On parle des amiliens depuis des lustres (comme diraient les romains!), depuis quasiment le début du monde pensant; le nom, selon un mythe de la création qui a servi de base au récit biblique et fut repris par un voyant extraordinaire, bien connu dans son pays, est à la base de la création de l’homme sur terre. Sans rentrer dans les détails, ce voyant américain de la 1ère moitié du XXème S. du nom de Edgar Cayce, a donné en effet le nom d’Amilius (nom qui sonne très latin par son radical comme par sa déclinaison) à une entité spirituelle que des auteurs anciens, Kabbalistes juifs ou ésotéristes nomment ange: cet Amilius aurait, du temps très lointain et heureux de l’Atlantide, été à l’origine de ce plus qui nous met au sommet de la Création, l’esprit, mais aussi de la complémentarité homme-femme, l’unicité première des êtres devenant depuis la quête des hommes et des femmes d’où ces besoins d’amour autant physique que spirituel qui animent nos existences; ensuite que cet Amilius est la première ‘incarnation’ de l’Adam biblique (où il est dans la Genèse le 1er homme directement créé par Dieu) puis des plus importants personnages bibliques qui suivront dans le cours du temps notamment David, son fils Salomon et leur lointain descendant, Jésus, le Messie des chrétiens. Et ma foi lorsqu’on s’intéresse un peu à l’angélologie (les anges) on trouve en effet pas mal de noms très amieliens comme Ha’amiel, Sa’amiel, Ra’amiel ou Yeramiel. De plus on retrouve le nom Amiel dans un récit d’apocalypse juive du haut moyen-âge intitulé « l’Apocalypse de Zerubavel » ou le messie (que les juifs attendent toujours aujourd’hui) prend le nom de Menahem Ben Amiel. Enfin est-il besoin de vous rappeler que la propre mère de Salomon, la bien-aimée de David avait pour père un dénommé Amiel? Un autre américain, Vardis Fischer (et là on rentre dans notre sujet) a fait paraître une vaste pseudo-histoire de l’homme sur la Terre intitulée « Testament of Mars » très influencée par la Bible (ce qui n’est pas étonnant pour un américain où ce livre est véritablement, au propre comme au figuré un livre de chevet). Le volume 7 (« The island of the Innocent ») conte la fameuse révolte des Macchabées dans laquelle les traditionalistes juifs s’opposent a ceux sensibles aux influences étrangères (grecques), querelle éternelle entre les anciens et les modernes en somme, que l’on retrouvera au début du christianisme par ex. Et l’on voit à nouveau un Amiel, prêtre rigoureux, écrire le Livre de Daniel, qu’on pourrait facilement appeler donc le Livre d’ Amiel ou livre de Damiel (voudrait-on nous y inciter?) dans lequel, je vous le donne en mille, outre les habituels rapports spéciaux que Dieu entretient avec son peuple (rappelez-vous en passant le sens d’Amiel en hébreu), insiste et est convaincu qu’un Messie (voir plus haut!) viendra et conduira son peuple (re…) à la victoire et à la gloire. Et la meilleure c’est que ce fameux Livre de Daniel semble en effet raconter cette histoire, voilée mais précise des divers épisodes qui marquèrent la persécution d’Antiochus Epiphane (de -175 à -164) livre du genre apocalyptique ayant pour but de soutenir le courage des juifs croyants sans s’attirer des représailles de l’oppresseur. C’est l’histoire du conflit entre la philosophie (les grecs) et l’écriture (les juifs), entre la raison de la pensée grecque et la tradition révélée des juifs, finalement entre l’homme (et sa raison) et Dieu (et son omni-puissance), enfin entre la nouvelle civilisation grecque et la vieille tradition juive. Il semble évident de dire qu’un nombre incalculable d’oeuvres romanesques ont pour support la Bible, ce livre qui est depuis très longtemps le best-seller (encore de nos jours) des traductions et diffusions dans le monde. Des exemples quand même pour ce qui concerne l’utilisation du nom Amiel dans ce contexte religieux: « Abram and Sarai » de J. Servaas Williams qui parle des débuts du peuple hébreu, alors que celui-ci était encore pérégrin (voyageait sur de longues distances) et dans lequel évolue un jeune berger du nom d’Ammiel, dans la région du village de Mamre (Corinth House 1981); « A story of Mose’s birth » de Brenda Ray (Kamichael Press 2000) ou