Revision history for patro43
Additions:
//INDEX ONOMASTIQUE// : Les monuments de Rome et les Aemilii * la Basilica Aemilia * La columna rostrata à Rome * Embellissements de la Basilica Aemilia : Clipeatae et frise monumentale * Pont Milvius près de Rome * Via Aemilia et Reggio n'ell Emilia ; Via Aemilia Altinate * Aemilia Fossa en Aemilia * Via Aemilia Scaura * Aemiliana à Rome * Aemilius Pons à Rome * Porticus Aemilia et Emporium à Rome * Horrea Aemiliana à Rome et le blé de Carthage * Ludus Aemilius à Rome * Bains de Aemilius Paulus à Rome : Le temple d'Hercule Aemilien à Rome * Les maisons des Aemilii à Rome * Palais de M. Aemilius Scaurus et la Domus Publica à Rome * Le théâtre éphémère d'Aemilius Scaurus * Le Clivus Scaurus * Scorrano fondée par un Aemilius * Aemilius Paulus propriétaire foncier à Velia * La gens Aemilia à Ateste * Des Aemilii à Antium * Forum Aemilii à Montalto * Forum Aemilianum à Terracina * La gens Aemilia à Venise * Amelia en Ombrie * La pile d'Aemilius Paulus Macedonicus à Delphes (Grèce) *
**VIA AEMILIA et REGGIO N'ELL EMILIA (plaine du Pô, fleuve de l'Italie du nord) ; VIA AEMILIA ALTINATE**:
Lors de son 2ème consulat le même M. Aemilius Lepidus fut probablement à l'origine de la création d'une autre grande voie, la Via Aemilia Altinate reliant Bononia à Aquilea.
**VIA AEMILIA et REGGIO N'ELL EMILIA (plaine du Pô, fleuve de l'Italie du nord) ; VIA AEMILIA ALTINATE**:
Lors de son 2ème consulat le même M. Aemilius Lepidus fut probablement à l'origine de la création d'une autre grande voie, la Via Aemilia Altinate reliant Bononia à Aquilea.
Deletions:
**VIA AEMILIA et REGGIO N'ELL EMILIA** (plaine du Pô, fleuve de l'Italie du nord):
Lors de son 2ème consulat le même M. Aemilius Lepidus fut probablement à l'origine de la création d'une autre grande voie, la Via Bononia-Aquilea.
Additions:
C'est M. Aemilius Lepidus consul de -187 (1er consulat) qui fit construire cette majestueuse voie antique de circulation (remarquablement quasiment rectiligne sur des centaines de km) qui relie les villes de Plaisance au sud de Milan à Rimini sur la Côte Adriatique (Tite-Live 39-2.10) et dessert les villes de Parme, Reggio nell' Emilia, Modène, Bologne et Forli en suivant le pied des Apennins. Reggio nell'Emilia, rappelle bien les Aemiliens et ce n'est que justice; anciennement elle était appelée d'ailleurs "Regium Lepidum" ou "Regium" (ses habitants étant les 'regienses'), (rèf. Junius Brutus, correspondant de Ciceron in "Fam." 11,9,2 et 12,5,2; Tacite "H." 2,50; Festus 270,34). On y adjoint des routes secondaires très rapidement (en une génération selon les auteurs anciens) irrigant toute la Cisalpine jusqu'à Aoste et, par les Apennins, l'Etrurie et Arretium, Lucca au nord. Rome fut ainsi reliée à ces provinces lointaines septentrionales. Pour G. Brizzi cette via de la vallée du Pô et son cordon de colonies (cités) constitua une ligne de défense, barrant l'accès à l'Italie centrale à une éventuelle invasion des zones balkaniques en particulier de la part de Philippe de Macédoine. Ces colonies dont Bologne d'abord puis Plaisance, parme ou Modène (Mutina) furent bien constituées de citoyens romains et même renforcées ainsi et l'intérêt dans l'intérieur des terres fut tout autant de se protéger des peuples des Alpes Cisalpines comme des Ligures colonisés plus tard. La cohésion romaine avec son maillage de communications était ainsi en marche; la centuriation (cadastre) s'y appuyait, ce sera une grande voie militaire mais aussi commerciale et administrative.
Lors de son 2ème consulat le même M. Aemilius Lepidus fut probablement à l'origine de la création d'une autre grande voie, la Via Bononia-Aquilea.
Lors de son 2ème consulat le même M. Aemilius Lepidus fut probablement à l'origine de la création d'une autre grande voie, la Via Bononia-Aquilea.
Deletions:
Additions:
C'est M. Aemilius Lepidus qui fit construire cette majestueuse voie antique de circulation (remarquablement quasiment rectiligne sur des centaines de km) qui relie les villes de Plaisance au sud de Milan à Rimini sur la Côte Adriatique (Tite-Live 39-2.10) et dessert les villes de Parme, Reggio nell' Emilia, Modène, Bologne et Forli en suivant le pied des Apennins. Reggio nell'Emilia, rappelle bien les Aemiliens et ce n'est que justice; anciennement elle était appelée d'ailleurs "Regium Lepidum" ou "Regium" (ses habitants étant les 'regienses'), (rèf. Junius Brutus, correspondant de Ciceron in "Fam." 11,9,2 et 12,5,2; Tacite "H." 2,50; Festus 270,34). On y adjoint des routes secondaires très rapidement (en une génération selon les auteurs anciens) irrigant toute la Cisalpine jusqu'à Aoste et, par les Apennins, l'Etrurie et Arretium, Lucca au nord. Rome fut ainsi reliée à ces provinces lointaines septentrionales. Pour G. Brizzi cette via de la vallée du Pô et son cordon de colonies (cités) constitua une ligne de défense, barrant l'accès à l'Italie centrale à une éventuelle invasion des zones balkaniques en particulier de la part de Philippe de Macédoine. Ces colonies dont Bologne d'abord puis Plaisance, parme ou Modène (Mutina) furent bien constituées de citoyens romains et même renforcées ainsi et l'intérêt dans l'intérieur des terres fut tout autant de se protéger des peuples des Alpes Cisalpines comme des Ligures colonisés plus tard. La cohésion romaine avec son maillage de communications était ainsi en marche; la centuriation (cadastre) s'y appuyait, ce sera une grande voie militaire mais aussi commerciale et administrative.
Deletions:
Additions:
//INDEX ONOMASTIQUE// : Les monuments de Rome et les Aemilii * la Basilica Aemilia * La columna rostrata à Rome * Embellissements de la Basilica Aemilia : Clipeatae et frise monumentale * Pont Milvius près de Rome * Via Aemilia et Reggio n'ell Emilia * Aemilia Fossa en Aemilia * Via Aemilia Scaura * Aemiliana à Rome * Aemilius Pons à Rome * Porticus Aemilia et Emporium à Rome * Horrea Aemiliana à Rome et le blé de Carthage * Ludus Aemilius à Rome * Bains de Aemilius Paulus à Rome : Le temple d'Hercule Aemilien à Rome * Les maisons des Aemilii à Rome * Palais de M. Aemilius Scaurus et la Domus Publica à Rome * Le théâtre éphémère d'Aemilius Scaurus * Le Clivus Scaurus * Scorrano fondée par un Aemilius * Aemilius Paulus propriétaire foncier à Velia * La gens Aemilia à Ateste * Des Aemilii à Antium * Forum Aemilii à Montalto * Forum Aemilianum à Terracina * La gens Aemilia à Venise * Amelia en Ombrie * La pile d'Aemilius Paulus Macedonicus à Delphes (Grèce) *
**Le CLIVUS SCAURUS à ROME** :
C'est une voie qui existe toujours à Rome. D'origine antique elle sépare les collines du Coelius et du Palatin dans l'actuel quartier du Celio. Elle commence près du Circus Maximus longe de nombreux édifices, dont les restes du temple du Divin Claude, deux basiliques, une église et le vieux Mur Servien des origines, passe sous de nombreux arcs qui soutiennent les murs longés, pour se terminer au sommet de la colline du Celio près de la Porta Coelimontane, devant la Piazza Navicella. Elle tient son nom probablement de M. Aemilius Scaurus (-168 - -83) comme le suggèrent des inscriptions antiques et médiévales.
**Le CLIVUS SCAURUS à ROME** :
C'est une voie qui existe toujours à Rome. D'origine antique elle sépare les collines du Coelius et du Palatin dans l'actuel quartier du Celio. Elle commence près du Circus Maximus longe de nombreux édifices, dont les restes du temple du Divin Claude, deux basiliques, une église et le vieux Mur Servien des origines, passe sous de nombreux arcs qui soutiennent les murs longés, pour se terminer au sommet de la colline du Celio près de la Porta Coelimontane, devant la Piazza Navicella. Elle tient son nom probablement de M. Aemilius Scaurus (-168 - -83) comme le suggèrent des inscriptions antiques et médiévales.
Deletions:
Additions:
Lettre de Ciceron à Atticus datée de l'an 700 AUC (soit -54) dans laquelle l'illustre orateur et écrivain lui donne des nouvelles de Rome, notamment des nouvelles constructions ou rénovations, le IIème et demi Ier S. av. J-C étant pour la cité celui de la splendeur architecturale et de l'aménagement de la République. Toutefois il s'agit ici non d'un nouvel édifice mais d'une rénovation d'ampleur du monument principal de la gens Aemilia comme on va le voir.
Deletions:
Additions:
Lettre de Ciceron à Atticus datée de l'an 700 AUC (soit -54) dans laquelle l'illustre orateur et écrivain lui donne des nouvelles de Rome, notamment des nouvelles constructions ou rénovations, le IIème et demi Ier S. av. J-C étant pour la cité celui de la splendeur architecturale de la République. Toutfois il s'agit ici non d'un nouvel édifice mais d'une rénovation d'ampleur du monument principal de la gens Aemilia comme on va le voir.
