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SOMMAIRE - INDEX ONOMASTIQUE :
Quand on aime la vie, on aime le passé, parce que c'est le présent tel qu'il a survécu dans la mémoire humaine.
Marguerite Yourcenar "Les yeux ouverts" 1980.
Le Languedoc est enfin mis en coupe réglée par le roi de France qui retrouve ses prérogatives comme par le catholicisme qui revient en seul maître des esprits et des âmes. Tout comme l'Eglise se réinstalla orgueilleusement à Albi, 1er centre de l'hérésie et créa de nombreuses évéchés, Louis IX et surtout son fils Philippe le Hardi vont également montrer qu'ils sont les nouveaux maîtres de la région en fortifiant par une 2ème enceinte la Cité de Carcassonne; à ce sujet voici ce que dit le Dr Girou (in "Carcassonne, sa cité, sa couronne", Arthaud, Grenoble, 1930) : ...les rois de France ont tenu, dans l'achèvement de l'édification de ce monument, à présenter d'abord au vaincu, au peuple turbulent du Languedoc et ensuite à l'ennemi extérieur, l'Aragon, un système formidable de défenses "françaises" - il fallait frapper la terre occitane du seau royal d'Ile-de-France; c'est dans cet esprit politique que cette ceinture de pierres a été ouvrée, taillée, sculptée par des architectes du nord. Il restaurera de même les forteresses des Corbières chargées de surveiller la frontière avec la Catalogne. Le pouvoir royal va aussi créer dans la région une administration à même de contrôler ce qui s'y passe; outre les viguiers le représentant dans les villes il sera installé trois sénéchaussées, sortes de préfectures de région et des universités à Toulouse & Montpellier. Le pays va rapidement retrouver une vitalité économique notamment à travers la création ex-nihilo de nouvelles communautés comme les "bastides, villes franches, villes neuves ou nouvelles" dans le haut-Languedoc, sur le modèle des créations locales précédentes des seigneurs ou des "sauvetés" de l'Eglise ; il suffit de regarder en détail une carte de la région pour voir combien ces nouvelles communes peuplent encore la géographie locale mais leur type architectural passera de la "circulade" au "damier", de la forme arrondie dans laquelle les maisons se blottissent, symbole fort de l'identité occitane, à la forme rectiligne pour un alignement ordonné si français (comparez le plan de Bram à celui de la Bastide de Carcassonne par ex.). Et les anciens seigneurs locaux vont progressivement intégrer le dispositif royal, retrouvant plus ou moins un certain rang nobiliaire et leur pouvoir local. Le Languedoc va désormais être loyal envers le pouvoir royal français, suivre la destinée du royaume dirigé par les princes du nord, y compris durant les rudes épreuves de la si longue Guerre de Cent Ans ou les épidémies de peste noire massacrant sa population; il en sera récompensé par la création en 1420 du Parlement de Toulouse qui siègera jusqu'à la Révolution de 1789. Cette période encore du moyen-âge, de nombreux fléaux politiques, épidémiques et climatiques (c'est le dénommé 'petit âge glaciaire') est maintenant nommée "Moyen-Âge Tardif" et va selon les plus récentes mises au point de 1328 à 1498, soit pour ce qui concerne le Languedoc de la fin de l'hérésie cathare qui a monopolisé ici l'histoire durant près des deux siècles précédents jusqu'aux grandes découvertes environ et surtout l'invention de l'imprimerie, qui est une révolution à elle seule vu l'impact que l'édition aura dorénavant dans l'histoire humaine. C'en est surtout définitivement fini de l'indépendance du midi, de la force de sa langue, de sa culture propre; le Languedoc suivra les destinées de la France, en bien comme en mal ! Je vous renvoie en conséquence pour ce qui concerne le cadre général des époques suivantes, progressivement au ....roman historique français !
Si l'on regarde dans les actes des rois de France on verra citer quelques Amelii comme Petrus Amelii, Pierre Amiel l'archevêque d'Embrun puis cardinal, ou Petrus Amelii Gayrandi (Gayraud, Guiraud) en 1292, ou encore deux viguiers, représentant directs du roi Charles V dans la ville de Limoux,, Guillelmus et Ramundus Amelii, qui font parler d'eux en 1370-1372 car ils font l'objet d'une suspension; la plupart toutefois n'y sont pas, bien entendu.
Des AMIEL devant le PARLEMENT DE PARIS :
Plusieurs sentences et arrêts du Parlement de Paris, sorte de tribunal de cassation de l'ancien régime, concernent des Amiel dès le début de la mainmise française sur le Languedoc. En voici quelques uns. Le 29 avril 1313 un arrêt confirme une sentence de Jean d'Auxy, chantre d'Orléans et Nicolas de Lusarches, commissaire du roi en la (nouvelle) sénéchaussée de Toulouse et Carcassonne, contre Amiel d'Aigues-Vives (34) sergent d'armes du roi, au sujet de l'étendue de la rivière de Servian, que le roi Louis IX avait donné au père dudit Amiel. Un autre arrêt concerne Amiel de Couserans qui aurait 'homicidé' (tué) Bernard de Campo-Longo et qui fut condamné par les consuls et le bayle de Vals (09) en 1318. On pourrait ajouter la même année celui pris contre Arnal (Arnaud) Amiel de Porcel, mineur à Toulouse; en dehors de la région, à Mâcon, celui concernant un Jean Amiel en 1314 ou l'arrêt cassant une sentence du bailli de cette ville concernant Hugues Amiel, bourgeois du lieu, qui avait été accusé par Jean Quinsonnet de l'avoir frappé, bien qu'il eut juré asseurément (sic) que non, arrêt rendu en décembre 1312....
(=> "Actes du Parlement de Paris" 1ère série 1254-1328, E. Boutaric; Paris, Plon, 1867).
LES NOMS DES AMIEL, PAYSANS ARIEGEOIS:
L'examen des noms portés aux XIV-XVème S. dans la population des vallées ariégeoises du Pays de Foix fait ressortir plusieurs éléments:
- Lorsqu'il est porté, le nom Amiel(h) est à ~95 % le patronyme (et non le prénom, le passage au nom patronymique comme son usage est terminé)
- La forme patronymique Amiel représente ~20 % de l'ensemble des patronymes cités.
- La plupart de ces hommes sont des "homes de gentilitat", simples paysans concentrés dans les multiples vallées ariégeoises.
A Amplaing (09), très petite communauté alors, en 1446, parmi tous les 'casals' (habitations) cités, se trouvent ceux de "Johan Amielh" et celui de "Florensa, filha (fille) de Ramon Amiel" (cf "Registre de la Réformation de 1446 f° 23r°, 24). Le "Cartulaire de Foix" (f° 47v°, 48) cite les noms de "Petrus Amelhii, Bernardus Amelii; magister (maître) Ramundus Amelii" plus d'un siècle avant, en 1323. Un "Arnaldus Amelii", alias (surnommé) "Lo Rey" (le roi), de Fraixenet (près de Foix), est, lui, mentionné dans les comptes des habitants du Rival, à Foix, (commencé en 1387) en 1394, avec l'orthographe de Arnaut Amilh (tentative de françisation de ses noms et prénom). Les Amiel(h) avec les Faure, Marti et Vidal sont les patronymes les plus portés aux XIV et XVème S. dans cette région. On trouve aussi pas mal de Gasc, Johan (abrévié en Jau), Monier, Puyol (Pujol), tous ces patronymes sont toujours très courants en Languedoc.
