'ai indiqué en 1351 mais sans laisser de descendance, ses deux fils, son aîné nommé Amiel II et un autre l'ayant précédé dans la tombe.
- Amiel II dit Le Bâtard des Baux :
Lui aussi passe une partie de sa vie en Italie, il est mentionné en 1318 comme membre de l'armée de Campanie avec son oncle Bertrand et son cousin Gilbert. Sous le prétexte de venger l'assassinat de son parent Raymond des Baux, 4ème Comte d'Avellino (parent proche du précédent Amiel) tué en 1354, il s'allie en 1356 à Robert de Durazzo et part en guerre contre la reine Jeanne de Navarre, ravage le pays et s'empare du château de St Canat, en Provence (qui appartenait à l'évêque de Marseille). Il revient en Italie où Charles III de Durazzo le fait Chambellan en 1382, Capitaine de guerre pour le château et district d'Amalfi, donne en fief noble à perpétuité à "son fidèle chevalier le Bâtard des Baux" le château de Monte Longo au diocèse de Molise. Lui aussi mourra sans descendance avérée.
- Amiel des Baux d'Orange (ne pensons pas ici à la langue des oiseaux !) : Cet Amiel de la branche d'Orange, fils d'un d'Agout, fut seigneur de Caromb, Suze et de Solérieux; il est cité dans une bulle du pape Benoît XII lui conférant un 'canonicat' (chanoine, honneur lucratif) de l'église de Genève en 1338, et en 1339 dans une reconnaissance de fief dont il fait hommage à Humbert, Dauphin de Viennois. Au service du roi de France, il est cité comme témoin dans la ratification d'un traité du roi Robert en septembre 1355. Quelques années plus tard, en 1365, alors qu'il est Sénéchal de Beaucaire et de Nîmes, il se distingue à la bataille de Villedieu contre les Compagnies (de routards). D'après dix chartes conservées à la B.N.F. il guerroie ensuite dans l'Agenais entre 1369 & 1371 à l'aide de troupes royales; des services pour lesquels Louis, Duc d'Anjou, frère du roi et comte de Toulouse, par son Lieutenant en Languedoc, ordonne au trésorier des guerres "de payer à son cher et bien aimé Amiel des Baux" (de le rétribuer) à raison de 15Fr Or par mois pour un homme d'armes et 7Fr1/2 pour un archer (ce Louis, duc d'Anjou est à l'origine de l'édification en 1368 de la bastide d'Anjou, berceau de ma propre famille Amiel). En 1370, à Avignon, il conclue au nom du roi, une trêve d'un an avec le Sénéchal en Provence de la reine Jeanne de Navarre, Comtesse de Provence, car sa guerre dans ce comté fut, selon la Chronique de St Victor de Marseille, le résultat d'une conjuration qu'il trama contre Jeanne pour livrer la contrée à la maison de Duras, guerre au cours de laquelle il prit outre St Maximin et Draguignan, plusieurs autres châteaux ainsi que les tours d'Aix et terrifia même Marseille. Son sceau était chargé d'un sautoir accompagné en chef et en pointe de la fameuse et énigmatique "Etoile des Baux" à seize rais, et de deux cors de chasse en flanc avec des lions pour support. Il se servait aussi d'un autre sceau portant la "Comète des Baux" (autre appellation) chargée d'une croix ancrée avec des sauvages pour support et deux cornes de bœuf pour cimier. Par testament de 1378, étant sans enfants, il lègue la terre des Baux et d'autres terres provençales à Alix des Baux sa nièce. Alix sera la dernière de la lignée; les nombreux fiefs des Baux passeront pour quelques dizaines d'années au comte de Provence et finiront entre les mains du roi de France.
(=> pour les personnages :"Histoire de la noblesse du Comtat Venaissin" T. IV, p. 314 de Pithon-Civry & "Inventaire de la Maison des Baux"n°1138, n°1169 de Barthélémy; "Regeste Dauphinois ou répertoire chronologique ..." U. Chevalier, T. V; Imp. Valentinoise 1921. pour le lieu : "Notice historique sur la ville des Baux, en Provence et sur la Maison des Baux" J. Canonge; Paris, Hachette & Nîmes, Giraud 1844; "Histoire de la Maison des Baux" G. N. Noblemaire, Champion à Paris, 1913).
PIERRE AMIEL de SARCENAS Cardinal :
Homonyme par ses nom et prénom d'un autre Cardinal qui vécut à la même époque (voir Pierre Amiel de Brénac page précédente) on le dit natif du Tarn, de Sorèze, entre Revel et Castres mais quelques uns le font naître en 1309 à Sarcenas, près de Grenoble, pendant que d'autres le voient quercynois ou auvergnat! Dans ce dernier cas il serait le frère de Jean Ameilh receveur général du Bas Pays d'Auvergne à Clermont en 1379. Ces auteurs ajoutant qu'il appartint à une noble famille liée à la famille comtale auvergnate. Son nom est diversement écrit Amelii, d'Ameil ...Moine de l'ordre de St Benoît, il fit ses études à Paris, devint docteur en droit. Après quelques temps passés au parlement, il fut auditeur de Rôte. Il s'attacha au cardinal Guy de Boulogne qu'il suivit dans sa Légation en Hongrie. Il fut récompensé de ses services par l'abbatiat du Monastère de St Bénigne de Dijon. Poursuivant sa carrière il suivit son protecteur cette fois en Espagne avant d'être élevé à l'épiscopat. En 1361 il ne fera que passer sur le siège archiépiscopal de Vienne promu sur celui de Naples (d'où il part dès 1365); car c'est alors pour lui le temps d'une punition : il est rétrogradé en quelque sorte en étant affecté au simple siège d'Embrun.
- Lorsqu'il devint évêque d'Embrun et selon la tradition, il reçut au nom du Dauphin de France, l'hommage du Gouverneur du Dauphiné, mais il fut le dernier car les dauphins ultérieurs, les fils aînés des rois ne s'y soumirent plus. Il était parait-il d'humeur querelleuse et il eut des contestations continuelles avec ses sujets comme avec les magistrats du Comté de Provence. Mêlé à divers problèmes locaux entre savoyards et romands dont la fixation de la frontière entre Dauphiné et Savoie, il eut aussi au sud le problème des dévastations des provençaux sans compter avec des problèmes de trésorerie. Suite à un concile provincial qui n'eut pas les résultats qu'il escomptait sur les 'oppresseurs' de son église, il voulut quitter ce poste et le pape dont il était l'un des conseillers les plus assidus le fit alors Cardinal du titre prestigieux de St Marc en 1378. Mais que lui était-il donc arrivé pour être ainsi 'puni' par son affectation à Embrun?