comment une femme hébreu défia Pharaon lors de la publication de son décret d’élimination des enfants mâles (déjà) et sans le vouloir sauva son peuple, un personnage de ce roman historico-biblique s’appelle Amiel; Moïse, qui, vous le savez, amena le peuple élu sur les terres attribuées par Dieu lui-même, le Pays de Canaan et, au seuil duquel il envoya des éclaireurs dont Ammiel, prince de la tribu de Dan, une fabuleuse histoire racontée par G. P. Taylor et P. K. Parker dans un recueil intitulé « YHWH the flood, the fish and the giant: ancient stories retold » (Authentic Media Ltd London 2010); une autre histoire biblique revisitée, celle d’un petit-neveu de Josué (encore un meneur de son peuple sous les ordres divins) nommé Amiel, qui vint vivre à ses côtés et apprendre de lui beaucoup de leçons de vie, que lui-même apprit de Moïse, Aaron et d’autres, c’est une oeuvre dans laquelle les paraphrases de l’auteurdans ces passages de la Torah sont excellentes (« The Mentor » Pasteur M. Lenz Eglise d’Eagle Brook Minnesota); les vies de David ne pouvaient pas faire l’impasse sur ce valeureux combattant et probable ami de David que fut Amiel, le père de Bethsabée, c’est le cas de « The throne of David » par ex. de J. H. Ingraham racontant la vie davidienne du berger de Bethléem à la rébellion du Prince Absalom (Evans, Philadelphy 1860) ou « Psalmwriter » de Michaël Sandusky partie de « The chronicles of David » Book 1 (Inter. Bible SoC. 2006) où Amiel apparait comme un ami de toujours de David: ils y ont le même âge, l’un des frères de David est marié avec une soeur d’Ammiel, ils sont très semblables dans leur façon d’être sauf qu’ Ammiel, lui, ne chante pas (on sait que le Roi David est connu pour avoir composé ce fameux chant d’amour biblique ‘le Cantique des Cantiques’ et qu’il s’accompagnait d’une harpe); Ammiel est ici confident de son roi et son ami, il partage étroitement tous les faits et gestes de celui-ci, l’accompagne dans ses nombreux combats (il en est l’un des trente gardes rapprochés) et connait les secrets de son âme. En France, un récit de Eugénie Foa (raconté dans le « Journal des Demoiselles » 1841) destiné à l’édification (comme l’on disait alors, synonyme d’éducation par l’exemple) de ces jeunes filles, est censé donc les édifier en ce qui concerne les relations amoureuses, une histoire de moeurs hébraïques où l’on voit le jeune Ammiel convoiter la jeune épouse de son père adoptif, ils s’aiment mais ce ne peut être que d’un amour fraternel car ils sont en réalité, frères et soeurs. Ezèle, l’épouse du riche Hophin, pourra sortir saine et sauve de cette épreuve antique destinée à faire éclater la vérité. J’ajoute que ce récit très bien tourné fut repris en anglais par plusieurs revues du même genre. Un très beau conte de Noël fut écrit en 1912 par Henry Van Dyke « The sad shephered. A Christmas story » dans laquelle l’un des bergers s’appelle bien entendu Amiel. Un roman de science-fiction aussi « Messiah » de Niall Patrick à base historico-hébraique dirons-nous fait intervenir un Ammiel messianique (on voit d’où vient l’idée sinon relisez au début de cet article!) (Stamford House Publ. Peterborough 2005). En marge sachez encore qu’une romancière pour jeune public a appelé sa collection « The Amelian Legacy » car, dit-elle Dieu est sa source d’inspiration et ce nom Amiel représente pour elle, dit-elle, la ‘figure allégorique de Dieu’, ‘Seigneur et Créateur de l’Univers englobant le monde’: c’est un remerciement pour ses talents d’écrivain. Un roman oriental fait, lui, intervenir un « King Ammiel » dans « The tales of the prophets of Al-Kisa’i » de Muhammad Ibn Abd Allah Kisa’i chez Twayne Publ. 1978. Enfin dernières citations sur ce thème une « Amiel Family » est inclue dans un roman sur les suites de l’Holocauste et le traumatisme subi par les orphelins qui ont pu en réchapper, arrivant en Israël et placés dans des familles adoptives, ce qui est le cas pour cette famille (« Three children de R. Sarna Araten Gefen Publ. House 1993); une autre « Amiel Family » sans rapport avec ces traumatismes, est présente dans un autre roman, de 1927 celui-là, « Those disturbing miracles » de Lloyd Cassel Douglas (chez Harps Brothers).
