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Additions:
b) Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Emelius est utilisée au moyen-âge aussi dans la zone occitane; dérivant d'Emelii bien sûr, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.). Pourtant ce sont les formes en Am- qui prévaudront dans les noms de la zone occitane.
Deletions:
Additions:
Le simple exemple d'un évêque mentionné dans le Thésaurus de 538 et ensuite, montre les alternances des nominations concernant notre nom : Amelius, Amellius, Amilius, Emilius, Amiel, Emile. L'existence d'Amelius, Amilius dès l'époque classique est assuré; une forme connue déjà chez Horace, poète du Ier S. av. J-C. et son Ludus Amelius (école de gladiateurs des Aemilii) cité dans son Art Poetique (32, 34) (et dont un des plus anciens commentateurs fut un certain C. Aemilius en passant). L'évolution de la graphie romane offre avec Aemilius - Amelius deux caractéristiques du latin de la basse époque ou vulgaire : "A" pour "AE" et "e" pour "i". Schuchardt à la fin du XIXème S. a réuni plusieurs ex. d' 'a' pour 'ae' dont Amilia pour Aemilia et pour ce qui concerne 'e' pour 'i' les ex. sont très nombreux dont bien sûr Emelius pour Aemilius ou Aeme(lius) !
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Additions:
Toutefois, la forme romane Amelii s'est conservée telle quelle jusqu'à nos jours : un internaute portant ce précieux patronyme figé dans le temps depuis tant de siècles, m'a informé qu'elle est bien vivante au centre de l'Italie, dans les Apennins, sur le versant nord de la région des Abruzzes, dont acte. De même encore au XXème S. le prénom Amelius est attribué en Provence ! La forme Amilien, semi-française et semi-occitane, entre Emile et Amiel venant de Aemilianus, l'AEmilien latin condense enfin le nom dans sa forme romane, réconciliant ainsi les parlers d'oïl et d'oc.
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Additions:
-1- __D'Aemilius à Emelius __:
Le simple exemple d'un évêque mentionné dans le Thésaurus de 538 et ensuite, montre les alternances des nominations concernant notre nom : Amelius, Amellius, Amilius, Emilius, Amiel, Emile. L'existence d'Amelius, Amilius dès l'époque classique est assuré; une forme connue déjà chez Horace, poète du Ier S. av. J-C. et son Ludus Amelius (école de gladiateurs des Aemilii) cité dans son Art Poetique (32, 34) (et dont un des plus anciens commentateurs fut un certain C. Aemilius en passant). L'évolution de la graphie romane offre avec Aemilius - Amelius deux caractéristiques du latin de la basse époque ou vulgaire : "A" pour "AE" et "e" pour "i". Schuchardt à la fin du XIXème S. a réuni plusieurs ex. d' 'a' pour 'ae' dont Amilia pour Aemilia et pour ce qui concerne 'e' pour 'i' les ex. sont très nombreux dont bien sûr Emelius pour Aemilia ou Aeme !
-2- __Beaucoup d'hésitations dans les deux langues d'oïl et oc __:
a) Et l'on ne sera pas étonné d'apprendre que le vieux français prononça et écrivit notre nom sous la forme Amile (cf. la chanson de geste d'Amis et Amile) avant d'évoluer vers Emile : tout est en effet question de prononciation et les linguistes spécialisés dans la langue françoise ne savent pas trop comment déterminer la nature de la voyelle issue du [a:] long du proto-français qui évoluera dans son émission vocale curieusement vers le é de Emile mais le fait est là dans la graphie, exit Amile ce sera Emile en français dit moyen et ensuite en français "a-ca-dé-mi-que" !
b) Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Emelius est utilisée au moyen-âge aussi dans la zone occitane; dérivant d'Emelii bien sûr, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.). Pourtant c'est les formes en Am- qui prévaudront dans les noms de la zone occitane.
-3- __Et la forme Amulius ?__
La correspondance entre Amelius et l'improbable Amulius que l'on a déjà rencontré pour la mythologie romaine est pourtant bien vérifié dans la nomination latine au moyen-âge par exemple dans l'histoire de Pelissanne (13) : une grande partie de la ville dépendait jusqu'en 1002 d'un certain Amulius; il en donne une partie à cette date à l'abbaye de Montmajour; puis en 1069 c'est Socia, sa fille, qui donne 1/4 de ce qui est encore en sa possession, avec l'accord de son père qui est alors nommé Amelius. CQFD.
Le simple exemple d'un évêque mentionné dans le Thésaurus de 538 et ensuite, montre les alternances des nominations concernant notre nom : Amelius, Amellius, Amilius, Emilius, Amiel, Emile. L'existence d'Amelius, Amilius dès l'époque classique est assuré; une forme connue déjà chez Horace, poète du Ier S. av. J-C. et son Ludus Amelius (école de gladiateurs des Aemilii) cité dans son Art Poetique (32, 34) (et dont un des plus anciens commentateurs fut un certain C. Aemilius en passant). L'évolution de la graphie romane offre avec Aemilius - Amelius deux caractéristiques du latin de la basse époque ou vulgaire : "A" pour "AE" et "e" pour "i". Schuchardt à la fin du XIXème S. a réuni plusieurs ex. d' 'a' pour 'ae' dont Amilia pour Aemilia et pour ce qui concerne 'e' pour 'i' les ex. sont très nombreux dont bien sûr Emelius pour Aemilia ou Aeme !
-2- __Beaucoup d'hésitations dans les deux langues d'oïl et oc __:
a) Et l'on ne sera pas étonné d'apprendre que le vieux français prononça et écrivit notre nom sous la forme Amile (cf. la chanson de geste d'Amis et Amile) avant d'évoluer vers Emile : tout est en effet question de prononciation et les linguistes spécialisés dans la langue françoise ne savent pas trop comment déterminer la nature de la voyelle issue du [a:] long du proto-français qui évoluera dans son émission vocale curieusement vers le é de Emile mais le fait est là dans la graphie, exit Amile ce sera Emile en français dit moyen et ensuite en français "a-ca-dé-mi-que" !
b) Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Emelius est utilisée au moyen-âge aussi dans la zone occitane; dérivant d'Emelii bien sûr, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.). Pourtant c'est les formes en Am- qui prévaudront dans les noms de la zone occitane.
-3- __Et la forme Amulius ?__
La correspondance entre Amelius et l'improbable Amulius que l'on a déjà rencontré pour la mythologie romaine est pourtant bien vérifié dans la nomination latine au moyen-âge par exemple dans l'histoire de Pelissanne (13) : une grande partie de la ville dépendait jusqu'en 1002 d'un certain Amulius; il en donne une partie à cette date à l'abbaye de Montmajour; puis en 1069 c'est Socia, sa fille, qui donne 1/4 de ce qui est encore en sa possession, avec l'accord de son père qui est alors nommé Amelius. CQFD.
Deletions:
Et l'on ne sera pas étonné d'apprendre que le vieux français prononça et écrivit notre nom sous la forme Amile (cf. la chanson de geste d'Amis et Amile) avant d'évoluer vers Emile : tout est en effet question de prononciation et les linguistes spécialisés dans la langue françoise ne savent pas trop comment déterminer la nature de la voyelle issue du [a:] long du proto-français qui évoluera dans son émission vocale vers le é de Emile mais le fait est là dans la graphie, exit Amile ce sera Emile en français dit moyen et ensuite en français "a-ca-dé-mi-que" !
Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Emelius est utilisée au moyen-âge aussi dans la zone occitane; dérivant d'Emelii bien sûr, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.).
-2- La correspondance entre Amelius et l'improbable Amulius que l'on a déjà rencontré pour la mythologie romaine est pourtant bien vérifié dans la nomination latine au moyen-âge par exemple dans l'histoire de Pelissanne (13) : une grande partie de la ville dépendait jusqu'en 1002 d'un certain Amulius; il en donne une partie à cette date à l'abbaye de Montmajour; puis en 1069 c'est Socia, sa fille, qui donne 1/4 de ce qui est encore en sa possession, avec l'accord de son père qui est alors nommé Amelius. CQFD.
Additions:
Ce Mamurce ou Mamurius a en effet pu être en rapport avec l'une des plus anciennes cérémonies romaines, un rite où intervenait un personnage dénommé "le forgeron ou l'artisan". Ce rite, qui semble n'avoir plus été, au temps d'Ovide, qu'une survivance de l'antique tradition, c'est celui des Mamuralia célébré très précisément le 14 mars : à cette date on expulsait de la ville de Rome, à coups de bâtons, un homme vêtu de peaux et appelé pour la circonstance Mamurius "le forgeron". Dans ces temps lointains où l'année recommençait le 1er mars ce nouveau départ s'accompagnait de rites archaïques, en particulier le 1er mars même, se déroulaient des processions dansantes des fameux Saliens entonnant leur fameux chant, s'accompagnant en frappant à grands coups sur leurs...boucliers métalliques dont le fournisseur était évidemment Mamurius. Il est tentant alors de penser que l'expulsion du forgeron à la veille du 15 mars était le rite de clôture d'une véritable "quinzaine sacrée" destinée à inaugurer sous les meilleurs auspices une nouvelle année ! Pourquoi cependant ce rôle central dévolu au forgeron ? On sait de nos jours que ces habiles artisans ont joué partout dans les sociétés primitives les rôles de magiciens (Mircea Eliade et d'autres ont publié à ce sujet des études savantes).