Sur ce pont célèbre eut lieu en 313 le fameux combat entre Maxence et Constantin qui vit la victoire de ce dernier avec aussi la victoire annoncée du christianisme sur les multiples cultes romains ancestraux. En deux phrases mais il y aurait beaucoup à dire, c'est au cours de cette bataille que Constantin fut subjugué par une immense croix dans le ciel, signe pour lui d'une volonté divine éclatante: Il n'y aurait qu'un seul Dieu (enfin pour le moment un autre culte admis, parmi tous les autres), et Jésus son envoyé serait venu apporter aux hommes son Amour infini et universel avec son pardon (l'empereur ne se convertira qu'au seuil de la mort toutefois). C'était le début d'une nouvelle ère pour toute l'humanité, dans laquelle nous sommes toujours, deux mille ans après, qu'on le veuille ou pas. Et ce fameux pont qui fut le théâtre de cet évènement, très vieux pont romain, fut, au moins une fois, en -109, plus de quatre siècles avant, reconstruit en pierre (auparavant les ponts étaient tous en bois) par le censeur Marcus Aemilius Scaurus (-163 à -88) du temps de la dictature de Sylla. Cet homme, le premier de la famille Scaurii et qui appartenait à la gens Aemilia fut l'époux d'une Caecilia Metella. Leur fille Aemilia fut l'épouse en seconde noces de Pompée, l'adversaire de César. Du temps de l'empereur Néron, de sinistre mémoire, l'endroit fut alors un rendez-vous célèbre pour les plaisirs nocturnes; Néron lui-même s'y rendait souvent pour s'abandonner à la débauche hors de Rome.
Situé à 3km seulement du centre de la ville, sur la route de Viterbe, Via Flaminia, c'est le passage obligé sur le Tibre pour tout voyageur venant du nord. Connu de nos jours sous le nom de Ponte Mollo, c'est un monument assez remarquable, ses rampes sont énormes et ses cinq arches gigantesques; et il est toujours en fonction ! Il fut reconstruit donc par le premier Aemilius Scaurus avec des pierres de Tibur et des briques réticulaires puis réparé sous Auguste; deux bastions crénelés en défendaient l'approche. Outre le fameux combat entre Constantin et Maxence, il a été aussi le théâtre d'un autre mémorable évènement; les romains conjurés alliés aux Allobroges furent pris sur le pont même par l'armée romaine du consul Ciceron au début du Ier S. av. notre ère; c'est à ce moment-là que fut découverte la conjuration de Catilina qui fit l'objet d'un des plus célèbres procès de Cicéron et dont le plus connu des conjurés proscrits fut le Souverain Pontife lui-même, un certain Jules César !
Sur ce pont célèbre eut lieu en 313 le fameux combat entre Maxence et Constantin qui vit la victoire de ce dernier avec aussi la victoire annoncée du christianisme sur les multiples cultes romains ancestraux. En deux phrases mais il y aurait beaucoup à dire, c'est au cours de cette bataille que Constantin fut subjugué par une immense croix dans le ciel, signe pour lui d'une volonté divine éclatante: Il n'y aurait qu'un seul Dieu (enfin pour le moment un autre culte admis, parmi tous les autres), et Jésus son envoyé serait venu apporter aux hommes son Amour infini et universel avec son pardon (l'empereur ne se convertira qu'au seuil de la mort toutefois). C'était le début d'une nouvelle ère pour toute l'humanité, dans laquelle nous sommes toujours, deux mille ans après, qu'on le veuille ou pas. Et ce fameux pont qui fut le théâtre de cet évènement, très vieux pont romain, fut, au moins une fois, en -109, plus de quatre siècles avant, reconstruit en pierre (auparavant les ponts étaient tous en bois) par le censeur Marcus Aemilius Scaurus (-163 à -88) du temps de la dictature de Sylla. Cet homme, le premier de la famille Scaurii et qui appartenait à la gens Aemilia fut l'époux d'une Caecilia Metella. Leur fille Aemilia fut l'épouse en seconde noces de Pompée, l'adversaire de César. Du temps de l'empereur Néron, de sinistre mémoire, l'endroit fut alors un rendez-vous célèbre pour les plaisirs nocturnes; Néron lui-même s'y rendait souvent pour s'abandonner à la débauche hors de Rome.
Situé à 3km seulement du centre de la ville, sur la route de Viterbe, Via Flaminia, c'est le passage obligé sur le Tibre pour tout voyageur venant du nord. Connu de nos jours sous le nom de Ponte Mollo, c'est un monument assez remarquable, ses rampes sont énormes et ses cinq arches gigantesques; et il est toujours en fonction ! Il fut reconstruit donc par le premier Aemilius Scaurus avec des pierres de Tibur et des briques réticulaires puis réparé sous Auguste; deux bastions crénelés en défendaient l'approche. Outre le fameux combat entre Constantin et Maxence, il a été aussi le théâtre d'un autre mémorable évènement; les romains conjurés alliés aux Allobroges furent pris sur le pont même par l'armée romaine du consul Ciceron au début du Ier S. av. notre ère; c'est à ce moment-là que fut découverte la conjuration de Catilina qui fit l'objet d'un des plus célèbres procès de Cicéron et dont le plus connu des conjurés proscrits fut le Souverain Pontife lui-même, un certain Jules César !
Deletions:
Sur ce pont célèbre eut lieu en 313 le fameux combat entre Maxence et Constantin qui vit la victoire de ce dernier avec aussi la victoire annoncée du christianisme sur les multiples cultes romains ancestraux. C'est au cours de cette bataille que Constantin fut subjugué par une immense croix dans le ciel, signe pour lui d'une volonté divine éclatante: Il n'y aurait qu'un seul Dieu (enfin pour le moment un autre culte admis, parmi tous les autres), et Jésus son envoyé serait venu apporter aux hommes son Amour infini et universel avec son pardon (l'empereur ne se convertira qu'au seuil de la mort toutefois). C'était le début d'une nouvelle ère pour toute l'humanité, dans laquelle nous sommes toujours, deux mille ans après, qu'on le veuille ou pas. Et ce fameux pont qui fut le théâtre de cet évènement, très vieux pont romain, fut, au moins une fois, en -109, plus de quatre siècles avant, reconstruit en pierre (auparavant les ponts étaient tous en bois) par le censeur Marcus Aemilius Scaurus (-163 à -88) du temps de la dictature de Sylla. Cet homme, le premier de la famille Scaurii et qui appartenait à la gens Aemilia fut l'époux d'une Caecilia Metella. Leur fille Aemilia fut l'épouse en seconde noces de Pompée, l'adversaire de César. Du temps de l'empereur Néron, de sinistre mémoire, l'endroit fut alors un rendez-vous célèbre pour les plaisirs nocturnes; Néron lui-même s'y rendait souvent pour s'abandonner à la débauche hors de Rome.
Situé à 3km seulement du centre de la ville, sur la route de Viterbe, Via Flaminia, c'est le passage obligé sur le Tibre pour tout voyageur venant du nord. Connu de nos jours sous le nom de Ponte Mollo, c'est un monument assez remarquable, ses rampes sont énormes et ses cinq arches gigantesques; il est toujours en fonction. Il fut reconstruit donc par le premier Aemilius Scaurus avec des pierres de Tibur et des briques réticulaires puis réparé sous Auguste; deux bastions crénelés en défendaient l'approche. Outre le fameux combat entre Constantin et Maxence, il a été aussi le théâtre d'un autre mémorable évènement; les romains conjurés alliés aux Allobroges furent pris sur le pont même par l'armée romaine du consul Ciceron au début du Ier S. av. notre ère; c'est à ce moment-là que fut découverte la conjuration de Catilina qui fit l'objet d'un des plus célèbres procès de Cicéron et dont le plus connu des conjurés proscrits fut le Souverain Pontife lui-même, un certain Jules César !
Additions:
//Paullus a déjà presque achevé sa Basilique, il emploie les anciennes colonnes; mais quel beau monument, agréable au peuple, glorieux pour celui qui le fait construire. //
Lettre de Ciceron à Atticus datée de l'an 700 AUC (soit -54) dans laquelle l'illustre orateur et écrivain lui donne des nouvelles de Rome, notamment des nouvelles constructions ou rénovations, le IIème S. av. J-C étant pour la cité celui de la splendeur architecturale de la République.
Lettre de Ciceron à Atticus datée de l'an 700 AUC (soit -54) dans laquelle l'illustre orateur et écrivain lui donne des nouvelles de Rome, notamment des nouvelles constructions ou rénovations, le IIème S. av. J-C étant pour la cité celui de la splendeur architecturale de la République.
Deletions:
Lettre de Ciceron à Atticus datée de l'an 700 AUC (soit -54) dans laquelle l'illustre orateur et écrivain lui donne des nouvelles de Rome, notamment des nouvelles constructions ou rénovations, le IIème S. av. J-C étant pour la cité celui de la splendeur architecturale de la République.
Additions:
//Paullus a déjà presque achevé sa Basilique, il emploie les anciennes colonnes; mais quel beau monument, agréable au peuple, glorieux pour celui qui le fait construire. //
Lettre de Ciceron à Atticus datée de l'an 700 AUC (soit -54) dans laquelle l'illustre orateur et écrivain lui donne des nouvelles de Rome, notamment des nouvelles constructions ou rénovations, le IIème S. av. J-C étant pour la cité celui de la splendeur architecturale de la République.
Plutarque et Appien loueront comme Ciceron (cf. en-tête) la magnificence du nouvel édifice. On n'a des nouvelles (tristes) d'elle ensuite qu'en 410 où le sac de Rome par Alaric, roi des Wisigoths, provoque l'incendie de son toit en charpente, ses ailes et ses boutiques. Enfin, en 847 suite à un tremblement de terre elle ne sera plus qu'un tas de ruines, mais il en restait des morceaux importants encore au XVème S. jusqu'à cette Renaissance qui la transforma en une carrière pour les nouvelles constructions qui feront renaître Rome. Elle était un lieu de rassemblement, de discussions, un tribunal aussi et sa galerie donnant sur le Forum abritait entre ses arcades (portique) des boutiques, des changeurs et banquiers, des commerçants (tabernae). Ce bâtiment a quand même traversé plus de mille ans d'histoire !
Lettre de Ciceron à Atticus datée de l'an 700 AUC (soit -54) dans laquelle l'illustre orateur et écrivain lui donne des nouvelles de Rome, notamment des nouvelles constructions ou rénovations, le IIème S. av. J-C étant pour la cité celui de la splendeur architecturale de la République.
