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Pour commencer, que sait-on des origines historiques de Rome ?
- Les Etrusques :
Au VIIIe siècle av. J.-C., la péninsule italienne sort de la Protohistoire sous l’influence principale des colons grecs. Ces derniers vont permettre le développement d’une nouvelle civilisation héritière du Croissant Fertile du Moyen-Orient.
La première colonie grecque d’Italie est Cumes, fondée vers 750 av. J.-C. Rapidement, d’autres cités vont suivre, couvrant les côtes de Sicile et du sud de l’Italie. L’ensemble est appelé la « Grande-Grèce ».
Plus au nord dans l’actuelle Toscane, vit le peuple des Étrusques, que les Grecs appellent les Tyrrhéniens. L’apport de la culture grecque va contribuer à y développer une civilisation propre : dès -700, les Étrusques créent leur propre alphabet, inspiré de l’alphabet grec. Leur langue n’est pas déchiffrée.
Quant à Rome, fondée selon la légende par Romulus en 753 av. J.-C., il ne s’agit guère que d’une petite ville latine qui tutoie le pays étrusque. Le légendaire romain va s’emparer de ces origines culturelles étrusques ; nous verrons cela dans la page introduisant la période romaine relative à notre nom. Voici ce qu’il en est historiquement.
À l’instar de la Grèce, l’Étrurie n’est pas unifiée politiquement : il s’agit d’un ensemble de cités-états liées par une culture commune. Au cours du VIIe siècle av. J.-C., douze d’entre elles constituent une sorte de confédération qui amorce une expansion territoriale vers le nord et le sud jusqu’à concurrencer l’influence grecque : elle utilise pour cela une infanterie puissante qui adopte la formation en phalange des Grecs.
- Débuts de Rome :
C’est dans ce contexte que Rome tombe en 616 av. J.-C. sous la domination d’un Étrusque originaire de Tarquinia, Tarquin l’Ancien. Deux autres rois étrusques lui succèdent : Servius Tullius et Tarquin le Superbe précédé d'un roi sabin dont on reparlera, Numa Pompilius. Sous leur impulsion, Rome connaît un développement rapide. Des égouts sont créés pour assainir la ville, une première enceinte fortifiée est dressée, une conscription et des institutions sont mis en place, ce qui renforce la puissance de la ville.
Cette époque voit l’apogée de la civilisation étrusque. Leur flotte leur permet d’assurer un commerce florissant avec Carthage et ils mettent le pied en Corse aux dépens des Grecs. Les femmes jouissent des mêmes droits que les hommes. Les Étrusques possèdent de solides connaissances dans le domaine de la médecine et de l’urbanisme, en particulier dans les réseaux hydrauliques. De religion polythéiste, ils ont beaucoup recours à la divination (augures, présages).
À Rome, Tarquin le Superbe règne de façon tyrannique (d’où son surnom) sans tenir compte des avis du Sénat, où siègent les riches propriétaires terriens (les « patriciens ») : ces derniers finissent par se retourner contre le roi. Selon la légende, l’élément déclencheur est le viol de Lucrèce, fille d’un général, par le propre fils de Tarquin. Quoi qu’il en soit, Tarquin le Superbe est renversé en 509 av. J.-C. et la République est proclamée. Un siècle essentiel pour la civilisation occidentale car outre ces prémices romains il faut dire qu'en Grèce, c'est dans ce même Vème S. qu'en l'espace d'un quart de ses années ou tout au plus cinquante comme le dit justement Jacqueline de Romilly, ont éclos la philosophie dont tous ses grands systèmes, l'histoire dans une forme qui sera celle de beaucoup de siècles, le théâtre avec surtout la tragédie bien sûr et ses pleureuses, mais aussi la comédie...et puis c'est quand même en ce temps-là que fut bâtie la belle Acropole d'Athènes dont les ruines majestueuses trônent encore sur la ville capitale grecque. Une culture dont la république romaine finira par s'inspirer et même adulera malgré tout ...
- La république romaine :
Le pouvoir est confié à deux consuls élus pour un an, qui gouvernent aux côtés d’un prêtre-roi cantonné aux devoirs religieux. Les cités étrusques voisines attaqueront Rome pour rétablir Tarquin sur le trône, sans succès. D’autres villes du Latium en profiteront pour se détacher de l’influence étrusque, aidées par la cité grecque de Cumes. Puis en - 494, elles s’unissent pour attaquer Rome devenue trop puissante, mais échouent dans leur tentative : au traité de paix, Rome intègre la ligue (union de cités) latine en position dominante.
La période républicaine qui s’ouvre va voir l’essor inexorable de la puissance romaine couplé au déclin progressif de la civilisation étrusque mais aussi de la civilisation grecque, la Grèce que les romains finiront par conquérir au dernier tiers du IIème S. comme on le verra mais dont ils retiendront (enfin) beaucoup de sa culture. Ainsi vont toutes les cultures et les civilisations; il en sera de même pour Rome elle aussi, bien plus tard, mille ans plus tard! Nous n’en sommes pas là encore et retournons à ses débuts mythiques comme réels…
