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Revision [18179]

Last edited on 2019-11-15 09:43:25 by JeanLouis
Additions:
Il y eut plus d'une déviance au moyen-âge en Europe; dans le sud de la France la déviance mise en œuvre dans la 2ème moitié du XIIème S. par un certain Pierre (?) Valdès ou Vaudès de Lyon essaima rapidement dans toute l'occitanie méridionale et notamment en Provence. En Languedoc elle ne fera pas florès car elle fut en butte avec les idées cathares qui prenaient bien mieux dans la région. Il n'est guère de témoignage inquisitorial qui en parle; je n'ai trouvé qu'un seul Amiel, Amiel de Cabanac, qui, dans un interrogatoire de l'inquisiteur Ferrer dit dans sa déposition du 14 des calendes de 1244 (18 sept.) que sur le valdéisme, il ne savait rien ! Il faut dire que les idées valdéistes étaient très éloignées dès l'origine de la doctrine cathare. Ce mouvement qui va se détacher progressivement des pratiques des clercs catholiques, se bornant à lire l'Ecriture textuellement, surtout le Nouveau Testament, bien que assez bien vu dans ses débuts de l'Eglise s'en séparera; cette dernière lui reprochera notamment à ses "barbes" (cf. onomastique page sur la déclinaison du nom Amiel au moyen-âge) de se prendre pour des clercs, ce qu'ils ne sont pas bien sûr. Pour ce qui est du rapport doctrinal avec le catharisme, ils sont opposés radicalement à eux notamment au dualisme, à la métempsychose, à la haine de l'église et à ses sacrements. Par ces derniers points on verra l'église les laisser se frotter dans les controverses aux cathares car l'on sait qu'ils y participèrent, mais donc sans succès pour eux. Ils seront surtout connus en Provence, Dauphiné et Suisse ainsi qu'en Piémont italien, dans cette zone alpine irriguée depuis le Lyon de leur fondateur, mais aussi en Alsace et dans les pays germaniques. On peut dire qu'ils préfiguraient le mouvement protestant dans ces dernières régions. On verra en partie onomastique que le nom Amiel y sera connu chez eux mais comme prénom surtout en Provence et Dauphiné. Je développe cependant ce thème en citant dans leur cadre ceux des Provençaux qui eurent ce prénom Amiel dans la partie moyen-âge tardif car c'est à cette époque qu'on les trouve.
Deletions:
Il y eut plus d'une déviance au moyen-âge en Europe; dans le sud de la France la déviance mise en œuvre dans la 2ème moitié du XIIème S. par un certain Pierre (?) Valdès ou Vaudès de Lyon essaima rapidement dans toute l'occitanie méridionale et notamment en Provence. En Languedoc elle ne fera pas florès car elle fut en butte avec les idées cathares qui prenaient bien mieux dans la région. Il n'est guère de témoignage inquisitorial qui en parle; je n'ai trouvé qu'un seul Amiel, Amiel de Cabanac, qui, dans un interrogatoire de l'inquisiteur Ferrer dit dans sa déposition du 14 des calendes de 1244 (18 sept.) que sur le valdéisme, il ne savait rien ! Il faut dire que les idées valdéistes étaient très éloignées dès l'origine de la doctrine cathare. Ce mouvement qui va se détacher progressivement des pratiques des clercs catholiques, se bornant à lire l'Ecriture textuellement, surtout le Nouveau Testament, bien que assez bien vu dans ses débuts de l'Eglise s'en séparera; cette dernière lui reprochera notamment à ses "barbes" (cf. onomastique page sur la déclinaison du nom Amiel au moyen-âge) de se prendre pour des clercs, ce qu'ils ne sont pas bien sûr. Pour ce qui est du rapport doctrinal avec le catharisme, ils sont opposés radicalement à eux notamment au dualisme, à la métempsychose, à la haine de l'église et à ses sacrements. Par ces derniers points on verra l'église les laisser se frotter dans les controverses aux cathares car l'on sait qu'ils y participèrent, mais donc sans succès pour eux. Ils seront surtout connus en Provence, Dauphiné et Suisse ainsi qu'en Piémont italien, dans cette zone alpine irriguée depuis le Lyon de leur fondateur, mais aussi en Alsace et dans les pays germaniques. On peut dire qu'ils préfiguraient le mouvement protestant dans ces dernières régions. On verra en partie onomastique que le nom Amiel y sera connu chez eux mais comme prénom surtout et en Provence seulement. Je développe cependant ce thème en citant dans leur cadre ceux des Provençaux qui eurent ce prénom Amiel dans la partie moyen-âge tardif car c'est à cette époque qu'on les trouve.