Deletions:
Additions:
D'autre part Aimile lui aussi impliqué dans le latin Aemilius, semble bien étrusque aussi, et il a dû signifier exactement "bronzier", formé peut-être sur "aya-mule ou mulie" signifiant "fondeur de bronze" réalisant des alliages; ce mot originel est devenu 'aimule' puis 'aimile' sous l'effet de l'accent initial. Mamerce peut être vu aussi comme une forme intensive de Marce (soit marteleur) ce qui équivaut à forgeron donc. Voilà un rapport possible entre ces deux noms que portaient les Aemilii. Selon l'historien Schulze //Il est singulier qu'à Rome, seuls les membres de la gens Aemilia ont porté le prénom Mamercus. Traditionnellement ils se surnommaient ainsi et s'en justifiaient en prétendant que leur famille descendait d'un ancêtre de ce nom, fils du vieux roi Numa ou du moins de son ami, le philosophe Pythagore //(cf. Münzer, art. Mamercus & Pierre Grimal dans le Dict. de la Mythologie Grecque et Romaine, paris, 1951). L'histoire de Rome a bien conservé le nom de Mamur(t)ius Veturinus soit Mamurce l'Ancien, nom d'origine étrusque comme on l'a vu, nom d'un excellent artisan métallurgiste qui a, selon la légende, forgé onze boucliers métalliques sur le modèle de "l'ancile" sacré envoyé par les dieux, tombé du ciel, pour le roi Numa; une œuvre d'exception pour lequel cet homme très habile ne voulut aucun paiement, seulement l'assurance que son nom passe à la postérité; une affirmation qui a sans douté été rajoutée suite à la mention de ce nom dans un archaïque "Chant des Saliens". Ce chant liturgique était si ancien que déjà au IIème S. Cicéron avoue ne plus en comprendre les paroles et nous non plus, du moins de ce qui nous en est parvenu; il était chanté par les prêtres dansants, uniquement des patriciens, pour honorer les dieux Mars et Quirinus. Même s'il faut plus sûrement voir en ce mot 'mamurce' l'appellation étrusque de l'artisan travaillant au marteau et spécialement du forgeron, métier comparable en ce temps-là aux maître-verriers de l'ancien régime par ex. on ne peut négliger cependant quelque rapport ancestral avec ce chant.
Ce Mamurce ou Mamurius a en effet pu être en rapport avec l'une des plus anciennes cérémonies romaines, un rite où intervenait un personnage dénommé "le forgeron ou l'artisan". Ce rite, qui semble n'avoir plus été, au temps d'Ovide, qu'une survivance de l'antique tradition, c'est celui des Mamuralia célébré très précisément le 14 mars : à cette date on expulsait de la ville de Rome, à coups de bâtons, un homme vêtu de peaux et appelé pour la circonstance mamurius "le forgeron". Dans ces temps lointains où l'année recommençait le 1er mars ce nouveau départ s'accompagnait de rites archaïques, en particulier le 1er mars même, par des processions dansantes des fameux Saliens de ce chant, s'accompagnant en frappant à grands coups sur leurs...boucliers métalliques dont le fournisseur était évidemment Mamurius. Il est tentant alors de penser que l'expulsion du forgeron à la veille du 15 mars était le rite de clôture d'une véritable "quinzaine sacrée" destinée à inaugurer sous les meilleurs auspices une nouvelle année ! Pourquoi cependant ce rôle central dévolu au forgeron ? On sait de nos jours que ces habiles artisans ont joué partout dans les sociétés primitives les rôles de magiciens 'Mircea Eliade et d'autres ont publié à ce sujet des études savantes.
(=> "Les noms latins du marteau et la racine étrusque 'Mar-'..." article de L. Deroy p.23-24 in Revue de l'Antiquité Classique T.28, Fasc. 1, 1959).
Ce Mamurce ou Mamurius a en effet pu être en rapport avec l'une des plus anciennes cérémonies romaines, un rite où intervenait un personnage dénommé "le forgeron ou l'artisan". Ce rite, qui semble n'avoir plus été, au temps d'Ovide, qu'une survivance de l'antique tradition, c'est celui des Mamuralia célébré très précisément le 14 mars : à cette date on expulsait de la ville de Rome, à coups de bâtons, un homme vêtu de peaux et appelé pour la circonstance mamurius "le forgeron". Dans ces temps lointains où l'année recommençait le 1er mars ce nouveau départ s'accompagnait de rites archaïques, en particulier le 1er mars même, par des processions dansantes des fameux Saliens de ce chant, s'accompagnant en frappant à grands coups sur leurs...boucliers métalliques dont le fournisseur était évidemment Mamurius. Il est tentant alors de penser que l'expulsion du forgeron à la veille du 15 mars était le rite de clôture d'une véritable "quinzaine sacrée" destinée à inaugurer sous les meilleurs auspices une nouvelle année ! Pourquoi cependant ce rôle central dévolu au forgeron ? On sait de nos jours que ces habiles artisans ont joué partout dans les sociétés primitives les rôles de magiciens 'Mircea Eliade et d'autres ont publié à ce sujet des études savantes.
(=> "Les noms latins du marteau et la racine étrusque 'Mar-'..." article de L. Deroy p.23-24 in Revue de l'Antiquité Classique T.28, Fasc. 1, 1959).
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D'autre part Aimile lui aussi impliqué dans le latin Aemilius, semble bien étrusque aussi, et il a dû signifier exactement "bronzier", formé peut-être sur "aya-mule ou mulie" signifiant "fondeur de bronze" réalisant des alliages; ce mot originel est devenu 'aimule' puis 'aimile' sous l'effet de l'accent initial. Mamerce peut être vu aussi comme une forme intensive de Marce (soit marteleur) ce qui équivaut à forgeron donc. Voilà un rapport possible entre ces deux noms que portaient les Aemilii. Selon l'historien Schulze //Il est singulier qu'à Rome, seuls les membres de la gens Aemilia ont porté le prénom Mamercus. Traditionnellement ils se surnommaient ainsi et s'en justifiaient en prétendant que leur famille descendait d'un ancêtre de ce nom, fils du vieux roi Numa ou du moins de son ami, le philosophe Pythagore //(cf. Münzer, art. Mamercus & Pierre Grimal dans le Dict. de la Mythologie Grecque et Romaine, paris, 1951). L'histoire de Rome a bien conservé le nom de Mamur(t)ius Veturinus soit Mamurce l'Ancien, nom d'origine étrusque comme on l'a vu, nom d'un excellent artisan métallurgiste qui a, selon la légende, forgé onze boucliers métalliques sur le modèle de "l'ancile" sacré envoyé par les dieux, tombé du ciel, pour le roi Numa; une œuvre d'exception pour lequel cet homme très habile ne voulut aucun paiement, seulement l'assurance que son nom passe à la postérité; une affirmation qui a sans douté été rajoutée suite à la mention de ce nom dans un archaïque "Chant des Saliens". Ce chant liturgique était si ancien que déjà au IIème S. Cicéron avoue ne plus en comprendre les paroles et nous non plus, du moins de ce qui nous en est parvenu; il était chanté par les prêtres dansants, uniquement des patriciens, pour honorer les dieux Mars et Quirinus. Sans doute plus sûrement s'agit-il de voir en ce mot 'mamurce' l'appellation étrusque de l'artisan travaillant au marteau et spécialement du forgeron, métier comparable en ce temps-là aux maître-verriers de l'ancien régime par ex.
Donc les plus archaïques Aemilii auraient été des "bronziers", des métallurgistes qui, dès avant l'essor de la Rome latine, firent la prospérité et le renom technique de l'Etrurie. On ne peut s'étonner dans ce cas du rapport entre la référence légendaire aux reproductions de l'ancile pour le roi Numa et les "clipeatae", ces figures gravées sur des boucliers qu'emploieront les Aemilii pour flatter leur ego démesuré en les placardant sur leur Basilique comme autant de marques de notoriété. (cf. "L'Antiquité classique" Vol. 28, Univ. de Liège, De Meester, 1959). De la renommée acquise en Etrurie puis confirmée à Rome, leur avenir social propre, leur statut de patricien leur sera ainsi assuré pour pas mal de siècles. Quant aux auteurs antiques, voici deux opinions extrêmes concernant ces origines :
La langue osque que l'on peut rapprocher du latin se parlait avant lui dans la région centrale sud de la botte italienne. Elle avait cependant une particularité dans son écriture puisque, contrairement au grec ou au latin, elle s'écrivait et se lisait donc de droite à gauche ! Et alors que Rome et le latin avait conquis le territoire des Osques l'esprit de la graphie de la langue osque fut encore présent au début de notre ère. On a trouvé à Pompéi, territoire osque, une inscription parfaitement conservée (Corp. Insc. de Pompéi 659) apposée sur le mur extérieur d'une maison située Via Marina, côté nord, près du temple de Vénus et de la Basilique. Conservée au Musée Archéologique de Naples (n°4669) voici son texte : //SVILIMEA CISSONIO FRATRABILITER SAL// qui mêle écriture osque et latine dans une phrase latine ! Il faut traduire par : Aemilius salue fraternellement Cissonius. Trois autres inscriptions citant ce même mot SVILIMEA ont été également relevées. Il s'agit de voir là une publicité pour une candidature municipale, peinte peut-être par Aemilius Celer très célèbre "scriptor" local dont je parle par ailleurs, dans laquelle donc le nom Aemilius est écrit à l'envers, selon la langue osque. Curiosité que je devais noter !
Donc les plus archaïques Aemilii auraient été des "bronziers", des métallurgistes qui, dès avant l'essor de la Rome latine, firent la prospérité et le renom technique de l'Etrurie. On ne peut s'étonner dans ce cas du rapport entre la référence légendaire aux reproductions de l'ancile pour le roi Numa et les "clipeatae", ces figures gravées sur des boucliers qu'emploieront les Aemilii pour flatter leur ego démesuré en les placardant sur leur Basilique comme autant de marques de notoriété. (cf. "L'Antiquité classique" Vol. 28, Univ. de Liège, De Meester, 1959). De la renommée acquise en Etrurie puis confirmée à Rome, leur avenir social propre, leur statut de patricien leur sera ainsi assuré pour pas mal de siècles. Quant aux auteurs antiques, voici deux opinions extrêmes concernant ces origines :
La langue osque que l'on peut rapprocher du latin se parlait avant lui dans la région centrale sud de la botte italienne. Elle avait cependant une particularité dans son écriture puisque, contrairement au grec ou au latin, elle s'écrivait et se lisait donc de droite à gauche ! Et alors que Rome et le latin avait conquis le territoire des Osques l'esprit de la graphie de la langue osque fut encore présent au début de notre ère. On a trouvé à Pompéi, territoire osque, une inscription parfaitement conservée (Corp. Insc. de Pompéi 659) apposée sur le mur extérieur d'une maison située Via Marina, côté nord, près du temple de Vénus et de la Basilique. Conservée au Musée Archéologique de Naples (n°4669) voici son texte : //SVILIMEA CISSONIO FRATRABILITER SAL// qui mêle écriture osque et latine dans une phrase latine ! Il faut traduire par : Aemilius salue fraternellement Cissonius. Trois autres inscriptions citant ce même mot SVILIMEA ont été également relevées. Il s'agit de voir là une publicité pour une candidature municipale, peinte peut-être par Aemilius Celer très célèbre "scriptor" local dont je parle par ailleurs, dans laquelle donc le nom Aemilius est écrit à l'envers, selon la langue osque. Curiosité que je devais noter !