Je ne peux que vous rappeler qu’il ne s’agit là que de quelques bribes de tout ce que l’on peut dire sur ce sujet, comme pour tous les autres aspects de notre nom, mais cet aspect par beaucoup de raisons, est peut-être le plus important, puisque toutes les oeuvres littéraires dont je vous parle nous parlent de notre nom de tant de façons, aujourd’hui dans la Bible et à cause de la Bible, la prochaine fois pour d’autres raisons tout autant incontournables, comme vous le verrez.
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Oui, quelque soit l’origine ethnique ou nationale notre nom est toujours bien vivant: Il ne peut être question ici de vous parler de tous les Amiel de notre temps (nous sommes environ dans les cinq ou six mille à travers le monde occidental à partager ce patronyme dont au moins quatre mille en France) mais de vous donner une idée de l’extrême diversité de tous ceux qui le portent, critère significatif d’une certaine universalité humaine contemporaine occidentale de notre nom de famille. Il est, en tous cas une présence qui n’est plus à démontrer, celle de la permanence des toponymes liés à notre nom, ce caractère des toponymes étant par définition très réfractaire au changement d’appellation; certes les noms de lieux peuvent évoluer dans le temps, s’adapter aux langues mais il en va pour eux comme pour l’histoire; avec l’archéologie par exemple, l’histoire retrouve les strates du passé d’un lieu, de même la toponymie aidée par la philologie par exemple, retrouvera l’histoire des noms de lieux. Ces noms amiéliens de lieux dont je vous ai déjà touché quelques mots, sont toujours là pour désigner l’endroit où ils sont apparus, souvent au moyen-âge, quelquefois dans l’antiquité, ils marquent leurs lieux d’une empreinte désormais indélébile et feront l’objet de notices régulièrement.
Je vous parlerai donc ici uniquement de ces amieliens qui portent le nom parmi l’humanité actuelle, disons depuis un demi-siècle; je sais j’empiète sur le XXème S. mais ainsi va la vie: Beaucoup des Amiel actuels étaient déjà là il y a cinquante ans, j’en suis la preuve, moi qui écris ces lignes. Ils sont donc plus ou moins jeunes, ils ont des tas d’occupations différentes, certaines très originales, ils comptent dans certains milieux, évoluent dans certaines sphères, ou plus simplement contribuent à la vie ordinaire de leurs congénères, ils sont comme tout le monde finalement mais ils portent le patronyme d’Amiel et c’est ce qui, pour moi, pour vous qui me lisez, fait l’intérêt de cet article. Faisons donc ce tour d’horizon ensemble.
La vie quotidienne fournit le nom d’une pléiade, rien qu’en France d’entreprises commerciales ou artisanales plus ou moins étoffées qui portent le nom d’Amiel; quelques domaines: L’alimentation (y compris fine), les transports et déménagements, l’équipement de la maison, la construction, la restauration et l’hôtellerie, l’électronique, la vigne (domaine essentiel dans les zones traditionnelles de présence de notre nom), l’artisanat, l’automobile, …Il faut y ajouter tous ceux qui sont employés, ouvriers ou fonctionnaires de tous grades mais une bonne partie des Amiel d’aujourd’hui que l’on peut recenser via internet par exemple évoluent dans les secteurs de la culture, de la science, de la finance; ils sont poètes, écrivains, dessinateurs, artistes plasticiens, stylistes, acteurs de cinéma ou de théâtre, réalisateurs, scénaristes ou producteurs, photographes, chanteurs populaires comme d’opéra, peu de musiciens toutefois, professeurs de sciences (chimie et surtout médecine) ou de lettres (langues, philosophie, histoire), médecins souvent spécialistes, présidents et directeurs d’entreprises, banquiers, consultants financiers, journalistes ou travaillant dans l’édition, avocats ou juges, prêtres ou pasteurs, architectes et designers, très peu sportifs mais s’occupant à haut niveau de gestion de sports, enseignants, chercheurs ou érudits…. Et puis il y a certains spéciaux quand même comme un potier à Moustiers Ste-Marie, un spécialiste reconnu de la religion jaïniste, un détective, quelques haut gradés d’armées ou police, une entraineuse d’équipe nationale de rugby féminin, un top-modèle, un joueur de hockey ou de poker, un missionnaire, un compositeur de musique, un inventeur, un philanthrope, un guide de haute-montagne, un traducteur (de norvégien), une voyante ou un médecin légiste international… Et leurs prénoms (j’ai recensé dans les 550 Amiel avec les professions citées ci-dessus) reflètent souvent non seulement leurs origines mais sont aussi significatifs des domaines où ils oeuvrent: on ne sera pas surpris de trouver des prénoms à consonance juive parmi beaucoup de médecins, financiers, scientifiques, commerçants ou artistes, et des prénoms d’origine chrétienne plutôt parmi les disciplines littéraires, historiques ou juridiques, les artisanats, même si cette remarque tend sans doute à s’effacer progressivement à proportion de l’uniformisation rampante due à la mondialisation des savoirs et à leur exploitation.
