Les hommes au cours des siècles et suivant les civilisations ont donc reçu des noms ou plutôt des appellatifs très divers mais toujours uniques (un seul mot) et personnels (un seul individu) dont l’origine est soit un concentré de la future vie que l’on souhaite à l’enfant et qui le guidera (tradition hébraïque par exemple), soit un sobriquet, soit un trait physique ou moral… Tous, pas tout à fait, les romains, grands organisateurs de leur société, sont les inventeurs d’un système assez complexe, mais complet, de nomination donc le tronc principal est la « tria nomina ». Tous les romains, et ce pendant au moins mille ans (6ème siècle avant JC. a la fin du 5ème après) sont connus d’après le triptyque prénom (praenomen), nom (nomen gentilicium), surnom (cognomen). Au minimum devrait-on ajouter car certains eurent un surnom supplémentaire appelé agnomen. Avec ça on avait toujours sur soi son « livret de famille ». Et cela était nécessaire car ce qui chez les autres peuples suffisait à reconnaître l’individu, ce que nous nommons toujours le prénom, était chez eux assez accessoire: Le nombre de prénoms était non seulement restreint (on en connaît une trentaine), mais aussi propres à certaines familles; de même certains prénoms n’étaient pas portés dans certaines familles. Le principal, vous l’avez compris, c’était le nom situé toujours donc en deuxième position dans cette série de l’appellation individuelle ou « nomenclatura » (eh oui ce mot a cette origine). Et ce nom que l’on appelle avec juste raison de nos jours nom de famille sert bien chez les romains à indiquer le nom de la « gent » dont se réclament tous ceux qui portent ce nom, qui se transmet par le seul fait de la filiation légitime. Par un sorte de reconnaissance du père, le nom des ancêtres, surtout de l’ancêtre mythique, le jour même de la naissance, le nom patronymique (parce qu’il nous vient de cet ancêtre dont nous sommes issus de génération en génération), devient notre nom principal, que nous transmettrons à notre tour. Il n’y a là, vous le voyez, aucune comparaison avec les systèmes assez basiques des autres peuples; pourtant nous allons retrouver leur façon de nommer dans le surnom romain. Quant au prénoms, leur constitution tient, à l’origine, à des circonstances remarquables qui ont accompagné la naissance du premier qui l’a porté ou à l’ordre de sa naissance dans la fratrie (l’ordre chez eux c’était quelque chose !) ou à un signe distinctif …Pour ce qui est de leur caractère restreint, il faut savoir que le prénom du père passe souvent au fils (aîné en général), les autres recevant le prénom d’un parent. Les filles, elles, ne reçoivent que le nom de famille mis au féminin et suivi du numéro d’ordre (!) de leur naissance dans la même fratrie, la société romaine n’est pas révolutionnaire dans ces considérations sociales; sujet qui, soit dit en passant va quand même attendre pas mal de siècles. La nomenclature est surtout utilisée pour éviter les confusions, dans les inscriptions par exemple funéraires (épitaphes), stèles commémoratives et monuments (les romains aimaient beaucoup honorer, glorifier, laisser des traces indélébiles et ils y sont assez bien arrivés!). Ainsi non seulement on a le nom complet des individus mais souvent le prénom de son père voire de son grand-père, et plus si affinités… et sa carrière complète s’il s’agit d’un militaire ou d’un administrateur…Les spécialistes pensent que l’usage du surnom (voire des surnoms) est devenu rapidement habituel comme chez les autres peuples qui, eux en sont resté là pour la plupart car il devait leur suffire. Ce surnom se transmettait mais ce n’était pas une règle (lorsque la gloire de l’ascendant était encore reconnue par exemple), seul se transmettait obligatoirement le nom de famille, le nom de la gente à laquelle la naissance reliait. Nous verrons aussi que ce nom de famille était important pour un domaine particulier de la vie démocratique romaine (surtout sous la République), je veux parler des élections si nombreuses et courantes à Rome avant notre ère. Et quand un nom de gente est aussi un nom de tribu (on votait selon la tribu a laquelle on était rattaché) et la gente Aemilii est aussi une tribu, nous verrons cela, c’est d’autant principal. La République Romaine est à l’origine de l’extraordinaire expansion de cette civilisation en Europe du sud et de l’ouest dont profitera pendant cinq siècles l’Empire Romain, que l’on connait pourtant beaucoup plus. Il faudra là aussi rééquilibrer la balance dans nos connaissances historiques. Reconnaissons toutefois que cette expansion dût s’accompagner d’adaptations de ces critères assez stricts de citoyenneté et qu’il fallut accorder à cette foule de peuples non italiques des temps nouveaux de la domination du bassin méditerranéen de nouveaux droits pour participer à la vie de la cité. L’adoption civique fut un de ces moyens et permit d’augmenter le nombre des citoyens romains. Et la mode des ‘noms à la romaine’ se propagea et l’assimilation était ainsi en marche de cette façon, même si les peuples gardèrent une certaine latitude dans leurs façon d’être. Ainsi les hommes talentueux furent récompensés, ceux qui rendirent certains services; les chefs battus les rois même furent soit consolés de leur défaite, soit munis de grigris pour les récompenser… Tous rangés sous la clientèle (obligés suite à un bienfait) du proconsul, consul ou prèteur à qui ils étaient redevables, tous prirent le nom de famille et souvent le prénom de leur noble patron romain, le plus souvent membre, lui, authentiquement, d’une vieille famille romaine telle la gente Aemilii. D’où l’extraordinaire propagation des noms de famille romains suivant les lieux de gouvernement de leurs membres et leur propre notoriété locale, d’où en ce qui nous concerne la forte présence des Amiel et autres Amielh ou Amiell etc.. tout autour du Golfe du Lion et dans la péninsule ibérique, zones non seulement très tôt romanisées comme nous le verrons, mais aussi provinces qui furent très marquées dès la conquête par les Aemiliens patriciens romains ainsi que par plusieurs Aemiliens administrateurs régionaux. C’est ainsi que ce nom d’emprunt au dominant, par un mimétisme bien connu de la psychologie, devint le nom principal des colonisés, leur nom vernaculaire passant au rang de leur surnom, un peu comme le nom des esclaves qui portaient le nom de leur maître et son prénom, leur propre nom devenant leur surnom. Ainsi donc les noms de toutes les gentes romaines furent répandus sur tous les territoires de la romanité. Mais juste retour des choses pourrait-on dire, on ne pût s’y retrouver qu’en désignant, à nouveau, les individus, par leur surnom. On en a la preuve à Rome même, où à la fin de la République on n’utilise que Cicéron Pour parler de cet illustre orateur de la gent Tulii, ou César pour parler de cet illustre guerrier que fut ce représentant de la gens Julii (et oui! Jules n’était pas son prénom mais son nom de famille) ou encore pour revenir au nom de gente qui nous occupe, on va parler de Paul-Emile alors qu’il s’agira d’un certain membre de la gens ou tribu Aemilii, branche des Paulii ou de Lépide pour un Aemilius de la branche des Lépidii. On peut voir dans ces derniers exemples que le deuxième terme utilisé de simple surnom à l’origine, devint nom de famille inclu dans le nom original de la gente comme sous-famille. Dernier exemple avant de clore cette introduction à la latinité chez les Amiel, celui de Sergius Paulus: Il s’agit d’un personnage romain qui était Proconsul de Chypre au Ier siècle dont nous reparlerons, qui semble d’après la formation romaine de son nom appartenir à la gens Sergia dont une sous-branche serait celle des Paulii… mais y-aurait-il un lien avec les Aemilii? Vous le voyez bien loin d’avoir clarifié les choses dans ce domaine de la patronymie les Romains finalement ont contribué à sa complication; l’important à retenir est que ce patronyme Amiel, par ce biais latin est parvenu aussi jusqu’à nous, tout comme via les Hébreux ou les Wisigoths …
Amiel, Aemilius: introduction dans la latinité
24 janvier 2011 · Pas de Commentaire
→ Pas de CommentairesTags: Non classé
Amiel: nom ou prénom ?
