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Tu regere imperio populos, Romane, memento
Toi, romain, souviens-toi-en, tu gouverneras les nations sous ta loi.
Virgile, "L'Eneide", VI, v.851.
AEMILIUS médecin d'Auguste :
Ce personnage dont on ne sait s'il fut de la gens Aemilia fut médecin ordinaire du 1er empereur après son retour d'Espagne, en +24. Il soigne son foie avec des topiques chauds, sans aucun résultat ! En une autre occasion Auguste souffrit d'une espèce de fluxion arthritique accompagnée d'obstructions (?) et d'amaigrissements et Aemilius tenta de triompher de ces maux cette fois en employant des sudorifiques mais, là encore, plus encore faudrait-il dire, le remède ne fit qu'empirer le mal (sans jeu de mots) !
Quelques AEMILIUS INDIGNES DU NOM :
Au début de l'Empire la belle Livilla eut une multitude d'amants dont un certain Mamercus Scaurus, "le plus ignoble vieux débauché de Rome" selon Tacite ("Ann." VI, 29) et Dion Cassius (L.VIII, 24). Porteur indigne d'un des plus grands noms de la cité, il était l'arrière petit-fils de M. Aemilius Scaurus, le célèbre mais décrié prince du Sénat qui fut Consul en 639 Auc. Son immonde impudicité et son cynisme abject avaient même étonné ses contemporains, qui, pourtant en connaissaient un rayon! Valère Martial écrivit même une épigramme (LXII du liv. VI) "Contre Amillus" dont voici la traduction: Amillus, tu laisses les portes ouvertes pour caresser tes mignons de belle taille (suivant une autre traduction: à portes closes vous vous fourvoyez avec de grands garçons) et tu veux qu'on te surprenne dans cet exercice, de peur de donner lieu aux malins propos de tes affranchis, de tes esclaves et de quelque client dangereux par sa mauvaise langue. Amillus, celui qui prend des témoins pour faire voir qu'il n'est pas le patient en pareil cas, peut faire souvent ce qui se fait sans témoins. (traduction Verger Dubois & Maugeart T. II Paris, Panckouche, 1831). C'est de ce vieux satire aussi pédéraste, autant 'patient' qu'actif', que les historiens cités purent écrire "qu'il recueillait dans sa bouche impure avidement les menstrues de ses servantes" ! Cet exemple si l'on peut dire sera repris bien plus tard par ceux que l'on nomma "la société des émiles" 1800ans plus tard (voir ce sujet au XIXème S.). Cet Aemilius Scaurus était sans doute ignoble mais il était riche et cela ne se dédaigne pas, même pour la femme d'un césar (Drusus en l'occurrence).
La femme de Drusus, c'est bien de Livilla dont il est question, descend d'Auguste par la 3ème génération. Sa sœur Julie Minora épousa un Aemilius Paulus et ils eurent M. Aemilius Lepidus et Aemilia Lepida. Ce dernier Lepide, arrière-petit-fils d'Auguste donc, sut, par ses flatteries, ses bassesses et surtout ses débauches, dès les années 39-40 gagner et conserver les bonnes grâces de Caïus Caligula son beau-frère et même obtenir son amitié, et c'est peu dire, car après avoir commencé par des amours infâmes, il réussit même à inspirer au monstreux Caligula un amour passionné pour lui-même selon Suétone ("Caïus" XXXVI) et Dion Cassius (L. LIX, 22). Il épousa ensuite la sœur de l'empereur et sœur aînée de Livilla, Drusilla, déshonorée pour sa part par sa liaison incestueuse avec son frère ! Il commit en outre et sur ordre de Caligula, l'adultère avec les deux sœurs de sa femme (dont Livilla) !! (Dion Cassius, L. LIX, 22) et finit par "partager" sa légitime épouse avec l'empereur, qui affichait pour elle, un amour passionné. Caligula la traitait comme sa propre femme légitime, voulut que les femmes jurent par son nom comme les hommes devaient jurer sur le sien. Drusilla mourut peu après son mariage avec Aemilius Lepidus, son cousin, le 10 Juin 38. Pleurée par l'un comme par l'autre, ses funérailles furent aussi grandioses que celles d'Auguste quelques années auparavant et la consécration de sa déification comparable au