Revision [18164]

Edited on 2019-11-13 14:35:15 by JeanLouis
Additions:
- __Sur le plan matériel __on a l'exemple de la commanderie templière de Douzens (11) dont parle J. Duvernoy, où fut découvert une cassette remplie de reconnaissances de dettes à l'égard de cathares. Mais il faut aller en Catalogne roussillonnaise, à la commanderie du Mas-Deu près de Perpignan pour avoir des actes comme donations ou affiliations prouvant que des liens concrets et spirituels existèrent entre ces templiers et des familles cathares. De nombreux membres de ces familles sont même des bienfaiteurs du lieu; le seigneur du Fenouillèdes (comté occitan), Pierre de Fenouillet, cathare, fut condamné par l'inquisition (procès de 1262-63) bien après sa mort, et ses restes déterrés et brûlés. Dans la liste des commandeurs et peu avant la répression inquisitoriale on a le nom de Guillem Amell aussi dénommé Guillelmi Amelli, Amilli, Amelio : il est mentionné dès septembre 1199; venant de la commanderie de Barbera où il est en 1198, il sera ensuite rapidement à la tête de celle de Gardeny de 1201 à 1203 puis à celle de Graneva puis Barbera à nouveau en 1204 et enfin celle de Novillas en 1206.
**ET ENTRE CATHARES ET VAUDOIS ?** :
Il y eut plus d'une déviance au moyen-âge en Europe; dans le sud de la France la déviance mise en œuvre dans la 2ème moitié du XIIème S. par un certain Pierre (?) Valdès ou Vaudès de Lyon essaima rapidement dans toute l'occitanie méridionale et notamment en Provence. En Languedoc elle ne fera pas florès car elle fut en butte avec les idées cathares qui prenaient bien mieux dans la région. Il n'est guère de témoignage inquisitorial qui en parle; je n'ai trouvé qu'un seul Amiel, Amiel de Cabanac, qui, dans un interrogatoire de l'inquisiteur Ferrer dit dans sa déposition du 14 des calendes de 1244 (18 sept.) que sur le valdéisme, il ne savait rien ! Il faut dire que les idées valdéistes étaient très éloignées dès l'origine de la doctrine cathare. Ce mouvement qui va se détacher progressivement des pratiques des clercs catholiques, se bornant à lire l'Ecriture textuellement, surtout le Nouveau Testament, bien que assez bien vu dans ses débuts de l'Eglise s'en séparera; cette dernière lui reprochera notamment à ses "barbes" (cf. onomastique page sur la déclinaison du nom Amiel au moyen-âge) de se prendre pour des clercs, ce qu'ils ne sont pas bien sûr. Pour ce qui est du rapport doctrinal avec le catharisme, ils sont opposés radicalement à eux notamment au dualisme, à la métempsychose, à la haine de l'église et à ses sacrements. Par ces derniers points on verra l'église les laisser se frotter dans les controverses aux cathares car l'on sait qu'ils y participèrent, mais donc sans succès pour eux. Ils seront surtout connus en Provence, Dauphiné et Suisse ainsi qu'en Piémont italien, dans cette zone alpine irriguée depuis le Lyon de leur fondateur, mais aussi en Alsace et dans les pays germaniques. On peut dire qu'ils préfiguraient le mouvement protestant dans ces dernières régions. On verra en partie onomastique que le nom Amiel y sera connu chez eux mais comme prénom surtout et en Provence seulement. Je développe cependant ce thème en citant dans leur cadre ceux des Provençaux qui eurent ce prénom Amiel dans la partie moyen-âge tardif car c'est à cette époque qu'on les trouve.