Je ne peux terminer ce vaste tour d’horizon et survol de l’histoire de notre nom Amiel sans citer au moins une fois une histoire généalogique qui inclut une histoire (généalogique) d’une famille Amiel : Il s’agit de la famille Merryweather, famille anglaise dont certains membres amieliens originaires de Provence, sont partis aux Caraïbes au XVIIème S. puis ont migré dans l’Amérique avec les premiers immigrés, sont ensuite revenus en Europe, mais en Angleterre. Ce travail de recherches contient notamment une relation concernant le fameux procès en sorcellerie de Salem; il est riche aussi de documents et lettres découlant de pertes de biens et d’argent consécutivement à la Guerre d’Indépendance américaine: Ou comment des français sont devenus colons français puis colons anglais et enfin anglais tout court. L’histoire (généalogique ici) a quelquefois certains détours inattendus.
Je veux terminer aussi ce panorama général par l’histoire d’une famille Amiel, celle de cette famille juive de ce nom à l’origine d’une des plus importantes entreprises de voyages d’Israël, nommée « Amiel Tours ». C’est dans l’été 1839 que les Amiel quittent Casablanca (Maroc) pour regagner la terre de leurs ancêtres, Israël. Ils partent en bateau pour le port de Jaffa, emportant avec eux les restes des membres de leur famille, eux qui avaient rêvé déjà de revenir sur la terre d’Abraham. Ils s’établirent sur le lieu qui deviendra Tel-Aviv mais en furent chassés par les Ottomans; ils se réfugient en Egypte jusqu’à ce que les turcs soient chassés par les Britanniques, et enfin reviennent définitivement en Palestine. Moshe Amiel, père du fondateur de l’entreprise, combattit aux côtés des anglais en Egypte lors du premier conflit mondial. Plus tard le même participera à l’équipement d’Israël par l’ouverture de routes. Son fils, lui, servira dans les forces paramilitaires du pré-état israëlien et eut ensuite une destinée ordinaire; dans les années 1950 il vit avec son épouse dans un kibboutz sur le littoral où il conduit un autobus. Parallèlement il s’intéresse au tourisme naissant, devient guide puis tour-opérateur. Il fonde enfin en 1976 sa propre entreprise, Amiel-Tours, gérée aujourd’hui par son fils Oni. Chuzy fut en Israël l’Homme de l’année en 1996 et en 2000, l’Etat reconnaissant par cette distinction renouvelée son rôle éminent dans le développement du tourisme au niveau national. Une belle destinée parmi d’autres pour notre nom s’il fallait encore démontrer par l’exemple la notoriété, toujours actuelle de celui-ci.