17 janvier 2011 · Pas de Commentaire
En effet la question se pose, non seulement en raison des diverses origines (hébraïque, latine ou gothe), mais aussi des différentes époques considérées (très haute antiquité, antiquité romaine, période des invasions barbares, haut moyen-âge …). Soit le nom (seul qualificatif de l’individu) s’est transmis d’âge en âge avec la seule adaptation à l’alphabet jusqu’à nos jours (il en est ainsi du nom Amiel hébreu, qui est de nos jours, chez les juifs et un prénom et un nom patronymique, soit il a été trituré par l’histoire des langues, histoire qui suit celle de leurs locuteurs. C’est ce qui est arrivé, avec d’autres noms d’origine latine ou germanique ou autre à notre nom Amiel lorsqu’il a l’une de ces origines. Précisons aussi que les langues dites latines ont, à leur tour « traduit » de plusieurs manières un même nom latin: Amiel c’est aussi en français: Amiell, Amielh, mais encore Amelin, Amieux, Mellon ou Millau et un tas de variantes encore que nous verrons plus tard, en allemand on aura des Amelung, en Belgique ce sera des Ameel, en italien on les appellera Amelio …
De plus dans toutes ces langues indo-européennes, et étant donné que le latin a donné le nom Amiel et les prénoms traduits dérivés du nom du moyen-âge Amelius (lui-même adapté du latin Aemilius) soit les Emiles, prénom utilisé amplement autant dans les langues déjà citées qu’en espagnol, portugais et surtout dans les langues anglo-saxonnes, vous comprendrez qu’ainsi il a colonisé la moitié de la planète, le prénom étant depuis logtemps la partie de notre nom individuel la plus partagée. Nous nous en tiendrons bien évidemment au plus important, le nom patronymique Amiel, ce nom de famille que nous partageons avec beaucoup moins de monde sur la planète, qui nous est comme tout un chacun plus précieux, car il fait partie de notre héritage familial, encore un peu patriarcal.
Il m’a semblé nécessaire de préciser cela car beaucoup d’auteurs, même de nos jours, confondent allègrement nom et prénom; cela peut sans doute se comprendre, étant donné que le prénom correspondant à Amiel a pour origine plusieurs martyrs des premiers temps du christianisme et plusieurs saints du moyen-âge qui ne sont désignés que par leur nom suivi du lieu de leur martyre ou de leur vie, tout comme les autres individus d’ailleurs. Cela suffisait dans ce haut moyen-âge pour désigner les personnes et pour s’en souvenir dans les mémoires et écrits. Il a fallu une importante hausse des populations pour voir éclore l’utilisation d’un complément au nom de baptême (qui de nom devient un pré-nom) et qui va peu à peu être transmis à la descendance, le nom patronymique ou de famille, ‘firstname’ en anglais. Il se trouve donc qu’Amiel, du statut de nom va passer au statut de prénom sous la forme Emile mais aussi être conservé comme nom patronymique. Certains auteurs le présentent comme la simple traduction latine du prénom, ce n’est pas acceptable étant donné que son origine latine, Aemilius même si les peuples colonisés par les romains (dont les gallo-romains par exemple) l’ont popularisé (surtout dans leur ‘Provincia Romana’ ou province narbonnaise dès leur arrivée à partir de -121 av.JC. Plusieurs Aemilius des classes dirigeantes romaines ont été non seulement gouverneurs de la Narbonnaise et de l’Hispanie, mais ont aussi conquis ces pays pour ce qui était encore la République Romaine, ce qui ajouté aux émigrations et installations de colons romains de ce nom ont contribué très largement à la popularité de ce nom typiquement romain comme nous le verrons dans le prochain article.
→ Pas de CommentairesTags: Non classé
Homophonies amieliennes 2
11 janvier 2011 · Pas de Commentaire
Vu l’importance du personnage déjà durant sa vie mais aussi au XXème siècle, Henri Frédéric Amiel, a fait les frais par son patronyme de multiples jeux de mots d’autant plus qu’il était un homme de lettres de langue française (même s’il était plutôt germanophile, la Suisse étant au carrefour de trois cultures avec le versant italien des Alpes). Je vous ai parlé dernièrement de l’expression ‘prendre la mouche’ à son encontre. Mais il y a d’autres exemples assez savoureux qui témoignent par ailleurs de l’esprit quelquefois « léger » de ce XIXème siècle. En 1854, Amiel publie un recueil poétique « Grains de mil » où se trouvent quelques vers assez pauvres sur le chant de son canari (son oiseau en cage sans autre allusion!). Marc Monnier, écrivain genevois de ses amis, lui envoya à ce propos, ces vers holorimes (du même acabit!): « Ta muse,Amiel aimant, elle enchante, elle épate T’amuse. Ah! miel et menthe,élan,chante,aile et patte. »Bof! C’est pas terrible, je sais. Robert Caze dans « Poèmes rustiques » lui dédie en tant qu’ « excellent poète de Genève », ces quelques vers : « Amiel embellit ce qu’il touche, L’harmonie habite en sa bouche; Il cisèle et polit le vers. Aucune cheville ne bouche Sa strophe aux caprices divers.
Il saisit la rime farouche Dans les buissons et dans les airs, Il butine comme une mouche A miel. ». Ces vers ne sont sans doute pas un chef d’oeuvre mais « ils tiennent debout « . Marc Monnier s’est quand même lui aussi ‘fendu’ de cet hommage, paru dans « Vers Belletriens »: « Puis au professeur sympathique Qui sut butiner dans l’Attique A la fois le sel et le miel: Ici la rime veut Amiel; Et la raison, soit dit sans frime, Marche d’accord avec la rime … » Ce qui est franchement mieux! Enfin, dans la « Revue Française » (n° 193 à 195) on trouve un exemple de cette allusion au miel à propos de l’oeuvre principale d’Henri-Frédéric Amiel (son ‘Journal intime’) : « Sa précision est liée à la cire, et le miel sans la cire, le miel sinçère, est aussi le miel sans la précision. Je ne hasarde ici qu’une image étymologique. On la réalisera peut-être (et contre moi,hélas) en songeant aux imprécations d’Amiel contre la langue française, dont l’exigence de précision dénaturait, disait-il, son être intérieur, au fur et à mesure qu’il l’exprimait. » Vous savez ce qu’il peut en être maintenant de cette »image étymologique » prétexte comme vous venez de le lire de maugréer, en tant que français sur cet admirateur de la langue et la culture allemande (il a écrit de nombreux textes et traduit de grands auteurs allemands sans parler des musiciens qu’il admirait aussi) qui maniait pourtant si bien la langue de ses pères, le français!. Nous le croiserons encore souvent au cours de ce périple amiélien.