Plutarque et Appien loueront comme Ciceron (cf. en-tête) la magnificence du nouvel édifice. On n'a des nouvelles (tristes) d'elle ensuite qu'en 410 où le sac de Rome par Alaric, roi des Wisigoths, provoque l'incendie de son toit en charpente, ses ailes et ses boutiques. Enfin, en 847 suite à un tremblement de terre elle ne sera plus qu'un tas de ruines, mais il en restait des morceaux importants encore au XVème S. jusqu'à cette Renaissance qui la transforma en une carrière pour les nouvelles constructions qui feront renaître Rome. Elle était un lieu de rassemblement, de discussions, un tribunal aussi et sa galerie donnant sur le Forum abritait entre ses arcades (portique) des boutiques, des changeurs et banquiers, des commerçants (tabernae). Ce bâtiment a quand même traversé plus de mille ans d'histoire !
Deletions:
Additions:
//INDEX ONOMASTIQUE// : Les monuments de Rome et les Aemilii * la Basilica Aemilia * La columna rostrata à Rome * Embellissements de la Basilica Aemilia : Clipeatae et frise monumentale * Pont Milvius près de Rome * Via Aemilia et Reggio n'ell Emilia * Aemilia Fossa en Aemilia * Via Aemilia Scaura * Aemiliana à Rome * Aemilius Pons à Rome * Porticus Aemilia et Emporium à Rome * Horrea Aemiliana à Rome et le blé de Carthage * Ludus Aemilius à Rome * Bains de Aemilius Paulus à Rome : Le temple d'Hercule Aemilien à Rome * Les maisons des Aemilii à Rome * Palais de M. Aemilius Scaurus et la Domus Publica à Rome * Le théâtre éphémère d'Aemilius Scaurus * Scorrano fondée par un Aemilius * Aemilius Paulus propriétaire foncier à Velia * La gens Aemilia à Ateste * Des Aemilii à Antium * Forum Aemilii à Montalto * Forum Aemilianum à Terracina * La gens Aemilia à Venise * Amelia en Ombrie * La pile d'Aemilius Paulus Macedonicus à Delphes (Grèce) *
Additions:
Il s'agit d'une école de gladiateurs fondée par un Aemilius Lepidus mais on ne sait pas lequel (certains disent le Triumvir). Ce lieu n'est connu que par les mentions qu'en font Cicéron (Cat. 2,9), Horace ("Ars Poetica" 32) et Porphyrion ainsi que tardivement Publius Victor. Le poète Horace au Ier S. av. J-C parle d'un statuaire (sculpteur) qui se targue de reproduire dans sa fonderie de bronze les ongles et la souplesse des cheveux mais il ne sait pas son nom; il indique alors l'endroit de son atelier: "Aemilium circa ludum faber unus et ungues / Exprimet et molles imitabitur aere capillos" soit 'près de l'école aemilienne de gladiateurs' ce qui signifie qu'elle était bien connue et reconnue en son temps. Porphyrion, commentateur d'Horace au IIème S. de notre ère, en parla pour sa part ainsi : "Aemilius ludus locus dicebatur, in quo Aemilius quidam gladiatores suos habuit" soit 'L'école de gladiateurs d'Aemilius, dans laquelle un Aemilius avait ses propres gladiateurs'. Par un dernier témoignage, celui de Publius Victor, historien du IVème S., on sait dans quel arrondissement de Rome elle se trouvait: Cet auteur a en effet établi un liste des lieux de Rome par "régions" (c'était le terme employé alors); il y répertorie six 'ludus' dont le 'Ludus Aemilius' qu'il met dans la "Regio VIII", soit celle du "Forum Romanum" en plein centre de la ville antique (ref "De Regionibus Urbis Romae" S195 de Publius Victor cité par Lipsius dans "Saturnales Sermones qui de gladiatoribus" Ch. XIV, 4 et 5). Enfin ce ludus très ancien fut transformé en ce même IVème S. en bains municipaux que l'on baptisa Balneum Polycleti. Rien à voir cependant avec les bains suivants.
Deletions:
Additions:
Il s'agit d'une école de gladiateurs fondée par un Aemilius Lepidus mais on ne sait pas lequel (certains disent le Triumvir). Ce lieu n'est connu que par les mentions qu'en font Cicéron (Cat. 2,9), Horace ("Ars Poetica" 32) et Porphyrion ainsi que tardivement Publius Victor. Le poète Horace au Ier S. av. J-C parle d'un statuaire (sculpteur) qui se targue de reproduire dans sa fonderie de bronze les ongles et la souplesse des cheveux mais il ne sait pas son nom; il indique alors l'endroit de son atelier: "Aemilium circa ludum faber unus et ungues / Exprimet et molles imitabitur aere capillos" soit 'près de l'école aemilienne de gladiateurs' ce qui signifie qu'elle était bien connue et reconnue en son temps. Porphyrion, commentateur d'Horace au IIème S. de notre ère, en parla pour sa part ainsi : "Aemilius ludus locus dicebatur, in quo Aemilius quidam gladiatores suos habuit". Il y eut bien une telle école avant l'Empire et dans le centre même de la ville. Par un dernier témoignage, celui de Publius Victor, historien du IVème S., on sait dans quel arrondissement de Rome elle se trouvait: Cet auteur a en effet établi un liste des lieux de Rome par "régions" (c'était le terme employé alors); il y répertorie six 'ludus' dont le 'Ludus Aemilius' qu'il met dans la "Regio VIII", soit celle du "Forum Romanum" en plein centre de la ville antique (ref "De Regionibus Urbis Romae" S195 de Publius Victor cité par Lipsius dans "Saturnales Sermones qui de gladiatoribus" Ch. XIV, 4 et 5). Enfin ce ludus fut transformé en ce même IVème S. en bains municipaux que l'on baptisa Balneum Polycleti. Rien à voir avec les bains suivants.
Deletions:
Additions:
Il s'agit d'une école de gladiateurs fondée par un Aemilius Lepidus mais on ne sait pas lequel (certains disent le Triumvir). Ce lieu n'est connu que par les mentions qu'en font Cicéron (Cat. 2,9), Horace ("Ars Poetica" 32) et Porphyrion. Le poète Horace au Ier S. av. J-C parle d'un statuaire (sculpteur) qui se targue de reproduire dans sa fonderie de bronze les ongles et la souplesse des cheveux mais il ne sait pas son nom; il indique alors l'endroit de son atelier: "Aemilium circa ludum faber unus et ungues / Exprimet et molles imitabitur aere capillos" soit 'près de l'école aemilienne de gladiateurs' ce qui signifie qu'elle était bien connue et reconnue en son temps. Par un autre auteur, Publius Victor, on sait dans quel arrondissement de Rome elle se trouvait: Cet auteur a en effet établi un liste des lieux de Rome par "régions" (c'était le terme employé alors); il y répertorie six 'ludus' dont le 'Ludus Aemilius' qu'il met dans la "Regio VIII", soit celle du "Forum Romanum" en plein centre de la ville antique (ref "De Regionibus Urbis Romae" S195 de Publius Victor cité par Lipsius dans "Saturnales Sermones qui de gladiatoribus" Ch. XIV, 4 et 5). Porphyrion, commentateur d'Horace au IIème S. de notre ère, en parla pour sa part ainsi : "Aemilius ludus locus dicebatur, in quo Aemilius quidam gladiatores suos habuit". Il y eut bien une telle école avant l'Empire et dans le centre même de la ville. Enfin ce ludus fut transformé au IVème S. de notre ère en bains municipaux que l'on baptisa Balneum Polycleti. Rien à voir avec les bains suivants.
Deletions:
Additions:
Il s'agit d'une école de gladiateurs fondée par un Aemilius Lepidus mais on ne sait pas lequel (certains disent le Triumvir). Ce lieu n'est connu que par les mentions qu'en font Cicéron (Cat. 2,9), Horace ("Ars Poetica" 32) et Porphyrion. Horace parle d'un statuaire (sculpteur) qui se targue de reproduire dans sa fonderie de bronze les ongles et la souplesse des cheveux mais il ne sait pas son nom; il indique alors l'endroit de son atelier: "Aemilium circa ludum faber unus et ungues / Exprimet et molles imitabitur aere capillos" soit 'près de l'école aemilienne de gladiateurs' ce qui signifie qu'elle était bien connue et reconnue alors (au Ier S. av. notre ère). Par un autre auteur, Publius Victor, on sait dans quel arrondissement de Rome elle se trouvait: Cet auteur a en effet établi un liste des lieux de Rome par "régions" (c'était le terme employé alors); il y répertorie six 'ludus' dont le 'Ludus Aemilius' qu'il met dans la "Regio VIII", soit celle du "Forum Romanum" en plein centre de la ville antique (ref "De Regionibus Urbis Romae" S195 de Publius Victor cité par Lipsius dans "Saturnales Sermones qui de gladiatoribus" Ch. XIV, 4 et 5). Porphyrion pour sa part en parla ainsi : "Aemilius ludus locus dicebatur, in quo Aemilius quidam gladiatores suos habuit". Il y eut bien une telle école avant l'Empire et dans le centre même de la ville. Enfin ce ludus fut transformé au IVème S. de notre ère en bains municipaux que l'on baptisa Balneum Polycleti. Rien à voir avec les bains suivants.
(=> "Mémoires de l'Académie des Inscriptions & Belles-Lettres" Ière série, T. VIII, Paris, Imp. Nationale, 1874).
(=> "Mémoires de l'Académie des Inscriptions & Belles-Lettres" Ière série, T. VIII, Paris, Imp. Nationale, 1874).
Deletions:
Additions:
Ces clipeatae sont des écus ornés des représentations des ancêtres de la gens. Cette idée de placarder des images en forme d'écus sur un édifice parait être parvenu à Rome suite à leur victoire des Macédoniens (voir Aemilius Paulus Macedonicus) par la transmission ou imitation d'une habitude vue à Délos qui semble bien avoir joué ce rôle. (cf. "Bulletin de la Soc. des Antiquaires de Fr." 1977, p.71). Marcus Aemilius collègue au consulat de Quintus Catulus et son acharné adversaire plaça des écus à l'image de ses ancêtres aemiliens sur toute la façade de la Basilique Aemilia et dans sa maison, en -78, selon un usage martial (imposé par le plus fort, mot d'origine militaire dont la racine est le dieu Mars), comme le cite Pline (35,13). Lors de cette restauration furent aussi utilisés des marbres de plusieurs couleurs pour les colonnades et surtout ces nouveaux boucliers de bronze portant les bustes de ses ancêtres dont les monnaies de son fils nous font voir encore l'effet produit sur le monument.