Mais c'est le dénombrement des "feux" du Comté de Foix de 1390 qui nous livre très précisément ces nombreux noms, leur état et leur lieu de vie (les noms complets sont donnés tels qu'ils ont été écrits, la notation 'c.' signifie 'canton de') : R. (Ramon) Amiel home de gentil (soit homme de la plus basse extraction, les suivants seront notés "hg") à Prayols (canton de Foix), un autre nommé bien Ramon (Raymond) Amiel hg à Montolieu (c. de Foix); Amiel Domingo (surnom espagnol) hg à Montolieu aussi; Johan & Ramonet Amiel (le petit Raymond) à la "boria de R. Amiel" (la ferme de) homes de ...Foixs (sic) à Amplaing (c. de Tarascon); Amiel Boissa (buis) dans le censier du pays de Foix (il était donc un titulaire de quelque terre); Amiel de Burges hg à Brassac (c. de Foix); P. Amiel h. de "Mossenher" (mon seigneur) à Cos (c. de Foix); un autre P. Amiel, de "Madona Sebelia" sans doute hg de cette dame Sybille à Vic-de-Sos (canton de l'arrond. de Foix); du même endroit G. Amiel (Guilhem, Guillaume); Amiel Coquo (gâteau, surnom) hg à Verdun (c. des Cabannes); Amiel de Rabona hg à Verdun aussi, B. Amiel (Bernat, Bernard) hg encore à Verdun; B. Amiel hg à Vaychis (c. d'Ax-les-Thermes); Amiel Crestia (chrétien, patronyme actuel) hg de l'abat de Foix à Perles (c. d'Ax) qui était 'cagot' (v fiche); G. Amiel hg à Sorgeat (C. d'Ax); B. Amiel ? à Tarascon; deux P. (Pierre ou Pons) Amiel ainsi qu'un Amiel R. & un Amiel Grui à Saurat (C. d'Ax); Moni Amiel hg à Aynat (hameau de Bedeillac, c. de Tarascon); Johan Amiel & Amiel Gnosi de gentils de Norrat (hameau de Miglos); Pees Amiel (Peire, Pierre ?) à Mazères (c. de Saverdun).
(=> "Dénombrement des feux du Comté de Foix sous Gaston Phoebus. Révision des feux en 1390 et actes suivants" in Soc. des Sc. Lettres & Arts de Pau et du Béarn; "Censier du Pays de Foix à la fin du XIVème S...." C. Barrière-Fleury; Privat, Toulouse, 1898).
En 1445 on en recensera pas moins de 64 parmi lesquels : Bernat Amiel & Amiel de Mugo h. de mossen (?); Arnaut Amiel à Cadirac hameau de Foix), h. de mossen; Amiel Maria à Brassac (c. de Foix); Manaud Amielh à Cos, Bertran Amiel à Serras; ou Jacmes Amiel à Montolieu, certains descendant de ceux indiqués au-dessus. On remarquera que l'on ne recensait que les hommes, les femmes ou les enfants étant considérés comme dépendant du chef de famille, tous formant une sorte d'unité de production comme l'on dirait de nos jours. Il faudrait donc multiplier par au moins trois ou quatre ces chiffres pour évaluer le nombre de personnes qui portaient (ou étaient censé porter) notre nom dans ces contrées ariégeoises à la fin XIV- début XVème S.
PIERRE AMIEL dit de BRENAC Cardinal et PIERRE D'ASSALIT son neveu (11):
- Pierre Amiel est né à Brenac, petit village reculé dans la Haute-Vallée de l'Aude (dont il est le personnage célèbre) en 1330 et mort à Rome en 1401; il fut un très grand serviteur de l'Eglise, si connu alors qu'il dut ajouter à son nom celui de son lieu d'origine afin de ne pas être confondu avec un autre Pierre Amiel, vivant à la même époque et qui fut lui aussi Cardinal, Archevêque de Vienne, Naples & Embrun (ce dernier meurt en 1389, voir ce nom page suivante). Son nom est aussi orthographié suivant les documents, Amielh, Petrus Amelius ou Pietro Amelio. Après ses premières études à Limoux, il entre assez jeune chez les religieux de St Augustin à Toulouse; sa vie religieuse montre dès lors une ampleur importante se distinguant surtout dans l'environnement des papes d'Avignon. Il sera sacriste du pape, pénitencier apostolique et bibliothécaire de Grégoire XI vers la fin de 1376 et il l'accompagnera pour son retour à Rome, la ville éternelle des papes auxquels il demeurera désormais attaché. A 45 ans, en 1375, le voilà déjà évêque de Sinigaglia, dans le Duché d'Orbino, en Italie. Le pape Urbain VI (de Rome, car il y aura pendant 40ans deux papes!), successeur de Grégoire XI, tentera de l'imposer comme évêque en Bretagne en opposition aux évêques nommés par son concurrent Clément VII (d'Avignon, période du Schisme), car, bien en cour, il est son confesseur: Il informera le roi d'Angleterre (période aussi de la guerre de Cent ans) de son transfert à Dol, le plus riche évêché de Bretagne en juin 1381; mais il n'y siègera jamais, n'étant en réalité qu'un évêque 'in partibus' face aux évêques investis par Clément VII (français). Cette période de tribulations comme on disait alors, mit l'église catholique en grandes difficultés; l'époque n'était plus la même, son pouvoir s'affaiblissait devant la montée de celui des états européens. Après avoir été, à ses débuts, un proche papal en Avignon, il semble ensuite avoir vraiment disposé d'une place prépondérante dans la mouvance papale romaine; il fut par exemple considéré comme le principal rédacteur, dans la collection de "l'Ordo Romanus", du 15ème chapitre de la liturgie officielle, vers 1380; cette partie concernant le Livre des Cérémonies de l'Eglise Romaine fut en usage dans la Curie Papale jusqu'en 1488. Il faut ici préciser cependant qu'il semble que ce n°15 de l'Ordo n'ait été largement diffusé qu'à partir de 1516, date de son impression; il est quand même demeuré en usage pour les cérémonies dites pontificales (du pape ou de ses représentants) jusqu'à nos jours ! Mais il sera surtout connu pour son accompagnement du retour à Rome du dernier pape d'Avignon.
Avec la future Ste Catherine de Sienne, Pierre Amiel va donc contribuer à décider le pape Grégoire XI au retour du Saint-Siège à Rome. Et Mgr Amiel eut l'insigne honneur de participer à ce déménagement et transfert à Rome du souverain pontife. Il écrivit une relation en vers très savoureuse de ce voyage qui est encore étudiée de nos jours (voir détails de cette oeuvre). Le cortège papal partit le 13 Septembre 1376 pour embarquer à Marseille. A Gênes le 18 Octobre, il s'arrêta à Pise, arriva à Cornéto le 5 Décembre et y demeura 5 semaines. La cour était composée de 13 cardinaux et de son chapelain Pierre Amiel. Le 13 Janvier 1377 il est à Ostie d'où il part dès le lendemain pour remonter le Tibre vers Rome où il arrive le 17 Janvier. Là le cortège se rend en la cathédrale St Paul-hors-les-Murs pour entendre la messe célébrée par notre Pierre Amiel, au milieu d'un grand concours de peuple avide de voir le Saint-Père et lui souhaiter la bienvenue. S'étant prononcé pour le pape romain Pierre Amiel ne pouvait être dignement maintenu à son simple siège de Sinigaglia, il fut nommé Patriarche de Grado puis au siège de Trente dès 1378. Grégoire XI sera le dernier pape français et premier du retour romain; mais à sa mort s'ouvrira le Grand Schisme d'Occident (de 1378 à 1417 !), une période trouble avec des antipapes à Avignon, Clément VII et Benoît XIII, alors que les légitimes romains furent Urbain VI, Boniface IX, Innocent VII & Grégoire XII. Et Mgr Amiel restera toutefois fidèle à ceux de Rome, il sera le 'témoin' d'une vision d'Urbain VI puis sous Boniface IX il sera mandaté par ce pape pour convaincre le roi Charles VI de l'imposture d'un certain Pedro de Luna, proche de la couronne de France, qui se voulait pape sous le nom de Benoît XIII en Avignon. Notons qu'à la même époque son homonyme Pierre Amiel de Sarcenas sera par contre du côté de ceux d'Avignon; il s'opposera avec Clément VII à la réunion d'un concile pour régler ce Grand Schisme. Le 16 Janvier 1394 le pape romain Boniface IX le transfère symboliquement comme évêque à Oloron Ste Marie puis le 19 Juin 1400 il administrera fictivement encore également le siège voisin de Dax et il recevra en même temps le titre de Patriarche d'Alexandrie & de Raden. Mais la mort le surprendra dans les premiers mois de l'année suivante (1401), à Rome, d'où il n'était sans doute pas sorti depuis ces dernières nominations plus fictives qu'effectives.