Deletions:
- __Sur le plan matériel __on a l'exemple de la commanderie templière de Douzens (11) dont parle J. Duvernoy, où fut découvert une cassette remplie de reconnaissances de dettes à l'égard de cathares. Mais il faut aller en Catalogne roussillonnaise, à la commanderie du Mas-Deu près de Perpignan pour avoir des actes comme donations ou affiliations prouvant que des liens concrets et spirituels existèrent entre ces templiers et des familles cathares. De nombreux membres de ces familles sont même des bienfaiteurs du lieu; le seigneur du Fenouillèdes (comté occitan), Pierre de Fenouillet, cathare, fut condamné par l'inquisition (procès de 1262-63) bien après sa mort, et ses restes déterrés et brûlés. Dans la liste des commandeurs et peu avant la répression inquisitoriale on a le nom de Guillem Amell aussi dénommé Guillelmi Amelli, Amilli, Amelio : il est mentionné dès septembre 1199; venant de la commanderie de Barbera où il est en 1198, il sera ensuite rapidement à la tête de celle de Gardeny de 1201 à 1203 puis à celle de Graneva puis Barbera à nouveau en 1204 et enfin celle de Novillas en 1206.


Revision [17866]

Edited on 2019-09-13 17:05:47 by JeanLouis
Additions:
__- Sur le plan spirituel __les Templiers avaient notamment en commun avec les cathares le docétisme. Cette doctrine gnostique commune à toutes les hérésies du moyen-âge se rattache au manichéisme qui professe que le corps matériel est un obstacle à l'expression de la spiritualité. La doctrine consiste à dire que le Christ n'eut pas de corps au sens humain du terme. Emanation de Dieu il ne pouvait mourir, de plus sur une croix. Fils de Dieu il ne pouvait avoir qu'une simple apparence humaine. La croix n'est qu'un objet de souffrance humaine et le Christ n'y est pas mort crucifié, c'est un autre, véritablement humain, qui a pris sa place : Simon de Cyrène. Il n'est "que" remonté auprès de Dieu, duquel il émane et qui l'avait envoyé sur terre. La croix ne peut être vénérée. Enfin la vision dualiste du monde, des deux principes, l'un bon l'autre mauvais, coéternels en puissance se partageant le monde chez les uns comme chez les autres correspondent à la Lumière et aux Ténèbres, le 1er est spirituel quand le 2ème est matériel. Les Templiers eurent pleinement conscience de cette lutte perpétuelle entre le blanc et le noir et cela justifiera leur recherche permanente de la meilleure façon d'opérer les rééquilibrages nécessaires. Leur croix rouge pattée n'étant en rien une croix latine : les branches en sont toujours égales tandis que celle de l'église représente effectivement l'objet de supplice, la branche verticale étant plus longue que la transversale. A ce sujet purement symbolique, mais on attachait alors beaucoup d'importance à cela, on remarquera que les chevaliers 'successeurs' quelque part de l'Ordre du Temple qui sera éradiqué en 1307, auront un uniforme aux couleurs inversées et à la croix différente : le surcot rouge à la croix blanche latine des Hospitaliers de l'ordre de St Jean de Jérusalem s'oppose symboliquement au manteau blanc et à la croix pattée rouge des chevaliers du Temple !