(=> "Sigillographie du Diocèse d'Embrun" J. Roman 1873 Paris).
- Elu Archevêque de Vienne en 1362, il deviendra l'Archevêque Métropolitain de Naples dès 1363 puis sera relégué donc à Embrun en 1365 où il réussira par son énergie quand même à repousser avec la population les attaques de "Tard-Venus" (bandes de brigands, de routiers) qui avaient ravagé le diocèse voisin de Gap. A son poste napolitain il était aussi Légat des papes Urbain V (en mars 1363) et Clément VII et de ce fait il fut mêlé aux affaires angevines de ce royaume de Naples qui appartenait alors à cette maison de France. Pour plaire à son éternel protecteur il s'est en effet immiscé dans ces affaires par sa négociation d'un éventuel mariage entre Aymon de Genève avec Jeanne de Duras dont on pouvait espérer qu'elle hériterait de ce royaume, ce qui n'advint pas. Grosse erreur pour avoir misé sur ce plan qui lui vaudra la disgrâce dont il sut cependant sortir comme on l'a dit.
- Dénommé couramment Pietro III de Gratia ou d'Ameil (de Grâce ou Amiel) ses qualités diplomatiques ainsi connues des papes en firent un négociateur remarquable et un vrai législateur. Il rétablit le Concordat entre Provence & Dauphiné en 1369 et fut proche des papes d'Avignon. Devenu Patriarche de Razden et d'Alexandrie, il fut enfin élevé Cardinal au titre de Ste Marie Trans-Tiberim en 1378, il précéda les papes schismatiques en Avignon dès 1379 où il s'installa. On connait les rôles qu'il tint par son volumineux courrier conservé dans les Archives du Vatican, des lettres écrites entre 1363 et 1379. Les missives produites montrent un style clair et juste, une ferme pensée, élevée, mais ce sont des lettres prudentes, sagement politiques, montrant quels services il parvint à rendre à Clément VII comme à la reine de Naples, et comme ce sera le cas plus tard, lors des négociations qui eurent lieu entre elle et le Duc d'Anjou en 1385. Il devint même le conseiller de la Reine Marie en 1386. Le "Journal" de Jean Le Fèvre le présente bien comme ayant été d'un zèle et d'un dévouement ininterrompu à la cause angevine. Lorsqu'il prêtait de l'argent à la reine et qu'il était obligé de demander des délais aux cardinaux ses créanciers, il répondait qu'il accordait "terme quant Madame pourra et voudra" (Journ. 379,414). Un contemporain atteste également de sa haute culture "decretorum doctor famosus et doctus ut plurimum in aliis facultatibus" (Baluze-Mollat "Vitae paparum Avenion" T. II, 744, n°2). Dès 1380 il écrivit un traité de circonstance prouvant qu'un concile général ne pourrait parvenir à résoudre la grande question du moment, celle du Grand Schisme de l'Eglise; et ce traité eut un grand succès mérité autant par la netteté des raisonnements que par l'exposé lui-même et la justesse de ses conclusions. Nommé Evêque de la Sabine en 1384, il fut en 1388 l'un des légataires du Cardinal Angelo de Grimoald.
- Le cardinal à la Licorne comme il fut appelé également mourut vers 1389, âgé de 80 ans, ayant conservé, selon ce que l'on peut lire, toutes ses facultés intellectuelles. Il fut inhumé dans l'église des Célestins d'Avignon. Il restera comme le type même du cardinal de grande culture et de grande autorité personnelle, un diplomate très mêlé aux affaires pontificales de son temps qu'elles aient été politiques ou plus généralement religieuses.
(=> "Les Cardinaux du Grand Schisme 1378-1417" Annuaire pontifical Catholique de 1931; Paris, Bonne Presse, 1931; "La vie intellectuelle dans les domaines d'Anjou-Provence de 1380 à 1435" A. Coville, Slatkin Rep. Genève 1974).
Deux AMIEL Conseillers de Marseille :
- Guillaume Amiel : Chevalier et Conseiller en 1292 et 1295 de la ville prévôtale de Marseille. Après son décès en 1315, ses héritiers entrèrent en conflit; sa veuve Cécile dut faire face devant les juges notamment à une soeur et une nièce de son défunt mari en raison d'une maison qu'elle affirmait avoir apportée en dot lors de son union, et que ses opposantes prétendaient faire partie de l'héritage; une maison située au lieu-dit Coronel. (d'après P. Elzéar 12 Juin 1315). C'est peut-être lui qui a donné son nom à la Tour dite de Guillaume Amiel, qui vint se placer entre la "grosse tour de l'Huveaume" ou tour Ste Paule et celle des "Rostagniers", dans les fortifications nord de la ville phocéenne. Cette tour existait encore sous ce nom en 1575 (Arch. de la ville de Marseille, DD8, 'Remparts' 1252-1590). Lorsqu'à la fin du XVIIème S. on agrandit l'enceinte médiévale, la partie du mur à laquelle elle appartenait ne fut pas déplacée et la tour subsista ...encore quelques temps mais de nos jours elle n'est plus là, le quartier ayant été loti et percé de larges voies. (cf "Provincia" Bull. de la Soc. de Statistique de Marseille. T. I 1921 art. de E. Duprat; Nicollet, Aix, 1921).
- R (?)aymond Amiel : Conseiller de la Prévôté de Marseille en 1285.
(=> "Les villes de Marseille au moyen-âge : ville supérieure et ville de la Prévôté 1267-1348" Ph. Mabill; Astier, Marseille 1905).
Quelques AMIEL Nîmois :
- Pierre Amiel : Procureur du roi en la Sénéchaussée de Nîmes vers 1379-1380; un auteur ancien donne le même nom avec la même fonction de 1358 à 1365 ("Histoire civile, ecclés. & littéraire de Nismes" T. VI M. Ménard Paris 1704).
- Un Amiel, marchand est un des adjoints du commissaire nommé par le Sénéchal de Nîmes pour connaître (examiner) d'un différent entre les consuls et les religieuses de St Sauveur (de Nîmes) survenu en 1467.