Deletions:
Donc les plus archaïques Aemilii auraient été des "bronziers", des métallurgistes qui, dès avant l'essor de la Rome latine, firent la prospérité et le renom technique de l'Etrurie. On ne peut s'étonner dans ce cas entre la référence légendaire aux reproductions de l'ancile pour le roi Numa et les "clipeatae", ces figures gravées sur des boucliers qu'emploieront les Aemilii pour flatter leur ego démesuré en les placardant sur leur Basilique comme autant de marques de notoriété. (cf. "L'Antiquité classique" Vol. 28, Univ. de Liège, De Meester, 1959). De la renommée acquise en Etrurie puis confirmée à Rome, leur avenir social propre, leur statut de patricien leur sera ainsi assuré pour pas mal de siècles. Quant aux auteurs antiques, voici deux opinions extrêmes concernant ces origines :
La langue osque que l'on peut rapprocher du latin se parlait avant lui dans la région centrale sud de la botte italienne. Elle avait cependant une particularité dans son écriture puisque, contrairement au grec ou au latin, elle s'écrivait et se lisait donc de droite à gauche ! Et alors que Rome et le latin avait conquis le territoire des Osques l'esprit de la graphie de la langue osque fut encore présent au début de notre ère. On a trouvé à Pompéi, territoire osque, une inscription parfaitement conservée (Corp. Insc. de Pompéi 659) apposée sur le mur extérieur d'une maison située Via Marina, côté nord, près du temple de Vénus et de la Basilique. Conservée au Musée Archéologique de Naples (n°4669) voici son texte : //SVILIMEA CISSONIO FRATRABILITER SAL// qui mêle écriture osque et latine dans une phrase latine ! Il faut traduire par : Aemilius salue fraternellement Cissonius. Trois autres inscriptions citant ce même mot SVILIMEA ont été également relevées. Il s'agit de voir là une publicité pour une candidature municipale, peinte peut-être par Aemilius Celer très célèbre "scriptor" local dont je parle par ailleurs, dans laquelle donc le nom Aemilius est écrit à l'envers, selon la langue osque.
Additions:
La langue osque que l'on peut rapprocher du latin se parlait avant lui dans la région centrale sud de la botte italienne. Elle avait cependant une particularité dans son écriture puisque, contrairement au grec ou au latin, elle s'écrivait et se lisait donc de droite à gauche ! Et alors que Rome et le latin avait conquis le territoire des Osques l'esprit de la graphie de la langue osque fut encore présent au début de notre ère. On a trouvé à Pompéi, territoire osque, une inscription parfaitement conservée (Corp. Insc. de Pompéi 659) apposée sur le mur extérieur d'une maison située Via Marina, côté nord, près du temple de Vénus et de la Basilique. Conservée au Musée Archéologique de Naples (n°4669) voici son texte : //SVILIMEA CISSONIO FRATRABILITER SAL// qui mêle écriture osque et latine dans une phrase latine ! Il faut traduire par : Aemilius salue fraternellement Cissonius. Trois autres inscriptions citant ce même mot SVILIMEA ont été également relevées. Il s'agit de voir là une publicité pour une candidature municipale, peinte peut-être par Aemilius Celer très célèbre "scriptor" local dont je parle par ailleurs, dans laquelle donc le nom Aemilius est écrit à l'envers, selon la langue osque.
(=> "Les élections municipales à Pompéi" P. Willems, Thorin, Paris, 1887).
(=> "Les élections municipales à Pompéi" P. Willems, Thorin, Paris, 1887).
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La langue osque que l'on peut rapprocher du latin se parlait avant lui dans la région centrale sud de la botte italienne. Elle avait cependant une particularité dans son écriture puisque, contrairement au grec ou au latin, elle s'écrivait et se lisait donc de droite à gauche ! Et alors que Rome et le latin avait conquis le territoire des Osques l'esprit de la graphie de la langue osque fut encore présent au début de notre ère. On a trouvé à Pompéi, territoire osque, une inscription apposée sur le mur extérieur d'une maison située Via Marina, côté nord, près du temple de Vénus et de la Basilique. Conservée au Musée Archéologique de Naples (n°4669) voici son texte : //SVILIMEA CISSONIO FRATRABILITER SAL// qui mêle écriture osque et latine dans une phrase latine ! Il faut traduire par : Aemilius salue fraternellement Cissonius. Trois autres inscriptions citant ce même mot SVILIMEA ont été également relevées. Il s'agit de voir là une publicité pour une candidature municipale, peinte peut-être par Aemilius Celer très célèbre "scriptor" local dont je parle par ailleurs, dans laquelle donc le nom Aemilius est écrit à l'envers, selon la langue osque.
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//SOMMAIRE// : Préambule sur l'écriture de la langue latine et sa prononciation * Et si l'ancêtre était une Aemilia * Origine des noms-gentilices suivant leur suffixe * Et si Aemilius venait de la langue des sabins * Quid de l'origine du prénom exclusif à la gens : Mamercus * Les Aemilii , des bronziers à l'origine avec Mamurce ? * Les différents notations et prononciations * En langue osque on lira Suilimea ? * L'évolution de la nomination chez les peuples romanisés * Des anagrammes d'Amiel bien particuliers * D'un Paulus à St Paul l'Apôtre * La propagation chrétienne du nom latin Aemilius * Du latin Aemilius au roman Amelius : La nomination au moyen-âge * La suite des nominations depuis le latin pour Amelius *
- **En langue osque on lira SUILIMEA pour AEMILIUS ? ** :
La langue osque que l'on peut rapprocher du latin se parlait avant lui dans la région centrale sud de la botte italienne. Elle avait cependant une particularité dans son écriture puisque, contrairement au grec ou au latin, elle s'écrivait et se lisait donc de droite à gauche ! Et alors que Rome et le latin avait conquis le territoire des Osques l'esprit de la graphie de la langue osque fut encore présent au début de notre ère. On a trouvé à Pompéi, territoire osque, une inscription apposée sur le mur extérieur d'une maison située Via Marina, côté nord, près du temple de Vénus et de la Basilique. Conservée au Musée Archéologique de Naples (n°4669) voici son texte : //SVILIMEA CISSONIO FRATRABILITER SAL// qui mêle écriture osque et latine dans une phrase latine ! Il faut traduire par : Aemilius salue fraternellement Cissonius. Trois autres inscriptions citant ce même mot SVILIMEA ont été également relevées. Il s'agit de voir là une publicité pour une candidature municipale peinte peut-être par Aemilius Celer très ccélèbre "scriptor" local dont je parle par ailleurs dans laquelle donc le nom Aemilius est écrit à l'envers, selon la langue osque.
- **En langue osque on lira SUILIMEA pour AEMILIUS ? ** :
La langue osque que l'on peut rapprocher du latin se parlait avant lui dans la région centrale sud de la botte italienne. Elle avait cependant une particularité dans son écriture puisque, contrairement au grec ou au latin, elle s'écrivait et se lisait donc de droite à gauche ! Et alors que Rome et le latin avait conquis le territoire des Osques l'esprit de la graphie de la langue osque fut encore présent au début de notre ère. On a trouvé à Pompéi, territoire osque, une inscription apposée sur le mur extérieur d'une maison située Via Marina, côté nord, près du temple de Vénus et de la Basilique. Conservée au Musée Archéologique de Naples (n°4669) voici son texte : //SVILIMEA CISSONIO FRATRABILITER SAL// qui mêle écriture osque et latine dans une phrase latine ! Il faut traduire par : Aemilius salue fraternellement Cissonius. Trois autres inscriptions citant ce même mot SVILIMEA ont été également relevées. Il s'agit de voir là une publicité pour une candidature municipale peinte peut-être par Aemilius Celer très ccélèbre "scriptor" local dont je parle par ailleurs dans laquelle donc le nom Aemilius est écrit à l'envers, selon la langue osque.
Deletions:
Additions:
Il y eut auparavant l'histoire hellène d'Antiope. Est-ce sur ce modèle qu'aurait surgi par simple jeu de mots mais pour une très sérieuse raison une Aem-ilia, que l'on put faire fille d'Enée, le Troyen, et ainsi relier non seulement la famille des Aemilii avec Albe la ville précédant Rome dans le Latium, mais aussi avec la culture grecque pour laquelle les romains ont fini par succomber ? Cette création mythique serait alors aussi l'ancêtre féminine pour une fois de la gens, ce qui est à remarquer dans une si vieille civilisation et nonobstant le fait que le gentilice qui en découle soit par essence transmis par le père, soit patronymique. C'est en tous cas une question très actuelle dont le détail se trouve dans la partie qui parle de ces origines de la gens Aemilia
Deletions:
Additions:
//SOMMAIRE// : Préambule sur l'écriture de la langue latine et sa prononciation * Et si l'ancêtre était une Aemilia * Origine des noms-gentilices suivant leur suffixe * Et si Aemilius venait de la langue des sabins * Quid de l'origine du prénom exclusif à la gens : Mamercus * Les Aemilii , des bronziers à l'origine avec Mamurce ? * Les différents notations et prononciations * L'évolution de la nomination chez les peuples romanisés * Des anagrammes d'Amiel bien particuliers * D'un Paulus à St Paul l'Apôtre * La propagation chrétienne du nom latin Aemilius * Du latin Aemilius au roman Amelius : La nomination au moyen-âge * La suite des nominations depuis le latin pour Amelius *
- **Les différentes notations et prononciations** :
Sous l'Empire on verra une évolution notable de la nomination; on ne s'en tiendra plus à l'adjonction à la tria nomina (prénom, nom gentilice, nomen familial dans la gens) d'un simple agnomen; il y aura notamment des noms à rallonge, suite de nombreux qualificatifs surnominaux et finalement peut-être devant cette inflation, l'arrivée d'un phénomène linguistique double particulier : les signa et supernomina.