fondateur de l'Empire, son aïeul, sous le nom de Diua Drusilla Panthea; de nos jours il faut lire Diva pour déesse et Panthea désigne la déesse universelle, c'est aussi l'appellation rituelle de la déesse égyptienne Isis. Après les cas rares de Romulus, Jules César et Auguste masculins devenus dieux, c'est la première femme divinisée (il y en eut quand même cinq autres) et la première aussi à avoir été désignée héritière du trône impérial, par Caligula; peut-être espérait-il qu'elle donne naissance à un garçon qui eut pu lui succéder, même s'il n'en fut pas le père. Elle eut alors des temples, des statues et tous les honneurs divins, un culte, son collège de pontifes dont firent partie les plus importants personnages de l'empire, l'empereur bien sûr, et Claude son oncle, mais encore le cheval impérial qui se nommait Incitatus !! Quant à son mari, Marcus Lepidus, il finira par conspirer contre Caligula avec Agrippine et Julie et finira la tête tranchée...Grandeur et décadence, Ah ces romains ! On ne s'étonnera pas non plus que Drusilla et cet Aemilius surnommé Ganymedus aient été les grands oncle et tante d'un autre personnage peu recommandable du nom de Néron !! Ce surnom fait référence au mythe grec de Ganymède, un éromène, jeune homosexuel, aimé de son éraste adulte, Zeus soi-même....voilà de quoi flatter l'empereur !
(=> "Etudes sur la sélection chez l'homme" Dr P. Jacoby; Alcan, Paris, 1904; "Etude sur les Césars" éditée au XIXème S.).
Oserai-je pour finir vous donner la traduction de la très crue pensée du poète Catulle à l'égard de la véritable lie de l'humanité que fut Mamercus Scaurus? Bon on y va : Que les dieux m'aiment si c'est la bouche ou le cul d'Aemilius qui sent le plus mauvais. Rien n'est plus immonde que l'un si ce n'est l'autre. Mais son cul est encore plus propre et préférable, car il n'a pas de dents, tandis que sa bouche offre des dents de six pieds et des gencives semblables à un vieux coffre. Ajoutez que le sexe ouvert d'une mule, qui pisse pendant les chaleurs de l'été, présente l'image de cette bouche fendue. Et pourtant cet homme fait l'amour avec beaucoup de femmes... (Catulle, Poèmes, trad. Rat, Paris, 1931, poème 97 "Contre Aemilius").
L. AEMILIUS MARCELLINUS Militaire et son frère L. AEMILIUS SALVIANUS :
Il a pu appartenir à la Légion III Augusta selon certains; ce que l'on sait sur lui nous est connu par pas moins de trois inscriptions trouvées à Lambèse, en Numidie qui proviennent de l'agglomération civile :
-1- CIL VIII 2758 : L(ucio) Aemilio Salviano eg(regiae) m(emoriae) v(iro) frati, L(ucius) Marcellinus p(rimus) p(ilus) Secundum verba testamenti eius posuit curantibus trib(us) Aemiliis Festo, Curio et Chresto libertis qui est gravée sur une base de statue érigée par L. Aemilius Marcellinus à son frère, de rang équestre, selon les conditions de son testament. Le soldat gradé avait été institué héritier sous cette condition ou avait reçu un fidéicommis (disposition testamentaire spéciale) à cet effet. Dans cet hommage érigé en un lieu public, c'est le défunt et non le vivant qui compte. C'est donc bien L. Aemilius Silvianus qui en est le principal honoré. Avec Aemilius Marcellinus nous avons sans doute là une famille notable de Lambèse.
-2- CIL VIII 2682 : L(ucius) A(emilius) Marcellinus p p aedem cum porticibus sua pecu(nia) fe(cit) et praetera ad exornandam eam...natas n(umero) sex secundum voluntatem L(uci) Aemili salviani eg(regiae) m(emoriae) V(iri) fra(tris) sui, ab amorem civium posuit et dedicavit qui est une inscription évergétique exprimant la bienfaisance du vivant et de son défunt frère pour les citoyens, laquelle s'insère parfaitement dans la vie municipale de Lambèse. La mention ab amorem est typique de l'évergétisme municipal en ce qui concerne le frère vivant. On a retenu lors de la rédaction du texte le rang social, peu importe s'il est présent ou passé.