- Bernart (sic) Amiel alias de Lunel est notaire en 1428 et 'clavari del consolat de Nemze' en occitan, soit clavaire (tenant les clés, trésorier) du consulat de Nismes, Nîmes.
(=> "Histoire Civile Ecclésiastique & Littéraire de la ville de Nismes" T. III M. Ménard; Paris, Chambert & Hérissant 1752).
ELIE AMIEL et JEHAN AMILL Monnayeurs :
Appelé aussi Ameil, (H)Elie Amiel, maître artisan fabricant de monnaie, était Maître Particulier de la Monnaie à St Pourçain; il y réalise des "mailles tierces d'argent", "faites en la main du roi", du 1er Juin au 20 Août 1310, et aussi des "mailles tournois noires" (cf Archives nationales, carton Z, 1b, 361); les boîtes produites furent remises en Septembre 1312 à Michel de Bourdène (ou de Bourderie) par Jehan Le Palmier, Maître des Monnaies. On trouve Elie Amiel plus tard à Limoges, Paris et enfin à Mâcon en février 1350 ou même avant; une lettre de 1349 au garde de la monnaie de Macôn le cite afin que "prengne, de par le Roy nre sr (notre seigneur), Elias Ameil, me (maître) d'icelle (monnaie), et iceluy (qu'il l') amène à Paris, soubt seur (sous le sceau) et sauf conduit, afin de luy faire affiner ses comptes.." (Arch. Nat. reg.Z, 1, 55, fol°64 v°).
Jehan Amill autrement dit Jean Amiel est aussi Maître Particulier de la Monnaie à la même époque mais à Avignon.
(=> "Recueil de documents relatifs à l'histoire des monnaies ....(1497-1548)" F. de Saulcy, Macon, Protat Frères 1892 et autre écrit pour la période 1179-1380, édité par l'Imprimerie Nationale à Paris en 1879; "L'atelier monétaire royal de Mâcon (1239-1421)" A. Guerreau 1974).
AMIEL DU BREUIL ou DE MAILLE Archevêque de TOURS et autre AMIELH (37) :
Ce grand personnage d'église dont le nom est aussi écrit quelquefois Amois (?) est nommé à cette charge en Janvier 1394 ou 1395 selon certains (d'autres plus péremptoires disent le 26 juillet 1395 !). Auparavant chanoine et chantre de la cathédrale tourangelle il mourra dans cette ville le 1er septembre 1414. Noble de naissance il aurait été le fils de Hardouin VI Baron de Maillé selon plusieurs auteurs dont le Nobiliaire Universel de France (T. IX); il se peut fort toutefois qu'il fut membre d'une vieille famille poitevine (l'un des deux toponymes Maillé est au N-O de Poitiers (86), l'autre est en Vendée proche de Fontenay-le-Comte (85)) : un titre de 1360 le qualifie de clerc du diocèse de Poitiers et vers 1364 il chercha à se faire nommer 'écolâtre' de cette même ville, ce qui ne fut pas du goût des chanoines locaux qui sollicitèrent même la cour papale pour que cette dignité soit supprimée, ce que fit le pape Pascal V par bulle de 1366.
Parvenu archevêque (voir ci-après), il tint le parti de l'antipape Benoît en 1406 au Concile de Paris où il prend sa défense avec Pierre d'Ailly et il fut député au Concile de Pise en 1407, concile convoqué pour rétablir la paix dans le gouvernement de l'église si troublé par le Grand Chisme qui la divisait. Il fit partie de l'ambassade envoyée par le roi et l'église de France auprès des deux prétendants à la papauté, c'est lui-même qui porta leur parole. Mais le schisme continua.
(=> "Nobiliaire Universel de France" T. 9 M. de St Allais; Paris, Bachelin - Deflorenne 1878; "Dict. Géogr., Hist. & Biogr. d'Indre-et-Loire" T.I J.X. Carré de Brusserole; Tours, Rouillé-Ladeveze 1878-1884).
- Il a surtout laissé son nom à une controverse majeure dans l'enseignement supérieur ou universitaire de son temps, donnant lieu à un procès qui se déroula entre 1386 & 1388 et qui fut inséré pour le principal dans le "Chartularium Universitatis Parisiensis" (cartulaire de l'Université de Paris). (se reporter à la page compléments pour les détails).
- Un autre Amielh du Breuil sans doute de sa famille fut Chevalier, Seigneur du Cluseau; il reçoit en 1447 de son parent, l'évêque de Limoges, Pierre de Montbrun, une lettre dans laquelle ce dernier consentait à ajourner et reporter à l'année suivante l'hommage et serment de fidélité qui lui était dû par un certain Amiel Vergnaud, damoiseau, sans doute de leurs parents communs. Ces Vergnaud furent connus comme seigneurs de Montagu. Noble Amiel Vergnaud fut quant à lui seigneur du "Bost Bertrand" entre 1446 & 1476; il habitait Rancon (87) habituellement; il laissa trois fils et est à l'origine de la branche des Vergnaud de Boismorand; on constate donc qu'ici c'est le surnom (vergnaud, de la vergne, c'est-à-dire de l'aulne) qui prit le pas sur le nom Amiel pour devenir patronymique.
(=> "Généalogie de la famille de Boislinard" Ch. de Boismarin, article in "Mém. de la Soc. des Antiquaires du Centre" Vol. XVIII - 1891; Bourges, Tardy-Pigelet, 1892).
Les AMIEL de FONTMORANT ( de LA TREMOILLE) (36):
C'est d'Amiel ou comme on disait souvent alors Amé, seigneur de Fontmorant, que sont issus tous les seigneurs de ce lieu. Il créa ainsi une branche familiale secondaire des sires de La Trémoille dont il était issu, avec son épouse Alix, Dame de Fontmorant qu'il épousa en 1315 et qui lui apporta cette seigneurie. On ne connait que l'année de décès d'Alix, en 1361. Les de La Trémoille forment une grande famille ducale quatre fois princière dont la descendance est constamment connue jusqu'au XXème S.! Les de Fontmorant sont enterrés dans l'église de Prissac, village de la Brenne proche d'Argenton-sur-Creuse, dans l'Indre.
(=> "Le grand dictionnaire historique ou..." T.X de L. Moréri; Libraires Associés 1759).
Les AMIEL Fonctionnaires Royaux :
Quelques noms glanés :
- Pierre Amiel notaire à Marseille en 1353 (voir article ci-après);
- Bermond Amieli notaire public d'Arles selon certains de 1356 à 1370, d'autres l'indiquant toujours en 1385; son testament est du 13 décembre 1410 toutefois.