* __Les supernomina __: Bon là on voit de quoi il s'agit, ce sont les surnoms dont la nomination retrouve régulièrement l'usage dans toutes les langues, ces surnoms dont les origines sont les suivantes : éthiques, vocables de fonction ou de situation sociale, noms d'esclaves, d'affranchis, historiques, hypocoristiques (diminutifs), péjoratifs, quelques cas de métonymie, et puis surtout pour ce qui nous intéresse ici des noms chrétiens ou juifs ! Ces derniers seront ces noms de baptême dont l'église fera nos prénoms, et dont l'usage double fera du second souvent un patronyme. Linguistiquement ces supernomina sont d'origine grecque, latine ou donc barbare.... Les gentilices de la République défunte seront réduits au seul cognomen (nom de la famille dans la gens) et par leurs dérivés en ius/ia seront finalement utilisés comme des agnomen (surnoms). Grandeur et décadence de la nomination latine ?
* __Les signa__: On les voit dans le domaine funéraire où ils figurent au génitif pluriel dans les épitaphes. Au sens strict ils ont trois caractéristiques : la plupart sont des dérivés en -ius, ils sont toujours employés au masculin même s'il s'agit d'une femme et ils sont précédés de la formule introductive 'signa' ou 'signum'. Enfin il y a des signa détachés du nom.
* __Affectation__ : Les supernomina ont une origine gréco-orientale et ils furent utilisés surtout parmi les gens ordinaires, simples tandis que les signa furent l'apanage des classes sociales aisées, celles qui sont cultivées, qui connaissent le grec appris dans leur jeunesse et qui se plaisent donc à le montrer dans leurs inscriptions par l'usage du terme dédié de 'signum'.
* __Pour être simple que s'est-il passé ?__ : Un bouleversement, car on va assister après la chute de l'empire, à l'emploi du nom gentilice aemilien comme nom individuel puis comme prénom (nom dit plus tard 'de baptême'), ensuite double prénom (prénom + futur patronyme). Curieusement déjà sous l'empire cela fut bizarrement le cas ! Par une sorte de glissement des termes de la nomination le nomen fut réutilisé comme cognomen car ce dernier prenait une certaine importance comme on vient de le voir; mais il a aussi été réutilisé comme praenomen comme on peut le constater par ex. par un Amelius "praenommé" ainsi dans une inscription de Dacie datée de seulement l'an 270 ! (cf. CIL III, 1228 Apulum). Voici sa traduction (fragment de colonne funéraire): "D. M. Ici (gît) une fillette de l'âge de cinq ans. Aemilius...Hermès la mit au monde, **l'appela du __nom__ de sa mère, Plotia, et du __prénom__ de son père, Aemilia.** C'est ainsi que finit sa vie, (elle) que la mort arracha au seuil de sa vie". Il y a lieu d'ajouter que l'on trouve de semblables notations chez les historiens comme par ex. chez Ammien Marcellin où les termes gentilices sont probablement des praenomen (cf. XXVIII, 4,7 par ex.).
Ce mimétisme souvent constaté dans l'antiquité et ensuite (cf. l'article sur les noms wisigoths) est nommé acculturation volontaire. Il tend à prendre le nom du vainqueur ou du moins du puissant de la région où l'on vit ou nait. Souvent c'est par une parenté de sonorité et accessoirement de sens que cela se fait entre des racines autochtones et latines. Il s'agit donc d'une homophonie voire d'une construction linguistique. Cette acculturation est habituelle, délibérée. En Afrique romaine A. Birley (Names at Leptis Magna; Lybian Studies 19 - 1988, p. 1-19 spécial. p. 3-6 & 15) propose d'associer les noms de fréquence marquée comme Amicus ou Aemilius à une homophonie lybico-punique. Il existait dans cette antiquité romaine des anthroponymes à "double voire triple entrée" linguistique et/ou phonétique dans l'onomastique. Ce jeu de mots habilement élaboré (la langue des oiseaux est là aussi) et compris au passage d'une langue à l'autre n'est pas à éluder dans la romanisation des peuples de l'Empire (on le notera pour ce qui nous concerne chez les wisigoths dans la page suivante). Et ces choix onomastiques, loin de prouver une résistance au vainqueur, manifestent à contrario une volonté délibérée de latinisation intégrée à des données locales qu'elle n'effaçait pas, un souci d'acquérir une dénomination nouvelle sans rupture avec ses racines culturelles, sans abandon de son héritage linguistique au sein d'une identité régionale vivante (cf. "L'onomastique dans l'Empire Romain..." in "Noms", p. I à VIII). S'adapter à la situation nouvelle sans perdre ses racines, phénomène largement répandu alors d'intégration volontaire sans pour autant perte de personnalité. Un procédé qui a longtemps perduré ensuite (cf. concept de l'allégeance) mais qui est perdu de vue dans nos sociétés modernes, à tort.
- **Les différentes notations et prononciations** :
Sous l'Empire on verra une évolution notable de la nomination; on ne s'en tiendra plus à l'adjonction à la tria nomina (prénom, nom gentilice, nomen familial dans la gens) d'un simple agnomen; il y aura notamment des noms à rallonge, suite de nombreux qualificatifs surnominaux et finalement peut-être devant cette inflation, l'arrivée d'un phénomène linguistique double particulier : les signa et supernomina.
* __Les supernomina __: Bon là on voit de quoi il s'agit, ce sont les surnoms dont la nomination retrouve régulièrement l'usage dans toutes les langues, ces surnoms dont les origines sont les suivantes : éthiques, vocables de fonction ou de situation sociale, noms d'esclaves, d'affranchis, historiques, hypocoristiques (diminutifs), péjoratifs, quelques cas de métonymie, et puis surtout pour ce qui nous intéresse ici des noms chrétiens ou juifs ! Ces derniers seront ces noms de baptême dont l'église fera nos prénoms, et dont l'usage double fera du second souvent un patronyme. Linguistiquement ces supernomina sont d'origine grecque, latine ou donc barbare.... Les gentilices de la République défunte seront réduits au seul cognomen (nom de la famille dans la gens) et par leurs dérivés en ius/ia seront finalement utilisés comme des agnomen (surnoms). Grandeur et décadence de la nomination latine ?
* __Les signa__: On les voit dans le domaine funéraire où ils figurent au génitif pluriel dans les épitaphes. Au sens strict ils ont trois caractéristiques : la plupart sont des dérivés en -ius, ils sont toujours employés au masculin même s'il s'agit d'une femme et ils sont précédés de la formule introductive 'signa' ou 'signum'. Enfin il y a des signa détachés du nom.
* __Affectation__ : Les supernomina ont une origine gréco-orientale et ils furent utilisés surtout parmi les gens ordinaires, simples tandis que les signa furent l'apanage des classes sociales aisées, celles qui sont cultivées, qui connaissent le grec appris dans leur jeunesse et qui se plaisent donc à le montrer dans leurs inscriptions par l'usage du terme dédié de 'signum'.
* __Pour être simple que s'est-il passé ?__ : Un bouleversement, car on va assister après la chute de l'empire, à l'emploi du nom gentilice aemilien comme nom individuel puis comme prénom (nom dit plus tard 'de baptême'), ensuite double prénom (prénom + futur patronyme). Curieusement déjà sous l'empire cela fut bizarrement le cas ! Par une sorte de glissement des termes de la nomination le nomen fut réutilisé comme cognomen car ce dernier prenait une certaine importance comme on vient de le voir; mais il a aussi été réutilisé comme praenomen comme on peut le constater par ex. par un Amelius "praenommé" ainsi dans une inscription de Dacie datée de seulement l'an 270 ! (cf. CIL III, 1228 Apulum). Voici sa traduction (fragment de colonne funéraire): "D. M. Ici (gît) une fillette de l'âge de cinq ans. Aemilius...Hermès la mit au monde, **l'appela du __nom__ de sa mère, Plotia, et du __prénom__ de son père, Aemilia.** C'est ainsi que finit sa vie, (elle) que la mort arracha au seuil de sa vie". Il y a lieu d'ajouter que l'on trouve de semblables notations chez les historiens comme par ex. chez Ammien Marcellin où les termes gentilices sont probablement des praenomen (cf. XXVIII, 4,7 par ex.).
Ce mimétisme souvent constaté dans l'antiquité et ensuite (cf. l'article sur les noms wisigoths) est nommé acculturation volontaire. Il tend à prendre le nom du vainqueur ou du moins du puissant de la région où l'on vit ou nait. Souvent c'est par une parenté de sonorité et accessoirement de sens que cela se fait entre des racines autochtones et latines. Il s'agit donc d'une homophonie voire d'une construction linguistique. Cette acculturation est habituelle, délibérée. En Afrique romaine A. Birley (Names at Leptis Magna; Lybian Studies 19 - 1988, p. 1-19 spécial. p. 3-6 & 15) propose d'associer les noms de fréquence marquée comme Amicus ou Aemilius à une homophonie lybico-punique. Il existait dans cette antiquité romaine des anthroponymes à "double voire triple entrée" linguistique et/ou phonétique dans l'onomastique. Ce jeu de mots habilement élaboré (la langue des oiseaux est là aussi) et compris au passage d'une langue à l'autre n'est pas à éluder dans la romanisation des peuples de l'Empire (on le notera pour ce qui nous concerne chez les wisigoths dans la page suivante). Et ces choix onomastiques, loin de prouver une résistance au vainqueur, manifestent à contrario une volonté délibérée de latinisation intégrée à des données locales qu'elle n'effaçait pas, un souci d'acquérir une dénomination nouvelle sans rupture avec ses racines culturelles, sans abandon de son héritage linguistique au sein d'une identité régionale vivante (cf. "L'onomastique dans l'Empire Romain..." in "Noms", p. I à VIII). S'adapter à la situation nouvelle sans perdre ses racines, phénomène largement répandu alors d'intégration volontaire sans pour autant perte de personnalité. Un procédé qui a longtemps perduré ensuite (cf. concept de l'allégeance) mais qui est perdu de vue dans nos sociétés modernes, à tort.
