Injuriam feci nulli, officia feci pluribus.
Epitaphe à la mémoire d'Acellius, un marchand de porcs de Bénévent qui est traduite par :
"Je n'ai fait de tort à personne, j'ai rendu service à plus d'un."
C'est ainsi que l'on pourrait d'une élégante manière, résumer les épitaphes de ce temps-là.


Parmi le grand nombre de monuments antiques citant ou gravés à l'intention d'Aemilii j'ai retenu les suivants :
AEMILIUS ROMANUS :
Ce nom signe un romain d'origine; il est cité sur une urne cinéraire qui lui était destinée par son fils D? Aemilius Cassinus "qui l'a fait faire pour son père très pieux" au Ier S. Cet objet fut dans la collection du sculpteur toulousain François Lucas (XVIIème S.) et est conservé au Musée St Raymond de Toulouse, spécialisé dans l'antiquité (il expose notamment ce qui est l'une des plus belles collections de bustes impériaux romains qui se puisse admirer).
TOMBEAU de MAZERES :
C'est un monument sépulcral daté d'avant le IVème S. peut-être trouvé en vérité à Eauze (32) ville qui fut une grande cité gallo-romaine; elle a notamment conservé un beau trésor de pièces de monnaies de l'Empire. Le tombeau est orné de bas-reliefs et porte une inscription indiquant qu'il fut consacré aux dieux mânes et à Aedunia Hermiona par son mari Aemilius Fronto et Pompeius Lepidus son fils. On notera la concomitance des deux parties de noms Aemilius et Lepidus du père et du fils. Il est indiqué ensuite que c'était une femme d'un rare mérite et une incomparable épouse.
(=> idem Tombeau de St Gilles ci-après).
SARCOPHAGE DE ST GILLES :
Autre beau monument daté lui d'après le IVème S. orné de bas-reliefs et conservé à St Gilles (30); il fut consacré par Aemilius Severinus à sa sœur très chérie Pompeia Diogenia. Richement décoré sa face principale porte deux génies ailés soutenant le cartouche de l'inscription; derrière chaque génie figure un flambeau renversé. Le couvercle semble avoir appartenu à un autre tombeau, il est plus grossier. Les petits côtés sont décorés par une guirlande de fruits. C'est peut-être le plus remarquable qu'il y ait à cet endroit. L'article consulté ne dit rien sur ces personnes; furent-ils des chrétiens bien que leurs noms soient très romains ? Des noms par ailleurs qui ne suivent plus la façon de nommer latine : la sœur n'a rien de la nomination de son frère, les autochtones gallo-romains s'autonomisent complètement de la tutelle latine par là aussi !
(=> "Mémoires de l'Académie Royale des Sciences, Inscriptions & Belles-Lettres de Toulouse" T. I & IV, Toulouse, Douladoure, 1827 & 1834).
Encore un AEMILIUS nîmois :
Cette épitaphe nîmoise dit : "Au sevir augustal et décemvir honoraire Julius Aemilius Anicetus et à Julia Théophilé (sa femme) ils ont de leur vivant fait construire (ce tombeau) pour eux même. Bon, là c'est sûr, il s'agit d'un gallo-romain des premiers siècles, fidèle au culte polythéiste.
Et étant donné que nous ne sommes encore qu'au début du christianisme il me faut surtout faire une place majeure aux épitaphes des premiers siècles de l'Empire.
EPITAPHES à SENS et VIENNE :
On connait par son épitaphe un Aemilius Nobilis à Sens (89) cité où il occupa toutes les charges de la magistrature; il y donna des jeux. A Vienne (38) Aemilius Tutor fut flamine de Rome et d'Auguste, quatuorvir avec Aemilius Fronto, procurateur sous Antonin le Pieux. Il faut aussi noter le personnage d'Aemilia Valeria : Elle est veuve et, contrairement à la tradition qui voulait que ces femmes se remarient, elle ne le fit pas; elle en est louée, son épitaphe précise qu'elle resta dans cette condition "par affection pour ses enfants"; il y est précisé qu'elle devint veuve à seulement 36ans et qu'elle décéda à 54ans sans avoir jamais éprouvé de la part des siens aucune contrariété. La longue épitaphe de 13 lignes est signée de ses cinq enfants qui se nommaient : Aemilia Zotica, Sulpicius Zoticus, Aemilia Lupula, Aemilius Zoticus et Aemilia Zotica Secunda; elle fut veuve sans doute d'un Zoticus.