Deletions:
__- Sur le plan spirituel __les Templiers avaient notamment en commun avec les cathares le docétisme. Cette doctrine gnostique commune à toutes les hérésies du moyen-âge se rattache au manichéisme qui professe que le corps matériel est un obstacle à l'expression de la spiritualité. La doctrine consiste à dire que le Christ n'eut pas de corps au sens humain du terme. Emanation de Dieu il ne pouvait mourir, de plus sur une croix. Fils de Dieu il ne pouvait avoir qu'une simple apparence humaine. La croix n'est qu'un objet de souffrance humaine et le Christ n'y est pas mort crucifié, c'est un autre, véritablement humain, qui a pris sa place : Simon de Cyrène. Il n'est "que" remonté auprès de Dieu, duquel il émane et qui l'avait envoyé sur terre. La croix ne peut être vénérée. Enfin la vision dualiste du monde, des deux principes, l'un bon l'autre mauvais, coéternels en puissance se partageant le monde chez les uns comme chez les autres correspondent à la Lumière et aux Ténèbres, le 1er est spirituel quand le 2ème est matériel. Les Templiers eurent pleinement conscience de cette lutte perpétuelle entre le blanc et le noir et cela justifiera leur recherche permanente de la meilleure façon d'opérer les rééquilibrages nécessaires. Leur croix rouge pattée n'étant en rien une croix latine : les branches en sont toujours égales tandis que celle de l'église représente effectivement l'objet de supplice, la branche verticale étant plus longue que la transversale.


Revision [17413]

Edited on 2019-07-06 16:16:36 by JeanLouis
Additions:
On a vu dans la 1ère partie de cette histoire religieuse que le catharisme apparait en Europe Occidentale peu après l'an Mille; il est censé disparaitre après le 1er quart du XIVème S; le dernier cathare brûlé étant selon la tradition Bélibaste, en 1325, à Villerouge-Termenès (11) mais on a la trace sporadique de quelques procès au moins jusqu'au milieu de ce siècle. C'est donc une histoire de trois cents cinquante ans au moins. On a vu aussi que le catharisme correspond a des unités de temps comme de lieu, ayant pas mal de similitudes avec d'autres courants religieux, notamment juifs. Le ciment de cette unité est à voir aussi dans la manière de gouverner des seigneurs occitans, notamment du Comte de Toulouse et de ses féaux régionaux, le comté languedocien étant par ailleurs en étendue, je le rappelle, l'un des plus grands de France. Il y règne en effet une tolérance assez rare en ces temps-là, notamment religieuse, l'univers harmonieux de la société est rythmé par l'amour courtois et la belle philosophie chevaleresque, chanté par les troubadours en langue d'oc, la langue romane héritée des temps gallo-romains... Tout cela sera mis à terre par pas moins de deux croisades successives, dirigées contre le catharisme, une déviation impossible à juguler par la seule prédication pour l'Eglise, une hérésie à pourfendre par le glaive royal qui y trouvera aussi son compte, par le bûcher, la prison et diverses peines vexatoires avec l'inquisition papale. L'Eglise de Rome pourra parader à nouveau sur le Languedoc après avoir revu son maillage hiérarchique par la création de nouveaux évêchés, élever de véritables forteresses de la Foi Officielle comme l'incroyable cathédrale d'Albi, parsemant la campagne de croix latines triomphantes sur les hauteurs pour être visibles de loin et rappeler à tous que l'église entend remettre la main sur toutes les consciences des occitans et étouffer leur liberté en matière de religion. Tout comme le Roi de France pourra enfin mettre au pas la province du Languedoc, y encadrer les libertés communales et individuelles (bien que les pays méridionaux continuent à vivre selon le Droit Ecrit hérité des romains, les régions non-occitanes au nord de la Loire étant réputées pays de Droit Coutumier non écrit), y installer ses sbires seigneuriaux et fonctionnaires royaux administrant les finances la justice ou la police et ainsi les uns comme les autres pourront chacun en leurs domaines piller durablement la région, en tous cas s'y installer jusqu'à nos jours. Les rois pas plus que les révolutions successives qui ont occupé de la fin du XVIIIème S. à la fin du suivant le pays, toutes venant du nord, les républiques successives du XXème S. toutes plus jacobines ne remettront jamais et surtout pas en cause cet état de fait: La France triomphante est Une et Indivisible, le centralisme jacobin et parisien parade toujours, on confond allègrement démocratie et république, la soit-disant décentralisation n'étant qu'un leurre administratif. Tout cela depuis ces huit derniers siècles malheureux pour la liberté et la culture occitane, languedocienne en particulier, peu importe le régime.