En occitan aussi, la langue maternelle de tant d’Amiel, on peut jouer avec notre nom; en languedocien le miel est un nom féminin; on parlera de « la miel » comme par exemple dans une de ces énigmes astucieuses dont cette langue raffole : « Qu’es acð, qu’es acð ? Qu’es petit coma un det d’al, grand coma un ostal, dos coma la miel , amargant coma lo fiel ? » (Qu’est-ce que c’est, qu’est-ce que c’est ? C’est petit comme un grain d’ail, grand comme une maison, doux comme le miel, amer comme la bile ? réponse : C’est « l’olið », c’est l’olive (et l’olivier car en occitan le même mot désigne l’arbre et son fruit).
Serait-ce encore en raison de cette douceur du miel, douceur au goût, à sa texture, à sa couleur? Toujours est-il que, dans la littérature française comme étrangère, le patronyme qui y fait allusion (Amiel bien sûr) est souvent utilisé pour des romans et autres nouvelles dont le ou l’un des thèmes est la sensualité; un exemple parmi d’autres (on y reviendra sans doute), le roman « Senora de la Miel » de Fanny Buitrago (Harperlibros 1996) où une certaine Teodora Vencejos est forçée de quitter sa Colombie natale pour Madrid: elle y trouve un travail avec le maître-chef Dr Mamiel Amiel (non il n’y a pas de faute), lequel lui donne une éducation sensuelle dans les arts érotique et culinaire, ce qui doit être, vous en conviendrez, autant original que savoureux. Je conseillerais éventuellement un vin pour accompagner, à déguster tout aussi sensuellement, pourquoi pas un « Mas Amiel », ce qui m’arrangerait fort pour terminer cet incursion dans les jeux de mots, car voilà bien un mas apicole (et donc un vin à picole). Avec modération mais là aussi, on y reviendra un jour.
→ Pas de CommentairesTags: Non classé
Homophonies amieliennes
3 janvier 2011 · Pas de Commentaire
Après toutes ces différentes origines de notre nom, qu’elles soient certaines, probables ou simplement possibles selon le cas, je ne peux clore ce tour d’horizon linguistique sans vous parler au moins une fois, des jeux de mots auquel notre nom a du se soumettre tant il semble évident, en langue française au moins, qu’ Amiel a fait l’objet d’une approche amusante, phonétiquement parlant. Et l’écrit a traduit cela quelquefois comme nous allons le voir.
En effet, cette langue par laquelle je m’exprime ici regorge d’homophones (rien à voir avec les gays !), de paroles à double sens, et se prête merveilleusement au calembour, au quiproquo, à « l’embrouille » linguistique, toutes tournures sources de bien réjouissants feux d’artifices ou autres embrasements verbaux dont certains auteurs se sont fait une spécialité littéraire.
Pour notre sujet, le plus évident me paraît être l’allusion à un certaine mouche, non pas de celles qui nous sont répulsives et sur lesquelles je n’insisterai pas plus longtemps, mais de ces mouches que l’on nomme depuis quelques siècles abeilles. Ces animaux si industrieux étaient autrefois (jusqu’au XVIème siècle) appelés « mouches à miel ». Pourquoi ce terme a-t-il prévalu si longtemps dans cette langue qui, habituellement préfère utiliser des mots très précis pour son expression ? Et bien parce que cet animal si particulier (avec les animaux domestiques mais en est-il un lui-même?) etait l’objet d’un tabou: en utilisant le mot composé avec ‘mouche’ le mauvais sort n’était pas attiré, le nom de l’insecte n’étant pas prononcé. D’après les linguistes et ethnographes, la disparition du tabou a entraîné celle du nom de remplacement. Toujours est-il que l’expression est restée dans la mémoire collective et que beaucoup d’Amiel en France en ont fait les frais lorsqu-ils étaient enfants, car bien entendu c’est le rapprochement avec ces mouches qui nous pourrissent la vie (lisez bien!!!) que les générations nous ont relié. Cette ‘mouche à miel’ dont le bénéfice pour l’homme remonte sans doute très loin (on a des papyrus médicaux égyptiens qui en parlent déjà, elle y était signe de royauté comme plus tard chez les francs et plus près de nous pour Napoléon Ier, les assyriens eurent un signe idéographique cunéiforme qui la représentait …), fut donc l’objet de fables, proverbes, utilisations littéraires. En voici un petit florilège. On pensait par exemple qu’il valait une seule mouche à miel que cent bourdons sans miel. Plusieurs fabulistes, spécialité littéraire du XVII et XVIIIème siècle, ont versifié sur elle: à commencer par l’illustre La Fontaine avec « Les frelons et les mouches à miel », mais aussi Gellert (d’origine allemande): « La mouche à miel et la poule », Pfeffel (alsacien): « Le papillon et la mouche à miel », Curtil enfin, au XIXème : « La mouche et l’abeille » qui semble avec ce titre en finir, littérairement parlant avec cette désormais ancienne appellation. Un Ordre fut même créé avec cette dénomination par la duchesse du Maine en 1703 en son Château de Sceaux, simulacre d’ordre de chevalerie, pour s’attacher une cour autour d’elle, tout comme le fait naturellement une reine avec ses abeilles butineuses et ouvrières … Et l’on ne sera pas surpris de trouver ici Henri-Frédéric Amiel (le plus illustre des Amiel à ce jour peut-être): Sylvain Monod dans « Pastiches » (Ed. Lefebvre 1963) indique l’utilisation à son encontre de l’expression « Ne prends donc pas la mouche, Amiel » qu’il prît toutefois pour un aimable jeu de mots sur son nom. Il est raconté par ailleurs que les gamins de l’un des quartiers de Genève où il vécut l’affublaient de ce piètre calembour. Si un tel personnage l’a entendu et supporté, tous les Amiel ne peuvent qu’en faire autant, n’est-ce pas? Citons enfin une nouvelle de C.F. Meyer dans laquelle un dénommé Julien Boufflers, potache est l’instrument ridicule de ses camarades dans le cours de rhétorique professé par le Père Amiel. Ils font dessiner au malheureux un abeille sur le tableau avec la mention « bête à miel ». Le Père Amiel vit cette allusion désobligeante à son nom, fit fouetter son auteur tant et si bien que celui-ci en mourut. Comme quoi, même dans les oeuvres de l’esprit, les jeux de mots peuvent être très risqués aussi. Mais l’allusion à l’abeille (et à la mouche à miel donc) peut être également un moyen de grandir l’individu qui porte le nom d’Amiel, s’il a toutefois le droit de porter des armes. J’entends par là le droit d’avoir un blason. Et ici nous verrons que plusieurs personnages ont pu en posséder. Je citerai seulement ici l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier (Bulletins N° 74 à 83 Imp. Firmin et Montane 1944) qui indique que « Les Amiel ont (comme armes) des abeilles ou mouches à miel ». Au-delà de l’allusion homophonique peut-être est-ce là une occasion de se relier à l’histoire assez particulière de cet étrange animal dont je dois vous conter un peu l’histoire; notre lien avec elle, et oui elle est du genre féminin, le mérite et l’histoire de notre nom aussi.