-3- CIL VIII 2598 : Genio Lamba(e)/sis Aug(usto) /S(acrum)/L(ucius) Aemilius Marc(ellinus), p p s(ua) p(ecunia) c(urante) A(poll)o(ni)o fi(lio). les dernières lignes ne sont pas certaines; cette inscription signifie l'attachement du personnage à sa cité de Lambèse et témoigne de sa bienfaisance; elle renouvelle la précédente.
Il semble que ces trois inscriptions parlant des mêmes personnages provienne d'une chapelle qui, selon certains, aurait eu son nom de divinité tutélaire dans la 2ème inscription, au début de la 1ère ligne.
(=> "Sur quelques centurions de la Légion III Augusta" M. Cristol; Habelt, Bonn, 1994).
AEMILIUS ARISTIDES :
Quintus Aemilius Aristides fut Procurateur d'Asie en 208-209 (cf. Pflaum cp n°250). Il se trouvait en Egypte en 204, exactement le 22 novembre, en qualité de "iuridicus per Alexandriam" juge d'Alexandrie et en 208-209 donc, avant que Géta ne devienne auguste, il dédicaça comme procurateur (de la Province d'Asie semble t-il) un groupe de statues en l'honneur des princes de la famille impériale, à Ephèse, lieu où il avait choisi de se faire ensevelir dès 204. Des fragments gravés qui semblent provenir de son propre sarcophage mentionnent en grec sa qualité de "procurator Augustorum".
(=> "Proconsuls d'Asie sous Septime-Sévère" art. de S. Demougin in Bull. de la Soc. Nat. des Antiquaires de Fr., année 1996, P. 352).
AEMILIUS AQUILINUS & AEMILIUS BARBULUS :
Il s'agit de deux frères dont le père se nommait Aemilius Flavianus et la mère Julia Setina; ils sont indiqués sur un monument funéraire reconstitué à Guelma, en Algérie, une ville très riche en archéologie romaine. La longue épitaphe comprend pas moins de 24 lignes, est surmontée d'une guirlande de fleurs en deux boucles en forme de W. La 1ère ligne commence par les trois lettres des textes funéraires païens habituelles, D.M.S. . Et le texte est en vers, écrit sans doute à M'Daourouch, une ville de culture, de savoir et d'études dont les ruines ont fourni beaucoup d'épigraphies versifiées de style métrique.
(=> "Jardin archéologique de Guelma- Algérie" M-L Gasmi).
AEMILIUS SECUNDUS :
Cet élu local de la ville d'Appamée, en Syrie de l'ouest, près du fleuve Oronte nous est connu par une stèle avec épitaphe conservée au Musée Archéologique de Venise. Il eut comme beaucoup une fonction religieuse, Duumvir Pontifex de sa ville. Appamée est une très ancienne ville occupée dès le paléolithique moyen, ancienne capitale dans les deux millénaires précédant notre ère et dont parlent les textes égyptiens, ougaritiques et hittites. Son nom lui viendrait de la princesse Apama, épouse du roi Nicator vers -300; les romains y arriveront en -64 lors de la conquête de la Syrie; on sait que Septime-Sévère vint y consulter le célèbre Oracle de Zeus, Bélos (cf. Centre de recherches archéologiques de l'Université de Bruxelles).
Les SERVENII de la TRIBU AEMILIA :
Les Servenii sont une famille du Moyen-Orient connue par exemple par des inscriptions d'Acmonia, en Grèce (Dacie), qui donna des consuls locaux. Il s'agit selon toute vraisemblance d'une riche et noble famille judaïque, peut-être descendante de rois et tétrarques de Palestine comme ils l'affirment, qui fut intégrée à la tribu Aemilia suite à leur accès à la citoyenneté romaine. Aucune relation ici entre le nom hébreu Amiel et cette intégration tribale.
(=> "Nouvelles archives des missions scientifiques & littéraires" T. XXI, Imp. Nat. Paris, 1916).