- Jean Amiel notaire à Castelnaudary au tournant des XIV-XVème S; on a ses registres de 1390 à 1408.
- Guirault Amiel, Receveur particulier des Finances Royales aux diocèses de Mirepoix et Pamiers (acte de 1458, cf "Conseil Héraldique de France" Annuaire 1901).
- Guillaume Amiel, procureur du comte Gaston de Foix à Mazères, accepté par les habitants (acte de la 2ème moitié du XIVème S.).
- Etienne Amiel notaire en la résidence de St Laurent au XVème S., paroisse auvergnate supprimée au XVIIème S. et intégrée à celle du Port (de Clermont) soit Clermont-Ferrand (cf. L'Auvergne litt. artist. & hist. n°51 1930).
- Amiel de Podiomirabile (de Puymirail) notaire de Briatexte entre 1450 et 1503;
- Jean Amiel : Lieutenant de la Sénéchaussée de Toulouse en 1448;
- Gabriel Amiel : notaire à Castelnaudary en 1596.
PIERRE AMIEL Notaire de MARSEILLE :
En 1348 la reine Jeanne, comtesse de Provence, fut reçue à Marseille avec de grands honneurs. S'étant assise sur le trône qui lui avait été préparé au cimetière des Accoules selon sa promesse faite aux marseillais lors de la mort de son père et autour duquel s'assembla le peuple, il lui fut lu les chapitres de paix; ensuite Pierre Amiel, notaire de la ville et secrétaire de la commune, mit un genou à terre devant elle et lui présenta l'Evangile. Jeanne jura sur le livre saint d'observer les privilèges et franchises de la ville de Marseille. Les syndics suivis des conseillers municipaux et tous les assistants lui prêtèrent alors serment de fidélité, ce pour quoi et en foi de quoi, Pierre Amiel dressa un acte public, lequel est conservé aux Archives de l'Hôtel de Ville. (cf. Ruffi, T. I, Liv. V, Ch. VIII).
(=> "Histoire de Marseille" Vol. I A. Fabre, 1829).
BARTHELEMIE AMIEL Clarisse d'ARLES (13) :
C'est bien son (curieux) prénom; elle fut Clarisse en Arles dans les années 1360-1370. En 1361 elle assiste par exemple à une assemblée capitulaire de même qu'en 1376. Un compte-rendu de la visite de son monastère de sœurs cloîtrées par l'archevêque d'Arles en raison d'enquête pour "désordres" dans la vie contemplative de cette communauté indique la présence de spécialistes de la foi comme le Révérend-Père, Frère Sperit Amiel (sic), Docteur en Théologie et Prieur du couvent des Frères Mineurs d'Arles, qui était peut-être de ses parents.
(=> "Bulletin des Amis du Vieil Arles" n°3 janvier 1906).
BERAUD AMIEL dit "Le recteur de la Vinouze" à MONTAUBAN (82) :
Un acte enregistré par le notaire Hébrard, de Montauban en 1402 constate une vente faite par "Béraud Amiel dit le recteur de la Vinouze", boucher de son état, d'une rente, au chapitre de St Etienne de Tescou, transaction pour laquelle il reçoit deux tasses d'argent de la valeur de 10 écus. (cf. Reg. 1402 f°1. Ducange).
(=> "Bulletin de la Soc. Archéol. du Tarn & Garonne" T.XIV 1886).
JOHAN AMELIUS DE BRASSAC & VINCENS AMIEL (11) :
Le futur Amelius de Brassaco Abbé de St Michel de Cuxa en Roussillon (voir page précédente) fut peut-être auparavant Chanoine de N.D. de Lagrasse; il est cité comme tel dans un registre de comptes rédigé en occitan en 1340; on trouve aussi le nom de Vincens Amiel, qui lui n'est pas un religieux, dans ce même registre tenu par un marchand de drap de Carcassonne nommé Jean Saval.
(=> "Bulletin Historique & Philologique du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques" Année 1901; Imprimerie Nationale, Paris 1902).
AMIEL de PERLES ou d'AUTERIVE, AMIEL de RABAT, Hérétiques et la fin des Cathares :
Avec d'autres cathares dont les frères Authié, Arnaud Marty ou Prades Tavernier pour les plus connus, Amiel de Perles sera capturé, jugé comme hérétique et finalement brûlé vif suite à la tentative dès lors écrasée de réactivation dit la "Petite Eglise" (entre 1300 & 1310) essai de reconstitution désespérée de l'église cathare qui sera donc sans issue. C'est en 1310 que sera brûlé l'avant-dernier Pierre Authié à Toulouse, alors que le dernier, Guillaume Bélibaste s'enfuit lui en Espagne; celui-ci sera le dernier à périr sur le bûcher en tant que cathare une quinzaine d'années plus tard, à Villerouge-Termenès, ce qui signe l'inexorable fin de cette religion mais pas la fin des procès ni des jugements, ni des condamnations (voir plus bas par ex. article sur Arnaud de Namiel).