Une notoriété qui devient complète lorsqu’on se penche sur l’utilisation de notre nom, et ce depuis des lustres, dans la création littéraire, ce que nous ferons prochainement…
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C’est sans doute un truisme que de dire que les Amiel ont suivi le sort des peuples auxquels ils ont appartenu: il en va pour eux comme pour tous les autres. C’est entendu mais il se trouve que ce nom a suivi les destinées de groupes très différents: vous les avez suivis avec moi des contrées moyen-orientales d’il y a trois millénaires aux rives du Tibre latin de la République Romaine, dans toutes les régions de l’immense Empire qui suivit (particulièrement dans ces contrées méridionales du Golfe du Lion et d’Ibérie), de ces mêmes contrées où ils sont encore très présents à l’Europe de l’ouest, d’Europe centrale et de l’est jusqu’en Amérique. Tour à tour ils furent hébreux puis juifs il y a trois mille ans et plus, ailleurs païens croyants des panthéons grecs ou romains durant l’Antiquité, parmi les premiers chrétiens durant les temps apostoliques de l’Eglise, pendant le moyen-âge certains furent cathares dans cette contrée de prédilection pour eux que fut l’Occitanie, tout comme quelques siècles plus tard leurs descendants furent protestants. C’est souvent à cause de leur religion, du moins la religion fut-elle souvent un bon prétexte politique pour qu’ils subissent avec les leurs des persécutions. La Bible dans l’Ancien Testament raconte le sort des hébreux face à Pharaon, Babylone, les autres peuples de la région et enfin les Romains; les hagiographes des martyrs de l’Eglise des premiers siècles racontent les persécutions que ces hommes et femmes endurèrent au nom du Christ de la part de l’administration impériale romaine, implacable et à l’organisation qui ne se retrouvera que près de deux millénaires plus tard; l’histoire de l’Europe dans ses états modernes est pleine des luttes des juifs, protestants et catholiques. On n’est pas donc surpris de trouver des victimes amiéliennes dans toutes ces persécutions, luttes, expulsions et vexations diverses que les politiques n’ont pas hésité à utiliser régulièrement durant tous les âges de notre ère pour asseoir leur pouvoir contre tous ceux qui n’étaient pas dans la ligne du moment, celle du Prince et de ses sbires. Et malgré tout les hébreux, les chrétiens, les cathares, les protestants ne baissèrent pourtant pas la tête et conservèrent leur foi particulière, j’en suis convaincu même si certains feignirent de s’en remettre au plus fort: je vous ai donné le nom de quelques martyrs amiéliens chrétiens, cathares ou protestants, certes ces persécutions furent atroces mais elles sont sans aucun doute loin d’égaler la persécution nazie qui, elle visait l’élimination systématique de onze millions d’humains, femmes et enfants compris, simplement parce qu’ils étaient juifs et vivaient dans cette Europe que la barbarie allemande voulait s’accaparer au nom de la sois-disant race supérieure aryenne pour y installer un règne absolu de mille ans. En quelques années les vexations (déjà quand même dans l’air du temps en Europe depuis plusieurs décennies) furent de plus en plus nombreuses et graves contre ce peuple pourtant installé en Europe depuis tant de siècles, qui avait si souvent été déjà l’objet de multiples tracasseries, rejets, expulsions mais jamais comme ce qui se produisit il y a à peine soixante-dix ans; six millions de juifs furent tués selon une planification toute germanique dans sa conception et son organisation; tout était noté, les noms, prénoms et matricules, le rendement (horrible donnée bien réelle) des camps d’extermination, les convois, le personnel affecté (juif lui-même, jusqu’où pouvait-ils aller dans l’horreur!) et … le coût de tout cela. Le Mémorial de Yad Vashem (nom tiré de l’Ancien Testament, Isaïe, Chap. 56, vers. 5: « Je donnerai dans ma maison et dans mes murs un monument et un nom …,je leur donnerai un nom impérissable à jamais ») en Israël, conserve de nos jours le nom (et les portraits) de quelque trois millions de ces martyrs innocents (soit donc la moitié de ceux qui ont péri); on y trouve les noms de soixante-seize Amiel (on peut donc penser qu’environ cent-cinquante de notre nom ont vu leur vie anéantie dans ces années apocalyptiques parce qu’ils étaient juifs de l’Europe mais il faudrait ajouter les Amiel non-juifs qui ont aussi péri dans ces camps de la mort). Tous ces Amiel dont je vais vous donner simplement les prénoms pour leur rendre hommage sont autant de vies interrompues, d’avenirs anéantis, de lignées familiales supprimées; eux ou ceux qui auraient été leurs descendants ne seront pas dans ces Amiel de la fin du XXème-début du XXIème S. dont je vous esquisserai une vue générale en suivant.