Deletions:
On a vu dans la 1ère partie de cette histoire religieuse que le catharisme apparait en Europe Occidentale peu après l'an Mille; il est censé disparaitre après le 1er quart du XIVème S; le dernier cathare brûlé étant selon la tradition Bélibaste, en 1325, à Villerouge-Termenès (11) mais on a la trace sporadique de quelques procès au moins jusqu'au milieu de ce siècle. C'est donc une histoire de trois cents cinquante ans au moins. On a vu aussi que le catharisme correspond a des unités de temps comme de lieu, ayant pas mal de similitudes avec d'autres courants religieux, notamment juifs. Le ciment de cette unité est à voir aussi dans la manière de gouverner des seigneurs occitans, notamment du Comte de Toulouse et de ses féaux régionaux, le comté languedocien étant par ailleurs en étendue, je le rappelle, l'un des plus grands de France. Il y règne en effet une tolérance assez rare en ces temps-là, notamment religieuse, l'univers harmonieux de la société est rythmé par l'amour courtois et la belle philosophie chevaleresque, chanté par les troubadours en langue d'oc, la langue romane héritée des temps gallo-romains... Tout cela sera mis à terre par pas moins de deux croisades successives, dirigées contre le catharisme, une déviation impossible à juguler par la seule prédication pour l'Eglise, une hérésie à pourfendre par le glaive royal qui y trouvera aussi son compte, par le bûcher, la prison et diverses peines vexatoires avec l'inquisition papale. L'Eglise de Rome pourra parader à nouveau sur le Languedoc après avoir revu son maillage hiérarchique par la création de nouveaux évêchés, élever de véritables forteresses de la Foi Officielle comme l'incroyable cathédrale d'Albi, parsemant la campagne de croix triomphantes sur les hauteurs pour être visibles de loin et rappeler à tous que l'église entend remettre la main sur toutes les consciences des occitans et étouffer leur liberté en matière de religion; tout comme le Roi de France pourra enfin mettre au pas la province du Languedoc, y encadrer les libertés communales et individuelles (bien que les pays méridionaux continuent à vivre selon le Droit Ecrit hérité des romains, les régions non-occitanes au nord de la Loire étant réputées pays de Droit Coutumier non écrit), y installer ses sbires seigneuriaux et fonctionnaires royaux administrant les finances la justice ou la police et ainsi les uns comme les autres pourront chacun en leurs domaines piller durablement la région, en tous cas s'y installer jusqu'à nos jours; les rois pas plus que les révolutions successives qui ont occupé de la fin du XVIIIème S. à la fin du suivant le pays, toutes venant du nord, les républiques successives du XXème S. toutes plus jacobines ne remettront jamais et surtout pas en cause cet état de fait: La France triomphante est Une et Indivisible, le centralisme jacobin et parisien parade toujours, on confond allègrement démocratie et république, la soit-disant décentralisation n'étant qu'un leurre administratif, et tout cela depuis ces huit derniers siècles malheureux pour la liberté et la culture occitane, languedocienne en particulier, peu importe le régime.


