Revision history for juifanc5
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Il est prouvé qu'aux VII et VIIIèmes S. la région de Septimanie servit de refuge aux juifs opprimés dans l'Espagne wisigothique. C'est du VIIème S. que date la plus vieille inscription juive de France trouvée à Narbonne, elle est ornée d'un chandelier et porte en hébreu la phrase "Paix sur Israël". Mais ils sont là depuis bien plus longtemps : Le plus vieil objet prouvant leur présence sur le sol occitanien est une lampe à huile ornée de deux menorah (chandeliers à 7 branches) trouvé à Orgon (13) en 1967 et daté du Ier S. avant notre ère. Des siècles avant leur fuite d'Espagne, Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont cite un certain Gozelas, un ami juif et messager de Magnus Félix à qui il écrit en 473; Ce 'grand' Félix appartenait à l'illustre famille narbonnaise de ce nom, son ami juif étant un homme qu'il honorait d'une confiance spéciale, faisant de lui son courrier (porteur de lettres) habituel. Au VIème S. plusieurs conciles régionaux (Agde en 506, Narbonne en 589) règlent certaines questions juives en rapport avec les règlements chrétiens comme des prescriptions alimentaires ou le repos du dimanche... On peut donc dire que le judaïsme est bien implanté et depuis longtemps alors dans la région de la Provincia Narbonnaise bordant la Méditerranée. C'est particulièrement vrai à Narbonne même dès le Vème S.
Aux VII et VIIIème S. arriveront en Septimanie fuyant d'abord les persécutions wisigothes (convertis au christianisme romain en 589), puis les persécutions arabes, des juifs de la péninsule ibérique. Narbonne commence à devenir un lieu d'études judaïques dès le VIIIème S. La communauté de Carcassonne s'établit fin VIIIème - début IXème S. toujours suite à l'émigration espagnole. Celles de Toulouse et Lodève s'établiront au XIème S.
__La condition des juifs __à Narbonne sous les premiers carolingiens semble très favorable; la grande tolérance légendaire des populations du midi et de leurs seigneurs (et leur "paratge") explique la place que prirent les juifs dans la région : réfugiés d'Espagne ils vont bénéficier d'un régime d'exception d'au-delà les Pyrénées; ils furent après la reconquête carolingienne sur les arabes, les protégés de Charlemagne et de ses descendants (même s'il y eut bien un regain de violence envers eux mais modéré au IXème S.). Ils vont s'insérer progressivement dans la région, d'abord par le commerce international dans les villes (y compris dans l'intérieur et pas seulement dans les ports), prendront une place importante dans l'administration et la gestion des villes puis des seigneuries rurales (courtiers financiers, gestionnaires de finances locales, percepteurs) toutes communautés dont ils deviendront même "Bayles" (=maires) autant dans l'Aude que l'Hérault ou le Gard au XIIème S. , ce qui touche à l'argent étant quasiment impur pour les catholiques !
A Narbonne, au XIIème S. toujours, on sait qu'ils ont un hôpital et sont ~300 (chefs de famille); la communauté est alors dirigée par Kalonimos Ben Toderos, descendant d'une famille juive grecque et possédant de nombreux biens immobiliers narbonnais (voir page suivante). A cette époque la ville possède de nombreux grammairiens et lexicographes juifs venus d'Espagne, traducteurs de textes hébreux, savants participant souvent à des joutes et disputes judéo-chrétiennes dont la région a la tradition.
Et puis il y a surtout le témoignage d'un Benjamin de Tudèle, rabbin et médecin espagnol qui voyagea dans le monde outre-pyrénéen entre 1160 et 1165. Il traversa le Languedoc et la Provence juives et en laissera trace dans son "livre des voyages" s'y émerveillant des communautés de Narbonne comme on l'a vu, Béziers, Montpellier, Vauvert et Lunel, Arles et Marseille. On a même là une sorte de cartographie médiévale méridionale autant physique et religieuse qu'économique.
Aux VII et VIIIème S. arriveront en Septimanie fuyant d'abord les persécutions wisigothes (convertis au christianisme romain en 589), puis les persécutions arabes, des juifs de la péninsule ibérique. Narbonne commence à devenir un lieu d'études judaïques dès le VIIIème S. La communauté de Carcassonne s'établit fin VIIIème - début IXème S. toujours suite à l'émigration espagnole. Celles de Toulouse et Lodève s'établiront au XIème S.