Le plus ancien Morvandeau attesté :
Le Morvan est cette région la plus septentrionale du Massif Central. C'est un massif granitique orné de forêts positionné au N-E dont la cité principale était et est encore Autun et il est en effet cité pour la 1ère fois sur une stèle datable du II ou IIIème S. (CIL VI, 34037; XIII 11090); trouvée à Rome elle est dédiée très simplement aux mânes d'Aemilio Morvinnico Aeduo. Elle désigne donc un Aemilius gallo-romain de ce Morvan qui appartenait donc au peuple Eduen dont ce territoire faisait partie.
M. AEMILIUS MACER SATURNINUS :
Selon une inscription africaine trouvée à Markouna il fut Légat de Numidie en 172 ; par une inscription de Lambèse on a la date de 174, il y figure comme Consul désigné, ce qui indique qu'il était alors en fin de carrière. Par d'autres références on sait le nom de ses fils, l'un se nommait Saturninus comme lui et l'autre Dinarchus. (rèf. cf. ci-après).
M. AEMILIUS MACER FAUSTINIANUS :
Apparemment aucun lien avec le précédent; il peut s'agir du jurisconsulte dont des fragments d'écrits sont au Digeste, ce recueil de références et citations juridiques, compilation du droit romain jusqu'au 1er quart du VIème S.; il écrivait au temps de Sulpice Sévère. (rèf. cf. ci-après).
Inscription de TEBESSA :
Seul document épigraphique mentionnant un légat capellien, elle est l'œuvre d'un homme du peuple nommé L. Aemilius Severinus, plus connu sans doute par son surnom qu'il prend soin d'indiquer "qui et Phillyrio"; on peut y lire une belle louange à ce légat qui est pourtant connu comme cruel par ailleurs. En voici un extrait "et pro amore Romano quievit ab hoc Capeliano captus; memor amicitiae, pietatis...." soit "et pour l'amour du Romain qui fut à la tête de la région de Capelle, en mémoire d'amitié, de piété...". D'une simplicité touchante, c'est sans doute l'une des plus belles de l'épigraphie antique d'Afrique. Elle peut être datée d'avant 258. On peut se demander pourquoi cet homme simple l'a autant loué ? (rèf. cf. ci-après).
AEMILIUS POMPEIUS LONGINUS :
Voilà encore un Longin qui n'a sans doute rien à voir avec ceux dont j'ai eu l'occasion de parler lors de la mort de Jésus mais il s'agit probablement d'un parent; de son nom complet Cn. Pinarius Aemilius Cicatricula Pompeius Longinus, il fut Légat de Pannonie en l'an 98.
(=> "Fastes des provinces africaines sous la domination romaine" A. C. Pallu de Lessert, Leroux,¨Paris, 1896).
Autres inscriptions d'AFRIQUE Proconsulaire :
- Caphada Aemilius qui fut le père du richissime Hiddibal Himilis à Leptis Magna (voir article);
- L. Octavio Cornelio Salvio Iuliano Aemiliano, proconsul de la Province d'Afrique sous Marc-Aurèle, inscription de Thuburbo Maius;
- Victore M. Aemilio, sous Septime-Sévère à Choba, Maurétanie;
- Lubio Aemilio, defensore publico (avocat) à Sertei toujours en Maurétanie Césarienne;
- L. Aemilius Caeslestinus duovir quinquinalis à Sabratha (Afrique Proconsulaire) sous Constantin le Grand;
- et une femme Aemiliana Clarissima à Souq El Arba (Afrique Proconsulaire) au IVème S. dont l'inscription vante et félicite les vertus de son fils (?) Flavii Fuscellinus....
AEMILIUS PUDENS en ESPAGNE :
On a vu que les Pudens furent une famille de la gens Aemilia durant l'empire et que cette famille romaine fut des tout premiers chrétiens de Rome, aidant particulièrement les apôtres Pierre et Paul. En Espagne, à Munigua fut trouvée une dédicace à un Aemilius Pudens (CILA II 1081) et au même emplacement deux piédestaux honorant un ou deux duumvirs (père & fils ?) appartenant aussi à la gens Aemilia (CILA II 1072, 1073) dont je n'ai pas l'époque cependant.
AIMILIUS SABEIUS & AIMILIUS HERENNIANUS en GRECE :
En 1963 il a été trouvé dans les ruines du temple d'Asclépios (Asklepeion) à Pergamon (N. de Smyrne, Asie Mineure) un marbre avec une inscription dédiée à Zeus-Soter-Asklepios. Il était dédicacé par deux Aimilius grecs du IIème S., Sabeius & Herennnianus, car ils furent sauvés par l'intervention de ce dieu des dangers de la mer et des barbares qui s'y trouvaient; c'est en somme un ex-voto des temps antiques.
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