Revision [16972]

Edited on 2019-02-09 16:06:32 by JeanLouis
Additions:
Des relations comme des influences évoquant des similitudes ont été démontrées par des auteurs du XIIIème S. entre la nouvelle kabbale juive mise en oeuvre en Occitanie et la doctrine albigeoise, cathare qui se développait au même endroit dans le même temps. Le rabbin Asher Ben David écrit par exemple à propos des premiers kabbalistes : "Ils s'imaginent dans leur cœur qu'ils croient en deux principes" ; le moine espagnol Luc de Tuy pourra lui écrire, au milieu du XIIIème S., à propos cette fois des cathares :"Les hérétiques simulent perfidement les juifs", le terme de 'perfide' pris pour désigner les juifs se référant à la liturgie catholique de la semaine sainte où une prière demandait à Dieu la conversion des 'perfides juifs' car ils voulurent la mort de Jésus. Chez Abraham Aboulafia se trouvent également les mêmes exigences de haute moralité et de fermeté de caractère lorsqu'il veut bien initier des disciples juifs à sa kabbale que celles montrées chez les parfaits cathares. La tendance à l'ascétisme fut très poussée chez lui comme cela était le cas chez les bonshommes et comme on le voit aussi dans d'autres groupes juifs du XIIème S.
On a vu dans la 1ère partie de cette histoire religieuse que le catharisme apparait en Europe Occidentale peu après l'an Mille; il est censé disparaitre après le 1er quart du XIVème S; le dernier cathare brûlé étant selon la tradition Bélibaste, en 1325, à Villerouge-Termenès (11) mais on a la trace sporadique de quelques procès au moins jusqu'au milieu de ce siècle. C'est donc une histoire de trois cents cinquante ans au moins. On a vu aussi que le catharisme correspond a des unités de temps comme de lieu, ayant pas mal de similitudes avec d'autres courants religieux, notamment juifs. Le ciment de cette unité est à voir aussi dans la manière de gouverner des seigneurs occitans, notamment du Comte de Toulouse et de ses féaux régionaux, le comté languedocien étant par ailleurs en étendue, je le rappelle, l'un des plus grands de France. Il y règne en effet une tolérance assez rare en ces temps-là, notamment religieuse, l'univers harmonieux de la société est rythmé par l'amour courtois et la belle philosophie chevaleresque, chanté par les troubadours en langue d'oc, la langue romane héritée des temps gallo-romains... Tout cela sera mis à terre par pas moins de deux croisades successives, dirigées contre le catharisme, une déviation impossible à juguler par la seule prédication pour l'Eglise, une hérésie à pourfendre par le glaive royal qui y trouvera aussi son compte, par le bûcher, la prison et diverses peines vexatoires avec l'inquisition papale. L'Eglise de Rome pourra parader à nouveau sur le Languedoc après avoir revu son maillage hiérarchique par la création de nouveaux évêchés, élever de véritables forteresses de la Foi Officielle comme l'incroyable cathédrale d'Albi, parsemant la campagne de croix triomphantes sur les hauteurs pour être visibles de loin et rappeler à tous que l'église entend remettre la main sur toutes les consciences des occitans et étouffer leur liberté en matière de religion; tout comme le Roi de France pourra enfin mettre au pas la province du Languedoc, y encadrer les libertés communales et individuelles (bien que les pays méridionaux continuent à vivre selon le Droit Ecrit hérité des romains, les régions non-occitanes au nord de la Loire étant réputées pays de Droit Coutumier non écrit), y installer ses sbires seigneuriaux et fonctionnaires royaux administrant les finances la justice ou la police et ainsi les uns comme les autres pourront chacun en leurs domaines piller durablement la région, en tous cas s'y installer jusqu'à nos jours; les rois pas plus que les révolutions successives qui ont occupé de la fin du XVIIIème S. à la fin du suivant le pays, toutes venant du nord, les républiques successives du XXème S. toutes plus jacobines ne remettront jamais et surtout pas en cause cet état de fait: La France triomphante est Une et Indivisible, le centralisme jacobin et parisien parade toujours, on confond allègrement démocratie et république, la soit-disant décentralisation n'étant qu'un leurre administratif, et tout cela depuis ces huit derniers siècles malheureux pour la liberté et la culture occitane, languedocienne en particulier, peu importe le régime.