(=> "Dictionnaire Encycl. de l'Aude" G. Jean Carcassonne 2010; article sur "Pierre Amiel de Brénac près des papes" sur le site internet de la Société Périllos; "La cour pontificale d'Avignon 1309-1376" B. Guillemain, Ed. de Boccard, 1966).
Le Musée Granet à Aix-en-Provence possède une toile de la 2ème moitié du XVème S. intitulée: "La vierge en gloire avec St Augustin et un abbé de l'Ordre augustinien en oraison devant St Pierre" signée de Robert Campin qui comporte au dos une inscription indiquant que le moine agenouillé serait notre Pierre Amiel (ses titres suivant son nom). Son village natal audois possède une statue grandeur nature du prélat édifiée par l'Abbé Courtade, curé du lieu à la fin du XIXème S., qu'il plaça sur la fontaine publique, et à côté l'église conserve une tableau peint par le même abbé, qui le montre en train de célébrer la messe en présence du dernier pape français, Grégoire XI. Pour la petite histoire précisons que ce brave curé artiste (il a réalisé toute la décoration peinte de cette église, y compris celle de son plafond d'une façon très originale et agréable) fut une relation du plus connu Abbé Bérenger Saunière, curé de Rennes-le-Château, autour de qui flotte un parfum de mystérieux trésors, de secrets relatifs à la religion chrétienne explosifs pour elle, dont aurait peut-être eu connaissance en son temps le grand prélat lorsqu'il fut bibliothécaire papal en Avignon, selon certains chercheurs et écrivains férus de ce véritable mythe audois connu dans le monde entier (plus de 500 ouvrages ont été écrits sur ces sujets à ce jour). Ces spécialistes en trésors comme en religions affirment qu'un livre écrit par un chartreux, Polycarpe de la Rivière, en 1638, s'intéressant à la bibliothèque papale (et surtout aux archives souvent inconnues alors et encore de nos jours) intitulé "Histoire de la ville d'Avignon" fut purement et simplement "interdit de publication" par la censure papale. Un mot sur ce que les plus prudents considèreront comme une simple coïncidence quand les plus téméraires des passionnés de Rennes verront là une énième preuve de la probabilité trésoraire : la date du 17 janvier ! En effet on remarquera que cette date est d'une part celle du retour définitif à Rome du pape et, à Rennes, celle de la mise en évidence par les rayons du soleil dans l'église du phénomène dit des "pommes bleues" passant par certains vitraux .....Que ceux qui sont curieux cherchent en savoir plus !!
- Pierre d'Assalit fut le neveu de Pierre Amiel. Il est né à Limoux, fut d'abord un religieux de l'ordre de StAugustin, puis prieur à Bordeaux, abbé commendataire de Plane-Sauve, mais il bénéficia de l'aura protectrice de son oncle et le neveu suivra ses pas, devenant comme lui, le bibliothécaire apostolique, secrétaire et confesseur du pape, ce que l'on voit dans une transaction passée à Rome avec l'archevêque de Narbonne. Elevé au poste d'évêque d'Oléron, il sera ensuite transféré à Condom et enfin promu à Alet par Martin V au début du XIVème S. alors que s'éteint son oncle à Rome; un diocèse qu'il régira très longtemps, de 1419 à 1442 au moins puisque l'on sait qu'il assista aux Etats d'Occitanie convoqués par Charles VII en 1442. C'est dans ce vaste mais pauvre diocèse de la Haute Vallée de l'Aude, son pays d'origine et celui de son oncle, celui de Limoux et Brénac, que se trouvent aussi les deux Rennes des mystères religieux et trésoraires; décidément il semble bien qu'il y eut là si ce n'est des connaissances à cacher du moins des choses à surveiller de près !
(=> "Recherches historiques sur le diocèse d'Alet ..." J. T. Lasserre, Parer, 1877; "Biographies Limouxins" A. Buzaries, Limoux, Boute, 1865; Dict. Encyclop. de l'Aude s/s la dir. de Gérard Jean, Lacour, 2005).
AMIEL DE LAUTREC EVEQUE HUMANISTE de CASTRES (81) (XIV ème S.) : (voir notice sur les Amelius de Lautrec dans la page haut moyen-âge) :
-1- Abbé toulousain: De la vieille famille de Lautrec, branche des seigneurs de Venès, dont la parenté avec les comtes de Toulouse d'avant la Croisade contre les Albigeois est connue; comme beaucoup de membres des vieilles familles seigneuriales d'après ce malheureux temps il se mettra au service des vainqueurs, en l'occurence l'église de Rome. Il est d'abord abbé de St Sernin de Toulouse, la grande église romane de pèlerinage toulousaine, en 1321. Il est fait mention de lui dans les lettres adressées par le pape Jean XXII à l'évêque de Mirepoix, au sujet d'un différent entre lui et les dames chanoinesses. Il fut même accusé d'hérésie par Gautier de la Neuf-Ville, viguier de Toulouse, mais sut se disculper de cette honteuse accusation et fut absous par le Parlement de Paris ! (cf. "Histoire de St Saturnin" Abbé A. S.; Toulouse & Montauban, 1840).
-2- Hérétique ? : Mais son cas me permet de dire quelques mots sur le fonctionnement de ce tribunal religieux au XIVème S.: tribunal uniquement religieux et pontifical à l'origine, ce fut cependant ensuite une juridiction ecclésiastique bâtarde par la composition de son personnel, une organisation séculière et légiste spéciale par ses rapports avec les Parlements civils, les 'gens du roi' ayant même une influence prépondérante sur sa marche. En 1322 quand comparut cet Amiel de Lautrec, il n'y est pas cité par l'inquisiteur lui-même, mais par le Procureur du Roi ! et lorsqu'il fut acquitté par elle, ledit procureur fit appel, non pas devant le pape, mais devant la Cour Royale la plus haute, le Parlement de Paris, ce qui explique la notation initiale sur l'issue de ce procès (cf. L'inquisition médiévale, J. Guiraud).
-3-Evêque: Quelques années plus tard, dès 1326, il devient évêque de Castres puis, en 1337, Gouverneur Pontifical de la Marche d'Ancône en Italie mais il meurt dans la même année ou au plus tard en 1338. Il ne faut pas le confondre avec un autre du même nom et de sa famille qui lui, commença comme Chancelier de l'Eglise & de l'Université de Toulouse, devint ensuite évêque de Couserans en 1371 puis de Comminges en 1384 et enfin Cardinal en 1385.
-4- Humaniste : En effet on peut déjà à cette époque-là trouver des personnalités dont l'humanisme peut être prouvé. L'une des méthodes est d'aller voir quels livres composaient leur bibliothèque et par les testaments ou legs on en a une idée précise pour certains. C'est le cas pour Amiel de Lautrec en tant qu'évêque de Castres, de la vieille famille noble languedocienne (dont le dernier et lointain rejeton sera le fameux peintre et illustrateur Henri de Toulouse-Lautrec), qui eut cette charge de 1326 à 1337 date de sa mort. La possession par exemple d'un "Salluste" est un indice certain de ce souci humaniste car souvent les ecclésiastiques nourris presque exclusivement de littérature religieuse et scholastique (philosophie religieuse et théologique) n'accordent que très peu d'intérêt et donc de place aux classiques de la littérature antique (et Salluste, fameux historien du dernier siècle avant J. C. en fait partie) ; or Amiel en a un avec 22 autres ! ainsi que 8 autres livres d'histoire. Il est d'ailleurs un cas unique à ce jour pour cette préoccupation d'ouverture au monde de la part d'un homme d'église à cette époque qui est bien loin de la Renaissance.