Deletions:
Additions:
Cette colonne (la 2ème plus ancienne connue) fut érigée sur le Capitole par ordre du Sénat pour honorer Marcus Aemilius Paulus, Consul en -255, qui avait alors remporté une bataille navale mémorable sur les carthaginois, durant le 1ère guerre punique, victoire, qui, avec celle de son collègue consul permirent de prendre la cité de Cossyra. Pourtant leur flotte qui défit celle des ennemis au large du Cap Bon fut finalement détruite lors d'une tempête; flotte perdue mais triomphe maintenu. Les 'rostres' sont les 'becs' des bateaux, ces excroissances de forme effilée placées à la proue des navires pour agir comme des lances dans les flancs des navires ennemis, une invention romaine. La colonne à laquelle furent donc fixés ces rostres de bateaux ennemis fut la première du genre. Elle fut malheureusement détruite par la foudre en -172 selon Tite-Live. Mais il y en eut d'autres, celles-là furent érigées sur le forum lui-même, en une sorte de 'décor' de la fameuse tribune qui prit donc son nom devenu générique .
Deletions:
Additions:
A son emplacement il semble qu'il y ait eu un ancien portique dit des Gaii et Lucii qui aurait constitué son avant-corps et surtout l'Atrium Regium, vaste cour entourée de portiques de l'époque archaïque qui lui aurait donné sa forme (et ses dimensions ?) . A ses pieds se situait le temple rond et profond (en forme de puits) de Vénus Cloacina, déesse étrusque des profondeurs de la terre, orifice donnant sur la fameuse Cloaca Maxima, formidable égout ayant servi à assécher toute la zone du Forum dès la période royale. Elle est établie à l'arrière des Tabernae Novae (les nouvelles boutiques) reconstruites après l'incendie de -210; c'est la seule des basiliques républicaines dont les restes existent encore dans les ruines du Forum Romanum; les trois autres (Porcia, Sempronia & Opimia) ont totalement disparu. Son élévation nous est connue par une monnaie: elle comportait deux étages et sa façade donnait au sud. Le péristyle comportait des colonnes phrygiennes aux piliers massifs d'où partaient des cintres qui supportaient une frise ornée d'élégants bucranes. Au-dessus étaient placés les imaginae clipeatae ou boucliers représentant les membres éminents de la gens Aemilia, de l'embellissement de -78. Le 2ème ordre était décoré d'une frise ornée de palmes et de feuillages. Ces deux ordres superposés rythmaient les ouvertures de 16 arcs sur déambulatoire, le bâtiment couvrant un rectangle de 70m sur 29m. On y accédait par trois entrées; les trois nefs étaient séparées par de très belles colonnes de marbres de couleurs. Les entablements étaient de marbre blanc très finement sculptés. L'édifice était pavé de larges dalles de marbre que l'on voit encore, très abimées par le temps et les méfaits d'un incendie, et son intérieur était richement décoré (cf. restitutions informatiques). Vers le nord-est un fragment de la frise en marbre a été trouvé, orné de sujets relatifs aux origines de Rome. Côté place du Forum, la rangée de boutiques neuves s'ouvrait par un portique. Je pense qu'on peut avoir une idée, une idée seulement, de l'élévation de sa façade en allant à Venise, sur la Piazzetta San Marco, en regardant la façade à deux étages d'arcades de la Biblioteca Marciana, située face au Palais des Doges, en ayant le Grand Canal devant soi, bien que ce bâtiment ne date que du XIXème S. !.
Dans une lettre datée de 700 AUC soit de -54, Ciceron envoie à Atticus les nouvelles de Rome :// Paullus a déjà presque achevé sa Basilique, il emploie les anciennes colonnes; mais quel beau monument, agréable au peuple, glorieux pour celui qui le fait construire//. Plutarque et Appien loueront aussi la magnificence du nouvel édifice. On n'a des nouvelles (tristes) d'elle ensuite qu'en 410 où le sac de Rome par Alaric, roi des Wisigoths, provoque l'incendie de son toit en charpente, ses ailes et ses boutiques. Enfin, en 847 suite à un tremblement de terre elle ne sera plus qu'un tas de ruines, mais il en restait des morceaux importants encore au XVème S. jusqu'à cette Renaissance qui la transforma en une carrière pour les nouvelles constructions qui feront renaître Rome. Elle était un lieu de rassemblement, de discussions, un tribunal aussi et sa galerie donnant sur le Forum abritait entre ses arcades (portique) des boutiques, des changeurs et banquiers, des commerçants (tabernae). Ce bâtiment a quand même traversé plus de mille ans d'histoire !
Sur ce pont célèbre eut lieu en 313 le fameux combat entre Maxence et Constantin qui vit la victoire de ce dernier avec aussi la victoire annoncée du christianisme sur les multiples cultes romains ancestraux. C'est au cours de cette bataille que Constantin fut subjugué par une immense croix dans le ciel, signe pour lui d'une volonté divine éclatante: Il n'y aurait qu'un seul Dieu (enfin pour le moment un autre culte admis, parmi tous les autres), et Jésus son envoyé serait venu apporter aux hommes son Amour infini et universel avec son pardon (l'empereur ne se convertira qu'au seuil de la mort toutefois). C'était le début d'une nouvelle ère pour toute l'humanité, dans laquelle nous sommes toujours, deux mille ans après, qu'on le veuille ou pas. Et ce fameux pont qui fut le théâtre de cet évènement, très vieux pont romain, fut, au moins une fois, en -109, plus de quatre siècles avant, reconstruit en pierre (auparavant les ponts étaient tous en bois) par le censeur Marcus Aemilius Scaurus (-163 à -88) du temps de la dictature de Sylla. Cet homme, le premier de la famille Scaurii et qui appartenait à la gens Aemilia fut l'époux d'une Caecilia Metella. Leur fille Aemilia fut l'épouse en seconde noces de Pompée, l'adversaire de César. Du temps de l'empereur Néron, de sinistre mémoire, l'endroit fut alors un rendez-vous célèbre pour les plaisirs nocturnes; Néron lui-même s'y rendait souvent pour s'abandonner à la débauche hors de Rome.
Situé à 3km seulement du centre de la ville, sur la route de Viterbe, Via Flaminia, c'est le passage obligé sur le Tibre pour tout voyageur venant du nord. Connu de nos jours sous le nom de Ponte Mollo, c'est un monument assez remarquable, ses rampes sont énormes et ses cinq arches gigantesques; il est toujours en fonction. Il fut reconstruit donc par le premier Aemilius Scaurus avec des pierres de Tibur et des briques réticulaires puis réparé sous Auguste; deux bastions crénelés en défendaient l'approche. Outre le fameux combat entre Constantin et Maxence, il a été aussi le théâtre d'un autre mémorable évènement; les romains conjurés alliés aux Allobroges furent pris sur le pont même par l'armée romaine du consul Ciceron au début du Ier S. av. notre ère; c'est à ce moment-là que fut découverte la conjuration de Catilina qui fit l'objet d'un des plus célèbres procès de Cicéron et dont le plus connu des conjurés proscrits fut le Souverain Pontife lui-même, un certain Jules César !
Il s'agit d'un véritable canal navigable qui fut creusé peu de temps après la Via Aemilia et près d'elle pour supprimer les inondations qu'elle subissait et les sources de maladies sans fin de ceux qui l'empruntaient. Car la région est couverte dans l'antiquité de marais importants pris dans une véritable plaine aquatique s'étendant assez loin dans la Gaule Cispadane. L'armée d'Hannibal eut par ex. toutes les peines pour arriver via les Alpes, par là en Etrurie; Strabon dit que le grand général y perdit même un œil ! Beaucoup d'eaux non seulement du Pô mais aussi de ses affluents notamment la Trébie se déversaient là et y croupissaient. C'est Aemilius Scaurus alors censeur, il s'agit de celui qui sera consul peu après, en l'an 638 Auc, qui eut l'idée de génie de faire creuser ce canal pour assécher la zone entre Parme et Plaisance, en longeant la Via. C'était donc en l'an -115 et 71 ans seulement après l'édification de la Via Aemilia si l'on en croit Tite-Live (L. XXXVIII). (cf. Encyclopédie méthodique... de Ch. J. Panckoucke, Paris). Les italiens demeureront des spécialistes de ces travaux d'assèchement (dont les Marais Pontins sous Mussolini): ils viendront assécher dans l'Aude, au début du XIXème S. l'étang de Marseillette qui était alors la surface d'eau la plus étendue dans l'intérieur de la France.
Cette voie antique complète à l'ouest de Pise, la vieille "Via Aurelia" (qui débute à Rome, au pied du Tibre et du Pont Aemilius qui joint le Forum au quartier de Trastevere). Depuis Pise elle suit fidèlement la Côte Ligure, dessert Gênes et de là remonte vers Plaisance, au nord-est pour retrouver l'autre voie Aemilia (cf. ci-dessus). Elle a été construite par Marcus Aemilius Scaurus à la même époque où il fit en pierre le Pont Mulvius. Cet homme de valeur servit militairement en Espagne et en Sardaigne sa nation; puis il devint édile, préteur et enfin consul en -115. Durant son consulat il célébra un triomphe sur plusieurs tribus alpines du nord de la péninsule. En -112 il sera l'un des commissaires ambassadeurs de Rome envoyés en Afrique pour arranger la querelle des rois Jugurtha et Adherbal. En -109 il est donc censeur et fait établir cette voie. Enfin il fut récompensé et honoré par une insigne et encore rare nomination, celle de "Prince du Sénat", octroyée par les censeurs de -115.