Deletions:
Des relations comme des influences évoquant des similitudes ont été démontrées par des auteurs du XIIIème S. entre la nouvelle kabbale juive mise en oeuvre dans le midi et la doctrine albigeoise, cathare qui se développait au même endroit dans le même temps. Le rabbin Asher Ben David écrit par exemple à propos des premiers kabbalistes : "Ils s'imaginent dans leur cœur qu'ils croient en deux principes" ; le moine espagnol Luc de Tuy pourra lui écrire, au milieu du XIIIème S., à propos cette fois des cathares :"Les hérétiques simulent perfidement les juifs", le terme de 'perfide' pris pour désigner les juifs se référant à la liturgie catholique de la semaine sainte où une prière demandait à Dieu la conversion des 'perfides juifs' car ils voulurent la mort de Jésus. Chez Abraham Aboulafia se trouvent également les mêmes exigences de haute moralité et de fermeté de caractère lorsqu'il veut bien initier des disciples juifs à sa kabbale que celles montrées chez les parfaits cathares. La tendance à l'ascétisme fut très poussée chez lui comme cela était le cas chez les bonshommes et comme on le voit aussi dans d'autres groupes juifs du XIIème S.
On a vu dans la 1ère partie de cette histoire religieuse que le catharisme apparait en Europe Occidentale peu après l'an Mille; il est censé disparaitre après le 1er quart du XIVème S; le dernier cathare brûlé étant selon la tradition Bélibaste, en 1325, à Villerouge-Termenès (11) mais on a la trace sporadique de quelques procès au moins jusqu'au milieu de ce siècle. C'est donc une histoire de trois cents cinquante ans au moins. On a vu aussi que le catharisme correspond a des unités de temps comme de lieu, ayant pas mal de similitudes avec d'autres courants religieux, notamment juifs. Le ciment de cette unité est à voir aussi dans la manière de gouverner des seigneurs du midi, notamment du Comte de Toulouse et de ses féaux régionaux, le comté languedocien étant par ailleurs en étendue, je le rappelle, l'un des plus grands de France. Il y règne en effet une tolérance assez rare en ces temps-là, notamment religieuse, l'univers harmonieux de la société est rythmé par l'amour courtois et la belle philosophie chevaleresque, chanté par les troubadours en langue d'oc, la langue romane héritée des temps gallo-romains... Tout cela sera mis à terre par pas moins de deux croisades successives, dirigées contre le catharisme, une déviation impossible à juguler par la seule prédication pour l'Eglise, une hérésie à pourfendre par le glaive royal qui y trouvera aussi son compte, par le bûcher, la prison et diverses peines vexatoires avec l'inquisition papale. L'Eglise de Rome pourra parader à nouveau sur le Midi après avoir revu son maillage hiérarchique par la création de nouveaux évêchés, élever de véritables forteresses de la Foi Officielle comme l'incroyable cathédrale d'Albi, parsemant la campagne de croix triomphantes sur les hauteurs pour être visibles de loin et rappeler à tous que l'église entend remettre la main sur toutes les consciences des occitans et étouffer leur liberté en matière de religion; tout comme le Roi de France pourra enfin mettre au pas la province du Languedoc, y encadrer les libertés communales et individuelles (bien que les pays méridionaux continuent à vivre selon le Droit Ecrit hérité des romains, les régions non-occitanes au nord de la Loire étant réputées pays de Droit Coutumier non écrit), y installer ses sbires seigneuriaux et fonctionnaires royaux administrant les finances la justice ou la police et ainsi les uns comme les autres pourront chacun en leurs domaines piller durablement la région, en tous cas s'y installer jusqu'à nos jours; les rois pas plus que les révolutions successives qui ont occupé de la fin du XVIIIème S. à la fin du suivant le pays, toutes venant du nord, les républiques successives du XXème S. toutes plus jacobines ne remettront jamais et surtout pas en cause cet état de fait: La France triomphante est Une et Indivisible, le centralisme jacobin et parisien parade toujours, on confond allègrement démocratie et république, la soit-disant décentralisation n'étant qu'un leurre administratif, et tout cela depuis ces huit derniers siècles malheureux pour la liberté et la culture occitane, languedocienne en particulier, peu importe le régime.


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