-5- Ces Amiel de Lautrec sont étroitement liés à la famille amelienne qui depuis Amelius 'potentissimus vir' déjà vu a donné de nombreux personnages au Haut-Languedoc, que ce soit comme évêques de l'un des diocèses de cette région ou comme proches des comtes et vicomtes (Toulouse, Carcassonne, Albi, Foix) de ce territoire.
(=> pour le -5- "Catalunya i França méridional a l'entorn de l'any mil" X. Barral y Altet CNRS Catalunya (Généralitat) 1991).
Les AMELIUS dans des CHARTES au début du XIVème S. (1er quart):
- "Amelius de Tortosa": Tourtour, en Ariège, commune de Ste Croix,
- "Amelius de Tena": un vallée de Tena existe dans la région de Barèges, Pyrénées, sur la frontière avec l'Espagne et qui fait depuis des temps immémoriaux l'objet de l'un de ces accords internationaux toujours en vigueur nommés 'faceries, lies' ou encore 'passeries' (contrats renouvelés tacitement depuis des siècles entre des communautés montagnardes voisines mais bien séparées pour la paissance de leur propre bétail, ce sont les plus vieux traités au monde sans doute avec ceux des Alpes),
- "Amelius Symonia": curieux surnom apparemment (rien à voir avec un Simon), très rare, autre façon d'écrire simonia, soit 'le simoniaque', celui qui est prêt à acheter ce qui ne peut l'être moralement, donc très bizarre personnage peu recommandable ?
- "Simon Amiel" : rien à voir sans doute, celui-ci est notaire royal de Carcassonne en ce début du XIVème S.
- "Amelius de Cens": 'de Cennes', partie de la commune de Cennes-et-Monestiés (11) ?,
- "Amelius de Monasterio": du Monastère littér. , ce qui est vague et peut être relié à beaucoup de lieux, comme celui de Monestiés ci-dessus ou celui proche de Montolieu (même région de Saissac (11)) qui était appelé ainsi très anciennement,
- "Amelius de Rivis": (de rivière) Il est Vicaire Perpétuel d'Unac (09), donc en principe un bon appui de l'Eglise pour lutter contre l'hérésie cathare, et pourtant il devient cathare; jugé deux fois, en 1323 (voir ci-dessous) et une seconde fois comme 'relaps' en 1325 par Jacques Fournier.
Les AMELIUS dans les COMPTES et ORDONNANCES ROYALES à la même époque :
Dans les comptes royaux : Magister Anthonius & Arnaldus Amelii, notarius de Monte Ariollo (Montauriol), autre Amelius de Plano Villari (Plavilla), autre de Podio Siurano (Pexiora) tous de localités audoises et un Bernardus Amelii uxor ejus Roxana...
Dans les ordonnances du début à la fin du XIVème S. : Petrus Amelii Gayrandi (Amiel Gayraud, deux patronymes actuels) en 1292 ou Guillelmus et Ramundus Amelii, 'serviens de Limoso' (serfs de Limoux) vers 1372.
On pourrait ajouter les très nombreux Amelii qui sont témoins d'actes, serments de fidélité, donations ...du Carcassès trouvables dans le cartulaire publié par Mahul, ceux du pays de Foix ou de l'Albigeois...
RAYMOND AMELH:
Noble co-seigneur de Beaufort (46?) en 1421. Dans la même région ou vers l'Aveyron voisin on note en 1408 la mention du "Prieuré d'Amelhs" (aussi en 1418) (in Fonds Doat B. N.) Il paraît s'agir du lieu appelé "Mels", hameau de La Madeleine, commune de Faycelles (46). Ce lieu ne possède plus que l'actuel "Château de Mels". (voir fiche toponymique).
GUIRAUD AMELII et les AMIEL de TREVILLE à CASTELNAUDARY (11):
- Dans les années 1460, Guiraud Amelh est un marchand drapier, bourgeois de Castelnaudary, à qui régulièrement la Municipalité passe ses commandes d'étoffes, draps et vêtements; les consuls de la ville lui doivent même en 1462, quinze livres tournois dont ils s'acquitteront en louant la maison de plaisirs locale (le lupanar chaurien) à un certain Jordinus Del Peyro pour un an et 15 livres tournois (cf. Arch. dép. de l'Aude 3E 9465 f°206 r°). L'histoire ne dit pas s'il est rentré lui-même dans ses frais, mais on peut supposer que oui, ce genre de commerce étant assuré de succès de tous temps! Quelques années plus tard on retrouve le même Amelii dans un registre de dettes fiscales : Quinze habitants de Besplas, communauté aujourd'hui disparue proche de Villasavary dont il ne reste qu'une petite église romane, et leurs quatre consuls lui doivent 188 livres de tailles, il y possédait donc des terres; et aussi en 1478 deux habitants de St Martin-la-Lande doivent au même 127 livres 3 sous en raison d'un subside royal et albergue. (cf. Arch. dép. Aude 3E 9468 f°11 r° et f°81 r°).
- On ne sera pas étonné que cet Amiel chaurien, commerçant si riche qu'il a tant de débiteurs, soit l'un de ceux que l'on trouvera au Capitoulat toulousain. Comme je l'ai déjà indiqué pour la période précédente ces Amiel vont devenir dès le XIIIème S. des bourgeois et notables de Toulouse. Ils parviendront par ce Guiraud Amiel à la petite noblesse lauragaise comme seigneurs de Tréville, communauté située à une dizaine de km au nord de Castelnaudary. Un domaine que Guiraud complètera par la seigneurie proche d'Airoux sur la route de Toulouse. Un homme assez riche pour, en plus de ses domaines se permettre d'acquérir des cens (rentes) sur les terres des habitants de Tréville, à qui il servira un revenu d' ~8% ! (cf. Arch. dép. Aude 3E9474 110 r°).
(=> "Quelques signes de gêne dans les campagnes du Toulousain durant l'épopée cathare, aux XIV et XVèmes S. d'après les registres notariés" M-C. Marandet, Univ. de Perpignan).
- L'une des dernières représentantes de ces Amiel de Tréville fut Claire d'Amiel, Dame en partie de Corneillan (34) héritière de Michel d'Amiel seigneur du dit lieu, descendant d'une branche de ceux de Tréville établie à Béziers dès 1349. Ses descendants portant le nom de l'époux de Claire, Baderon, furent inhumés dans la chapelle du château qui est l'actuelle église paroissiale de cette commune proche de Béziers, de 1518 à 1703. (voir fiches sur les Amiel de Tréville). Corneillan fut vendu et revendu et finalement échut à une Melle Amiel, laquelle en 1845-1850 morcela totalement les dernières possessions de la seigneurie dont le château, et vendit le tout par petits bouts (cf. site internet de la commune : Découvrir Corneillan).
GUILHEM AMIEL, INQUISITEUR à MARSEILLE (13):
Il fut un inquisiteur notaire, chargé de 'noter' par écrit les comptes-rendus d'interrogatoires et procès, au début du XIVème S.
(=> d'après les "Manuscrits Vaticano BAV Borgh, 358, Paris BNF lat 4350).