Il s'agit d'un 'vicus' (quartier) de Rome appelé aussi Aemilianorum. Le territoire qu'il recouvre appartenait à la gens Aemilia depuis quelque temps. Quelques uns disent qu'ils y eurent leur résidence, d'autres leurs tombeaux; il se peut fort qu'avant d'en faire un quartier d'habitations de rapport ils aient créé là un vaste jardin d'agrément. Ce lieu fut souvent mis entre la colline du Capitole et le Champ de Mars (à l'est des deux) et à l'intérieur du Pomérium (l'enceinte originelle de Rome close par le Mur de Servilius). Mais on ne sait pas trop véritablement où le situer car une inscription suggère plutôt le bord du Tibre et, si l'on en croit Varron, par "extra portam Flumentanam aut in Aemilianis", c'est vers le 1er port romain et cette porte Flumentana qu'il faudrait le voir; une autre possibilité le long du Tibre est la zone d'horrea (entrepôts souterrains) trouvés sous l'immeuble de l'Anagrafe (état-civil municipal), proche de ce 1er port de Rome, au niveau de l'Ile Tibérine, ce qui correspondrait assez bien avec un fragment du plan de marbre de la ville qui porte vers cet endroit l'inscription "Aemil...". Dernière possibilité une horrea proche du Porticus Aemilia; mais en ce dernier endroit furent aussi les "praedia Tigellini Aemiliana" connus par l'incendie de Juillet 64 (Annales de Tacite 15,40) qui semblent différents, pourtant ce nom parait en garder une trace ? Une hypothèse met le quartier vers l'actuelle Place d'Espagne, tout au nord du Champ de Mars (cf. Pierre Grimal "Les jardins romains.." P. U. F., 1969), ce qui correspondrait bien à l'Amnis Petronia dont on parle dans le § suivant, ce ruisseau descendant du Pincio, colline surplombant à l'est le Champ de Mars.
Le premier pont de Rome était le Pont Sublicius qui fut bâti en bois et 'sur pilotis' au IIème S. av. J. C. à peu de distance; il a longtemps été confondu avec lui depuis la renaissance. A la suite d'une inondation qui aurait eu lieu avant -180, le Pont Fabricius (en bois aussi) fut abîmé et le Pont Sublicius fut détruit. On bâtit en -179 un pont de pierre, du moins un pont avec des piles en pierre à la place du pont Sublicius; c'est le Pont Aemilius qui sera donc le premier à avoir de solides assises dans le fleuve Tibre (les romains savaient déjà cimenter dans l'eau !). Le vieux pont détruit débouchait sur la rive gauche près de la Porte Trigemina et dans le clivus (quartier) du Janicule sur la rive droite; c'est le roi de haute antiquité Ancus Martius qui l'avait construit en bois et selon les auteurs qui soulignent le fait, "sans aucune pièce d'airain ni de fer" et il subsista ainsi jusqu'à la grande crue du Tibre qui l'emporta comme je viens de l'indiquer.
Depuis les ponts furent jetés des humains en sacrifice aux dieux dans les temps très anciens; on les remplaça ensuite par de simples effigies. Mais il y eut quelques exceptions comme celle du corps d'Héliogabale, empereur détesté et décédé, qui fut jeté depuis le Pont Aemilius, (cf. "Hist. Aug." "Elag." 17, 1-2). C'est aussi depuis les ponts que déjà l'on se suicidait; quelques vers de Juvénal (6, 30-32) parlent de cette possibilité : //Tu peux supporter d'être sous la coupe d'une femme / Alors que tant de cordes peuvent te servir.../Que le Pont Aemilius est à ta disposition tout près de chez toi ?//. Près du Pont Aemilius se déroulaient enfin les Portunalia ou Tiberinalia au mois d'Août, selon tous les calendriers, car c'est entre lui et l'Ile Tibérine que se situait l'unique Temple de Tiberinus-Portus ou Portunus, sur la rive gauche sans doute, à l'extrémité du Forum Boarium, sans doute s'agit-il du petit temple rectangulaire magnifique qui peut encore se voir près du temple d'Hercule Vainqueur.
- Son origine doit être vue comme due à la volonté de la gens Aemilia de procurer du blé à Rome, en un temps où la crise frumentaire commençait à être vive, durant les deux derniers siècles de la république. Pas moins de quatre Aemilii s'y sont attachés, non seulement avec la construction de cette super structure immense pour l'époque mais aussi par la loi frumentaire de -78 ou la remise en culture intensive des terres très riches de Carthage ou encore les trop peu citées Horrea Aemiliana (voir ce nom; rèf. à ce nom).
- L'entrepôt lui-même ou Porticus mesurait 487 m de long sur 60 m de profondeur soit environ 25.000 m2 de surface utile!. On peut en avoir une idée en pensant analogiquement à nos modernes sheds abritant des ateliers. Parallèle au fleuve, la Porticus était divisée en 7 nefs ou travées longitudinales qui descendaient deux par deux (sauf la 1ère) jusqu'au fleuve, cloisonnées en 50 nefs perpendiculaires surmontées d'arcs; chaque nef longitudinale était séparée de la suivante par un mur pourvu d'ouvertures (pour éclairer l'intérieur). Les arcs supportant les murs longitudinaux et transversaux ainsi que le toit de tuiles étaient soutenus par pas moins de 294 pilastres ! L'ensemble s'ouvrait sur le Tibre par une pente étagée sur quatre niveaux. Cet immense bâtiment fut la plus grande surface couverte en dur de l'antiquité romaine, construite en ciment et //opus incertum //dont on a là la première attestation technique. Ce mode de construction rapide, utilisant beaucoup la technique de blocage et la brique, peu la pierre de taille fait que, malheureusement peu de restes nous sont parvenus, de plus non mis en valeur; ces pauvres restes sont en un endroit isolé et peu visité des touristes, occupé de nos jours par un vaste quartier d'immeubles d'habitation. Il en ira ainsi de nos constructions contemporaines qui, bien que coûtant fort cher mais mal construites, révèlent rapidement de nombreuses malfaçons !
- Ce bâtiment incroyable était accompagné d'un Emporium (Tite-Live, 35, 10,12) c'est-à-dire d'une place 'franche' extérieure au "Pomérium", la limite de la ville constituée par le Mur dit de Servien; cette place destinée au commerce et juridiquement protégée (le nom lui vient du grec) constituait la zone portuaire proprement dite. Les marchandises amenées par des barques depuis le port de mer d'Ostie, où se trouve l'estuaire du Tibre, étaient débarquées (ou embarquées pour les produits manufacturés) et réparties dans des zones de la Porticus. En face d'elle se trouvait, rive droite, le port aux pierres de construction.
Et c'est désormais une réalité car on a enfin retrouvé récemment des bandeaux des arcs, des bases de pilastres, des chapiteaux et des piédestaux, éléments qui ont permis une restitution de leur élévation.
- Vers la 2ème moitié du IIème S av. notre ère. on construit plutôt des bâtiments profanes comme les fornix (dont le français gardera le verbe forniquer, cherchez pourquoi ?), ces arcs de triomphe dont le 1er connu fut celui élevé par Quintus Fabius Aemilius Allobrogicus en -120 suite à sa formidable victoire sur les Gaulois dans la vallée du Rhône (voir cet épisode). Et par ce monument glorifiant un héros on a là une invention purement romaine. La plupart des généraux qui ont obtenu le Triomphe, l'acclamation du peuple de Rome par un défilé éclatant sur la Via Sacra, vouèrent des temples. L'un va souvent avec l'autre. Il y a même quelquefois des problèmes de dates entre les différents protagonistes, la gestion du calendrier pouvant avoir des répercussions sur la notoriété politique de ceux qui accomplissaient ces gestes démonstratifs; n'oublions pas que le calendrier est aussi une affaire de religion dépendant des pontifes. M. Aemilius Lepidus dont on n'est pas certain qu'il ait obtenu le Triomphe (droit octroyé par le Sénat) vouera deux temples après -187, l'un à Junon Reine l'autre à Diane, qu'il dédicacera en -179, comme le 1er que j'ai indiqué (cf. Tite-Live 40,52,1-2), dédicace pour laquelle on sait qu'il demanda au Sénat une allocation pour célébrer les jeux qui l'accompagnaient. Cet Aemilius Lepidus était l'ennemi de Fulvius Nobilior et ce dernier avancera la date de son propre triomphe au 10 des calendes de Janvier (soit le 25 Décembre) pour empêcher apparemment celui de son opposant. Mais en -179 ils seront réconciliés: Aemilius dédicacera son temple à Junon juste à côté de celui d'Hercule bâti par Fulvius, au n-o du Circus Flaminius. Car intervient aussi dans ce calendrier le "dies natalis" l'anniversaire de naissance : vous l'avez compris l'anniversaire de cet Aemilius est le 25 Décembre; d'autre part le dies natalis du temple des Lares Permarini est lui le 22 Décembre. Ces dieux Lares divinités familiales liées au 'foyer' dans tous les sens du terme (maisonnées et biens), sont l'interprétation romaine des Cabires de Samothrace grecs, assimilés à Rome aux Pénates troyens et aux Castores (dont Castor & Polux), des divinités très liées à la Concordia, cette réconciliation et entente fraternelle qui deviendra essentielle à Rome à/c de la 2ème guerre punique. Le calendrier permet donc de jouer habilement sur ces dates essentielles de la vie des grands hommes, leurs triomphes comme leurs dédicaces des temples qu'ils donnent à Rome. Toute cette mise en scène bien ordonnée ne pouvant que rejaillir sur le prestige de leur gens et de son nom!
Dans une lettre datée de 700 AUC soit de -54, Ciceron envoie à Atticus les nouvelles de Rome :// Paullus a déjà presque achevé sa Basilique, il emploie les anciennes colonnes; mais quel beau monument, agréable au peuple, glorieux pour celui qui le fait construire//. Plutarque et Appien loueront aussi la magnificence du nouvel édifice. On n'a des nouvelles (tristes) d'elle ensuite qu'en 410 où le sac de Rome par Alaric, roi des Wisigoths, provoque l'incendie de son toit en charpente, ses ailes et ses boutiques. Enfin, en 847 suite à un tremblement de terre elle ne sera plus qu'un tas de ruines, mais il en restait des morceaux importants encore au XVème S. jusqu'à cette Renaissance qui la transforma en une carrière pour les nouvelles constructions qui feront renaître Rome. Elle était un lieu de rassemblement, de discussions, un tribunal aussi et sa galerie donnant sur le Forum abritait entre ses arcades (portique) des boutiques, des changeurs et banquiers, des commerçants (tabernae). Ce bâtiment a quand même traversé plus de mille ans d'histoire !