Ces victimes juives et amiéliennes de l’Holocauste sont originaires de trois régions: Thessalonique en Grèce pour quarante-cinq d’entre elles, seize de Pologne, de Bialystok, quatorze du Dodécanèse italien et une de Paris. Ceux et celles qui venaient de Bialystok s’appelaient Szyfra, Natan, Shlomo, Elba, Taibel, Baruk, Chasza, Michle, Mickala. Ceux et celles qui venaient de Thessalonique, en Macédoine, avaient pour prénom Redzina, Sarina, Sarra, Sterina, Dzhakos, Isaak, Ester, Yakov, Buena, Yuda, Moson, Perla, Iosif, Luna, Lutza, Mari, Menahem, Moïs, Natan, Delisia, Dudun, Olga, Pepo, Plata, Raül, Rasel, Aron, Elvira, Yacov, Irena, Yoseph, Ida, Brakha, Reina, Rikula. Les Amiel juifs d’Italie se nommaient Léon, Maurice, Vidal, Matilda, Rakhel, Yitzhak, Abram, Rachel, David, Issak, Mathilde Ammiel, Isaac et Rachel Ammiel. La française, elle, portait le prénom de Fanny. Bien entendu des plaques apposées localement rendent hommage à tous ces juifs morts par la folie d’une conception inhumaine de l’humanité: L’une d’entre elles fixée à l’entrée de la synagogue Kahal Shalom sur l’île de Rhodes, comporte les cent noms de famille de cette communauté qui ont péri dans cette folie meurtrière dont celui d’Amiel. Le monde libre, humaniste, normal quoi, a eu raison de cette idéologie faite de supériorité raciale et d’avilissement des autres races dites inférieures (il n’y eut pas que les juifs à pâtir des bourreaux hitlériens) et leurs combats, leurs sacrifices pour la dignité humaine et la liberté n’est pas prêt de s’éteindre; il n’y a pas de plus grand sacrifice que de donner sa vie pour ceux que l’on aime dit l’Evangile chrétien à propos de Jésus, c’est aussi vrai pour tous ceux qui nous ont libéré du joug nazi en 1944. Puissions-nous ne rien oublier!
Et ce nom Amiel comme beaucoup d’autres, est toujours bien vivant en Israël comme il l’est en Amérique et en Europe, il est porté par de nombreux juifs mais aussi par d’autres croyants, catholiques comme protestants et des « sans religion » même si ces derniers ont nécessairement des ascendants de l’une ou l’autre de ces religions auxquels d’ailleurs il faut ajouter les croyants de religion musulmane (avec une orthographe différente toutefois et dont je reparlerai dans une partie consacrée aux patronymes apparentés). Finalement tout comme il paraît vain de s’attaquer à une quelconque croyance et vouloir la détruire, il apparaît aussi vain de croire qu’au nom d’une idée il soit possible d’écraser une partie de l’humanité: la vie, d’où ou de qui nous pensons qu’elle vienne, est bien la plus forte parce qu’il se trouvera toujours des humains et l’humanisme pour la défendre, j’en suis convaincu.
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S’il est relativement facile de dégager une figure amiélienne du XIXème S. en l’occurrence celle de Henri-Frédéric Amiel dont je vous ai spécialement parlé, la tâche devient plus difficile pour le dernier siècle; la proximité n’a pas pu donner le temps à l’histoire de faire son oeuvre naturelle de tri, de jugement selon ses propres critères, un peu comme il est difficile de savoir à l’avance l’importance à long terme des évènements que nous vivons actuellement: la hauteur et la profondeur de vue nous manquent pour juger de ce que nous sommes, faisons, pensons…C’est donc tout à fait arbitrairement que j’ai choisi, pour clore ce très long voyage dans l’histoire et l’espace occidental, de vous parler de trois personnalités qui ont marqué, à mon sens, notre nom Amiel il y a peu de temps; ils pourraient être de notre propre famille, nos pères ou grand-pères, notre mère ou grand-mère et ils donnent à notre nom un brillant éclat, un peu à la manière de nos ancêtres aemiliens des temps de l’Antiquité Romaine….