Deletions:
- **Les différentes notations** :
Sous l'Empire on verra une évolution notable de la nomination; on ne s'en tiendra plus à l'adjonction à la tria nomina (prénom, nom gentilice, nomen familial dans la gens) d'un simple agnomen; il y aura notamment des noms à rallonge, suite de nombreux qualificatifs surnominaux et finalement peut-être devant cette inflation, l'arrivée d'un phénomène linguistique particulier : les signum et supernomina.
* __Les supernomina __: Bon là on voit de quoi il s'agit, ce sont les surnoms dont la nomination retrouve régulièrement l'usage dans toutes les langues, ces surnoms dont les origines sont les suivantes : éthiques, vocables de fonction ou de situation sociale, noms d'esclaves, d'affranchis, historiques, hypocoristiques (diminutifs), péjoratifs, quelques cas de métonymie, et puis surtout pour ce qui nous intéresse ici des noms chrétiens ou juifs ! Ces derniers seront ces noms de baptême dont l'église fera nos prénoms, et dont l'usage double fera du second souvent un patronyme. Linguistiquement ces supernomini sont d'origine grecque, latine ou donc barbare.... Les gentilices de la République défunte seront réduits au seul cognomen (nom de la famille dans la gens) et par leurs dérivés en ius/ia seront finalement utilisés comme des agnomen (surnoms). Grandeur et décadence de la nomination latine ?
* __Les signa__: On les voit dans le domaine funéraire où ils figurent au génitif pluriel dans les épitaphes. Au sens strict ils ont trois caractéristiques : la plupart sont des dérivés en -ius, ils sont toujours employés au masculin même s'il s'agit d'une femme et ils sont précédés de la formule introductive 'signa' ou 'signum'. Enfin il y a des signum détachés du nom.
* Les supernomina ont une origine gréco-orientale et ils furent utilisés surtout parmi les gens ordinaires, simples tandis que les signa furent l'apanage des classes sociales aisées, celles qui sont cultivées, qui connaissent le grec appris dans leur jeunesse et qui se plaisent donc à le montrer dans leurs inscriptions par l'usage du terme dédié de 'signum'.
* __Pour être simple que s'est-il passé ?__ : Un bouleversement, car on va assister après la chute de l'empire, à l'emploi du nom gentilice aemilien comme nom individuel puis comme prénom (nom dit plus tard 'de baptême'), ensuite double prénom (prénom + futur patronyme). Curieusement déjà sous l'empire cela fut bizarrement le cas ! Par une sorte de glissement des termes de la nomination le nomen fut réutilisé comme cognomen car ce dernier prenait une certaine importance comme on vient de le voir; mais il a aussi été réutilisé comme praenomen comme on peut le constater par ex. par un Amelius "praenommé" ainsi dans une inscription de Dacie datée de seulement l'an 270 ! (cf. CIL III, 1228 Apulum). Voici sa traduction (fragment de colonne funéraire): "D. M. Ici (gît) une fillette de l'âge de cinq ans. Aemilius Hermès la mit au monde, **l'appela du __nom__ de sa mère, Plotia, et du __prénom__ de son père, Aemilia.** C'est ainsi que finit sa vie, (elle) que la mort arracha au seuil de sa vie". Il y a lieu d'ajouter que l'on trouve de semblables notations chez les historiens comme par ex. chez Ammien Marcellin où les termes gentilices sont probablement des praenomen (cf. XXVIII, 4,7 par ex.).
Ce mimétisme souvent constaté dans l'antiquité et ensuite (cf. l'article sur les noms wisigoths) est nommé acculturation volontaire. Il tend à prendre le nom du vainqueur ou du moins du puissant de la région où l'on vit ou nait. Souvent c'est par une parenté de sonorité et accessoirement de sens que cela se fait entre des racines autochtones et latines. Il s'agit donc d'une homophonie voire d'une construction linguistique. Cette acculturation est habituelle, délibérée. En Afrique romaine A. Birley (Names at Leptis Magna; Lybian Studies 19 - 1988, p. 1-19 spécial. p. 3-6 & 15) propose d'associer les noms de fréquence marquée comme Amicus ou Aemilius à une homophonie lybico-punique. Il existait dans cette antiquité romaine des anthroponymes à "double voire triple entrée" linguistique et/ou phonétique dans l'onomastique. Ce jeu de mots habilement élaboré (la langue des oiseaux est là aussi) et compris au passage d'une langue à l'autre n'est pas à éluder dans la romanisation des peuples de l'Empire. Et ces choix onomastiques, loin de prouver une résistance au vainqueur, manifestent à contrario une volonté délibérée de latinisation intégrée à des données locales qu'elle n'effaçait pas, un souci d'acquérir une dénomination nouvelle sans rupture avec ses racines culturelles, sans abandon de son héritage linguistique au sein d'une identité régionale vivante (cf. "L'onomastique dans l'Empire Romain..." in "Noms", p. I à VIII). S'adapter à la situation nouvelle sans perdre ses racines, phénomène largement répandu alors d'intégration volontaire sans pour autant perte de personnalité. Un procédé qui a longtemps perduré ensuite (cf. concept de l'allégeance) mais qui est perdu de vue dans nos sociétés modernes, à tort.
Additions:
Donc les plus archaïques Aemilii auraient été des "bronziers", des métallurgistes qui, dès avant l'essor de la Rome latine, firent la prospérité et le renom technique de l'Etrurie. On ne peut s'étonner dans ce cas entre la référence légendaire aux reproductions de l'ancile pour le roi Numa et les "clipeatae", ces figures gravées sur des boucliers qu'emploieront les Aemilii pour flatter leur ego démesuré en les placardant sur leur Basilique comme autant de marques de notoriété. (cf. "L'Antiquité classique" Vol. 28, Univ. de Liège, De Meester, 1959). De la renommée acquise en Etrurie puis confirmée à Rome, leur avenir social propre, leur statut de patricien leur sera ainsi assuré pour pas mal de siècles. Quant aux auteurs antiques, voici deux opinions extrêmes concernant ces origines :
Si Varron, écrivain latin du Ier S. av. JC. dit simplement que les Aemilius et la gens Aemilia tiennent leur nom d'un ancêtre nommé Aemilius (Varron, "De lingua latina" VIII,4), ce qui, avouons-le, n'est pas une surprise, en revanche Festus, qui il est vrai écrit à la fin du IIème S. après JC., affirme bien lui que "Mamercus praenomen oscum est, ab eo, quod hi Martem Mamertem appellant" soit : Le prénom Mamercus est osque, venant de Mars qu'ils nomment Mamerto. Et Festus qui a vécu d'ailleurs peut-être à Narbonne, fut un grammairien connu pour avoir composé une sorte de dictionnaire très précieux pour la connaissance de la romanité, de la langue latine et de la mythologie !
Si Varron, écrivain latin du Ier S. av. JC. dit simplement que les Aemilius et la gens Aemilia tiennent leur nom d'un ancêtre nommé Aemilius (Varron, "De lingua latina" VIII,4), ce qui, avouons-le, n'est pas une surprise, en revanche Festus, qui il est vrai écrit à la fin du IIème S. après JC., affirme bien lui que "Mamercus praenomen oscum est, ab eo, quod hi Martem Mamertem appellant" soit : Le prénom Mamercus est osque, venant de Mars qu'ils nomment Mamerto. Et Festus qui a vécu d'ailleurs peut-être à Narbonne, fut un grammairien connu pour avoir composé une sorte de dictionnaire très précieux pour la connaissance de la romanité, de la langue latine et de la mythologie !
Deletions:
Si Varron, écrivain latin du Ier S. av. JC. dit simplement que les Aemilius et la gens Aemilia tiennent leur nom d'un ancêtre nommé Aemilius (Varron, "De lingua latina" VIII,4), ce qui, avouons-le, n'est pas une surprise, en revanche Festus affirme bien lui que "Mamercus praenomen oscum est, ab eo, quod hi Martem Mamertem appellant" soit : Le prénom Mamercus est osque, venant de Mars qu'ils nomment Mamerto.