Sur ce pont célèbre eut lieu en 313 le fameux combat entre Maxence et Constantin qui vit la victoire de ce dernier avec aussi la victoire annoncée du christianisme sur les multiples cultes romains ancestraux. C'est au cours de cette bataille que Constantin fut subjugué par une immense croix dans le ciel, signe pour lui d'une volonté divine éclatante: Il n'y aurait qu'un seul Dieu (enfin pour le moment un autre culte admis, parmi tous les autres), et Jésus son envoyé serait venu apporter aux hommes son Amour infini et universel avec son pardon (l'empereur ne se convertira qu'au seuil de la mort toutefois). C'était le début d'une nouvelle ère pour toute l'humanité, dans laquelle nous sommes toujours, deux mille ans après, qu'on le veuille ou pas. Et ce fameux pont qui fut le théâtre de cet évènement, très vieux pont romain, fut, au moins une fois, en -109, plus de quatre siècles avant, reconstruit en pierre (auparavant les ponts étaient tous en bois) par le censeur Marcus Aemilius Scaurus (-163 à -88) du temps de la dictature de Sylla. Cet homme, le premier de la famille Scaurii et qui appartenait à la gens Aemilia fut l'époux d'une Caecilia Metella. Leur fille Aemilia fut l'épouse en seconde noces de Pompée, l'adversaire de César. Du temps de l'empereur Néron, de sinistre mémoire, l'endroit fut alors un rendez-vous célèbre pour les plaisirs nocturnes; Néron lui-même s'y rendait souvent pour s'abandonner à la débauche hors de Rome.
Situé à 3km seulement du centre de la ville, sur la route de Viterbe, Via Flaminia, c'est le passage obligé sur le Tibre pour tout voyageur venant du nord. Connu de nos jours sous le nom de Ponte Mollo, c'est un monument assez remarquable, ses rampes sont énormes et ses cinq arches gigantesques; il est toujours en fonction. Il fut reconstruit donc par le premier Aemilius Scaurus avec des pierres de Tibur et des briques réticulaires puis réparé sous Auguste; deux bastions crénelés en défendaient l'approche. Outre le fameux combat entre Constantin et Maxence, il a été aussi le théâtre d'un autre mémorable évènement; les romains conjurés alliés aux Allobroges furent pris sur le pont même par l'armée romaine du consul Ciceron au début du Ier S. av. notre ère; c'est à ce moment-là que fut découverte la conjuration de Catilina qui fit l'objet d'un des plus célèbres procès de Cicéron et dont le plus connu des conjurés proscrits fut le Souverain Pontife lui-même, un certain Jules César !
Il s'agit d'un véritable canal navigable qui fut creusé peu de temps après la Via Aemilia et près d'elle pour supprimer les inondations qu'elle subissait et les sources de maladies sans fin de ceux qui l'empruntaient. Car la région est couverte dans l'antiquité de marais importants pris dans une véritable plaine aquatique s'étendant assez loin dans la Gaule Cispadane. L'armée d'Hannibal eut par ex. toutes les peines pour arriver via les Alpes, par là en Etrurie; Strabon dit que le grand général y perdit même un œil ! Beaucoup d'eaux non seulement du Pô mais aussi de ses affluents notamment la Trébie se déversaient là et y croupissaient. C'est Aemilius Scaurus alors censeur, il s'agit de celui qui sera consul peu après, en l'an 638 Auc, qui eut l'idée de génie de faire creuser ce canal pour assécher la zone entre Parme et Plaisance, en longeant la Via. C'était donc en l'an -115 et 71 ans seulement après l'édification de la Via Aemilia si l'on en croit Tite-Live (L. XXXVIII). (cf. Encyclopédie méthodique... de Ch. J. Panckoucke, Paris). Les italiens demeureront des spécialistes de ces travaux d'assèchement (dont les Marais Pontins sous Mussolini): ils viendront assécher dans l'Aude, au début du XIXème S. l'étang de Marseillette qui était alors la surface d'eau la plus étendue dans l'intérieur de la France.
Cette voie antique complète à l'ouest de Pise, la vieille "Via Aurelia" (qui débute à Rome, au pied du Tibre et du Pont Aemilius qui joint le Forum au quartier de Trastevere). Depuis Pise elle suit fidèlement la Côte Ligure, dessert Gênes et de là remonte vers Plaisance, au nord-est pour retrouver l'autre voie Aemilia (cf. ci-dessus). Elle a été construite par Marcus Aemilius Scaurus à la même époque où il fit en pierre le Pont Mulvius. Cet homme de valeur servit militairement en Espagne et en Sardaigne sa nation; puis il devint édile, préteur et enfin consul en -115. Durant son consulat il célébra un triomphe sur plusieurs tribus alpines du nord de la péninsule. En -112 il sera l'un des commissaires ambassadeurs de Rome envoyés en Afrique pour arranger la querelle des rois Jugurtha et Adherbal. En -109 il est donc censeur et fait établir cette voie. Enfin il fut récompensé et honoré par une insigne et encore rare nomination, celle de "Prince du Sénat", octroyée par les censeurs de -115.
Il s'agit d'un 'vicus' (quartier) de Rome appelé aussi Aemilianorum. Le territoire qu'il recouvre appartenait à la gens Aemilia depuis quelque temps. Quelques uns disent qu'ils y eurent leur résidence, d'autres leurs tombeaux; il se peut fort qu'avant d'en faire un quartier d'habitations de rapport ils aient créé là un vaste jardin d'agrément. Ce lieu fut souvent mis entre la colline du Capitole et le Champ de Mars (à l'est des deux) et à l'intérieur du Pomérium (l'enceinte originelle de Rome close par le Mur de Servilius). Mais on ne sait pas trop véritablement où le situer car une inscription suggère plutôt le bord du Tibre et, si l'on en croit Varron, par "extra portam Flumentanam aut in Aemilianis", c'est vers le 1er port romain et cette porte Flumentana qu'il faudrait le voir; une autre possibilité le long du Tibre est la zone d'horrea (entrepôts souterrains) trouvés sous l'immeuble de l'Anagrafe (état-civil municipal), proche de ce 1er port de Rome, au niveau de l'Ile Tibérine, ce qui correspondrait assez bien avec un fragment du plan de marbre de la ville qui porte vers cet endroit l'inscription "Aemil...". Dernière possibilité une horrea proche du Porticus Aemilia; mais en ce dernier endroit furent aussi les "praedia Tigellini Aemiliana" connus par l'incendie de Juillet 64 (Annales de Tacite 15,40) qui semblent différents, pourtant ce nom parait en garder une trace ? Une hypothèse met le quartier vers l'actuelle Place d'Espagne, tout au nord du Champ de Mars (cf. Pierre Grimal "Les jardins romains.." P. U. F., 1969), ce qui correspondrait bien à l'Amnis Petronia dont on parle dans le § suivant, ce ruisseau descendant du Pincio, colline surplombant à l'est le Champ de Mars.
Le premier pont de Rome était le Pont Sublicius qui fut bâti en bois et 'sur pilotis' au IIème S. av. J. C. à peu de distance; il a longtemps été confondu avec lui depuis la renaissance. A la suite d'une inondation qui aurait eu lieu avant -180, le Pont Fabricius (en bois aussi) fut abîmé et le Pont Sublicius fut détruit. On bâtit en -179 un pont de pierre, du moins un pont avec des piles en pierre à la place du pont Sublicius; c'est le Pont Aemilius qui sera donc le premier à avoir de solides assises dans le fleuve Tibre (les romains savaient déjà cimenter dans l'eau !). Le vieux pont détruit débouchait sur la rive gauche près de la Porte Trigemina et dans le clivus (quartier) du Janicule sur la rive droite; c'est le roi de haute antiquité Ancus Martius qui l'avait construit en bois et selon les auteurs qui soulignent le fait, "sans aucune pièce d'airain ni de fer" et il subsista ainsi jusqu'à la grande crue du Tibre qui l'emporta comme je viens de l'indiquer.
Depuis les ponts furent jetés des humains en sacrifice aux dieux dans les temps très anciens; on les remplaça ensuite par de simples effigies. Mais il y eut quelques exceptions comme celle du corps d'Héliogabale, empereur détesté et décédé, qui fut jeté depuis le Pont Aemilius, (cf. "Hist. Aug." "Elag." 17, 1-2). C'est aussi depuis les ponts que déjà l'on se suicidait; quelques vers de Juvénal (6, 30-32) parlent de cette possibilité : //Tu peux supporter d'être sous la coupe d'une femme / Alors que tant de cordes peuvent te servir.../Que le Pont Aemilius est à ta disposition tout près de chez toi ?//. Près du Pont Aemilius se déroulaient enfin les Portunalia ou Tiberinalia au mois d'Août, selon tous les calendriers, car c'est entre lui et l'Ile Tibérine que se situait l'unique Temple de Tiberinus-Portus ou Portunus, sur la rive gauche sans doute, à l'extrémité du Forum Boarium, sans doute s'agit-il du petit temple rectangulaire magnifique qui peut encore se voir près du temple d'Hercule Vainqueur.
- Son origine doit être vue comme due à la volonté de la gens Aemilia de procurer du blé à Rome, en un temps où la crise frumentaire commençait à être vive, durant les deux derniers siècles de la république. Pas moins de quatre Aemilii s'y sont attachés, non seulement avec la construction de cette super structure immense pour l'époque mais aussi par la loi frumentaire de -78 ou la remise en culture intensive des terres très riches de Carthage ou encore les trop peu citées Horrea Aemiliana (voir ce nom; rèf. à ce nom).
- L'entrepôt lui-même ou Porticus mesurait 487 m de long sur 60 m de profondeur soit environ 25.000 m2 de surface utile!. On peut en avoir une idée en pensant analogiquement à nos modernes sheds abritant des ateliers. Parallèle au fleuve, la Porticus était divisée en 7 nefs ou travées longitudinales qui descendaient deux par deux (sauf la 1ère) jusqu'au fleuve, cloisonnées en 50 nefs perpendiculaires surmontées d'arcs; chaque nef longitudinale était séparée de la suivante par un mur pourvu d'ouvertures (pour éclairer l'intérieur). Les arcs supportant les murs longitudinaux et transversaux ainsi que le toit de tuiles étaient soutenus par pas moins de 294 pilastres ! L'ensemble s'ouvrait sur le Tibre par une pente étagée sur quatre niveaux. Cet immense bâtiment fut la plus grande surface couverte en dur de l'antiquité romaine, construite en ciment et //opus incertum //dont on a là la première attestation technique. Ce mode de construction rapide, utilisant beaucoup la technique de blocage et la brique, peu la pierre de taille fait que, malheureusement peu de restes nous sont parvenus, de plus non mis en valeur; ces pauvres restes sont en un endroit isolé et peu visité des touristes, occupé de nos jours par un vaste quartier d'immeubles d'habitation. Il en ira ainsi de nos constructions contemporaines qui, bien que coûtant fort cher mais mal construites, révèlent rapidement de nombreuses malfaçons !