AEMILIUS (PSEUDO) ASPER :
Grammairien latin du temps de Domitien à ne pas confondre avec un autre commentateur de Virgile. Lui aussi fut un spécialiste de Virgile mais il commenta aussi Salluste et Térence. Il fut souvent cité par les grammairiens ultérieurs dont Probus et Priscien et paticulièrement loué par le poète bordelais Ausone (dont je parle car il fut le fils d'aemiliens gallo-romains) Sa critique était dit-on respectueuse du texte, instructive et judicieuse. Il a aussi composé un traité sur la langue de Virgile, sur les formes et la syntaxe du latin.
(=> "La grande encyclopédie" par une société de savants & gens de lettres; Paris, Lamirault, 1885-1902).
AEMILIUS JUNCUS père et fils :
Lucius Aemilius Juncus ou Iuncus (fils) est un citoyen gréco-romain du dème de Gargettos qui fut consul(aire) puis proconsul d'Asie sans doute, envoyé par l'empereur Hadrien en 127. On le connait notamment par une inscription où il honore sa mère Varia Archelaïs. Sans doute ne devint-il citoyen athénien qu'après avoir servi comme éphèbe dans cette cité qui fut celle aussi de sa mère. Son père a pu être ce L. Aemilius Juncus des Fastes d'Ostie où il fut consul suffect en l'an 127 (à ne pas confondre pour cette même année avec le fils) alors qu'il avait déjà 40 voire 50 ans donc assez âgé pour accéder à ce poste. Cet homme venait d'une famille de rang équestre et se maria en Grèce où il vint peut-être étudier la philosophie, entre 107 et 120. Son fils semble avoir plus rapidement gravi les échelons puisqu'il fut consul dès 33 ans et proconsul ~13 ans plus tard vers 150 ou 160; le père étant alors vivant il devait être au moins septuagénaire voire octogénaire, ce qui est rare alors bien sûr.
(=> "Philosophers and procurators, relatives of the Aemilius Juncus of Vita Comodi IV", J. H. Oliver; The Johns Hopkins University, sans date).
AEMILIEN DE NICEE :
Aemilianus Niacaenus fut probablement un écrivain d'origine latine. On n'a de lui que trois épigrammes. Rien n'y révèle le siècle où il vécut mais étant donné qu'il y parle d'objets d'art que Pline l'ancien mentionne également, il est sans doute d'une époque proche de celui-ci. Une de ses épigrammes est à propos d'un navire qui avait perdu en mer son équipage en raison d'une épidémie de peste ou de faim et elle est très belle selon les vieux auteurs (IX, 218).
SEXTUS ATTIUS SUBURANUS AEMILIANUS :
D'origine équestre cet Aemilien de par son cognomen fut d'abord un militaire de haut rang puis adjoint de hauts fonctionnaires régionaux; devenu Procurateur de Judée il passera à la province plus importante de Belgique. Au début du règne de Trajan il sera Préfet du Prétoire de cet empereur vers 100, il fait rentrer à ce titre dans la discipline la Garde Prétorienne qui souvent fait ou défait les empereurs et qui était alors affaiblie dans les remous du règne précédent. Une grande confiance s'établira entre lui et Trajan; ce dernier lui aurait dit, selon Pline (Panégyrique de Trajan), Dion Cassius et Aurelius Victor, en lui remettant l'épée prétorienne symbole de sa fonction : "Prends cette épée et si je gouverne bien, utilises-la pour moi; si je gouverne mal, contre moi." Après son mandat de préfet il sera deux fois sénateur, consul suffect en 101, puis consul éponyme en 104 et même peut-être en même temps Préfet de Rome.
Le Préfet DESIDIENUS AEMILIANUS en BRETAGNE :
C'est sur une pierre d'autel trouvée à Houseteads (Northumberland, G-B.) cité qui se nommait dans l'antiquité Vercovicium, dédiée à Jupiter, que se trouve le nom de ce personnage important; la dédicace dit que l'autel est élevé "pour son bien-être et celui de sa famille, qui a érigé cet autel en accomplissement d'un vœu, Tuscus et Bassus étant consuls"; c'était en 258.
Des AEMILIUS FRONTINUS :
De cette famille romaine on connait notamment le père Aemilius Fronto qui fut consulaire d'Italie sous Hadrien et deux de ses fils Aemilius Frontinus qui fut proconsul d'Asie sous Marc-Aurèle et son frère nommé Aemilius Frontinianus (rèf. voir ci-après *).