__La condition des juifs __à Narbonne sous les premiers carolingiens semble très favorable; la grande tolérance légendaire des populations du midi et de leurs seigneurs (et leur "paratge") explique la place que prirent les juifs dans la région : réfugiés d'Espagne ils vont bénéficier d'un régime d'exception d'au-delà les Pyrénées; ils furent après la reconquête carolingienne sur les arabes, les protégés de Charlemagne et de ses descendants (même s'il y eut bien un regain de violence envers eux mais modéré au IXème S.). Ils vont s'insérer progressivement dans la région, d'abord par le commerce international dans les villes (y compris dans l'intérieur et pas seulement dans les ports), prendront une place importante dans l'administration et la gestion des villes puis des seigneuries rurales (courtiers financiers, gestionnaires de finances locales, percepteurs) toutes communautés dont ils deviendront même "Bayles" (=maires) autant dans l'Aude que l'Hérault ou le Gard au XIIème S. , ce qui touche à l'argent étant quasiment impur pour les catholiques !
A Narbonne, au XIIème S. toujours, on sait qu'ils ont un hôpital et sont ~300 (chefs de famille); la communauté est alors dirigée par Kalonimos Ben Toderos, descendant d'une famille juive grecque et possédant de nombreux biens immobiliers narbonnais (voir page suivante). A cette époque la ville possède de nombreux grammairiens et lexicographes juifs venus d'Espagne, traducteurs de textes hébreux, savants participant souvent à des joutes et disputes judéo-chrétiennes dont la région a la tradition.
Et puis il y a surtout le témoignage d'un Benjamin de Tudèle, rabbin et médecin espagnol qui voyagea dans le monde outre-pyrénéen entre 1160 et 1165. Il traversa le Languedoc et la Provence juives et en laissera trace dans son "livre des voyages" s'y émerveillant des communautés de Narbonne comme on l'a vu, Béziers, Montpellier, Vauvert et Lunel, Arles et Marseille. On a même là une sorte de cartographie médiévale méridionale autant physique et religieuse qu'économique.
Deletions:
Aux VII et VIIIème S. arriveront en Septimanie fuyant d'abord les persécutions wisigothes (convertis au christianisme romain en 589), puis les persécutions arabes, des juifs de la péninsule. Narbonne commence à devenir un lieu d'études judaïques dès le VIIIème S. La communauté de Carcassonne s'établit fin VIIIème - début IXème S. toujours suite à l'émigration espagnole. Celles de Toulouse et Lodève s'établiront au XIème S.
__La condition des juifs __à Narbonne sous les premiers carolingiens semble très favorable; la grande tolérance légendaire des populations du midi et de leurs seigneurs (et leur "paratge") explique la place que prirent les juifs dans la région : réfugiés d'Espagne ils vont bénéficier d'un régime d'exception d'au-delà les Pyrénées; ils furent après la reconquête carolingienne sur les arabes, les protégés de Charlemagne et de ses descendants (même s'il y eut bien un regain de violence envers eux mais modéré au IXème S.). Ils vont s'insérer progressivement dans la région, d'abord par le commerce international dans les villes (y compris dans l'intérieur et pas seulement dans les ports), prendront une place importante dans l'administration et la gestion des villes puis des seigneuries rurales (courtiers financiers, gestionnaires de finances locales, percepteurs) toutes communautés dont ils deviendront même "Bayles" (=maires) autant dans l'Aude que l'Hérault ou le Gard au XIIème S.
A Narbonne, au XIIème S. toujours, on sait qu'ils ont un hôpital et sont ~300; la communauté est alors dirigée par Kalonimos Ben Toderos, descendant d'une famille juive grecque et possédant de nombreux biens immobiliers narbonnais (voir page suivante). A cette époque la ville possède de nombreux grammairiens et lexicographes juifs venus d'Espagne, traducteurs de textes hébreux, savants participant souvent à des joutes et disputes judéo-chrétiennes dont la région a la tradition.
Et puis il y a surtout le témoignage d'un Benjamin de Tudèle, rabbin et médecin espagnol qui voyagea dans le monde outre-pyrénéen entre 1160 et 1165. Il traversa le Languedoc et la Provence juives et en laissera trace dans son "livre des voyages" s'y émerveillant des communautés de Narbonne, Béziers, Montpellier, Vauvert et Lunel, Arles et Marseille. On a même là une sorte de cartographie médiévale méridionale autant physique et religieuse qu'économique.