- Ce bâtiment incroyable était accompagné d'un Emporium (Tite-Live, 35, 10,12) c'est-à-dire d'une place 'franche' extérieure au "Pomérium", la limite de la ville constituée par le Mur dit de Servien; cette place destinée au commerce et juridiquement protégée (le nom lui vient du grec) constituait la zone portuaire proprement dite. Les marchandises amenées par des barques depuis le port de mer d'Ostie, où se trouve l'estuaire du Tibre, étaient débarquées (ou embarquées pour les produits manufacturés) et réparties dans des zones de la Porticus. En face d'elle se trouvait, rive droite, le port aux pierres de construction.
Et c'est désormais une réalité car on a enfin retrouvé récemment des bandeaux des arcs, des bases de pilastres, des chapiteaux et des piédestaux, éléments qui ont permis une restitution de leur élévation.
- Vers la 2ème moitié du IIème S av. notre ère. on construit plutôt des bâtiments profanes comme les fornix (dont le français gardera le verbe forniquer, cherchez pourquoi ?), ces arcs de triomphe dont le 1er connu fut celui élevé par Quintus Fabius Aemilius Allobrogicus en -120 suite à sa formidable victoire sur les Gaulois dans la vallée du Rhône (voir cet épisode). Et par ce monument glorifiant un héros on a là une invention purement romaine. La plupart des généraux qui ont obtenu le Triomphe, l'acclamation du peuple de Rome par un défilé éclatant sur la Via Sacra, vouèrent des temples. L'un va souvent avec l'autre. Il y a même quelquefois des problèmes de dates entre les différents protagonistes, la gestion du calendrier pouvant avoir des répercussions sur la notoriété politique de ceux qui accomplissaient ces gestes démonstratifs; n'oublions pas que le calendrier est aussi une affaire de religion dépendant des pontifes. M. Aemilius Lepidus dont on n'est pas certain qu'il ait obtenu le Triomphe (droit octroyé par le Sénat) vouera deux temples après -187, l'un à Junon Reine l'autre à Diane, qu'il dédicacera en -179, comme le 1er que j'ai indiqué (cf. Tite-Live 40,52,1-2), dédicace pour laquelle on sait qu'il demanda au Sénat une allocation pour célébrer les jeux qui l'accompagnaient. Cet Aemilius Lepidus était l'ennemi de Fulvius Nobilior et ce dernier avancera la date de son propre triomphe au 10 des calendes de Janvier (soit le 25 Décembre) pour empêcher apparemment celui de son opposant. Mais en -179 ils seront réconciliés: Aemilius dédicacera son temple à Junon juste à côté de celui d'Hercule bâti par Fulvius, au n-o du Circus Flaminius. Car intervient aussi dans ce calendrier le "dies natalis" l'anniversaire de naissance : vous l'avez compris l'anniversaire de cet Aemilius est le 25 Décembre; d'autre part le dies natalis du temple des Lares Permarini est lui le 22 Décembre. Ces dieux Lares divinités familiales liées au 'foyer' dans tous les sens du terme (maisonnées et biens), sont l'interprétation romaine des Cabires de Samothrace grecs, assimilés à Rome aux Pénates troyens et aux Castores (dont Castor & Polux), des divinités très liées à la Concordia, cette réconciliation et entente fraternelle qui deviendra essentielle à Rome à/c de la 2ème guerre punique. Le calendrier permet donc de jouer habilement sur ces dates essentielles de la vie des grands hommes, leurs triomphes comme leurs dédicaces des temples qu'ils donnent à Rome. Toute cette mise en scène bien ordonnée ne pouvant que rejaillir sur le prestige de leur gens et de son nom!
Deletions:
Dans une lettre datée de 700 AUC soit de -54, Ciceron envoie à Atticus les nouvelles de Rome :// Paullus a déjà presque achevé sa Basilique, il emploie les anciennes colonnes; mais quel beau monument, agréable au peuple, glorieux pour celui qui le fait construire//. Plutarque et Appien loueront aussi la magnificence du nouvel édifice. On n'a des nouvelles (tristes) d'elle ensuite qu'en 410 où le sac de Rome par Alaric, roi des Wisigoths, provoque l'incendie de son toit en charpente, ses ailes et ses boutiques. Enfin, en 847 suite à un tremblement de terre elle ne sera plus qu'un tas de ruines, mais il en restait encore des morceaux importants encore au XVème S. jusqu'à cette Renaissance qui la transforma en une carrière pour les nouvelles constructions qui feront renaître Rome. Elle était un lieu de rassemblement, de discussions, un tribunal aussi et sa galerie donnant sur le Forum abritait entre ses arcades (portique) des boutiques, des changeurs et banquiers, des commerçants (tabernae). Un bâtiment qui a quand même traversé plus de mille ans d'histoire !
Sur ce pont célèbre eut lieu en 313 le fameux combat entre Maxence et Constantin qui vit la victoire de ce dernier avec aussi la victoire du christianisme sur les multiples cultes romains ancestraux. C'est au cours de cette bataille que Constantin fut subjugué par une immense croix dans le ciel, signe pour lui d'une volonté divine éclatante: Il n'y aurait qu'un seul Dieu (enfin pour le moment un autre culte admis, parmi tous les autres), et Jésus son envoyé serait venu apporter aux hommes son Amour infini et universel avec son pardon (l'empereur ne se convertira qu'au seuil de la mort toutefois). C'était le début d'une nouvelle ère pour toute l'humanité, dans laquelle nous sommes toujours, deux mille ans après, qu'on le veuille ou pas. Et ce fameux pont qui fut le théâtre de cet évènement, très vieux pont romain, fut, au moins une fois, en -109, plus de quatre siècles avant, reconstruit en pierre (auparavant les ponts étaient tous en bois) par le censeur Marcus Aemilius Scaurus (-163 à -88) du temps de la dictature de Sylla. Cet homme, le premier de la famille Scaurii et qui appartenait à la gens Aemilia fut l'époux d'une Caecilia Metella. Leur fille Aemilia fut l'épouse en seconde noces de Pompée, l'adversaire de César. Du temps de l'empereur Néron, de sinistre mémoire, l'endroit fut alors un rendez-vous célèbre pour les plaisirs nocturnes; Néron lui-même s'y rendait souvent pour s'abandonner à la débauche hors de Rome.
Situé à 3km seulement du centre de la ville, sur la route de Viterbe, Via Flaminia, c'est le passage obligé sur le Tibre pour tout voyageur venant du nord. Connu de nos jours sous le nom de Ponte Mollo, c'est un monument assez remarquable, ses rampes sont énormes et ses cinq arches gigantesques; il est toujours en fonction. Il fut reconstruit donc par le premier Aemilius Scaurus avec des pierres de Tibur et des briques réticulaires puis réparé sous Auguste; deux bastions crénelés en défendaient l'approche. Outre le fameux combat entre Constantin et Maxence, il a été aussi le théâtre d'un autre mémorable évènement; les romains conjurés alliés aux Allobroges furent pris sur le pont même par l'armée romaine du consul Ciceron au début du Ier S. av. notre ère; c'est à ce moment-là que fut découverte la conjuration de Catilina qui fit l'objet d'un des plus célèbres procès de Cicéron et dont le plus connu des conjurés proscrits fut le Souverain Pontife lui-même, un certain Jules César !
Il s'agit d'un véritable canal navigable qui fut creusé peu de temps après la Via Aemilia et près d'elle pour supprimer les inondations qu'elle subissait et les sources de maladies sans fin de ceux qui l'empruntaient. Car la région est couverte dans l'antiquité de marais importants pris dans une véritable plaine aquatique s'étendant assez loin dans la Gaule Cispadane. L'armée d'Hannibal eut par ex. toutes les peines pour arriver via les Alpes, par là en Etrurie; Strabon dit que le grand général y perdit même un œil ! Beaucoup d'eaux non seulement du Pô mais aussi de ses affluents notamment la Trébie se déversaient là et y croupissaient. C'est Aemilius Scaurus alors censeur, il s'agit de celui qui sera consul peu après, en l'an 638 Auc, qui eut l'idée de génie de faire creuser ce canal pour assécher la zone entre Parme et Plaisance, en longeant la Via. C'était donc en l'an -115 et 71 ans seulement après l'édification de la Via Aemilia si l'on en croit Tite-Live (L. XXXVIII). (cf. Encyclopédie méthodique... de Ch. J. Panckoucke, Paris). Les italiens demeureront des spécialistes de ces travaux d'assèchement: ils viendront assécher dans l'Aude, au début du XIXème S. l'étang de Marseillette qui était alors la surface d'eau la plus étendue dans l'intérieur de la France.
Cette voie antique compléte à l'ouest de Pise, la vieille "Via Aurelia" (qui débute à Rome, au pied du Tibre et du Pont Aemilius qui joint le Forum au quartier de Trastevere). Depuis Pise elle suit fidèlement la Côte Ligure, dessert Gênes et de là remonte vers Plaisance, au nord-est pour retrouver l'autre voie Aemilia (cf ci-dessus). Elle a été construite par Marcus Aemilius Scaurus à la même époque où il fit en pierre le Pont Mulvius. Cet homme de valeur servit militairement en Espagne et en Sardaigne sa nation; puis il devint édile, préteur et enfin consul en -115. Durant son consulat il célébra un triomphe sur plusieurs tribus alpines du nord de la péninsule. En -112 il sera l'un des commissaires ambassadeurs de Rome envoyés en Afrique pour arranger la querelle des rois Jugurtha et Adherbal. En -109 il est donc censeur et fait établir cette voie. Enfin il fut récompensé et honoré par une insigne et encore rare nomination, celle de "Prince du Sénat", octroyée par les censeurs de -115.