PAULLUS AEMILIUS PAULLI F. REGILLUS :
Il vécut entre la fin du Ier S. av. notre ère jusqu'après + 47; d'abord questeur de Tibère, préfet, quindecemvir, il a peut-être participé aux Jeux Séculaires de Claude, en 47 (rèf. voir ci-après *).
AMELIOS et les premiers juifs en Italie :
- Peu de choses sur ce juif au nom si rare alors chez ce peuple mais si évocateur pour nous; il a vécu vers le 3ème - 4ème S. et fut archonte dans une synagogue de Rome (rèf. voir ci-après *). Aurions-nous avec ce nom la toute première synthèse possible de l'origine hébraïque de notre nom avec son origine latine via la langue grecque ? On peut considérer qu'il s'agit, si ce n'est une 'traduction' du nom juif, du moins son adaptation phonétique et linguistique.
- A ce sujet spécial, dirons-nous de la présence juive romaine, il faut préciser que l'on a trouvé à Rome, dans les catacombes de la fameuse Via Appia, un ensemble réservé exclusivement aux sépultures de juifs et remontant aux II et IIIème S. de notre ère. Cette catacombe contient un ensemble d'inscriptions essentiellement en grec (3/4) et un 1/4 en latin; on n'y lit cependant que 5 ou 6 mots hébreux dont le seul "paix" et un seul "paix sur Israël". A Naples les mêmes types d'inscriptions sont aussi présentes et comparables mais elles vont du IIIème au VIème S. Malgré la situation maritime napolitaine et bien que Rome soit située au nord, c'est la cité qui vit arriver les premiers juifs, soit de leur plein gré (il y en eut) soit prisonniers suit à la guerre contre eux (cf. Flavius Josephe). Par leurs épitaphes on voit qu'ils portaient tous des noms....grecs, étaient-ils de ces juifs descendants de ceux qui, hellénisés, combattirent leurs frères de Palestine sous la conduite des grecs lors de la révolte des Maccabées ? ou descendants de ces Septante docteurs de la loi qui, sous la férule grecque, eurent à traduire la Parole de Dieu dans cette langue ? Toujours est-il que parmi leurs noms trouvés à Naples on peut lire plusieurs fois celui d'Amelio.
(=> sur ce dernier § : "Rapport sur une mission de philologie en Grèce Epigraphie et chirographie" Moïse Schwab, Biblio. Nat., Imprimerie Nationale, Paris, 1913)
M. AEMILIUS M. f. PROCULUS :
Connu par une inscription CIL III 7089 à Pergamum, Asie, ce personnage de rang équestre honoré par les citoyens de cette cité fut le préfet des ouvriers de M. Aemilius Lepidus alors Proconsul d'Asie de +20 à +21.
LUCIUS AEMILIUS VALERIANUS :
Ce personnage connu par le monument funéraire que lui fit ériger son épouse fut 'haruspex', (voyant) et enterré à Rome.
(* => "Fasti Sacerdotum: a prosopography of Pagan, Jewish and Christian religions officials in the city of Rome, 300 BC to AD 499" Jorg Reïpke; Oxford Univ. Press 2008).
Deux FULVIUS AEMILIANUS :
Patricien en relation avec les Brutii; son père était Lucius Fulvius Gavius Numisius Petronius Aemilianus, consul en 206. Il fut lui aussi consul, en 244 puis préfet urbain en 249 et pour le consulat qu'on lui prête encore pour la même année 249, il s'agit d'une erreur; c'est son frère du même nom que le père mais sans Petronius, qui le fut. Ce dernier fut d'abord questeur et préteur de la Transpadane (la province Aemilienne) sous Alexandre-Sévère puis consul suffect en 223 et 235 et donc enfin consul en 249. Il fut aussi Pontife à ce qu'il semble.
M. AEMILIUS SATURNINUS :
L'Afrique du nord conserve encore de beaux restes architecturaux romains (de Volubilis au Maroc jusqu'à Leptis Magna en Tripolitaine en passant par les cités de Numidie et de Cyrénaïque de la côte méditerranéenne). A Markouna, nom moderne de l'antique Verecunda, proche de Lambèse, en Tunisie, la Numidie du temps des romains, on peut admirer un arc de triomphe dédié à un légat impérial du nom de Marcus Aemilius Saturninus, arc honorifique destiné à resserrer les liens d'appartenance à l'empire des populations locales.