De symbole de royauté chez les anciens peuples, on l’a vu, la mouche à miel, devenu l’abeille par emprunt à l’occitan « abelha » (prononcer [abeillo]) du latin ‘apicula’ et dont la première définition officielle se trouve dans le Dictionnaire de l’Académie Française de 1694 comme étant bien la ‘mouche à miel’ est un animal extrêmement populaire et fait l’objet en ethnologie de nombreuses relations. Populairement, en France elle est la « mouche du Bon Dieu » ou » Bête à Bon Dieu ». Il y a la cire qu’elles produisent et qui permet à la lumière de Dieu d’éclairer les autels comme il y a bien longtemps elle était présente dans l’éclairage de la lumière divine sur les sept branches de la Ménorah, le chandelier précieux du Temple de Jérusalem qui pourrait représenter un amandier, je vous le rappelle. Présente aussi aux funérailles toujours par la cire, les abeilles étaient averties de la mort de leur maître, on allait leur annoncer sa mort. On leur parlait aussi quand on s’occupait de la ruche, le peuple des abeilles étant assimilé à un certain peuple de Dieu, vous voyez encore ici l’allusion à notre nom plus qu’homophonique). Les abeilles faisaient en quelque sorte partie du cercle familial villageois: le respect était de rigueur avec elles, on ne les vendait pas mais faisaient plutôt l’objet d’échanges; ce n’était pas du bétail ordinaire, elles etaient des bêtes du Bon Dieu. Et le miel est présent dans les gâteaux destinés à l’église, à l’égal du pain.Il est très présent à Noël, où il figure une représentation du paradis (là où coule le lait et le miel selon la Bible), d’ailleurs on l’offrait autrefois aux nouveaux-nés, en Catalogne il est censé adoucir la vie; c’était un baume…
Mais je pense que nous reprendrons la prochaine fois ce discours qui commence à être un peu long, comme un jour sans miel, à moins que ce ne soit sans pain!
→ Pas de CommentairesTags: Non classé
Une origine occitane du nom Amiel ?
28 décembre 2010 · Pas de Commentaire
Je vous ai indiqué précédemment outre les origines archéo-linguistiques des racines de notre nom, ses origines hébraïque, latine et éventuellement wisigothe, toutes origines dont nous reparlerons; mais il en est deux dernières, disons en marge de toute recherche scientifique, dont je me dois de vous parler au risque de passer pour un hérétique auprès des chercheurs spécialistes de patronymie. Toutefois une hérésie étant un choix en grec, il me semble qu’il est utile sinon nécessaire de vous en parler. Et dans ce contexte, aujourd’hui, nous allons voir les possibles relations de notre nom Amiel avec des racines occitanes. L’occitan est une langue romane formée à partir notamment du latin, parlée dans une large partie du sud de la France depuis le haut moyen-âge, langue de lettrés à cette époque-là mais aussi du peuple et reléguée au rang de patois par les envahisseurs français au fruit de leurs multiples conquêtes durant tout le régime royal puis républicain français, jusqu’à nos jours. Cette vieille langue est malgré cela toujours parlée et écrite, elle semble même renaître et c’est tant mieux. De plus l’occitan, décliné en parlers locaux (ou patois en tant que langue du père) est la langue qu’ont parlé la grande majorité des Amiel (y compris les juifs qui ont vécu dans ces régions sudistes de la France), car nous le verrons ce patronyme, en France est très largement représenté dans ces régions, notamment autour de l’arc du golfe du Lion, que ce soit en Provence ou en Languedoc-Roussillon. Ces régions qui bénéficient largement du climat méditerranéen et où s’épanouit une végétation adaptée, que l’on retrouvera tout autour de cette mer, mère de plusieurs civilisations antiques qui ont toutes leurs origines sur ces bords, que ce soit la très vieille Egypte, les peuples du Moyen-Orient, les Grecs, les Latins ou des civilisations qui leur ont succédé en se mêlant à d’autres peuples venus du nord de l’Europe ou d’Afrique sub-saharienne. En somme toutes régions périphériques de cette mer qui furent un perpétuel foisonnement de peuples aux grandes innovations civilisatrices. Le grand historien Fernand Braudel a su mieux que moi montrer ce que fut ce creuset méditerranéen. Parmi les toutes premières innovations techniques figure l’agriculture, et entre autre la culture des arbres fruitiers dont l’olivier et l’amandier. Si l’on parle souvent de l’olivier on parle beaucoup moins de l’amandier, cet arbre dont on récolte les amandes, et qui pourrait bien être aussi à l’origine du nom Amiel. Pourquoi ? En occitan l’amande se dit ‘ameilho’ (prononcer [ameillo]), ce qui est à rapprocher d’une forme occitane d’Amiel, Amielh. Mais ce n’est pas tout. Remarquons tout d’abord que cet arbre est tout à fait adapté aux régions dont nous venons de parler où il présent d’une manière sauvage depuis l’époque préboréale-boréale, soit ~depuis -6000 à -7500 ans av. JC., qu’il y est cultivé généreusement depuis la très haute antiquité, culture diffusée par les marchands et navigateurs grecs chez les peuples méditerranéens. Il intégra même leurs histoires mythiques ou pas; la Bible, toujours dans l’Ancien Testament y fait référence plusieurs fois: C’est par la base d’un amandier que l’on pénètre dans la ville de Luz (séjour d’immortalité). Luz est la ville où Jacob aurait eu sa vision des douze fils d’Israël (les douze tribus), et qu’il nomma Bethel (maison de Dieu). Ainsi l’amandier fut le symbole de l’immortalité du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob; cet arbre nous le montre bien en étant le premier à fleurir (dès la fin Décembre en Israël, à la mi-Février dans notre sud occitan); la langue hébraïque lui donne d’ailleurs un nom qui signifie fort justement « celui qui se réveille ». Il est aussi par ce prodige (dont ses fleurs font parfois les frais d’un gel) le symbole de la vie renouvelée dont la mythique Verge d’Aaron et la vision du prophète Jérémie. La verge d’Aaron c’est aussi le bâton de Moïse, le bâton des bergers qui tour à tour ont pris soin du peuple de Dieu jusqu’à Jésus pour les catholiques (et leurs chefs qui ont tous pour l’un des symboles d’autorité une crosse, bâton biblique revisité), et selon des mystiques juifs du VIIème siècle de notre ère (Apocalypse de Zerubavel dont nous reparlerons), jusqu’à une certaine Hepzibah, mère de Menahem Ben Ammiel (dont nous reparlerons aussi bien sûr), qui vaincra grâce a ce bâton d’amandier lors des batailles des derniers temps (à la fin des temps ou du monde). Ce bâton de direction du peuple était en bois d’amandier car il permit par sa floraison très précoce de désigner Aaron pour diriger le peuple hébreu: La Genèse (Nombres 17.8) nous le dit: Seul le bâton d’Aaron (parmi tous les autres) avait donné non seulement des bourgeons, mais aussi des fleurs et même des amandes. Et quelques années avant cette scène, alors que le peuple hébreu était encore en Egypte, ce même bâton d’amandier avait « englouti » les bâtons des sages et magiciens d’Egypte (Exode 7). Ce bâton représente la toute puissance et la fermeté de la parole divine. C’est enfin Dieu qui veille: c’est le sens de la vision de Jérémie le prophète (Jérémie 1,11). Sautons quelques Livres bibliques et arrivons au temps des rois d’Israël: Salomon désigne la chevelure blanche du vieillard sous l’image d’un amandier en fleurs (Ecclesiaste 12,7). Enfin la forme même de l’amande (et d’où vient son nom grec) fut choisie par les hébreux pour divers objets consacrés au culte, sans doute pour la raison que ce fruit oblong produit une huile très agréable et douce qui était fort estimée en Orient. L’amande fait d’ailleurs partie des présents les plus estimés des hébreux: Jacob, encore lui, ordonne à ses fils de préparer pour un présent à faire à Pharaon, du baume, du miel, des aromates, de la myrrhe (présent que l’on retrouvera au pied du berceau de Jésus), des dattes (toujours aussi délicieuses), des pistaches (idem) et des amandes (Genèse 43,11). Certains exégètes pensent même que la Menorah, ce fameux chandelier à sept branches du trésor du Temple, dont la lumière représente la vie-même, donc Dieu, figure en réalité un amandier. Dans les prescriptions indiquées dans le Livre de l’Exode, chap. 25, vers. 31 à34, le chandelier sera d’or et aura ses coupes, au sommet des branches et de la tige, en forme de fleurs d’amandier. Et pour les chrétiens n’est-ce pas la représentation de Jésus lui-même, c’est bien lui qui a dit qu’il était la lumière du monde, le Chemin, la Vérité et la Vie pour tout homme, pour tout le peuple de Dieu? Là nous retrouvons les origines hébraïques de notre nom Amiel, le peuple de Dieu, l’amandier de la vie que Dieu veut pour son peuple.