PEYRE AMIEL à MONTPELLIER (34):
Artiste pratiquant l'art de "penheyre" c-a-d l'art de peindre et non pas de peigner. Il est reçu citoyen (bourgeois) de la ville de Montpellier en 1423. Ses oeuvres connues sont des ornements. Les Consuls montpelliérains l'exempteront de tailles (impôts) tant ils seront satisfaits de son travail. Le Liber Afranquimentorum ou registre des affranchissements (Archives de la ville, A & B n°59, p.204) qui cite son nom indique aussi qu'il était un 'étranger' originaire de St Sulpice, lieu ou paroisse proche de Toulouse (St Sulpice-la-Pointe ?).
(=> "Dictionnaire raisonné des peintres de toutes les écoles ..." A. Siret Vol 1., Archives de Montpellier (Cabinet Haut); Dictionnaire des peintres, sculpteurs et dessinateurs de Bénézit, 1948).
JEAN AMILIUS à ANVERS (BELGIQUE):
La vieille ville d'Anvers conserve de splendides maisons du XII au XIVème S. et une belle cathédrale dont la superbe tour fut commencée en 1422 par Pierre Appelmans, architecte flamand, associé à Jean Amilius artiste luxembourgeois (il y a encore des Hamilius dans ce pays) et terminée un siècle plus tard, en 1518 seulement.
(=> "Revue belge" Vol. 17 Association Nationale pour l'encouragement et le développement de la littérature en Belgique" Liège, Jeunehomme, 1841).
Ce Jean Amilius, au nom en latin de cuisine de "Joannes Amelius" serait "Bononiensis" soit un artiste venant de Boulogne-sur-Mer, près des Flandres. On se demande si les deux architectes nommés ne sont pas deux noms d'une même personne: L'appellation Amelius pouvant être le surnom d'Appelmans par une subtile germanisation tirée par les cheveux d'un certain Gramaye qui a écrit sa vie. La Revue Archéologique de 1921 met de l'ordre en distinguant tout simplement trois Amelius architectes: Cet "Amelius de Boulogne" est ainsi distingué de deux autres, "Amelius de N.D. des Dunes" (voir Amelius des Flandres) et un certain "Amelius Maurellus" mais ce dernier est bien plus ancien (voir ce nom haut moyen-âge). Cet architecte d'Anvers est en tous cas qualifié dans les textes de "chef des tailleurs de pierre" de l'église St Georges d'Anvers, qui sera pratiquement terminée à son décès. Il sera Maître des oeuvres du Duc de Bourgogne. Il est né sans doute avant 1353, et serait mort à Anvers avant la fin de 1395. Il a sans doute pris part enfin à la construction du grand choeur de la cathédrale anversoise (commencé en 1352), avec son fils.
(=> "Histoire de la ville d'Anvers" E. Gens. Anvers, Van Mol Van Loy 1861; "Biographie nationale de Belgique" Vol. I , Chev. L. de Burbure, pp. 353-354, Académie Royale de Belgique Bruxelles, Thiry, 1866).
Jean Amelius aurait aussi construit le portail de cette cathédrale, y ayant travaillé entre 1435 et 1442 (mais incompatibilité de dates d'existence avec ce qui est dit ci-dessus ? - à moins qu'il ne s'agisse de son fils homonyme-) selon le "Nouveau dictionnaire de architectes français" (1ere partie Ch. Bauchal Paris André Naly 1887); on serait tenté de le voir plutôt au XVème S. si l'on considère cette dernière notation associée à la 1ère citée.
La fameuse tour de la cathédrale a 466 pieds de hauteur, quelques pieds à peine de moins que celle de Strasbourg, on monte à sa dernière galerie par 622 marches, le seul cadran de l'horloge a, à lui seul, 90 pieds de circonférence et le clocher lui-même contient 33 grosses cloches, 2 carillons complets.
(=> "Histoire pittoresque des cathédrales..." par une société d'archéologues Paris 1849).
JEHAN AMIELLE à CORBIE (80):
Une preuve que notre nom, certes mis au féminin, est porté au nord de la France, et il y a bien longtemps: Cet homme vivait au milieu du XVème S. et il est cité dans un document comme "procureur des manans" (sic), représentant des ouvriers, dans les statuts des bonnetiers de cette localité renouvelés en 1467 (cf. Recueil des monuments inédits de l'histoire du Tiers-Etat, Ière série, T. III Aug. Thierry, Paris, Didot, 1856). Corbie est proche et à l'est d'Amiens.
AMELIUS DES BAUX, du PUY (43):
Cet abbé séculier de l'église du Puy apparenté à la grande famille provençale des Baux (voir page suivante) est aussi chanoine de Genève et bachelier es-lois. En 1345 il est autorisé à aller étudier à Toulouse pendant trois ans le droit civil; on lui permet de continuer de percevoir les fruits de ses bénéfices (salaires de ses charges) et on le dispense aussi des obligations de son canonicat genevois (heureusement pour lui!).
(=> "Bulletin de l'Académie Delphinale" art. de Graeff in T. II Ser. 5 1908 Prudhomme Grenoble).
AMELIUS en FLANDRES:
Cet Amelius de la même région et de la même époque que l'architecte précédent est lui Abbé de l'Ordre de Citeaux et il est connu pour avoir apporté sa contribution architecturale pour la construction de l'Abbaye des Dunes en Flandres comme cela se fait encore chez les religieux pour de telles constructions d'où sa qualification également d'architecte.
(=> idem "Hist. pitt. des cathédrales" v. ci-dessus).
AMELIUS dans le CARTULAIRE de CONQUES (12):
Le cartulaire de la prestigieuse abbaye de Conques conserve dans ses documents les noms d'une quinzaine Amelius, Amilius et Amelia. J'ai relevé ceux-ci : Amelius Antoni, Amelius Baldini donator, Amelius canonicus carcassonensis (chanoine de Carcassonne), Amelius frater Rodgerii donator. On y trouve cité aussi l'évêque de Toulouse Amiel Raymond du Puy. Il y a encore Amelius filius Amelii Mancipii, Bernardus Amelius et uxor, un Amelius vicaire d'un lieu non nommé et un Amelius qui lègue sa manse de Launbet.
(=> "Cartulaire de l'abbaye de Conques en Rouergue" G. Desjardins, 1879).
AMELIUS DE BRASSACO en ROUSSILLON: (c'est peut-être le même que Johan Amiel de Brassac, Chanoine de Lagrasse cité en 1340, voir ce nom page suivante)
Ce personnage fut Abbé de la prestigieuse Abbaye catalane de St Michel de Cuxa au XIVème S. (~entre 1350 et 1357). Son appellation "de Brassaco" lui vient de son origine, Brassac (canton de Foix), Brasiacum, il devait sans doute appartenir à la famille seigneuriale de ce territoire (un château est figuré dans son blason connu par un sceau de l'abbaye). Un auteur l'appelle Jules Amelius de Brascia et cite une copie de ses institutions synodales (copie faite en 1740) où il est alors appelé "Ameium de Braceiacho" (le copiste devait être soit pressé soit voulait-il rétablir un latin d'église très approximatif ou enfin simplement négligent!).
(=> "Bulletin du Comité des Travaux Historiques et Sc." 1891 Paris, Leroux).
Les AMIEL proches de BENOIT XII (1334 -1342) :
Nota Bene : On lira avec profit un dossier spécial sur les "Amiel occitans proches des papes d'Avignon" en introduction.