Il s'agit d'un 'vicus' (quartier) de Rome appelé aussi Aemilianorum. Le territoire qu'il recouvre appartenait à la gens Aemilia depuis quelque temps. Quelques uns disent qu'ils y eurent leur résidence, d'autres leurs tombeaux; il se peut fort qu'avant d'en faire un quartier d'habitations de rapport ils aient créé là un vaste jardin d'agrément. Ce lieu fut souvent mis entre la colline du Capitole et le Champ de Mars (à l'est des deux) et à l'intérieur du Pomérium (l'enceinte originelle de Rome close par le Mur de Servilius). Mais on ne sait pas trop véritablement où le situer car une inscription suggère plutôt le bord du Tibre et, si l'on en croit Varron, par "extra portam Flumentanam aut in Aemilianis", c'est vers le 1er port romain et cette porte Flumentana qu'il faudrait le voir; une autre possibilité le long du Tibre est la zone d'horrea (entrepôts souterrains) trouvés sous l'immeuble de l'Anagrafe (état-civil municipal), proche de ce 1er port de Rome, au niveau de l'Ile Tibérine, ce qui correspondrait assez bien avec un fragment du plan de marbre de la ville qui porte vers cet endroit l'inscription "Aemil...". Dernière possibilité une horrea proche du Porticus Aemilia; mais en ce dernier endroit furent aussi les "praedia Tigellini Aemiliana" connus par l'incendie de Juillet 64 (Annales de Tacite 15,40) qui semblent différents, pourtant ce nom parait en garder une trace ? Une hypothèse plus improbable pour moi met le quartier assez loin pour la période, vers l'actuelle Place d'Espagne, tout au nord du Champ de Mars (cf. Pierre Grimal "Les jardins romains.." P. U. F., 1969) bien que l'Amnis Petronia dont on parle dans le § suivant ait été sans doute un ruisseau descendant du Pincio vers le Champ de Mars.
Le premier pont de Rome était le Pont Sublicius qui fut bâti en bois et 'sur pilotis' au IIème S. av. J. C. à peu de distance; il a longtemps été confondu avec lui depuis la renaissance. A la suite d'une inondation qui aurait eu lieu avant -180, le Pont Fabricius (en bois toujours) fut abîmé et le Pont Sublicius fut détruit. On bâtit en -179 un pont de pierre, du moins un pont avec des piles en pierre à la place du pont Sublicius; c'est le Pont Aemilius qui sera donc le premier à avoir de solides assises dans le fleuve Tibre (les romains savaient déjà cimenter dans l'eau !). Le vieux pont détruit débouchait sur la rive gauche près de la Porte Trigemina et dans le clivus (quartier) du Janicule sur la rive droite; c'est le roi de haute antiquité Ancus Martius qui l'avait construit en bois et selon les auteurs qui soulignent le fait, "sans aucune pièce d'airain ni de fer" et il subsista ainsi jusqu'à la grande crue du Tibre qui l'emporta comme je viens de l'indiquer.
Depuis les ponts furent jetés des humains en sacrifice aux dieux dans les temps très anciens; on les remplaça ensuite par de simples effigies. Mais il y eut quelques exceptions comme celle du corps d'Héliogabale, empereur détesté et décédé, qui fut jeté depuis le Pont Aemilius, . (cf. "Hist. Aug." "Elag." 17, 1-2). C'est aussi depuis les ponts que déjà l'on se suicidait; quelques vers de Juvénal (6, 30-32) parlent de cette possibilité : //Tu peux supporter d'être sous la coupe d'une femme / Alors que tant de cordes peuvent te servir.../Que le Pont Aemilius est à ta disposition tout près de chez toi ?//. Près du Pont Aemilius se déroulaient enfin les Portunalia ou Tiberinalia au mois d'Août, selon tous les calendriers, car c'est entre lui et l'Ile Tibérine que se situait l'unique Temple de Tiberinus-Portus ou Portunus, sur la rive gauche sans doute, à l'extrémité du Forum Boarium, sans doute s'agit-il du petit temple rectangulaire magnifique qui peut encore se voir près du temple d'Hercule Vainqueur.
- Son origine doit être vue à la volonté de la gens Aemilia de procurer du blé à Rome, en un temps où la crise frumentaire commençait à être vive, durant les deux derniers siècles de la république. Pas moins de quatre Aemilii s'y sont attachés, non seulement avec la construction de cette super structure immense pour l'époque mais aussi par la loi frumentaire de -78 ou la remise en culture intensive des terres très riches de Carthage ou encore les trop peu citées Horrea Aemiliana (voir ce nom; rèf. à ce nom).
- L'entrepôt lui-même ou Porticus mesurait 487 m de long sur 60 m de profondeur soit environ 25.000 m2 de surface utile!. On peut en avoir une idée en pensant analogiquement à nos modernes sheds abritant des ateliers. Parallèle au fleuve, la Porticus était divisée en 7 nefs ou travées longitudinales qui descendaient deux par deux (sauf la 1ère) jusqu'au fleuve, cloisonnées en 50 nefs perpendiculaires surmontées d'arcs; chaque nef longitudinale était séparée de la suivante par un mur pourvu d'ouvertures (pour éclairer l'intérieur). Les arcs supportant les murs longitudinaux et transversaux ainsi que le toit de tuiles étaient soutenus par pas moins de 294 pilastres ! L'ensemble s'ouvrait sur le Tibre par une pente étagée sur quatre niveaux. Cet immense bâtiment fut la plus grande surface couverte en dur de l'antiquité romaine, construite en ciment et //opus incertum //dont on a là la première attestation technique. Ce mode de construction rapide, utilisant beaucoup la technique de blocage et la brique, peu la pierre de taille fait que, malheureusement peu de restes nous sont parvenus, de plus non mis en valeur; ces pauvres restes sont en un endroit isolé et peu visité des touristes, occupé de nos jours par un vaste quartier d'immeubles d'habitation.
- Ce bâtiment incroyable était accompagné d'un Emporium (Tite-Live, 35, 10,12) c'est-à-dire d'une place 'franche' extérieure au "Pomérium", la limite de la ville constituée par le Mur dit de Servien; cette place destinée au commerce et juridiquement protégée (le nom lui vient du grec) constituait la zone portuaire proprement dite. Les marchandises amenées par des barques depuis le port de mer d'Ostie, où se trouve l'estuaire du Tibre, étaient débarquées (ou embarquées pour les produits manufacturés) et réparties dans des zones de la Porticus. En face de la Porticus se trouvait rive droite le port aux pierres de construction.
Et c'est désormais une réalité car on a enfin retrouvé récemment des bandeaux des arcs, des bases de pilastres, des chapiteaux et des piédestaux qui ont permis une restitution de leur élévation.
- Vers la 2ème moitié du IIème S av. notre ère. on construit plutôt des bâtiments profanes comme les fornix ou arcs dont le 1er connu fut celui élevé par Quintus Fabius Aemilius Allobrogicus en -120 suite à sa formidable victoire sur les Gaulois dans la vallée du Rhône (voir cet épisode). Et par ce monument glorifiant un héros on a là une invention purement romaine. La plupart des généraux qui ont obtenu le Triomphe, l'acclamation du peuple de Rome par un défilé éclatant sur la Via Sacra, vouèrent des temples. L'un va souvent avec l'autre. Il y a même quelquefois des problèmes de dates entre les différents protagonistes, la gestion du calendrier pouvant avoir des répercussions sur la notoriété politique de ceux qui accomplissaient ces gestes démonstratifs; n'oublions pas que le calendrier est aussi une affaire de religion dépendant des pontifes. M. Aemilius Lepidus dont on n'est pas certain qu'il ait obtenu le Triomphe (droit octroyé par le Sénat) vouera deux temples après -187, l'un à Junon Reine l'autre à Diane, qu'il dédicacera en -179, comme le 1er que j'ai indiqué (cf. Tite-Live 40,52,1-2), dédicace pour laquelle on sait qu'il demanda au Sénat une allocation pour célébrer les jeux qui l'accompagnaient. Cet Aemilius Lepidus était l'ennemi de Fulvius Nobilior et ce dernier avancera la date de son propre triomphe au 10 des calendes de Janvier (soit le 25 Décembre) pour empêcher apparemment celui de son opposant. Mais en -179 ils seront réconciliés: Aemilius dédicacera son temple à Junon juste à côté de celui d'Hercule bâti par Fulvius, au n-o du Circus Flaminius. Car intervient aussi dans ce calendrier le "dies natalis" l'anniversaire de naissance : vous l'avez compris l'anniversaire de cet Aemilius est le 25 Décembre; d'autre part le dies natalis du temple des Lares Permarini est lui le 22 Décembre. Ces dieux Lares divinités familiales liées au 'foyer' dans tous les sens du terme (maisonnées et biens), sont l'interprétation romaine des Cabires de Samothrace grecs, assimilés à Rome aux Pénates troyens et aux Castores (dont Castor & Polux), des divinités très liées à la Concordia, cette réconciliation et entente fraternelle qui deviendra essentielle à Rome à/c de la 2ème guerre punique. Le calendrier permet donc de jouer habilement sur ces dates essentielles de la vie des grands hommes, leurs triomphes comme leurs dédicaces des temples qu'ils donnent à Rome. Toute cette mise en scène bien ordonnée ne pouvant que rejaillir sur le prestige de leur gens et de son nom!
Additions:
Il s'agit d'une école de gladiateurs fondée par un Aemilius Lepidus mais on ne sait pas lequel (certains disent le Triumvir). Ce lieu n'est connu que par les mentions qu'en font Cicéron (Cat. 2,9) et Horace ("Ars Poetica" 32). Horace parle d'un statuaire (sculpteur) qui se targue de reproduire dans sa fonderie de bronze les ongles et la souplesse des cheveux mais il ne sait pas son nom; il indique alors l'endroit de son atelier: "près de l'école aemilienne de gladiateurs" ce qui signifie qu'elle était bien connue et reconnue alors (au Ier S. av. notre ère). Par un autre auteur, Publius Victor, on sait dans quel arrondissement de Rome elle se trouvait: Cet auteur a en effet établi un liste des lieux de Rome par "régions" (c'était le terme employé alors); il y répertorie six 'ludus' dont le 'Ludus Aemilius' qu'il met dans la "Regio VIII", soit celle du "Forum Romanum" en plein centre de la ville antique (ref "De Regionibus Urbis Romae" S195 de Publius Victor cité par Lipsius dans "Saturnales Sermones qui de gladiatoribus" Ch. XIV, 4 et 5). Enfin ce ludus fut transformé au IVème S. de notre ère en bains municipaux que l'on baptisa Balneum Polycleti. Rien à voir avec les bains suivants.