On sait encore que les Assyriens et les Perses cultivaient l’amandier en évitant toutefois comme les autres peuples de mettre tous leurs soins à des pieds donnant bien une amande, mais amère; car cet arbre a aussi cette particularité: Gare à son fruit défendu! L’amande amère contient de l’acide cyanhydrique, responsable de son amertume et dont l’absorption est à éviter à hautes doses. On en extrait cependant une huile essentielle incolore pour l’essence d’amandes et pour fabriquer des liqueurs telle l’amaretto.
Chez les Grecs, l’amande pressée ou lait d’amande était comparée à la semence du dieu des dieux, Zeus, pris ici comme puissance créatrice. On dit même que l’amandier remonte directement à lui et que l’amande, l’amygdalus, peut féconder une femme vierge, tiens tiens, ça vous rappelle sans doute quelque chose, non? En tous cas nous voyons encore là le symbole de la vie même et sa transmission ininterrompue depuis la nuit des temps! Selon une croyance encore vive en Europe, une jeune fille s’endormant sous un amandier en rêvant à son fiancé peut se réveiller enceinte; traduction peut-être héritée aussi d’un autre mythe grec, celui de l’amour de Phyllis et Acamas (fils de Thésée): Phyllis ne voyant pas revenir son amant mourut de chagrin et Héra la transforma en amandier. Acamas finit par arriver mais dût reporter son amour sur l’amandier. Les mythes ont bien la vie dure!
Plus près de nous (dans le temps comme dans l’espace), au Moyen-Age, l’amande mystique, dans le langage ésotérique propre à ce temps-là, désignait bien la virginité de la Vierge Marie (le Am inversé de la mère des hommes des origines linguistiques que nous avons évoqué devenu le Ma de la mère insigne). D’ailleurs dans l’iconographie traditionnelle, en peinture comme en sculpture, fut utilisé cette amande mystique, motif appelé ‘mandorle’, pour encadrer les représentations de la Vierge et du Christ dits « en majesté » (régnants sur le peuple de Dieu). Toujours chez les mystiques chrétiens, l’amande invisible dans sa coque est le symbole de la réalité cachée, la vérité à découvrir, et le mystère de la vie toujours renouvelée, le symbole indestructible de l’être. Chez les troubadours, ces poètes chevaliers lettrés occitans, qui s’exprimaient dans ce Moyen-Age de très haute culture du sud de la France, la fleur d’amandier était subtilement associée à la pureté cathare, cette religion dualiste de la lutte du bien contre la mal (de l’amande douce face à l’amande amère) qui fleurit dans nos régions occitanes en ce temps-là et dont la destruction impitoyable par les hommes du nord, les francimans, liés à l’Eglise de Rome ont sonné définitivement le glas de cette brillante civilisation de la langue d’Oc. Tous les occitans connaissent par coeur un chant de cette belle période, un véritable hymne de nos jours qui personnellement me fait vibrer et me donne la chair de poule lorsque je l’entends et le chante, il s’agit bien sûr du « Se canto », composé par Gaston de Foix dit Phoebus, et qui aurait des paroles hermétiques à message cathare. Dans un des couplets il est question d’un amandier (ameilher, prononcer [ameillè]) qui fait des fleurs blanches, blanches comme du papier, et il est planté au fond du pré, comprenne qui pourra?! Je retiens seulement qu’il est question encore une fois de cet arbre quasiment magique et qu’il est pour moi fort possible que des hommes occitans aient voulu délibérément en porter le nom, en occitan bien entendu, traduit en français la seule langue désormais autorisée en France depuis bien longtemps et officiellement depuis la Révolution Française qui, sous prétexte d’égalité, puis pour l’éducation de ses enfants, a nivelé et ordonné le soit-disant foutoir des libertés locales antérieures. Quand l’histoire laboure elle n’y va pas de main-morte. Voilà pourquoi je m’exprime en français et que vous me comprenez de même. Mais il était utile de rétablir certaines vérités et partant de là, émettre certaines hypothèses jusqu’ici ignorées de tous, n’est-il pas, comme diraient les anglo-saxons (dont font partie, soi-dit en passant les français du nord de la Loire, descendants des Franks, ces envahisseurs de la fin de l’Empire Romain, Rome à qui les occitans doivent tant et les Amiel en particulier).