Amiel de Perles (du lieu de son origine en Ariège) est aussi appelé Amiel d'Auterive (près de Toulouse) il sera aux côtés de Authier dès le début de l'entreprise de renouveau provisoire cathare. Il est vu à Verdun-Lauragais entre 1295 & 1306, notamment en 1295 avec Pierre et Jacques Authier. Par des aveux ('culpa' en latin) du passeur Pierre Raymond des Hugous on sait qu'il conduit vers 1300 le parfait Peire Raymond rejoindre au Born, au Cammas des Faure surnommés "les espagnols" ses frères en religion Peire, Jaume et Amiel afin de régler un contentieux entre Peire Raymond et le parfait Amiel; peu d'années après, vers 1302 au plus tard, il mène Peire Authier, de Toulouse à St Sulpice sur Tarn pour y rejoindre à nouveau les mêmes, et là, dans la maison de Dame Baranhone Peyre, le passeur assite à une cérémonie solennelle. Les trois bonshommes s'accueillent entre eux d'une salutation rituelle incluant le triple baiser de paix dont ils sont coutumiers. Ensuite, précise Raymond des Hugous, "il fut convenu qu'Amiel irait avec Martin Francès (François) ,en Lombardie, rejoindre un Ancien, Bernat Audoux (Bernard Audouy), pour qu'il le réconcilie (pardonne) car il avait péché dans la secte". La Lombardie est la région d'Italie du nord où beaucoup de cathares se sont réfugiés et le terme d'Ancien doit être interprété non comme un pénitencier (qui a le pouvoir de pardonner et de donner une pénitence) mais comme un diacre. Donc cet Amiel de Perles avait fauté (a t-il menti, a t-il mangé un aliment gras prohibé, a t-il touché une femme ?) en tous cas son cas est assez grave pour devoir être réconcilié à la foi de son église et Authier, bien qu'Ancien lui aussi, n'avait pas, faut-il croire, ce pouvoir. Toujours est-il qu'il est de retour au début de l'été 1303 puisqu'on sait qu'en Août de cette année-là le croyant Pierre Maury le reçoit dans sa bergerie de Larabassola près d'Arques, dans les Corbières (Ms 4030 f°252b). Vers Pâques et en Sept. 1304 il est le socio (compagnon) de Raymond Faure et ils parcourent le plateau cerdan du Capcir (Ms 4030 f°253). Quelques années plus tard, en 1309, sa capture suivra de près celle de Pierre Authier. Il fut pris en oct. 1309 dans une ferme de Verdun-Lauragais où l'avait amené un faux croyant de sa religion, qui lui, put s'enfuir à temps bien entendu. Il avait une 1ère fois échappé à Guillem Porcel, de Lugan, mis en liberté sous condition qu'il s'emparerait d'un hérétique (!). Le tribunal inquisitorial se vit obligé de hâter cette fois la procédure car Amiel s'était mis "en endura" (grève de la faim totale). Irréductible dans son obstination et de peur qu'il n'échappe aux foudres de l'inquisition, il fut rapidement alors livré au bras séculier et donc brulé le Jeudi 23 Octobre 1309.
(=> en partie cf. "Le dernier des cathares : Peire Autier" A. Brenon, Tempus, 2016).
Amiel de Rabat est, lui aussi, un cathare de la même époque; il est "consolé" (admis comme parfait) en 1302 par André ou Prades Tavernier, c'est alors un vieillard aux cheveux blancs sait-on; il fut lui aussi un des 'socio' de Authier.
C'est à cette même époque des débuts du XIVème S. et durant ces essais de reconstitution de l'église cathare que se situent au moins deux autres personnages comme Barthélémy Amillat que l'on dit prêtre espagnol ou dans le même registre, Amiel de Rieux le vicaire d'Unac noté par ailleurs. La religion cathare avait surtout touché les classes populaires, 90% étant des laboureurs, pâtres, artisans et autres gens "grossiers et ignorants" parait-il; seuls 10% furent des nobles, bourgeois et/ou propriétaires. Mais il faut toutefois tempérer leur proportion en regard de la population totale; certes si les régions les plus touchées sont le Lauragais et le Pays de Foix, on peut affirmer que la majeure partie de la population resta catholique selon les études et estimations actuelles.
(=> "Les derniers ministres de l'Albigéisme en Languedoc" J. M. Vidal in "Revue des questions historiques" M. de Beaucourt T. 35, 1906).
AMIEL GUIFFRES à CARCASSONNE (11) ;
Cet homme qui est qualifié de "borges de Carcassona" est "recebedor général en la Senescalcia de Carcassona", texte en occitan qui se traduit en français par : "bourgeois de Carcassonne, receveur général en la Sénéchaussée de Carcassonne" au milieu du XIVème S.
(=> "Sceaux gascons du Moyen-Âge" Soc. Hist. de Gascogne Ière Partie; Paris Champion & Auch Cocharaux, 1888).
PIERRE AMIEL Prévôt de ST SALVY (ALBI) (91) :
Ce fonctionnaire territorial fut Prévôt du quartier de St Salvy, cœur de la ville d'Albi en 1433. il était Docteur es Lois (cf. "Etudes Hist. ... sur l'Albigeois, le Castrais..." M.Cl. Compayré; Papailhau, Albi, 1841). Selon d'autres son prénom aurait été Jean et il serait né à Jegun (Gers) ? Le prévôt était un agent domanial du roi chargé des finances, de la justice, de l'administration et de l'ordre public en général, une sorte de sous-préfet très local en somme.
Trois AMIEL, BACHELIERS de TOULOUSE :
Les Archives Départementales de la Haute-Garonne conservent les noms de trois Amiel ayant obtenu leur titre de Bachelier à l'Université de Toulouse au XVème S. :
- Bernard Amelh, qui était un collégien de Foix, fut reçu bachelier dans les deux Droits en janvier 1491 (AD31, 3E2709);
- Antoine Amelhioti, collégien de Pampelune, au-delà des Pyrénées, vint étudier à Toulouse en Septembre 1419 et fut admis bachelier en mars 1422, il est le 9ème et dernier de la liste des gradués (AD31, 15D70, pièce 1);
- Jean Amelii, collégien de Narbonne, eut son diplôme de Bachelier en Septembre 1444 (AD31, 3E4468, fol° 52).
ARNAUD DE NAMIEL de CARCASSONNE (11) :
Le nom de ce personnage est aussi noté de Namiella ou d'Amiel : il peut indiquer que sa mère était une Amiel; pouvant aussi être lu "d'En Amiel" il signifierait alors qu'il était -fils d'Amiel-. Consul de la ville, il est convoqué pour cette raison comme commissaire laïque, à un tribunal de l'inquisition carcassonnaise à titre consultatif, dans une salle de la Maison de l'Inquisition de sa ville (située dans les murs de la Cité, près de la Porte d'Aude) les 8 & 9 Septembre 1329; ce tribunal exceptionnel se composait de pas moins 52 conseillers, la plupart étant des clercs (seulement 20 laïques). Il semble qu'il fit aussi partie d'une assemblée de trente-trois jurisconsultes réunie par l'évêque de Béziers "in camera épiscopi", pour juger le cas d'un religieux nommé Pierre Julien (acte du 3 Juin 1329).
(=> Registre GGG de l'Inquisition de Carcassonne; Fonds Doat, XXVII, fol. 163-170 & 179 v°- 188).