Par ordre d’ancienneté je vous dirai donc quelques mots d’un Amiel juif du nom de Moshe Avigdor Amiel Il est, vous allez le voir un archétype de ces juifs qui, nés dans l’Europe de l’est de ses ancêtres, a migré d’abord en Europe de l’ouest puis a décidé de soutenir et vivre dans la Terre Promise d’Israël; mais il fut aussi un homme exceptionnel et un rabbin remarquable du XXème S. Il naît en 1883 en Russie blanche (Biélorussie actuelle) et dès l’âge de 18 ans il est ordonné rabbin par les sages religieux. Quatre ans plus tard il part en Lituanie comme rabbin de la communauté dans ce pays. En 1913 il s’installe à Graïevo, en Pologne puis en 1920, lors d’un Congrès sioniste et suite à ses brillantes interventions à la tribune, il est porté au siège du rabbinat d’Anvers, en Belgique. C’est une ville qui accueille alors beaucoup de juifs qui, fuyant depuis longtemps l’Europe centrale victimes de vexations en tous genres, trouvent là une tête de pont pour s’embarquer sous des cieux nouveaux, ceux de l’Amérique. Ce mouvement s’accélèrera bien entendu dans les années 30. Une importante communauté est alors à gérer, encadrer, religieusement et socialement. En 1936 lui est proposé le poste prestigieux de Grand Rabbin de Tel-Aviv et Haïfa, sur la terre ancestrale des hébreux qui accueillera, après l’horrible traitement qu’il subirent, les rescapés juifs de la 2ème guerre mondiale. Il occupera ce poste insigne jusqu’à sa mort . Partout où il fut il a incessamment travaillé à améliorer les situations sociale et religieuse des membres de sa communauté. Il a fondé de nombreux établissements d’enseignement (yeshivot) dont le plus célèbre se trouve à Tel-Aviv connu de nos jours sous le nom de « Yeshiva Rabbin Amiel ». Il fut aussi un philosophe juif de renom, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels « Les Chemins de Moïse », « Justice sociale », « Sermons pour mon peuple » titre qui, en hébreu comporte donc son nom, Amiel: Je vous rappelle que Amiel, en hébreu signifie exactement « Mon Peuple (dit Dieu) ». Son oeuvre la plus diffusée étant toutefois « Comprendre la Loi Juive ». Il a abordé dans ses recherches tous les aspects ou presque de cette Loi Juive. Il fut donc un rabbin sioniste actif dès les débuts de ce mouvement intellectuel; en effet on le voit exposer, parmi les tous premiers rabbins, les idéaux fondamentaux du sionisme (Mouvement Mizrachi) et il y convertit pas mal de ses compatriotes, en Pologne notamment lorsqu’il y était en poste. Sa prestation très remarquée au congrès d’Anvers en fit un véritable pilier du sionisme religieux. Il mit particulièrement l’accent, outre la relation qu’il y a entre l’homme et son créateur et entre l’homme et son prochain, sur la relation spéciale entre Israël et le peuple juif, Israël et ‘son peuple’. Dans les nombreux articles de journaux qu’il publia, il insista sur les devoirs des colons juifs d’Israël, considérant ces devoirs comme égaux aux commandements bibliques de Dieu. Pour lui le sionisme est la seule voie à suivre pour que vive Israël: « La Foi d’Israël est pour le peuple d’Israël et sur la Terre d’Israël ». Il meurt en 1945 alors que les tourments de son peuple prennent fin et il ne verra donc pas la création de l’état hébreu.
Deuxième personnalité, d’origine juive encore, mais le rapport avec la précédente s’arrêtera là, avec Barry Conrad Amiel. Né en effet dans une famille juive du quartier commerçant de London East End, dans les années 1930, il est un jeune officier d’artilleris anglais durant la 2ème guerre mondiale et, bien que la poésie ne soit pas pour lui sa profession ses poèmes durant ce temps troublé l’ont fait considérer, par les historiens anglais, comme un authentique poète de cette guerre 39-45. Il faut aussi dire que dès les années 1930 il devient communiste marxiste, combat le fascisme naissant, applaudit à la (brève) République Espagnole. Un certain Norman Melburn, originaire du même milieu que lui suivra les mêmes voies et ils deviendront non seulement des camarades politiques mais plus largement des amis. Après la guerre on les voit actifs dans le « Communist Party » tout en poursuivant chacun une voie personnelle: Barry Amiel en devenant avocat et Norman un expert immobilier. Leur action politique commune fut de faire vivre leurs idées dans la vie quotidienne des anglais sympathisants de gauche, créant notamment des évènements littéraires ou culturels comme l’Université Communiste. C’est dans ce même esprit que Norman créa en 1980 une association à laquelle il donna le nom de son ami mort prématurément en 1978; un « Trust » où il s’agit de cultiver le peuple, le faire accéder à la connaissance et à la réflexion dans les domaines du communisme par des lectures, des discussions, séminaires, conférences, ateliers, travaux, recherches, rédaction et publications, librairies, bibliothèques et archives…Norman décède en 1991: son entreprise d’éducation populaire nommée aussi collège prend son nom qui est accolé à celui de son ami pour devenir le « Barry Amiel & Norman Melburn Trust » par lequel il est toujours cunnu et actif de nos jours. La présidente de l’organisation en 2010 est Rebecca Amiel.