Additions:
//SOMMAIRE// : Préambule sur l'écriture de la langue latine et sa prononciation * Et si l'ancêtre était une Aemilia * Origine des noms-gentilices suivant leur suffixe * Et si Aemilius venait de la langue des sabins * Quid de l'origine du prénom exclusif à la gens : Mamercus * Les Aemilii , des bronziers à l'origine avec Mamurce ? * Les différents notations * L'évolution de la nomination chez les peuples romanisés * Des anagrammes d'Amiel bien particuliers * D'un Paulus à St Paul l'Apôtre * La propagation chrétienne du nom latin Aemilius * Du latin Aemilius au roman Amelius : La nomination au moyen-âge * La suite des nominations depuis le latin pour Amelius *
**Les AEMILII, des bronziers à l'origine avec MAMURCE ?** :
D'autre part Aimile lui aussi impliqué dans le latin Aemilius, semble bien étrusque aussi, et il a dû signifier exactement "bronzier", formé peut-être sur "aya-mule ou mulie" signifiant "fondeur de bronze" réalisant des alliages; ce mot originel est devenu 'aimule' puis 'aimile' sous l'effet de l'accent initial. Mamerce peut être vu aussi comme une forme intensive de Marce (soit marteleur) ce qui équivaut à forgeron donc. Voilà un rapport possible entre ces deux noms que portaient les Aemilii. Selon l'historien Schulze //Il est singulier qu'à Rome, seuls les membres de la gens Aemilia ont porté le prénom Mamercus. Traditionnellement ils se surnommaient ainsi et s'en justifiaient en prétendant que leur famille descendait d'un ancêtre de ce nom, fils du vieux roi Numa ou du moins de son ami, le philosophe Pythagore //(cf. Münzer, art. Mamercus & Pierre Grimal dans le Dict. de la Mythologie Grecque et Romaine, paris, 1951). L'histoire de Rome a bien conservé le nom de Mamur(t)ius Veturinus soit Mamurce l'Ancien, nom d'origine étrusque comme on l' vu, nom d'un excellent artisan métallurgiste qui a, selon la légende, forgé onze boucliers métalliques sur le modèle de "l'ancile" sacré envoyé par les dieux, tombé du ciel, pour le roi Numa; une œuvre d'exception pour lequel cet homme très habile ne voulut aucun paiement, seulement l'assurance que son nom passe à la postérité; une affirmation qui a sans douté été rajoutée suite à la mention de ce nom dans un archaïque "Chant des Saliens". Ce chant liturgique était si ancien que déjà au IIème S. Cicéron avoue ne plus en comprendre les paroles et nous non plus, du moins de ce qui nous en est parvenu; il était chanté par les prêtres dansants, uniquement des patriciens, pour honorer les dieux Mars et Quirinus. Sans doute plus sérieusement s'agit-il de voir en ce mot 'mamurce' l'appellation étrusque de l'artisan travaillant au marteau et spécialement du forgeron, métier comparable en ce temps-là aux maître-verriers de l'ancien régime par ex.
Donc les plus archaïques Aemilii auraient été des "bronziers", des métallurgistes qui, dès avant l'essor de la Rome latine, firent la prospérité et le renom technique de l'Etrurie. On ne peut s'étonner dans ce cas entre la référence légendaire aux reproductions de l'ancile pour le roi Numa et les "clipeatae", ces figures gravées sur des boucliers qu'emploieront les Aemilii pour flatter leur ego démesuré en les placardant sur leur Basilique comme autant de marques de notoriété. (cf. "L'Antiquité classique" Vol. 28, Univ. de Liège, De Meester, 1959). De la renommée acquise en Etrurie puis confirmée à Rome, leur avenir social propre, leur statut de patricien leur sera ainsi assuré pour pas mal de siècles. Rappelons ici deux citations d'historiens antiques les concernant:
Si Varron, écrivain latin du Ier S. av. JC. dit simplement que les Aemilius et la gens Aemilia tiennent leur nom d'un ancêtre nommé Aemilius (Varron, "De lingua latina" VIII,4), ce qui, avouons-le, n'est pas une surprise, en revanche Festus affirme bien lui que "Mamercus praenomen oscum est, ab eo, quod hi Martem Mamertem appellant" soit : Le prénom Mamercus est osque, venant de Mars qu'ils nomment Mamerto.
**Les AEMILII, des bronziers à l'origine avec MAMURCE ?** :
D'autre part Aimile lui aussi impliqué dans le latin Aemilius, semble bien étrusque aussi, et il a dû signifier exactement "bronzier", formé peut-être sur "aya-mule ou mulie" signifiant "fondeur de bronze" réalisant des alliages; ce mot originel est devenu 'aimule' puis 'aimile' sous l'effet de l'accent initial. Mamerce peut être vu aussi comme une forme intensive de Marce (soit marteleur) ce qui équivaut à forgeron donc. Voilà un rapport possible entre ces deux noms que portaient les Aemilii. Selon l'historien Schulze //Il est singulier qu'à Rome, seuls les membres de la gens Aemilia ont porté le prénom Mamercus. Traditionnellement ils se surnommaient ainsi et s'en justifiaient en prétendant que leur famille descendait d'un ancêtre de ce nom, fils du vieux roi Numa ou du moins de son ami, le philosophe Pythagore //(cf. Münzer, art. Mamercus & Pierre Grimal dans le Dict. de la Mythologie Grecque et Romaine, paris, 1951). L'histoire de Rome a bien conservé le nom de Mamur(t)ius Veturinus soit Mamurce l'Ancien, nom d'origine étrusque comme on l' vu, nom d'un excellent artisan métallurgiste qui a, selon la légende, forgé onze boucliers métalliques sur le modèle de "l'ancile" sacré envoyé par les dieux, tombé du ciel, pour le roi Numa; une œuvre d'exception pour lequel cet homme très habile ne voulut aucun paiement, seulement l'assurance que son nom passe à la postérité; une affirmation qui a sans douté été rajoutée suite à la mention de ce nom dans un archaïque "Chant des Saliens". Ce chant liturgique était si ancien que déjà au IIème S. Cicéron avoue ne plus en comprendre les paroles et nous non plus, du moins de ce qui nous en est parvenu; il était chanté par les prêtres dansants, uniquement des patriciens, pour honorer les dieux Mars et Quirinus. Sans doute plus sérieusement s'agit-il de voir en ce mot 'mamurce' l'appellation étrusque de l'artisan travaillant au marteau et spécialement du forgeron, métier comparable en ce temps-là aux maître-verriers de l'ancien régime par ex.
Donc les plus archaïques Aemilii auraient été des "bronziers", des métallurgistes qui, dès avant l'essor de la Rome latine, firent la prospérité et le renom technique de l'Etrurie. On ne peut s'étonner dans ce cas entre la référence légendaire aux reproductions de l'ancile pour le roi Numa et les "clipeatae", ces figures gravées sur des boucliers qu'emploieront les Aemilii pour flatter leur ego démesuré en les placardant sur leur Basilique comme autant de marques de notoriété. (cf. "L'Antiquité classique" Vol. 28, Univ. de Liège, De Meester, 1959). De la renommée acquise en Etrurie puis confirmée à Rome, leur avenir social propre, leur statut de patricien leur sera ainsi assuré pour pas mal de siècles. Rappelons ici deux citations d'historiens antiques les concernant:
Si Varron, écrivain latin du Ier S. av. JC. dit simplement que les Aemilius et la gens Aemilia tiennent leur nom d'un ancêtre nommé Aemilius (Varron, "De lingua latina" VIII,4), ce qui, avouons-le, n'est pas une surprise, en revanche Festus affirme bien lui que "Mamercus praenomen oscum est, ab eo, quod hi Martem Mamertem appellant" soit : Le prénom Mamercus est osque, venant de Mars qu'ils nomment Mamerto.
Deletions:
D'autre part Aimile lui aussi impliqué dans le latin Aemilius, semble bien étrusque aussi, et il a dû signifier exactement "bronzier", formé peut-être sur "aya-mule ou mulie" signifiant "fondeur de bronze" réalisant des alliages; ce mot originel est devenu 'aimule' puis 'aimile' sous l'effet de l'accent initial. Mamerce peut être vu aussi comme une forme intensive de Marce (soit marteleur) ce qui équivaut à forgeron donc. Voilà un rapport possible entre ces deux noms que portaient les Aemilii. Selon l'historien Schulze //Il est singulier qu'à Rome, seuls les membres de la gens Aemilia ont porté le prénom Mamercus. Traditionnellement ils se surnommaient ainsi et s'en justifiaient en prétendant que leur famille descendait d'un ancêtre de ce nom, fils du vieux roi Numa ou du moins de son ami, le philosophe Pythagore //(cf. Münzer, art. Mamercus & Pierre Grimal dans le Dict. de la Mythologie Grecque et Romaine, paris, 1951). L'histoire de Rome a bien conservé le nom de Mamur(t)ius Veturinus soit Mamurce l'Ancien, nom d'origine étrusque comme on l' vu, nom d'un excellent artisan métallurgiste qui a, selon la légende, forgé onze boucliers métalliques sur le modèle de "l'ancile" sacré envoyé par les dieux, tombé du ciel, pour le roi Numa; une œuvre d'exception pour lequel cet homme très habile ne voulut aucun paiement, seulement l'assurance que son nom passe à la postérité (affirmation qui a sans douté été rajoutée suite à la mention de ce nom dans un archaïque "Chant des Saliens"). Ce chant liturgique était si ancien que déjà au IIème S. Cicéron avoue ne plus en comprendre les paroles et nous non plus, du moins de ce qui nous en est parvenu; il était chanté par les prêtres dansants, uniquement des patriciens, pour honorer les dieux Mars et Quirinus. Sans doute plus sérieusement s'agit-il de voir en ce mot 'mamurce' l'appellation étrusque de l'artisan travaillant au marteau et spécialement du forgeron, métier comparable en ce temps-là aux maître-verriers de l'ancien régime par ex.
Donc les plus archaïques Aemilii auraient été des "bronziers", des métallurgistes qui, dès avant l'essor de la Rome latine, firent la prospérité et le renom technique de l'Etrurie. On ne peut s'étonner dans ce cas de la référence légendaire aux reproductions de l'ancile pour le roi Numa, comme entre ces reproductions et les clipeatae, ces figures gravées sur des boucliers qu'emploieront les Aemilii pour flatter leur ego démesuré en les placardant sur leur Basilique comme autant de marques de notoriété. (cf. "L'Antiquité classique" Vol. 28, Univ. de Liège, De Meester, 1959). De la renommée acquise en Etrurie puis confirmée à Rome, leur avenir social propre, leur statut de patricien leur sera ainsi assuré pour pas mal de siècles. Rappelons ici deux citations d'historiens antiques les concernant:
Festus affirme bien que "Mamercus praenomen oscum est, ab eo, quod hi Martem Mamertem appellant" soit : Le prénom Mamercus est osque, venant de Mars qu'ils nomment Mamerto.
Varron, écrivain latin du Ier S. av. JC. dit, quant à lui, que les Aemilius et la gens Aemilia tiennent leur nom d'un ancêtre nommé Aemilius (Varron, "De lingua latina" VIII,4), ce qui, avouons-le, n'est pas une surprise.