Ce grand pape d'Avignon qui entreprit la construction du Palais des Papes était né à Saverdun (au nord de Pamiers, 09). De son nom patronymique Jacques Fournier, sa famille, modeste, était plus ou moins alliée avec des Amiel du même endroit tout aussi modestes que ses parents sans doute. Un Martin Ameil Fournier est présent à la Cour Pontificale d'Avignon avec sa famille (!); c'était un oncle du pape, peu fortuné; tout ce monde profitant sans doute des largesses papales qu'il ne sut leur refuser; un fils de cet Amiel prénommé Jean sera possessionné par sa sainteté de l'église de St Mitre d'Aubagne et plus tard il sera même un émissaire papal. Il faut dire quelques mots de ce pape occitan qui fut toutefois auparavant un zélé inquisiteur ayant oeuvré contre les cathares puis moine de Fontfroide, en Narbonnais. Doué cependant d'une grande intelligence il aurait eu à son élection au siège papal la réaction suivante : "Vous venez d'élire un âne". Ce qu'il fut loin d'être ,vu son oeuvre à la tête de l'église et la construction du Vieux Palais d'Avignon, en peu d'années. Sur le plan politico-religieux c'est un temps de lutte pour le pouvoir légal de l'Eglise entre lui (et déjà son prédécesseur cahorsin Jean XXII) et l'anti-pape Nicolas V, notamment en ce qui concerne les biens fonciers possédés par le pape en Italie, les Etats Pontificaux. Là on verra l'action de Jean Amiel missionné par Benoit XII pour remettre de l'ordre dans le Duché de Spolète (cf. dossier spécial sur ce sujet).
Les lettres closes, patentes, et curiales, les écrits officiels du temps de ce pape nous livrent plusieurs Amiel; les voici :
- Bernardus Amelii : chanoine d'Albi;
- autre Bernardus Amelii : l'archidiacre Amiel mort en 1348, il fut professeur de droit et sans doute proche parent d'Adhémar ou Aymar (d') Amiel, lequel sera un proche du pape Jean XXII et finira archevêque de Marseille;
- Amelii (puteus Guillelmi) : de la cité d'Avignon;
- Amelius de Lautrec : évêque de Castres (voir notice);
- Johannes de Amelio : archidiacre de Fréjus, clerc de la Chambre Apostolique, c'est sans doute le même que Jean Amiel ci-dessus.
- Jacques Amiel : frère du précédent, ce proche aura des fonctions administratives (voir dossier sur Jean Amiel à Spolète).
- Martin et son épouse Bernarde, de Saverdun, reçurent de Benoit XII l'autorisation, à l'article de leur mort, de choisir leur confesseur, ce qui était loin d'être une peccadille en ce temps-là (cf. Benoit XII, L. C. n° 4769 du 17 juillet 1337).
Un AMIEL proche de BENOIT XIII ? :
C'est bien de Benoit XIII pape d'Avignon de 1394 à 1423, considéré comme un antipape, dont il s'agit ici. Sa correspondance cite un certain Johannes Petrus Amelius de Augusto mais malgré ce nom précis on ne sait pas trop de qui il s'agit : ce ne peut être l'évêque de Sinigaglia et bibliothécaire pontifical en Avignon (+ 1404) du fait qu'il fut comme on l'a vu fidèle à Rome ni son homonyme le cardinal d'Embrun (il meurt en 1390!) ? Cela n'expliquerait d'ailleurs ni pour l'un ni pour l'autre le qualificatif d'Augusto. Bien qu'il ait été évoqué qu'il faudrait peut-être lire Arnaldus (?) qu'un historien a retrouvé qualifié de "clericus Augustensis", un auteur d'harangues judiciaires conservées au Vatican, je pense pour ma part qu'il faudrait voir en Augustus le Val d'Aoste car cette vallée du nord ouest de l'Italie, touchant à la France, se nommait anciennement Vallis Augustana (dont provient le raccourci Aoste probablement) et qui fut siège d'un diocèse....mais ce n'est qu'une hypothèse..de plus !
Les AMIEL et l'HÔPITAL DE GAILLAC (81) :
On a conservé la liste des Commandeurs de cet Hôpital tarnais; le commandeur était en quelque sorte le directeur, il administrait les biens et les revenus de l'établissement de charité, était chargé du service religieux et des malades mais les biens étaient la propriété des pauvres selon les statuts. Choisi parmi les frères de la collégiale il était élu par eux de concert avec les consuls et cette élection devait être approuvée par l'évêque d'Albi. L'établissement eut des bienfaiteurs parmi lesquels il faut citer Pons Amelii qui donna avec d'autres des immeubles dans les fiefs et arrière-fiefs d'Alfonse de Poitiers, le franciman nouveau comte de Toulouse, selon l'acte d'approbation comtal de 1269.
Dans la liste des commandeurs, Amelius Vesiani ou Viniani est parmi les premiers cités, son nom occitan s'écrivant Amielh Vézié, il fut chapelain de St Pierre et élu le mardi après l'octave de Pâques de 1266 (Vézié (s) est un patronyme actuel) ; en 1271 il contribua à la reconstruction de St Pierre de Gaillac. Son successeur Amiel de Vallières, de Vals ou Vallibus, fut nommé en 1284. Près d'un siècle plus tard c'est Amiel Cabrol ou Cabirol qui sera élu le 9 octobre 1361. Cet Amiel Cabrol est nommé ainsi en 1364 dans une charte rédigée en français comme 'comandeur' (sic); un an avant, dans une charte cette fois rédigée en latin son nom est écrit "Amelius Cabirolli" ce qui confirme l'équivalence des deux appellations, par contre son titre est "preceptor", ce qui semble correspondre à la fonction de prieur (cf Arch. Nat. J463, n° 52-3).
(=> "Manuel de Diplomatique" d'Arthur Giry rééd. 1972; "Monographies communales...du département du Tarn" Elie A. Rossignol, 1ère partie, arrondissement de Gaillac, T. II, Toulouse, Delroy, 1864).
ALEXANDRE AMIEL CHEVALIER ANGLAIS de la GUERRE de CENT ANS :
Ce brave chevalier compagnon du chef anglais John Beauchamp est cité dans "Les Chroniques de Jean Froissart" chroniqueur célèbre par cette oeuvre (1337-1404). L'auteur parle de ce chevalier et de quelques autres à propos d'une bataille qui mit aux prises le sire de Beaujeu et les anglais, entre Calais qui était entre leurs mains depuis 1347 et St Omer qui était encore français. Le camp a été dressé sous les murs de la ville, et les chevaliers anglais dont Alexandre Amiel sont là narguant avec leurs troupes les français retranchés. Ils vont faire la razzia dans les environs de St Omer avant d'attaquer la position française selon la pratique commune. Le butin étant plus qu'appréciable, Beauchamp décide de le faire rapatrier à Calais et finalement, ne sachant pas comment était défendu St Omer, de lever aussi le siège en vue et de regagner tranquillement sa base calaisienne. Mais le sire de Beaujeu furieux de cette dérobade poursuit Beauchamp. Et c'est sans aucune préparation efficace que l'anglais, averti de la course, improvise un champ de bataille sommaire grâce à un large fossé d'une vaste prairie et attend là son adversaire. Les français bel et bien pris à ce piège sont apparemment défaits non sans avoir donné de valeureux combats. Le sire de Beaujeu lui-même y meurt. Mais c'était compter sans son frère Guichard qui arrive promptement dans la mêlée et encore grâce à un courage militaire remarquable, grâce aussi à l'entrée en lice de "brigands" (mercenaires) français qui viennent les renforcer, les anglais sont finalement submergés, mis en désordre et leur déroute est complète. John Beauchamp et ses chevaliers dont Alexandre Amiel et plusieurs autres, dit précisément le texte, tous sont pris. Cela s'est passé aux alentours de la Pentecôte 1351, dans les premières années de ce qui sera nommé la "Guerre de Cent Ans" et qui dura même plus (1337 - 1453).
(=> "La grande guerre, fragments d'une histoire de France aux XIV & XVèmes S." R. de Belleval, chapitre "L'expédition de John Beauchamp", pp 51 à 54 (résumé). Paris Durand 1862. "Les chroniques de Jean Froissart qui traitent des merveilleuses emprises, nobles aventures et faits d'armes advenus en son temps en France, Angleterre..." publié par J A C Buchon T. I ).