→ Pas de CommentairesTags: Non classé
Les autres origines du nom « Amiel »
21 décembre 2010 · Pas de Commentaire
Un article du journal tunisien ‘El Watan’ (éd. du 4/11/2007) à propos d’un projet de recherche inter-universitaire franco-tunisien indique que « le nom reste, de nos jours, un marqueur identitaire et un réceptacle de tous les héritages immatériels légués à une personne » et j’ajouterai, en plagiant une phrase proverbiale du président du conseil Herriot que le nom est ce qu’il reste d’un individu lorsque l’on a tout oublié de ce qu’il a été et fait durant sa vie. Et là ce sont les épitaphes, les archives qui peuvent nous renseigner car dans notre monde moderne, avec les migrations et les échanges mondiaux permanents l’homonymie est de plus en plus commune. Le nom aujourd’hui c’est aussi la photographie, toutes sortes d’empreintes, etc.. Pour notre part, ces éléments-là ne pouvant intégrer cette étude, nous nous en tiendrons aux restes linguistiques, trouvailles philologiques, études archivistiques, archéologiques, historiques… à propos de notre nom et de ceux qui l’ont porté depuis les origines hébraïques que nous venons d’effleurer jusqu’à nos jours. Nous verrons aussi que le nom Amiel est un toponyme assez répandu en Europe essentiellement, qu’il a été et est utilisé dans les oeuvres de l’esprit (littérature, poésie), qu’il est présent dans des noms de commerce, des lois, des inventions etc…
Ce nom, que l’écriture nous a conservé depuis des temps immémoriaux (et pas que chez les hébreux), cette écriture qui empêche que nous soyons effacés de la mémoire des hommes, là c’est le grec antique Hérodote qui parle, nous a permis de lire notre nom Amiel dans la Bible et pas qu’une fois, nous y reviendrons, bien sûr. Mais tout serait assez simple si nous n’avions pour origine de notre nom que les origines hébraïques; il n’en est rien puisque notre nom a également une origine latine antique qui remonte aux premiers temps de Rome et qui nous occupera énormément car nous avons beaucoup de traces de ce nom latin d’Aemilius depuis le temps de la fondation de Rome jusqu’à la fin de l’Empire Romain d’Occident. Enfin il a peut-être aussi une origine wisigothe mais là les spécialistes sont plus frileux et moins unanimes, ce sera le nom goth d’Amali. A partir de là nous entrerons dans le Moyen-Age européen, période où les noms de famille se sont développés et généralisés, période aussi où notre nom deviendra également un prénom ( étant donné que de nombreux saints se nommaient ainsi dès les martyrs des premiers siècles), période encore où l’orthographe des noms n’était pas fixée (elle ne le sera que très tard, au XIXème siècle pour ce qui concerne la France), période d’autant plus riche que nous avons plus de documentation au fur et à mesure des siècles plus récents. Quant à la période contemporaine il est évident qu’il faudra faire des choix, il ne sera pas possible de tout dire tant le foisonnement des informations rend difficile d’y voir clair (selon certaines estimations il y aurait, rien qu’en France. plus de quatre mille Amiel vivant de nos jours et environ un millier ailleurs dans le monde notamment aux USA et au Canada, pays de prédilection migratoire au XIXème et début du XXème siècle). Vous le voyez, il y aura beaucoup à dire sur ce sacré nom Amiel dans la suite de cette chronique hebdomadaire.
→ Pas de CommentairesTags: Non classé
De la racine « El » et du sens d’ « Amiel » en hébreu
13 décembre 2010 · 12 Commentaires
Pour être plus complet sur la racine universelle ‘Am’ un auteur contemporain a récemment bien rappelé sa dimension humaine universelle : ‘Am’ , peuple est à mettre en relation avec ‘Amad’ ou ‘Amam’ (le peuple est grand, en hébreu), mot où l’on trouve ladite racine de peuple mais aussi, dans le redoublement, la notion d’ensemble, de race, de tribu. Ce sens d’association, d’amitié, de conjonction, de communion de deux ou plusieurs humains, est très connu dans les langues phénico-sémitiques mais aussi dans les langues indo-européo-germaniques. Je ne voudrais pas terminer sur ce sujet sans citer une dernière fois quelques preuves tirées de langues diverses: le latin avec ,amo, com, cum, concunctus (de cungo-jungo: joindre), le grec ama, le sanscrit sam, samon, l’anglo-saxon samo (same: égal à: idée de communion), le français ami, ensemble, le danois san, le germanique sammt sans oublier l’arabe aram qui équivaut à l’hébreu am.
Rèf: Jone’s dictionary of Old Testament. Proper Names A. Jones Kregel 1997.
L’autre partie du nom Amiel, nous y arrivons enfin, comporte deux éléments prononçables soit en deux émissions de voix ‘i’ et ‘el’ soit en une seule ‘iel’; nous aurons ainsi deux notions qui se complètent; (je vous rappelle qu’il arrive que l’hébreu déplace les syllabes d’un même mot).
Si on lie ‘i’ avec ‘am’ pour former Ami (écrit parfois Ammi), on a avec l’adjonction de l’affixe ‘i’ la signification de « mon peuple« . Nous aurons l’occasion de revenir sur ce ‘mon’ ailleurs. Sachez toutefois que nous avons dans Ami ou Ammi le nom donné au peuple d’Israël par le prophète Osée (Os, chap. 2, verset 1 de la Bible).
Si l’on prend ‘iel’ détaché de ‘am’, ou plutôt ‘eli’ ce qui est préférable et revient au même, nous pouvons isoler l’élément déterminant ‘El’, l’autre racine primaire de notre nom Amiel. ‘El’ est ce qu’il y a d’uniquement essentiel pour un hébreu car il s’agit de « L’Eternel », le seul Dieu, le ‘père’ des Cananéens, ce peuple très antique, repris par les Hébreux. ‘El’ que l’on retrouve comme suffixe dans un nombre très important de noms propres hébreux puis juifs, des noms d’anges, des noms d’acteurs de la saga de ce peuple tels que: Michel, Gabriel, Raphaël, Daniel, Ezechiel, Joël, Samuel, Rachel, Ariel, des noms de lieux tels que Israël bien sûr mais encore Bethel par exemple. Enfin il y a lieu de remarquer qu’Eli (Elie en français) est le nom d’un grand prophète, souvent évoqué dans les Evangiles par Jésus , à moins qu’il ne veuille parler en le nommant, de Dieu lui-même, comme dans la fameuse interrogation qu’il lui adresse, au coeur de sa dernière nuit d’être humain, dans un moment de doute bien humain mais qui peut surprendre s’agissant du Messie: « Eli, Eli, lama sabactani? » (‘Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?).
Mais d’où vient donc cette dénomination « générique » chez les Hébreux, de « El » pour désigner ce Dieu unique? Prenons la Torah (le livre sacré des Hébreux et des Juifs constitué par les cinq premiers livres de la Bible, ou Pentateuque, du grec ‘penta’, cinq). Dès les premières lignes de la Genèse, (le premier de ces cinq livres, écrit sur de vieux mythes ancestraux et sur lesquels nous reviendrons plus tard) nous trouvons le mot ‘Elohim’ dont ‘El’ est l’abrégé (Genèse, chap. 1, vers. 2).Ce mot est traduit à cet endroit et plus loin par Dieu, dans toutes nos Bibles, d’hier ou d’aujourd’hui, ce qui est beaucoup simplifié mais pratique, nous verrons pourquoi dans un autre article. Sachez seulement à ce sujet que ce nom générique de Dieu ne date que du IXème siècle et qu’il a pour origine le terme grec désignant leur roi des dieux, j’ai nommé Zeus! Mais revenons à Elohim; nous avons là un nom pluriel (marqué par le suffixe ‘im’), ce qui est pour le moins curieux, pour ne pas dire singulier, pour un nom éminemment singulier … puisqu’il désigne un être unique! S’écrivant LHYM il se lit aussi El Ha Yam soit textuellement: « Seigneurs de la mer ». Vous noterez en passant la correspondance Yam, mer via sans doute cette racine décidément incontournable ‘am’. Mais que vient faire la mer ici (les Hébreux n’ont pas été un peuple de marins, ils se méfiaient beaucoup de cet élément). Nous verrons ce thème également un de ces jours.