Les AMIEL dans les actes de CHALON :
Le cartulaire de Chalon (1220-1309), il s'agit ici d'une possession des Ducs de Bourgogne, cite quelques Amiel à la consonance jurassienne mais aussi alpine et suisse affirmée :
- Le 21 Mars 1308 : Une lettre "dou fié Amiet, dou seal de la court de Besançon" (sic) soit 'du siège' de la cour de justice de cette ville; il s'agit d'un Amiat d'Abbans, 'escuier' et damoiseau, vassal affidé du seigneur Jehan de Chalon, Baron d'Arlay et duc de Bourgogne , qui renouvelle sa fidélité à ce seigneur, lequel la lui confirme, pour la possession de fiefs qu'il tient de lui, notamment son chastel ou maison forte d'Abbans, de nos jours Abbans-Dessus, à ~20km au sud de Besançon, ce qu'enregistre la Cour(t) de Besançon par l'apposition de son "seaul" sur le document.
- Datée aussi de ce 21 Mars 1308 autre "Lettre dou fié Amiat d'Abbans de son chastel, dou seal Amiel"..."fais savoir à tous" qu'il "confesse et connais moi tenir en fié et en chassement de noble baron mon chier et redouté signour Jehan de Chalon, signour d'Arlay, mon chastel ou ma maison fort d'Abbans" et autres dans la châtellenie d'Abbans, lettre par laquelle Amiel "en tesmoignage de ce, je ai mis mon seal en ces lettres". On remarquera le vieux français assez savoureux qui était alors utilisé, l'absence totale d'orthographe, les mots étant souvent retranscrits phonétiquement et dans un à peu près édifiant.
- Bien avant, en Avril 1282 ou 83 : vente par un Amiel (?) et ses frères de terres au seigneur d'Arlay-Chalon.
- et le 22 Mars 1305 : échange de biens entre Amiel d'Abbans (ce qui confirme qu'il faut voir en Amiat ci-dessus un Amiet ou Amiel) et Monseigneur de Chalon : "Lettres de l'eschange que Amiel d'Abbans fit à monsignour de Chalon de sa maison de Molumbe, dou molin et de l'estanc dou passaige pour le pont faire" enregistrée par la cour(t) de Besançon, véritable acte notarié constatant un échange de possession de biens fonciers qui était situé au bord de la rivière du Doubs, d'où le moulin et le pont en projet, motif de cet échange; il y eut aussi la maison forte de ce nom, Molombe, qui passa aussi entre les mains de Jean I de Chalon.
(=> "Cartulaire de Hugues de Chalon (1220-1319) d'après le manuscrit original du British Museum" B. Prost & S. Bougenot; Declume, Lons-le-Saunier 1904).
GEOFFROY AMIEL Trinitaire et hospitalier :
L'Ordre des trinitaires pour le Rachat des Captifs ou Ordre de la Merci fut fondé dès le moyen-âge par St Pierre Nolasque, originaire de Mas Stes Puelles (11), pour collecter des fonds afin de libérer les chrétiens pris en otages par les arabes musulmans, une habitude qui ne date donc pas d'aujourd'hui chez cette population; et quoi qu'en disent nos gouvernants actuels, leur libération passait déjà nécessairement par le versement de rançon, nous ne vivons donc rien de très nouveau à ce sujet. Enfin bref, l'ordre eut fort à faire durant tout l'ancien régime, entre les fonds à réunir constamment, les tractations de libération, les soins à apporter aux chrétiens récupérés, ces 'mécréants' n'étant pas ménagés durant leur capture. L'ordre s'était doté d'hôpitaux pour les accueillir, souvent proches des côtes car ils disparaissaient en mer et revenaient de même par la mer; rien à voir avec les migrants actuels qu'ils nous envoient étant certains que par humanisme nous garderons leurs frères dans leur foi bien que ce ne soit pas la nôtre. Ainsi à Lorgues (83) les trinitaires ou mercédaires entretenaient-ils une maison hospitalière hors la ville; le 5 Octobre 1493 Geoffroy Amiel fut chargé de sa gestion, fut "pourvu de cette fonction" par le vice-légat d'Avignon, l'acte le nommant étant le plus ancien concernant cet établissement. L'Ordre de la Merci existe toujours bien que très discret, du moins en Europe et sans doute ne rachète t-il plus des chrétiens, mais qui sait, au train où vont les choses ?
(=> "L'Ordre des Trinitaires...." P. Deslandres T. I; Privat, Toulouse, 1903).
Les AMIEL parents de BENOIT XII : (complément)
De son nom civil Jacques Fournier, cet homme né en 1285 à Saverdun (09) fut auparavant abbé cistercien de Fontfroide (11), inquisiteur, évêque de Pamiers de 1317 à 1326 puis de Mirepoix (1326-1327) et enfin cardinal cette dernière année; élu pape en 1335 il sera le 2ème pape d'Avignon et règnera jusqu'en 1342. Il se peut fort que sa mère ait été une Amiel ou une Nouvel. L'un de ses oncles se nommait en effet Martin Amiel; il était aussi de Saverdun et peu fortuné. On sait par exemple que la Chambre Apostolique, c'est-à-dire le Bureau du Trésor Pontifical, lui paya ses frais de route pour rendre visite à son neveu au Palais d'Avignon, le vieux palais de nos jours, palais épiscopal que Benoit XII fit notablement agrandir. Dans une circonstance le pape lui fait un don de 100 florins d'or (Arch. Vatican "Introïtus et Exitus" t.161, f°97; t.170, f° 87 & 89; Scheefer "Die Ausgaben der Apostolischen Kammer unter Benedicti XV, 1914, pp. 75,77).
(=>"Bull. de la Soc. Ariégeoise des Sc. Lettres & Arts" Vol. XIII, Gadrat, 1926).
Un AMIEL 'CAGOT' :
La lèpre fut autrefois une maladie européenne; on appelait au moyen-âge les lépreux des "cagots"; ils étaient en raison des conséquences de leur maladie alors incurable et considérée contagieuse qui leur phagocytait les extrémités des membres, des parias, de véritables rebuts de la société. (rèf. "Histoire de la lèpre en France. Lépreux et cagots du sud-ouest" Dr H. M. Fay; Champion, Paris, 1910). Ce n'est là cependant qu'une catégorie de ces cagots. Leur seule caractéristique commune était qu'ils étaient tous des montagnards et pas seulement dans les Pyrénées; ils sont connus dans les Alpes aussi sous d'autres noms. Ayant des aspects physiques nettement différenciés des populations habituelles ils étaient de véritables parias humains, relégués parmi leurs semblables, devant vivre à part des gens dits normaux; des hypothèses diverses ont été émises quant à leur origine comme étant initialement une population qui dut se réfugier dans les montagnes pour fuir les invasions diverses qui ont émaillé l'Europe et d'où ils ne sont plus redescendus; il furent selon certains descendants de goths et d'où viendrait leur nom (chien de goth, ca(n) goth) ou même descendant d'extra-terrestres en raison de caractéristiques physiques très spéciales comme les membres palmés, la chaleur excessive ou l'odeur de leur corps, leur petite taille ou à contrario leur grande taille, entre autres explications ! Ces populations étaient cependant chrétiennes et avaient leur place à l'église, à part bien sûr ! Souvent leur métier était lié au bois car cette matière était censée isoler de leur contact. Ainsi furent-ils souvent charpentiers et menuisiers. Le patronyme de Crestia leur fut souvent donné et donc aussi Charpentier mais aussi Laplace (des places dans les petites villes des Pyrénées portent ce nom de "cagots").