AEMILIUS CRESCENS :
Une épitaphe trouvée en Allemagne signalait la pierre tombale de cet homme prénommé Lucius, né à Cologne, soldat de la XIVème Légion, qui mourut à Baden-Baden à l'âge de 34 ans. Au bas de l'épitaphe, le sculpteur a représenté une voiture de transport militaire tirée par deux chevaux, sans doute fut-il soit conducteur d'un tel attelage ou une "victime de la route" ? Il vécut au début de l'Empire, tout au moins avant la fin du IIème S. car son corps fut incinéré et l'on sait que ce fut une pratique commune dans ces deux premiers siècles.
AEMILIUS en ROUMANIE :
Aemilius tout comme Darius, Domitius ou Cornelius, Fabius, Caecilius, sont des noms patriciens qui se sont diffusés dans tout l'Empire parmi les 'novi cives' ces nouveaux citoyens que furent les esclaves affranchis, les soldats, les pérégrins naturalisés, les clients...et ils devinrent très courants même. Un L. Aemilius L. f. Camilia Carus fut par ex. Gouverneur de Dacie vers 173 ou 175. Quelques décennies plus tôt on note Cn. Papirius (?) P. f. Gal. Aelianus Aemilius Tuscillus en 132-135. Parmi la population résidante trois aemiliens peuvent être notés, ce qui est moyen étant donné que l'immense majorité des noms d'origine italique n'apparaissent pas 10 fois.
(=> "Les gentilices italiques en Dacie romaine" Raluca Dragostin in Studia Antiqua & Archeologica XVIII, 2012, 213-244).
Tombeau d'AEMILIUS REGINUS en SYRIE :
En Syrie, le site de Qatura comporte une petite vallée de tombeaux rupestres creusés dans la falaise dont celui d'Aemilius Regilus daté de 195 qui est remarquable. C'est un tombeau distyle (à deux colonnes). Le tombeau lui-même est creusé en forme de croix grecque et à son entrée, en surface il y avait ces deux colonnes réunies à leur sommet.
AEMILIUS EPICTETUS :
Surnommé Hedonius ce personnage dont on sait qu'il fut un grammairien grec est mort à Trèves (CIL XIII 3702) mais il était citoyen romain. Il n'est connu que par cette épitaphe.
AEMILIUS POTENSIS Haruspex :
Ce personnage très particulier doté sans doute de facultés de voyance est cité par Obsequens en 102 pour l'exactitude de sa maitrise de la foudre. Le passage du Livre des Prodiges de cet auteur (Obs. 42) dit : "Aedes Iovis clusa fulmine icta. Cuius expiationem quia primus monstruerat Aemilius Potensis aruspex praemium tulit, ceteris celantibus quod ipsis liberisque exitium portenderetur" soit : Le temple de Jupiter alors fermé fut frappé de la foudre. L'aruspice Aemilius Potensis, qui avait indiqué le 1er l'expiation qu'exigeait ce prodige, en fut justement récompensé, les autres l'avaient tenu caché, parce qu'elle devait entraîner leur perte et celle de leurs enfants.
AIMILIOS juif cité en langue grecque :
En Basse Galilée (Palestine Seconde), dans la cité de Sepphoris se trouvait une synagogue dont on a retrouvé les restes. Datée d'avant le début du Vème S. son sol est entièrement pavé d'une belle mosaïque polychrome. Divisée en sept registres, eux-mêmes partagés en deux ou trois panneaux, on voit, sur les deux premiers à partir de l'entrée, deux registres à thème biblique relatifs à Abraham : la visite divine d'un ange qui lui annonce ainsi qu'à sa vieille épouse Sarah qu'ils auront un fils, Isaac; l'autre fait voir le sacrifice d'Isaac, lié par son père sur le bûcher selon la volonté divine de mise à l'épreuve. Juste au-dessus de ces deux panneaux peut se lire une inscription en grec mentionnant Boethos, fils d'Aimilios, qui fit ces panneaux (tabulae).
(=> "Art & architecture of the synagogue in late antique Palestine" D. W Milson; Leiden, Boston, Brill, 2007).