Résumons pour finir la signification hébraïque du nom Amiel: Il s’agit du »Peuple de Dieu » ou plus précisément « mon Peuple (est à) Dieu« . Et si l’on considère la correspondance Amiel-Eliam on peut prendre comme définition une citation du prophète Zacharie (Zach. chap.13, ver.9) dans lequel lorsque Dieu dit: « C’est mon peuple », le peuple répond: « C’est mon Dieu » accomplissant par là l’alliance de Dieu avec son peuple et en retour la confession de la foi de ce dernier envers l’Eternel.
En somme si Dieu lui-même n’avait pas « baptisé » son peuple du nom d’Israël, peut-être celui-ci serait encore de nos jours appelé Amiel ou Ami, nom employé on l’a vu par Osée, et les Israéliens seraient des … Amieliens !! C’est tout pour cette fois.
Quelques références: Réponses critiques à plusieurs difficultés proposées par les nouveaux incrédules … des livres saints JB Bullet Tome 2 Mecquignon Junior Paris 1826; Personal Names in the Bible: interpreted and illustrated by W.F. Wilkinson London Stahan 1865; Reading in First Chronicles in: The Quaterly Journal of Prophecy Vol 10 London Nisbet & Co 1858.
→ 12 CommentairesTags: Non classé
La racine « Am » dans les langues du monde
6 décembre 2010 · Pas de Commentaire
Saviez-vous que Marie, la mère de Jésus s’appelait en vérité Myriam en hébreu? Peut-être pas. Nous avons là l’un des multiples exemples de cette langue qui permettait ce genre de fantaisie linguistique. Les noms en hébreu sont ainsi: non seulement les voyelles n’étaient pas usitées dans l’écrit mais les consonnes pouvaient être prises à l’envers du sens de lecture. Nous verrons d’ailleurs que c’est le cas pour le nom biblique Amiel. Voilà donc une preuve supplémentaire de ce que j’ai écrit dernièrement: Ma et Am c’est exactement pareil! (en hébreu). Cette langue a ceci de particulier qu’elle forme ses mots (et noms) à partir d’un nombre très restreint de racine primaires simples.
Le genre « AM » appartient à la famille « or, our » qui regroupe les sens généraux de lumière, bonheur, sérénité. Le ‘m’ est un signe de « multitude et de force ». Ce genre, équivalent aux genres ‘em,om’, vient de ‘om’, soit « chaleur, rouge » se caractérisant par les significations de: brûlement, bouillonnement, colère, passion vive, amour(notez la reprise dans les langues latines de cette racine pour tout ce qui touche aux belles passions humaines que le Christ est venu exalter il y a deux-mille ans et auxquelles plusieurs milliards d’humains croient toujours aujourd’hui), désir enfin. Cette racine a donné par exemple en hébreu les mots suivants: AMAM: être chaud, ardent; IAAM: s’enflammer(à nouveau présence de la racine ‘am’ dans les lagues latines), AMAD: désirer( d’où le fameux mot latin ‘amor’ et aussi ‘aemulor’ que nous reverrons lorque nous aborderons les origines grecque et latine de notre nom Amiel), DAM: sang, ADAMAH: la terre rouge venant de ADOM: rouge(cette terre qu’a utilisé Dieu pour créer Adam d’où son nom d’ailleurs), AMAR: bouillonner, AMAL: avoir pitié, NAAM: s’apitoyer, consoler; également AMETS: se lever, fermenter d’où TSAMA: foisonner; AIAM ardeur, PEAM: charbon, BAAM: aimer;et lorsque AM devient AB (on a bien vu que les deux termes sont très liés), passant de l’élément féminin des origines à l’élément masculin de l’apprentissage de la vie, AB marque l’enveloppement, l’union et rappelle, outre le père, LEB: le coeur (lieben en allemand), nous avons alors AAB, ABAB: aimer, chérir (leb vient de LABAT, LAAB: flamme, vie, courage), ABA: vouloir, TSABA: vouloir et IAAB: désirer.
Pour être complet sur cette racine il me reste à vous montrer combien elle est universelle.
En arabe on a HAMAR,HAMRA: rouge; TAMANNY: désir;SAMMAA: ciel(et là on peut penser au mot ciel en allemand: himmel, d’où vient le nom des rois wisigoths AMALI que nous rencontrerons aussi dans nos explications concernant notre nom Amiel). Le mot correspondant à ‘ciel’ en hébreu est SHAMAIN, ce qui est très proche de l’arabe. Idem pour le soleil qui se dit SHAMS en arabe et SHEMESH en hébreu. Quant à ‘jour’, ce mot se dit YAUM en arabe, IOM en hébreu! le tout étant très proche de SOM: été (jours longs) en copte. Vous me direz ces langues sont un peu parentes (sauf l’allemand) mais voici d’autres éléments plus troublants: en malais DEMAM : fièvre, DAMAR: lumière; en tonkinois DOM: flamme et THAM: couleur rouge; en kabyle TIMOCA: bouillir et en groënlandais nous avons AUMA: braise!
Pour revenir dans les langues européennes d’hier et d’aujourd’hui, parlées dans une grande partie du monde en raison des migrations et des colonisations nous allons trouver ceci: Dans les langues anglo-saxonnes: SUMER: été en saxon (sommer, summer anglais), MUTHEN: désirer, SHAM: honte(shame en anglais) venant de rougeur, également SCHAUM: écume, BAMMERUNG: crépuscule, BAMPSEN: fumer, EMSIG: ardent, actif. En grec plusieurs mots dont le sens est: sang, âme (toujours cette sacrée racine pour signifier ce qu’il y a de plus élevé et de noble chez les hommes, notion complexe que les anciens hébreux ne connaissaient pas), se mettre en fureur, désirer, encenser(on est proche de ce que fait un émule et son « aemulatio » latine, voir plus haut), potage (non ce n’est pas une erreur, il s’agit de signifier tout simplement la chaleur qui s’en dégage!), et enfin: jour et rendre brillant.
Je terminerai par le latin, langue-mère de nos langues occidentales actuelles: HUMUS: terre fertile, chaude) pour sa lointaine relation avec Adam l’hébreu, AMBÔ: ensemble de deux, beaucoup de noms commençant par ‘AM’ et relatifs à l’amitié , à l’amour,à l’admiration voire à la rivalité en passant par la jalousie (eh oui!), ou à la seule ambition plus acceptable moralement.
Prochain article sur l’origine de « IEL » dans AMIEL, c’est promis.
Réf: Panorama des langues: clef de l’étymologie. A. Latouche Paris 1836).
→ Pas de CommentairesTags: Non classé
Sur l’origine de la racine « Am »
29 novembre 2010 · Pas de Commentaire
Notre nom « Amiel » a une très lointaine origine. Non seulement porté par toutes les générations depuis le moyen-âge en Europe, formé dans un cadre gallo-roman pour sa définition habituelle, ce nom est également porté de nos jours par des individus et des familles d’origine juive. C’est de cette origine sémitique que je veux aujourd’hui vous entretenir.