Additions:
Et l'on ne sera pas étonné d'apprendre que le vieux français prononça et écrivit notre nom sous la forme Amile (cf. la chanson de geste d'Amis et Amile) avant d'évoluer vers Emile : tout est en effet question de prononciation et les linguistes spécialisés dans la langue françoise ne savent pas trop comment déterminer la nature de la voyelle issue du [a:] long du proto-français qui évoluera dans son émission vocale vers le é de Emile mais le fait est là dans la graphie, exit Amile ce sera Emile en français dit moyen et ensuite en français "a-ca-dé-mi-que" !
Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Emelius est utilisée au moyen-âge aussi dans la zone occitane; dérivant d'Emelii bien sûr, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.).
Toutefois, la forme romane Amelii s'est conservée telle quelle jusqu'à nos jours : un internaute portant ce précieux patronyme figé dans le temps depuis tant de siècles, m'a informé qu'elle est bien vivante au centre de l'Italie, dans les Apennins, sur le versant nord de la région des Abruzzes, dont acte. La forme Amilien, semi-française et semi-occitane, entre Emile et Amiel venant de Aemilianus, l'AEmilien latin condense enfin le nom dans sa forme romane, réconciliant ainsi les parlers d'oïl et d'oc.
Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Emelius est utilisée au moyen-âge aussi dans la zone occitane; dérivant d'Emelii bien sûr, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.).
Toutefois, la forme romane Amelii s'est conservée telle quelle jusqu'à nos jours : un internaute portant ce précieux patronyme figé dans le temps depuis tant de siècles, m'a informé qu'elle est bien vivante au centre de l'Italie, dans les Apennins, sur le versant nord de la région des Abruzzes, dont acte. La forme Amilien, semi-française et semi-occitane, entre Emile et Amiel venant de Aemilianus, l'AEmilien latin condense enfin le nom dans sa forme romane, réconciliant ainsi les parlers d'oïl et d'oc.
Deletions:
Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Emelius est utilisée au moyen-âge aussi dans la zone occitane; dérivant d'Emelii, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.). Toutefois, la forme romane Amelii s'est conservée telle quelle jusqu'à nos jours : un internaute portant ce précieux patronyme figé dans le temps depuis tant de siècles, m'a informé qu'elle est bien vivante au centre de l'Italie, dans les Apennins, sur le versant nord de la région des Abruzzes, dont acte. La forme Amilien, semi-française et semi-occitane, entre Emile et Amiel venant de Aemilianus, l'Emilien latin condense enfin le nom dans sa forme romane, réconciliant ainsi les parlers d'oïl et d'oc.
Additions:
-1- Le simple exemple d'un évêque mentionné dans le Thésaurus de 538 et ensuite, montre les alternances des nominations concernant notre nom : Amelius, Amellius, Amilius, Emilius, Amiel, Emile. L'existence d'Amelius, Amilius dès l'époque classique est assuré pour le français; une forme connue depuis au moins Horace, poète du Ier S. av. J-C. et son Ludus Amelius (école de gladiateurs des Aemilii) cité dans son Art Poetique (32, 34) (et dont un des plus anciens commentateurs fut un certain C. Aemilius en passant). On connait d'autres alternances avec A- comme avec E- succédant à l'AE latin, forme d'ailleurs qui n'a jamais connu l'AE liés comme on le pensait jusqu'il n'y a pas très longtemps.
Et l'on ne sera pas étonné d'apprendre que le vieux français prononça et écrivit notre nom sous la forme Amile (cf. la chanson de geste d'Amis et Amile) avant d'évoluer vers Emile : tout est en effet question de prononciation et les linguistes spécialisés dans la langue françoise ne savent pas trop comment déterminer la nature de la voyelle issue du [a:] long du proto-français qui évoluera dans son émission vocale vers le é de Emile mais le fait est là dans la graphie, exit Amile ce sera Emile !
Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Emelius est utilisée au moyen-âge aussi dans la zone occitane; dérivant d'Emelii, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.). Toutefois, la forme romane Amelii s'est conservée telle quelle jusqu'à nos jours : un internaute portant ce précieux patronyme figé dans le temps depuis tant de siècles, m'a informé qu'elle est bien vivante au centre de l'Italie, dans les Apennins, sur le versant nord de la région des Abruzzes, dont acte. La forme Amilien, semi-française et semi-occitane, entre Emile et Amiel venant de Aemilianus, l'Emilien latin condense enfin le nom dans sa forme romane, réconciliant ainsi les parlers d'oïl et d'oc.
Et l'on ne sera pas étonné d'apprendre que le vieux français prononça et écrivit notre nom sous la forme Amile (cf. la chanson de geste d'Amis et Amile) avant d'évoluer vers Emile : tout est en effet question de prononciation et les linguistes spécialisés dans la langue françoise ne savent pas trop comment déterminer la nature de la voyelle issue du [a:] long du proto-français qui évoluera dans son émission vocale vers le é de Emile mais le fait est là dans la graphie, exit Amile ce sera Emile !
Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Emelius est utilisée au moyen-âge aussi dans la zone occitane; dérivant d'Emelii, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.). Toutefois, la forme romane Amelii s'est conservée telle quelle jusqu'à nos jours : un internaute portant ce précieux patronyme figé dans le temps depuis tant de siècles, m'a informé qu'elle est bien vivante au centre de l'Italie, dans les Apennins, sur le versant nord de la région des Abruzzes, dont acte. La forme Amilien, semi-française et semi-occitane, entre Emile et Amiel venant de Aemilianus, l'Emilien latin condense enfin le nom dans sa forme romane, réconciliant ainsi les parlers d'oïl et d'oc.
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Additions:
-11- __Malheureusement de récentes lois voulant coller à l'évolution désordonnée de notre société commencent à mettre à mal ce précieux, long et fragile édifice de la nomination des individus dans notre pays__. Les parents ont désormais des droits supérieurs à cette ordonnance qui a fait ses preuves en plus de 450 ans, sans parler du droit farfelu sur le choix des prénoms pour lequel tout ou presque est autorisé ou des évolutions concernant le statut de la famille et du mariage, de la procréation....toutes évolutions qui à n'en pas douter auront des impacts forcément négatifs et regrettables sur ce même domaine, détruisant là un des 'ciments' de la société. Notre société actuelle, en plein désarroi, met sans le reconnaître, en vigueur des lois plus destructrices que libérales; nos gouvernants de quelque bord qu'ils soient ont perdu ce sens de la "mesure" que le philosophe grec Protagoras avait pourtant indiqué comme un des "propres", l'une des spécificités de l'homme il y a plus de 24 siècles ! Mais la paix sociale doit sans doute avoir ce prix sociéto-libéral dont chacun n'est pas pleinement conscient dans l'immédiat, mais qui aura par contre de graves conséquences irrémédiables sur le long terme, il faut le réaffirmer, ne serait-ce que pour ceux qui, dans quelques décennies, se pencheront pour leur travail ou pour leur intérêt personnel sur le passé proche que nous écrivons en ce moment. Voilà même qu'en cette année 2016 on songe à donner la possibilité à ceux qui ne sont pas contents de leur prénom (et ils ont sans doute raison comme on l'a dit !) de pouvoir en changer très simplement, en Mairie, exit le juge ! Toujours plus de droits et toujours moins de devoirs, curieuse conception de la justice ...Gageons toutefois que ceux que l'on nomme encore, très très peu il est vrai, Amelius, le garderont; il n'est en ce début de XXIème S. en France, que le ....7200ème environ de ceux sont attribués !
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Additions:
-1- __Selon l'onomastique, beaucoup de noms d'hommes sont devenus des patronymes durant le moyen-âge__. La Revue Internationale d'Onomastique (Vol. X, 1958) précise ainsi l'origine latine et même grecque : //Aemilius, Aimelius, Emelius : Perin cite Aemilius : "Nom. vir. antiquissima clarissimaque gente patricia". La graphie la plus ancienne étant Aimilius, qu'onomastiquement Forcellini tire du grec Aïmilios.// C'est la nécessité de préciser le nom individuel unique (que l'onomastique appelle idionyme), remis en usage par les envahisseurs barbares au VIème S., par l'ajout d'un second nom, que l'on est parvenu (ou revenu selon les pratiques romaines) au système prénom + nom patronymique (+ "de" et nom de lieu, et + surnom éventuellement). Amilius, 1er dérivé roman d'Aemilius latin devient fréquent à/c déjà du VIème S. (cf. Les Rutènes Alex. Albenque; Picard, 1948) et se maintient jusqu'à ce qu'il soit supplanté par la forme Amelius qui se généralise fin IXème S. début Xème. La forte progression démographique qui suit l'An Mille est souvent avancée pour expliquer cette nécessité de double nom avec sans doute aussi la mise en place de la féodalité, la montée en puissance des organisations seigneuriales comme des organisations ecclésiales, remplaçant le vieux fonds romain, lesquelles dénominations doubles devenant nécessaires pour bien repérer les individus dans les actes et leurs parents, héritiers. Notons pour mémoire que pour quelques chercheurs, Amilius pourrait être une latinisation (-ius) du nom celto-germanique Amilo (cf. par ex. G. Villette in Bull. de la Soc. Archéol. d'Eure-et-Loir, Vol. 19, 1974, p.35), hypothèse que l'on peut comprendre si, en bon français l'on veut à tout prix se rattacher (et rattacher sa langue) plutôt à des origines purement anglo-saxonnes qu'à des origines méditerranéennes et accessoirement latines ou, et c'est mon opinion, si l'on suit l'hypothèse que cette appellation ait pu être agglomérée au latin pré-roman Amilius par les wisigoths en Septimanie! mais on va y voir à coup sûr un parti-pris anti-français ! (voir notice plus bas, "D'Amelius à Amiel via les Amali).
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Additions:
et il ajoute : Ce que nous aimons, nous, c'est le nom de la souche même, du chef de la famille, et non du parentage.