AMIEL DE PODIOMIRABILI notaire (81) :
Cet Amiel au nom si poétique autant en latin qu'en occitan (Puechmiralh) fut notaire de Briatexte entre 1450 et 1503. Le surnom nous indique qu'il était originaire de Puymirol (47).
Les AMIEL dans le CARTULAIRE de PROUILLE (11) :
Très nombreux dans ce registre, ces Amiel de la 1ère moitié du XIVème S. prouvent la grande vivacité de notre nom dans ce périmètre bien délimité du Lauragais, après la période cathare. Le terme de "censive" ici couramment cité est relatif au cens, la redevance payée par celui qui cultive la terre à celui qui possède ce droit sur la même terre. Prouille a bénéficié de nombreuses attributions foncières suite à la croisade mais aussi moins autoritairement lors de sa création par St Dominique au début du siècle précédent (voir les actes correspondants sur la page consacrée à cette période); mais Prouille est un monastère de femmes, ce qui explique toutes ces censives qui lui sont payées par ceux qui travaillaient ses terres, quelquefois eux-mêmes propriétaires mais le plus souvent simples laboureurs.
- Raimunda Amelia (parait désigner une femme ? est-ce écrit en occitan ?) : propriétaire foncier à Fontanellas (plusieurs lieux de ce nom le plus probable étant à Villasavary) cité en 1307 & 1314. A la même époque sont aussi cités ses parents (fils?) nommés :
- Bernardus & Petrus Amelii, pour une censive d'une pièce de terre à Fanjeaux.
- Arnaldus Amelii, ou Amiel, Ameil : propriétaire terrien en 1332 à Miraval (Mireval-Lauragais) et Villasavary.
- Poncii Amelii : notaire à Bram au début de ce siècle, il est auparavant témoin dans un acte entre Prouille et la maison d'Arfons en 1290 (déjà noté à la période précédente).
- Raimundus Amelii : homme, propriétaire à Gaja ('la Selve' ou 'et-Villedieu' le plus probable étant Gaja-la-Selve) en 1305.
- Raimundus Amelii : autre, propriétaire à Fendeille en 1315; encore le même nom pour un propriétaire de terres à Arborens (hameau de Génerville de nos jours) en 1306.
- Bernardus Amelii : notaire de Mireval (Lauragais), il a vendu des censives à Fendeille et alentours en 1304, il rédige un acte en 1310.
- Germanus Amelii : de Payra (sur l'Hers) est témoin d'une sentence de Juin 1320 et, bien plus tard, le 27 Mars 1380 de l'érection des fourches patibulaires de Ramondens, en Montagne Noire (ou plutôt son fils ?).
- Guillelmus Amelii: de Fanjeaux, fils de feu Guillaume, cité pour une censive d'une pièce de terre à Fanjeaux en 1307; il était propriétaire à Fanjeaux (actes de 1315 & 1320).
- Guillaume Amelii de la Ilhe, propriétaire à La Ilhe, possédait une censive à Fanjeaux en 1320.
- Guilelmus et Jacobus : frère du précédent, ce sont les fils de feu Petrus Amelii, de la Ilhe dont ils ont hérité, cités ensemble pour une censive à La Ilhe en 1307. La Ilhe est un lieu-dit proche de Fanjeaux et Prouille.
- Jacobus Amelii, de Fanjeaux, cité pour une censive d'un jardin à Fanjeaux (1324).
- Johannes Amelii : propriétaire à Villasavary (1332).
- Petrus Amelius de Villario, propriétaire à Villasavary (1307); il est témoin d'un acte de 1310; il a une censive à Villasavary en 1320, 1332; propriétaire aux environs de Prouille, La Ilhe & La Clapade en 1310.
- heredes Petri condam (les héritiers de Pierre Amiel) deviennent propriétaires de terres à Prouille en 1307.
- Ramundus : propriétaire à La Ilhe en 1307, il payait à Prouille une censive pour une terre d'Ilhe en 1320.
(=> "Etudes et documents sur l'histoire religieuse, économique et sociale du Languedoc au Moyen-Age" J. Guiraud, T. II, "Cartulaire de Prouille"; Paris, Picard & fils, 1907).
PIERRE & BERNARD AMIEL de FANJEAUX (11) :
On vient de voir que les Amiel sont toujours présents à Fanjeaux après la croisade; en voilà encore deux autres : En 1331 est vendu au profit de la Confrérie N-D de Fanjeaux par Pierre Amiel fils de feu Bernard Amiel, une censive annuelle de cinq quartières de froment à prélever au décimaire de St Saturnin de Mireval (-Lauragais de nos jours) lieu-dit Nausa Redonda. (cf. Archives Départementales de l'Aude).
AMELIUS DE RIVIERE à UNAC (09):
En 1323 comparurent devant le tribunal de l'inquisition siégeant à Pamiers, 22 accusés. Parmi eux 10 hommes dont un prêtre de l'église romaine (!) le seigneur Amelius de Rivière, vicaire de la paroisse d'Unac, qui fut condamné, avec 9 femmes, à la prison perpétuelle. Ces condamnations furent les dernières prononcées par le redoutable inquisiteur toulousain Bernard Gui; en effet, pour le remercier de son sinistre office, le pape le nomma évêque de Tuy en Galice puis le transféra au siège épiscopal de Lodève, en Languedoc.
(=> "Histoire de l'Inquisition en France: depuis son établissement ..." T. II, E.L.B. de la Mothe-Langon Dentu Paris 1829).
JOAN AMELL, professeur d'art médical à MONTPELLIER :
Dans sa jeunesse attiré par l'occultisme, le roi catalan Jaume II eut plus tard une véritable passion pour la médecine. Il eut des relations et protégea des savants de son époque qui se consacraient à cet art comme Joan Amell. Connu aussi sous le nom de Pontius Amelius de Bromio, il sera nommé par le roi qui possédait alors la métropole languedocienne, à l'Université de cette ville. La faculté de médecine était encore balbutiante, tout comme celle de Paris; il y avait 11 élèves en maîtrise en 1313 et 5 débutants, 11 bacheliers en 1332. Avec Arnaud de Villeneuve, de qui tient son nom l'actuel hôpital universitaire de Montpellier, et Armengaud Blaise, Pons Amiel deviendra l'un des trois professeurs dirigeant les travaux dès le début du règne de ce roi. On ne sait si Amiel fit lui-même ses études en cette école mais c'est fort probable; il semble que ce soit sur la suggestion d'Armengaud, son condisciple que Jaume II invita Amiel à y enseigner, s'adressant à lui comme magistro Johanni Aymelii de Bromio magistro et doctori in medecina (lettre du 24 mai 1306); il utilisera encore ce terme le 11 septembre 1315 Cum dilectus phisicus maior noster J. Amelii de Bromio medicine professor...accedat...ad Tholosanas partes pro parentibus visitandis... ce qui semble dire qu'il fut un toulousain, ou du moins avait-il des parents à Toulouse, car ceci est un passeport que le roi lui concéda pour aller leur rendre visite (reg. 156, f°240 des actes du roi). Il est probable qu'il fut de noble extraction car parmi les nobles de la baylie de Castelnaudary qui firent allégeance à Philippe le Hardi en 1271, figure un Amelius de Bromio (Dossat, Saisimentum, p.212), sans doute s'agit-il d'un proche parent; donc il est probable que notre professeur venait de Bram (on a bien en latin Bromio pour Bram) et sans doute reçut-il son propre enseignement médical à Montpellier car il est certain que Armengaud qui fut de ses amis a fait, lui, ses propres études dans cette faculté. Sans doute cette question n'est pas close si l'on considère une autre lettre qui le cite ainsi magister Joh. Amelii de Sancto Amano (lettre du 3 décembre 1313; reg. 210, f°117 v°); de plus son fils naturel Ramon est nommé de même (lettre du 10 décembre 1339; reg. 867, f°234 v°, 235). Il y a bien un village du nom de St Amans en Lauragais audois, il est vrai dans la région de Bram-Castelanudary mais il y en a ailleurs !