On connait le nom de nombre d'entre eux dans les pré-Pyrénées, dont un Amiel à Perlas ou Peilas, en 1390, Perlas indiquant le lieu de Perles, dans la région de Foix. Ce pauvre hère est indiqué dans les textes ainsi : "Amiel chrestiaa; de l'abat de Foix", il semble donc ici que le mot crestiaa n'est encore qu'un qualificatif (Arch. des Pyrénées Atlantiques, E414, f° 66). La précision indiquant qu'il 'appartenait' à l'abbé de Foix est pour sa qualification de cagot très importante : en effet si vous m'avez bien suivi pour ce qui concerne le catharisme, le terme de 'crestia' pourrait très bien désigner qu'il était tout simplement cathare car c'est ainsi que ceux-ci se désignaient eux mêmes et ces parfaits ou bonshommes étaient comme les cagots, des méprisés, méprisés religieux de l'église de Rome et de ses fidèles; cette appartenance à l'abbé catholique fuxéen ne peut désigner un tel individu dont la religion avait été depuis longtemps éradiquée, il était donc bien cagot. Pour être exhaustif sur ce sujet, on croit savoir cependant que des cathares se réfugièrent dans les Pyrénées et la Gascogne pour fuir les ultimes persécutions, vers 1330, ce qui ajoute à la confusion !
Sous Louis XIV ces cagots devinrent des sujets ordinaires du roi mais ce n'est qu'à la Révolution que leur sort va progressivement et définitivement changer. Ils seront enfin assimilés à la population générale, cela ne se fera pas toutefois rapidement, les croyances ont la vie dure. Encore au début du XXème S. il y avait des cagots dans les Pyrénées, des photos le prouvent !
AMELINUS Evêque de MAURUS :
Cet Amelinus fut l'évêque de Maurétanie entre 1289 et 1297, cette évêché existait-elle encore réellement ou n'est-ce plus alors qu'un titre honorifique comme tant d'autres et indiqués par la mention 'in partibus'? Son nom est souvent écrit Ameliensis ou Amiliensis auquel cas il pourrait s'agir d'indiquer peut-être qu'il était "d'Amelia", en moyen-italien, originaire de cette ville italienne notée en toponymie (voir la page correspondante).
PIERRE AMIEL Chanoine de CARCASSONNE :
Chanoine de Carcassonne à la fin du XVème, début XVIème S. Il fit don en 1505 d'un grand reliquaire en argent surdoré pesant 60 marcs et qui valait ~3000 livres. En reconnaissance le chapitre délibéra en 1511 que son nom serait "couché" (inscrit) sur le Nécrologe afin que, après sa mort, chaque année soit célébré un 'obit' (office en souvenir) à son intention.
(=> "Mém. de la Soc. des Arts & Sc. de Carcassonne" 1908).
PIERRE EMILIARIé :
Il est noté en 1398 à Toulouse où il était dominicain. La terminaison de son nom fait penser qu'il fut éventuellement originaire du Tarn, où de tels suffixes sont couramment utilisés.
GIACOMO EMILIANO :
Noté en 1454, c'était un physicien italien de Parme.
GIOVANNI STEFANO EMILIANO :
Connu entre 1469 et 1489 environ, il fut comte palatin et poète de Vicenza (Italie).
POMPEO EMILIANO :
Connu vers 1492 c'était un physicien de Faenza (Italie).
AMBLARDUS AMIEL :
Dominus Amblardus Amiel fut moine bénédictin (on les nomme Dom) de l'abbaye de St Benoît de Castres; en l'an 1347 il est cité dans un hommage rendu au chapitre de Castres pour la terre de Navès par un certain Thourenne.
BERTRAND DU MORTIER à UDINE :
En 1341 il y a à Udine, en Italie, un capitaine militaire d'origine toulousaine nommé Bertrandus de Morterio, soit Bertrand du Mortier; il est le descendant des chevaliers du Lauragais de la famille des Amiel du Mortier que nous avons vu durant la période cathare. En voilà un au moins qui ne se plia pas au diktat royal et français de Louis IX et ne voulut pas servir ses successeurs.
GAYOSE AMELHE :
Ce vieux prénom semble pouvoir se traduire par Joyeuse. La ville de Toulon eut à recruter une sage femme dans le 1er tiers du XVème S. et ce fut difficile d'en trouver une; on écrivit à Brignoles et même à Marseille pour enfin trouver l'oiseau rare. Elle arrive accompagnée de son mari et au début il n'y a pas de gages fixés; on la prend à l'essai en somme, si bien que "l'honesta mulier" comme on disait déclara que fatiguée d'attendre son gagne-pain elle allait finir par quitter la ville. Grand émoi au sein du conseil de ville qui, réuni le 14 novembre 1433, décida que "si Gayose Amelhe, la bayle, consent à rester à Toulon en cette qualité, on lui donnera 4 florins de gages et que son mari sera exempt de guet et autres corvées". On ne sait si la dame accoucheuse accepta ces conditions avec son mari mais il est un fait que dès 1442 la ville est à nouveau sans sage-femme puis encore en 1476 où il fallut encore se démener pour en trouver une; une "matrona, sive bayla, honesta mulier" car tout au long de ce siècle le montant des gages n'augmenta pas; pour un emploi si peu pourvu et si essentiel, c'était trop peu payé !
'=> "Histoire de Toulon" 1ère partie T. II, G. Lambert; Toulon, Var, 1887).