//SOMMAIRE// : Préambule sur l'écriture de la langue latine et sa prononciation * Et si l'ancêtre était une Aemilia * Origine des noms-gentilices suivant leur suffixe * Et si Aemilius venait de la langue des sabins * Quid de l'origine du prénom exclusif à la gens : Mamercus * Les différents notations * L'évolution de la nomination chez les peuples romanisés * Des anagrammes d'Amiel bien particuliers * D'un Paulus à St Paul l'Apôtre * La propagation chrétienne du nom latin Aemilius * Du latin Aemilius au roman Amelius : La nomination au moyen-âge * La suite des nominations depuis le latin pour Amelius *
//SOMMAIRE// : Préambule sur l'écriture de la langue latine et sa prononciation * Et si l'ancêtre était une Aemilia * Origine des noms-gentilices suivant leur suffixe * Et si Aemilius venait de la langue des sabins * Quid de l'origine du prénom exclusif à la gens : Mamercus * Les différents notations * L'évolution de la nomination chez les peuples romanisés * Des anagrammes d'Amiel bien particuliers * D'un Paulus à St Paul l'Apôtre * La propagation chrétienne du nom latin Aemilius * Du latin Aemilius au roman Amelius : La nomination au moyen-âge * La suite des nominations depuis le latin pour Amelius *
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Additions:
D'autre part Aimile lui aussi impliqué dans le latin Aemilius, semble bien étrusque aussi, et il a dû signifier exactement "bronzier", formé peut-être sur "aya-mule ou mulie" signifiant "fondeur de bronze" réalisant des alliages; ce mot originel est devenu 'aimule' puis 'aimile' sous l'effet de l'accent initial. Mamerce peut être vu aussi comme une forme intensive de Marce (soit marteleur) ce qui équivaut à forgeron donc. Voilà un rapport possible entre ces deux noms que portaient les Aemilii. Selon l'historien Schulze //Il est singulier qu'à Rome, seuls les membres de la gens Aemilia ont porté le prénom Mamercus. Traditionnellement ils se surnommaient ainsi et s'en justifiaient en prétendant que leur famille descendait d'un ancêtre de ce nom, fils du vieux roi Numa ou du moins de son ami, le philosophe Pythagore //(cf. Münzer, art. Mamercus & Pierre Grimal dans le Dict. de la Mythologie Grecque et Romaine, paris, 1951). L'histoire de Rome a bien conservé le nom de Mamur(t)ius Veturinus soit Mamurce l'Ancien, nom d'origine étrusque comme on l' vu, nom d'un excellent artisan métallurgiste qui a, selon la légende, forgé onze boucliers métalliques sur le modèle de "l'ancile" sacré envoyé par les dieux, tombé du ciel, pour le roi Numa; une œuvre d'exception pour lequel cet homme très habile ne voulut aucun paiement, seulement l'assurance que son nom passe à la postérité (affirmation qui a sans douté été rajoutée suite à la mention de ce nom dans un archaïque "Chant des Saliens"). Ce chant liturgique était si ancien que déjà au IIème S. Cicéron avoue ne plus en comprendre les paroles et nous non plus, du moins de ce qui nous en est parvenu; il était chanté par les prêtres dansants, uniquement des patriciens, pour honorer les dieux Mars et Quirinus. Sans doute plus sérieusement s'agit-il de voir en ce mot 'mamurce' l'appellation étrusque de l'artisan travaillant au marteau et spécialement du forgeron, métier comparable en ce temps-là aux maître-verriers de l'ancien régime par ex.
* __Les supernomina __: Bon là on voit de quoi il s'agit, ce sont les surnoms dont la nomination retrouve régulièrement l'usage dans toutes les langues, ces surnoms dont les origines sont les suivantes : éthiques, vocables de fonction ou de situation sociale, noms d'esclaves, d'affranchis, historiques, hypocoristiques (diminutifs), péjoratifs, quelques cas de métonymie, et puis surtout pour ce qui nous intéresse ici des noms chrétiens ou juifs ! Ces derniers seront ces noms de baptême dont l'église fera nos prénoms, et dont l'usage double fera du second souvent un patronyme. Linguistiquement ces supernomini sont d'origine grecque, latine ou donc barbare.... Les gentilices de la République défunte seront réduits au seul cognomen (nom de la famille dans la gens) et par leurs dérivés en ius/ia seront finalement utilisés comme des agnomen (surnoms). Grandeur et décadence de la nomination latine ?
* __Les supernomina __: Bon là on voit de quoi il s'agit, ce sont les surnoms dont la nomination retrouve régulièrement l'usage dans toutes les langues, ces surnoms dont les origines sont les suivantes : éthiques, vocables de fonction ou de situation sociale, noms d'esclaves, d'affranchis, historiques, hypocoristiques (diminutifs), péjoratifs, quelques cas de métonymie, et puis surtout pour ce qui nous intéresse ici des noms chrétiens ou juifs ! Ces derniers seront ces noms de baptême dont l'église fera nos prénoms, et dont l'usage double fera du second souvent un patronyme. Linguistiquement ces supernomini sont d'origine grecque, latine ou donc barbare.... Les gentilices de la République défunte seront réduits au seul cognomen (nom de la famille dans la gens) et par leurs dérivés en ius/ia seront finalement utilisés comme des agnomen (surnoms). Grandeur et décadence de la nomination latine ?
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* __Les supernomina __: Bon là on voit de quoi il s'agit, ce sont les surnoms dont la nomination retrouve régulièrement l'usage dans toutes les langues, ces surnoms dont les origines sont les suivantes : éthiques, vocables de fonction ou de situation sociale, noms d'esclaves, d'affranchis, historiques, hypocoristiques, péjoratifs, quelques cas de métonymie, et puis surtout pour ce qui nous intéresse ici des noms chrétiens ou juifs ! Ces derniers seront ces noms de baptême dont l'église fera nos prénoms, et dont l'usage double fera du second souvent un patronyme. Linguistiquement ces supernomina sont d'origine grecque, latine ou donc barbare.... Les gentilices de la République défunte seront réduits au seul cognomen (nom de la famille dans la gens) et par leurs dérivés en ius/ia seront finalement utilisés comme des agnomen (surnoms). Grandeur et décadence de la nomination latine ?
Additions:
Des études plus affinées encore et plus modernes indiquent qu'en admettant à la suite de Festus que le nom Mamercus fut osque (c'est la langue des Samnites, il y désignait le dieu Mars également, voir la citation ci-après), l'on en a par les variantes régionales de Mamerticos en zone sicilienne et samnite ou Mamercius une possible confirmation; mais Mamurce apparait dans pas moins de onze inscriptions étrusques, Mamerce dans trois autres. Une étude récente indique effectivement que la praenomen Mamerce est attesté entre la fin du VIIème S. et le début du VIème S. avant notre ère dans l'onomastique étrusque italique. En falisque on lit Mamercos et en osque Mamerks. Marcus si porté chez les romains (et encore de nos jours) serait en latin un hypocoristique de Mamercus; un hypocoristique étant en ce cas un anthroponyme à valeur affective et diminutive formé par altération du nom originel (rèf. "Traces of ethnic identities in etruscan onomastics - Supplementum Epigraphicum Mediterraneum 30" F. C. Woudhuizen, Talanta XXXVIII-XXXIX 2006-2007).
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Additions:
Des études plus affinées encore et plus modernes indiquent qu'en admettant à la suite de Festus que le nom Mamercus fut osque (c'est la langue des Samnites, il y désignait le dieu Mars également, voir la citation ci-après), l'on en a par les variantes régionales de Mamerticos en zone sicilienne et samnite ou Mamercius une possible confirmation; mais Mamurce apparait dans pas moins de onze inscriptions étrusques, Mamerce dans trois autres. Une étude récente indique effectivement que la praenomen Mamerce est attesté entre la fin du VIIème S. et le début du VIème S. avant notre ère dans l'onomastique étrusque italique. En falisque on lit Mamercos et en osque Mamerks. Marcus serait en latin un hypercoristique de Mamercus (rèf. "Traces of ethnic identities in etruscan onomastics - Supplementum Epigraphicum Mediterraneum 30" F. C. Woudhuizen, Talanta XXXVIII-XXXIX 2006-2007).
Deletions:
Additions:
-1- Le simple exemple d'un évêque mentionné dans le Thésaurus de 538 et ensuite, montre les alternances des nominations concernant notre nom : Amelius, Amellius, Amilius, Emilius, Amiel, Emile. L'existence d'Amelius, Amilius dès l'époque classique est assuré pour le français; une forme connue depuis au moins Horace, poète du Ier S. av. J-C. et son Ludus Amelius (école de gladiateurs des Aemilii) cité dans son Art Poetique (32, 34) (et dont un des plus anciens commentateurs fut un certain C. Aemilius en passant). On connait d'autres alternances avec A- comme avec E- succédant à l'AE latin, forme d'ailleurs qui n'a jamais connu l'AE liés comme on le pensait jusqu'il n'y a pas très longtemps. Le "Roman de Troie" de Benoît de Ste Maure, poète du XIIème S. normand ou tourangeau, qui traite de la guerre de Troie, cite un Emelius nommé aussi Emeleus, Emmenius, Emelin roi de Pigris (Pyrgi sans doute en Elide, Grèce). La forme Amilien, semi-française et semi-occitane, entre Emile et Amiel venant de Aemilianus, l'Emilien latin condense enfin le nom dans sa forme romane. La forme Emelius est utilisée au moyen-âge; dérivant d'Emelii, on la trouve par ex. dans le fameux cartulaire de Lézat dont j'ai longuement parlé avec un Bernardus ou l'évêque de Toulouse, non seulement aux X et XIème S. mais bien avant avec celui d'un simple cuisinier de l'abbaye, un enfant-clerc, un moine bien sûr et un clerc scribe (cf. Collection de documents inédits sur l'histoire de France vol. 2 1987, Bibl. Nat.). Toutefois, la forme romane Amelii s'est conservée telle quelle jusqu'à nos jours : un internaute portant ce précieux patronyme figé dans le temps depuis tant de siècles, m'a informé qu'elle est bien vivante au centre de l'Italie, dans les Apennins, sur le versant nord de la région des Abruzzes, dont acte.