Son nom est diversement écrit Joan Amelii de Bromio "magister in arte medecina" (Médecin Major dès 1307) dans les archives d'Aragon, ou Joan Amelii de Sancto Amano, et il tiendra aussi la fonction de "médecin major du roi"; il l'accompagne dans ses campagnes, notamment au siège d'Alméria (reg.297, f°198; reg.296, f°163 v° & 219, Hist. Nacional de Catalunya de Rovira & Virgili). Le 3 Décembre 1313 il lui fut concédé par le roi Jaume II de pouvoir se prévaloir des privilèges de Chevalier (reg.210, f°117 v°).
(=> "Documents per a la historia de la cultura catalana médieval" A. Rubio y Llunch & A. Balcells Vol. II Barcelona Instttut d'Estudis Catalans 1908-1921; "Medicine before the plaigue - Practicioners & their patients in the Crown of Aragon 1285-1345" M. R. McVaugh, Cambridge History of Medicine, Cambridge University Press, 2002).
D'autres AMELL en CATALOGNE :
Peut-être descendant du médecin ci-dessus, on trouvera en 1532 un citoyen barcelonais du même nom que lui mais bien avant on connait par une liste de la Milice Mercédaire de 1720 d'autres Amell plus anciens: Frère Guillem Amell religieux templier et commandeur encore en 1128 de Barbera (déjà noté page sur quelques notions religieuses du moyen-âge) et Fr. Père Amell chevalier de la Merci en 1317 qui résidait toutefois à Narbonne, ainsi que Ramon Amell chanoine de Barcelone, mort en août 1314 et qui fut enseveli dans la cathédrale de cette ville; ces derniers sont peut-être des parents du célèbre médecin ?
GUILLAUME AMYEL, de SAINTONGE :
Ce personnage localisé à St Caprays, en Aunis-Saintonge, est cité en 1314 dans un 'houmage' (sic) qu'il tient d'un couple Regnault audit St Caprays.
JEANNIN AMIEL, du BRABANT :
Echevin de Bas-Bonlez et Bonlez, ville située dans le Brabant, région de l'actuelle Belgique, aux XIV-XVèmes S.
AMIEL à ST GIRONS (09) :
Une liste d'habitants de St Girons datée de Juillet 1345 comporte deux Amiel : Arnaud et Raymond Amiel.
ALBERT AMIEL à FORCALQUIER :
Au XIVème S. un état des revenus de la Cour des Comptes de Provence, concernant la forteresse de Forcalquier, indique qu'elle est sous la surveillance de Albert Amiel, châtelain, et renferme divers objets mobiliers dont un chaudron en cuivre, huit arbalètes, une jatte en fer, neuf boucliers et une enclume; sont précisés ensuite les gages des officiers de la garnison.
(=> "Arch. Dép. des B. du Rhône Chambre des Comptes de Provence" M. Blancard; Dupont 1879).
JEHAN AMIEL D'AUTREPPE :
Seigneur ou chevalier cité dans les comptes de l'argentier de Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne, pour la fourniture d'un 'harnois' en mars 1468.
AMIEL DE PAOLHAC :
Le nom de lieu Paolhac précisant l'origine familiale peut se référer soit à un toponyme ariégeois soit au nom de la ville d'Aquitaine Paulhac. Amiel de Paolhac est membre d'une famille de marchands drapiers dont les noms inondent des livres de comptes, tels ceux des frères Bonis ou ceux des Alaman dans la région de Montauban au XIVème S.
ETIENNE AMIEL à St Just de NARBONNE :
Ce religieux séculier est Précenteur de la cathédrale St Just de Narbonne à l'orée du XIVème S. Il y fonde une chapelle en 1307, fonder signifiant ici doter d'un fonds pour le traitement du prêtre qui la desservira, qui y dira des messes.
JEAN AMIEL Juge de LIMOGES (87) :
Maître Jean Amiel fut juge de la cité de Limoges, il est cité en 1379 dans deux documents des Archives Départementales de la Hte-Vienne (G46, fol°31 & 47 r°) dont une proclamation faite aux habitants. Sans doute est-il membre de la famille de bourgeois Amiel de cette ville que l'on a rencontré au début du même siècle.
AMIEL DE TOTON Notaire d'ASSEZIA près LAVAUR (81) :
Imitant de nouvelles pratiques de sa profession, ce notaire commence lui aussi à utiliser en 1344 une fleur de lys pour authentifier ses actes; cet emblème étant alors devenu le symbole même des rois de France.
(=> "Mémoires de l'Ac. des Sc; Inscr. & Belles-Lettres de Toulouse" 8ème série T. VI; Douladoure & Privat, Toulouse, 1884).
ARNAUD AMELII :
Ce personnage fut un dominicain essentiellement entre 1317 et 1340. Né dans les dernières années du XIIIème S. il fut étudiant au couvent de St Sever en 1317 puis à celui d'Auvilar l'année suivante et à celui de St Girons, en Ariège, en 1319. Il étudiera la théologie à Toulouse en 1320 pour enfin embrasser l'ordre de St Dominique dont le siège est dans cette ville. Il devint alors sous-lecteur à Auvilar en 1322 et à St Girons en 1323 puis visiteur (inspecteur provincial) en 1334 des couvents de son ordre à Montauban, Auvilar, Agen, Condom et Lectoure puis en 1340 de ceux plus éloignés d'Orthez, Morlaàs, Bayonne et Marciac (Hautes Pyrénées et Pyrénées Atlantiques de nos jours). Je ne sais s'il fut aussi un inquisiteur.
RAYMOND AMELII :
Idem au précédent mais il est mort en 1311.
GUILLAUME AMEIL Sculpteur :
Cet homme fut un sculpteur d'ornements à Poitiers vers 1380-1383.
CONSTANT AMIEL à VERFEIL-SUR-SEYE (82) :
En 1360, à la suite du traité de Brétigny, le Rouergue avec d'autres provinces doivent être livrées aux anglais, la Guerre de Cent Ans faisait rage. Les consuls de Verfeil, Sicard et Constant Amiel doivent prêter serment d'obéissance au roi d'Angleterre, lequel en retour s'engage à respecter les chartes de coutumes et libertés des communautés soumises. Les anglais seront refoulés quelques années plus tard et Verfeil reviendra à nouveau au roi de France en 1369.
ARNAUD AMIEL à ST PAPOUL :
Le diocèse de St Papoul est créé en 1317 avec la vague sans précédent de la re-christianisation des territoires où s'était répandu le catharisme. Bien que petit en territoire son revenu était assez important, les terres étant riches dans la plaine lauragaise. Le 1er évêque fut le dernier abbé de l'abbaye de St Papoul, transformée sine die en siège cathédral. Mais celui-ci meurt la même année. Le siège va rester vacant donc dès son érection. Le 1er évêque nommé par le pape Jean XXII n'arrivera que 2 ans plus tard, c'est Raymond de Mostuéjouls qui était en poste à St Flour jusque-là et c'est pour lui une promotion, St Flour ayant un revenu moindre bien que beaucoup plus grand. Pendant la vacance du siège, le diocèse sera administré par l'aumônier du chapitre qui était Arnaud Amiel. Lorsque le nouvel évêque arriva, il lui céda les rênes du diocèse évidemment et fut cependant récompensé de sa tâche ingrate par sa nomination comme abbé de Psalmodi, l'abbaye des étangs près de la Camargue et installée sur une île. Les religieux cèderont au roi Louis IX des terres où sera créée la ville enclose de murs encore de nos jours d'Aigues-Mortes. Une riche abbaye qui avait notamment comme revenu l'exploitation des immenses salins. Arnaud Amiel n'en profitera pas beaucoup car il meurt l'année qui suit son installation !