Les AMIEL de l'UNIVERSITE DE PARIS :
Peu de renseignements sur ces noms trouvés entre la fin du XIVème et le milieu du XVème S. :
- Amelius de Lautreco en 1379, du diocèse d'Albi,des Amiel de lautrec sans doute;
- Amelius de Broek en 1395 (flamand?) qui était 'gradué';
- Amelius de Brolio en 1397 qui fut maître et venait de Poitiers;
- Amelius Pavillon en 1453 qui était maître;
- Hanick Amelius en 1459 qui fut aussi un maître et venait d'Utrecht aux Pays-Bas.
AMELIUS DE BELLO VIDERE :
Cité avec son épouse Richardas, comme 'miles' de la villa nommée Bello Videre vers 1330-1340 avec le titre de dominus (seigneur). Ce toponyme que l'on traduit en français par Beauvoir ou Bellevue peut être trouvé diversement en France, par contre sa traduction typiquement occitane de Belvèze est propre au sud du pays. Le dictionnaire de toponymie de Dauzat indique par ex. comme ayant été désigné par ce nom de villa, la commune de Belvèze-du-Razès située dans l'Aude et ayant été le lieu de naissance de nombreux Amiel durant l'histoire et jusqu'à nos jours, nous adopterons l'affectation de cet Amiel du XIVème S. à ce lieu. D'ailleurs le nom Amiel est très diffusé depuis le moyen-âge dans cette région du Razès et du Kercorb, en contact autant avec le Lauragais qu'avec le Pays de Foix ou le Carcassonnais; on note même le nom d'un P(ierre ou Paul) Amiel comme député de Bellegarde-du-Razès, communauté proche de Belvèze, dans le procès-verbal de l'Assemblée préliminaire des Trois Ordres de la Sénachaussée de Limoux qui s'est tenue le 27 janvier 1789.
Un MONASTERE ST EMILIEN :
Rare vocable, de plus pour un établissement religieux, si l'on excepte San Millan en Espagne; un monastère dédié à un St Emilien est cité en Italie, près de Sienne en 1373 pour un fait divers : trois jeunes gens ayant attenté à l'honneur des religieuses de cet établissement périrent de la main du bourreau.
AMIEL JORRY Chevalier :
Ce personnage semble être une relation d'un plus connu seigneur de la conquête française, Guillaume de Voisins. Était-il lui aussi originaire du nord ou bien fut-il un petit seigneur local soumis aux nouveaux maîtres ? Toujours est-il que ces deux noms sont joints à celui de Géraud de Capendu dans une lettre du monastère de Prouille au pape Boniface VIII datée de 1294. Les moniales informent sa sainteté que ce trio de nobles personnages avait détruit un pont sur l'Aude, pont qui permettait aux fidèles d'au-delà le fleuve d'assister rive gauche aux offices de leur église de St Martin de Limoux. Ces mêmes moniales batailleront ferme pour ne pas se voir imposer un nouvel évêché dans leur ville et elles finiront par gagner: après avoir été créé à Limoux le siège cathédral devra déménager quelques années plus tard à quelques lieues de là et s'installer bon gré, malgré dans l'abbaye d'Alet, exit le prélat et son train !
AMEIL Mestre d'escolle :
Il était de coutume en ces temps-là que la justice se rapproche des justiciables et les magistrats se déplaçaient régulièrement dans les villes de leur ressort, on appelait ces séances extra-ordinaires des "grands jours". Ainsi à Poitiers en 1387 furent tenus de tels grands jours. En cette occasion, là aussi c'était une coutume, les élus du corps de ville, les conseillers municipaux d'alors, donnèrent un dîner aux frais de la ville évidemment, dont je passerai les détails fort longs du menu mais pour lequel furent présents outre les magistrats, municipaux et de la justice du parlement régional, les hauts religieux de la cité, seigneurs locaux et même des maîtres d'école; ainsi "Mons. Ameil, mestre d'escolle de St Piere" (sic). Des "grands jours qui revenaient régulièrement : à Poitiers il y en eut ensuite en 1390 et 1405, selon ce qu'il en a été retenu du moins. De nos jours la justice s'éloigne plutôt des justiciables, allez comprendre notre société !
(=> "Mémoires de la Société des Antiquaires de l'Ouest" Année 1840, Poitiers, Fradet & Barbier, 1841).
AMELIUS de BUREN :
Buren est situé au centre des actuels Pays-Bas; en néerlandais on dira Van Buren. Il est aussi connu sous le nom de Assche (lieu de sa naissance en 1369, près de Buren) ou encore Steinfordt. Son prénom est lui aussi noté de plusiers façons : Amilius, Emiel, Melis Van Buren. Ce personnage est un religieux de rite catholique romain, branche des spirituels, 2ème recteur de l'établissement des Frères de Deventer, où il fit ses études théologiques. Ayant été brillant en scholastique en ce lieu et touché par l'éloquence de Florens Radewijns (fondateur des Frères de la Vie Commune) l'incitant à rejoindre la vie religieuse en communauté, il y sera "exalté par l'humilité, l'obéissance et l'efficacité". Mais la peste s'installe à Deventer en 1398; il voit les ravages qu'elle produit, y compris parmi les frères. Beaucoup de ces derniers suivent Florens et vont s'installer ailleurs. Aemilius, lui, reste à Deventer et en 1399 Florens l'ordonnera prêtre, puis, à sa mort, l'année suivante, il le nommera son successeur au conseil communautaire. Sous son administration plusieurs autres établissements furent fondés dont à Delft et Munster. Mais atteint par le typhus dès 1400 il meurt le 10 juin 1404 après avoir, lui aussi, nommé son successeur. Il a laissé quelques écrits publiés par Thomas A. Kempis dont son testament et une "Vie de disciple de Don Florens".
(=> "Dictionnaire biographique des Pays-Bas" partie 2 3 & 4ème pièces, AJ Van Der Aa, 1855, pp. 1573 - 1574)
Les AMIEL devant la JUSTICE de l' UNIVERSITE de TOULOUSE (31) :
Au moyen-âge les Universités jouissaient de privilèges importants dont celui de rendre la justice pour leurs ressortissants. Ainsi à Toulouse la Cour Royale de Justice remet à l'Université, en Février 1318, l'examen de plusieurs cas d'homicide dont celui perpétré par Amiel de Couserans (région de St Lizier en Ariège) sur Jean de Camplong et le 5 Avril suivant c'est un jeune de Portet (sur Garonne, 31) nommé Arnaud Amiel dont le cas sera examiné par la même justice.