S’il est bien des mots que nous prononçons dès que nous commençons à parler, et ce quelle que soit la langue de nos parents, c’est bien l’appellation de nos géniteurs soit « papa »et « maman ». Enfin il est plus exact de dire que c’est parce que ce sont ces syllabes répétées en regardant nos parents que beaucoup de langages ont ainsi désigné ceux qui nous ont mis au monde. Le radical signifiant « père » dans les langues indo-européennes et germaniques est « pa ». Dans les langues sémitiques du Proche-Orient c’est « ab » ou « ap »: l’une est inverse de l’autre rapport sans doute au sens de lecture qui l’est également mais il s’agit bien de la même définition. Est employée la lettre la plus facile de toutes pour un bébé, la labiale « p » ou « b », la seule différence étant dans la place de la voyelle utilisée pour sa prononciation. De plus le redoublement de son émission nous fait encore mieux sentir cette diversité: papa (d’où pape, père, des langues européennes) ou abba (père en hébreu d’où abbé, abbaye des mêmes langues). Et l’on retrouve cette même formation pour ce qui est de désigner la mère dans ces mêmes langues: « ma » et donc « mama », maman dans les langues indo-européennes, « am » et donc « amam, ammah », mère en hébreu. Avec ces radicaux « am, ma » et « ap, pa », chaque groupe linguistique a forgé, selon son génie propre, un certain nombre de termes, témoignant de leur unité phonique mais aussi de la diversité dans leur application.
Ainsi à partir de « pa » les langues indo-européennes et anglo-saxonnes en ont déduit nombre de mots exprimant l’idée de se nourrir, se protéger, paître (pa-bulum: paître, pastor: pasteur ou panis: pain). Le sémitique a fait de même avec « am » : aman (nourrir), amon (nourricier d’où le nom emprunté du dieu égyptien bien connu). D’ailleurs il est frappant de constater qu’un des rares sociétés matriarcales au monde nomme Ama la matriarche; c’est chez le peuple Mosuo vivant toujours avec ces traditions dans la Chine du sud-est que l’on trouve cette appellation; de même chez eux l’ancêtre est féminin, il ou plutôt elle est nommée « la mère », le nom familial est matronymique, transmis par la matriarche à sa fille et celle-ci gouvernera la maisonnée après elle sans que cela émeuve les hommes. Enfin tandis que grecs et latins nomment la réunion des familles en une cité du nom du père, d’où viennent les noms de pa-tria et po-pulus, l’hébreu l’appellera du nom de la mère, « aum’ soit nation, « am » signifiera « peuple » comme qui dirait matrie pour notre compréhension européenne; les anciens hébreux auraient-ils donc pu avoir été matriarcaux ?.
Il est certain en tous cas que « am » dans « Amiel » signifie bien « peuple » toujours aujourd’hui pour les personnes de tradition juive qui portent ce nom comme nom patronymique ou comme prénom, car il était seulement un prénom dans les temps bibliques et bien après, étant donné que les juifs n’ont véritablement adopté le principe du nom de famille comme nous l’entendons de nos jours que fort tard.
Dans ce contexte il nous reste à voir ce que signifie le reste du nom soit « iel », chose que nous verrons dans la suite de cet article.
→ Pas de CommentairesTags: Non classé
Du « nom » des individus et d’ Amiel en particulier
22 novembre 2010 · 1 Commentaire
Les débuts du langage ont certainement consisté à « reconnaître », les individus comme la nature qui nous entouraient. L’homme a inventé ainsi des mots, forgés le plus souvent sur des racines simples qu’il a combinées presque à l’infini et qui ont formé les langues propres à chaque groupe humain. Les linguistes, philologues, et en ce qui nous concerne les anthroponymistes, spécialistes de l’origine des noms propres (dans le sens où ils appartiennent à un individu ou à un lieu) que nous désignons dans beaucoup de langues en les dotant d’une première lettre majuscule, comme pour déjà les honorer, en tous cas leur reconnaître un statut particulier, en étudient la formation, l’histoire, l’évolution. Bien entendu, du langage il a fallu passer à l’écriture, c’est encore une sacrée invention après celle des langues parlées. Du symbolisme de la réalité traduite en mots parlés et compris, certains peuples ont trouvé avantage à pérenniser ces sons d’une façon plus longue ou sûre en les »imprimant » sur un support plus ou moins durable au moyen d’un autre système symbolique: l’écriture. Cette écriture, pour les plus anciens témoignages que nous en ayons trouvé à ce jour, utilisait des représentations figurées des sons qui composaient le langage parlé. Ces représentations figurées, pour la commodité de leur utilisation se sont progressivement stylisées, et passant de langue en langue par des traductions nécessaires ont abouti aux principaux systèmes alphabétiques actuellement utilisés; les systèmes utilisés par les peuples orientaux, notamment les chinois, étant toutefois plus complexes. Enfin ajoutons que sans ces « révolutions culturelles » propres à l’homme, nous n’aurions pas atteint le haut degré de vie dont nous jouissons, pour une grande partie d’entre nous, actuellement et parmi tous les objectifs que nous devons avoir en permanence à l’égard de nos frères humains figure évidemment celui de l’éducation. La langue et l’écriture sont toujours aussi nécessaires malgré les innovations technologiques permanentes dont nous sommes abreuvés. Il est toujours aussi nécessaire aujourd’hui qu’il y a trois ou quatre mille ans de nommer les lieux et les individus et c’est tant mieux pour les historiens. J’ai toujours à l’esprit cette vieille maxime qui veut que l’on ne puisse bien appréhender le présent que si l’on connaît bien le passé et aussi celle qui fait remarquer que le présent n’est après tout que le passé de demain! Et cette histoire, celle des noms propres dont nous parlerons, celle des « AMIEL » sous toutes ses formes, sous toutes les latitudes où ce nom est présent ou l’a été, c’est cette histoire bien particulière dont je compte vous parler ici au fil de ces articles.
En effet notre nom a une histoire anthroponymique complexe, une histoire homonymique longue et variée, une histoire toponymique curieuse bien que concentrée essentiellement sur l’Europe, enfin une présence contemporaine remarquable par un nombre d’individus assez important ainsi dénommés actuellement notamment dans des domaines essentiels tels que la médecine, la finance, les affaires, l’entreprise et l’innovation, l’art et la littérature enfin, pour ne citer que les principaux.
Il me sera sans doute difficile de faire la part des choses quant à l’importance des différents sujets et des hommes dont je vous parlerai mais mon objectif sera toujours de vous intéresser à ce vaste sujet comme je m’y suis intéressé moi-même en découvrant jour après jour sa richesse; enfin une histoire que je ne pouvais pas garder jalousement pour moi sans la partager. Je dis un grand merci à tous ceux qui, dans le passé et actuellement utilisent l’écriture pour communiquer; grâce à eux et à leurs connaissances je vais pouvoir faire de même et laisser moi aussi mon jalon, si minime soit-il, dans l’histoire d’un nom propre, celui que m’ont transmis mes ascendants et que j’ai moi aussi transmis à mon tour, celui des Amiel, du monde entier et de toujours.