Tout aussi différente encore, une femme cette fois en la personne de Josette Amiel connue comme « Danseuse Etoile » de renommée mondiale. Elle est française pour ses origines, née en 1930 à Vanves dans la proche banlieue de Paris, dans une famille d’artistes, son père musicien professionnel et sa mère chanteuse d’opérette. Bien que son père ne tint pas à ce qu’elle entame une carrière chorégraphique, sa mère lui fit prendre des leçons en cachette. Il setrouve qu’elle s’y montre douée, son professeur décèle en elle ses dons et l’incite vivement à en faire sa profession. Elle intègre le Conservatoire Supérieur de Danse de Paris et en sort à 17 ans avec le Premier Prix du jury attribué à l’unanimité. Elle débutera sa carrière en 1948 aux Ballets des Champs-Elysées, rejoint l’Opéra Comique en 49 où elle gravira tous les grades jusqu’à Première Danseuse: Jusqu’en 1952 elle y dansera « Casse-Noisette », « Etudes », « Concerto », participera à des créations (« Mal aimé », « La Commédia dell’ Arte », « La Boutique Fantasque », « L’Amour Sorcier »). En 1952 elle intègre l’Opéra de Paris, avec un grade inférieur, prestige oblige mais gagnera ses galons en 1955 comme Première Danseuse puis en 1958 enfin comme « Danseuse Etoile ». Douée d’une grande technique, elle va être l’interprète des plus grands rôles classiques et participera à la création de nombreux ballets comme « Cinéma », « Lac des Cygnes » de Boumeister, « Chemin de Lumière » de Lifar, « Pas de Quatre », « Symphonie de Gounod » d’Andréani. Elle quittera ce temple de la danse en 1971 mais continuera de danser sur les plus grandes scènes du monde puis, de 1981 à 1996 elle sera Professeur du Corps de Ballet de l’Opéra de Paris et préparera à de nombreux concours internationaux pour lesquels ses élèves ont tous obtenu des médailles d’or ou d’argent. Pour son travail pédagogique elle obtiendra le Prix Diaghilev décerné pour la première fois à l’unanimité du jury du concours. Elle remonte pour diverses compagnies de ballet ( Paris, Helsinki, Pittsburg, Santiago, Copenhague, l’Australian Ballet, Ballet Kirov, English National Ballet), « Etudes » d’ Arald Landers, devient même comédienne dans « Mozart à Cannes », chanteuse dans « Soprano Léger » et actrice de cinéma dans « La Boum 2″ (1982) où on la voit régler une chorégraphie. A la télévision elle crée « La Leçon » d’Eugène Ionesco qui lui permet d’obtenir le Prix Italia mais encore le « Jeune Homme à marier » et « Le Mandarin Merveilleux »; elle sollicitera fréquemment les danseurs étoiles entre 1950 et 1975 pour l’émission « Invitation à la danse » dont Claude Bessy. Elle eut le privilège de travailler avec les plus grands noms, Lifar on l’a vu, mais aussi et surtout Serge Balanchine dont elle fut l’une des interprètes privilégiées. En 2007 on la voit encore professeur invitée par le « Geneva Dance Center » à 77 ans! et en 2008 elle met en scène et conçoit l’éclairage d’une chorégraphie « Etudes » pour le prestigieux Ballet Kirov !!. Madame Josette Amiel est Officier de la Légion d’Honneur et Commandeur de L’Ordre National du Mérite.
Madame Amiel porte très haut notre nom c’est certain. Je vous dirai quelques mots sur les Amiel contemporains en essayant de ne froisser personne donc en étant assez généraliste pour une fois; c’est bien et uniquement le travail de l’histoire de ne conserver que ce qui en vaut la connaissance et à vous, lecteurs, de ne retenir ensuite que ce que votre mémoire, en raison de l’intérêt que vous y porterez et du soin que j’aurai mis à vous y inciter, voudra bien conserver.
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J’aurai pu dénommer cet article « Les Amiel en Amérique » tant le nom y est connu anciennement, tant il a participé selon sa part à la formation des Etats-Unis, tant il y est porté de nos jours par de nombreuses personnes, aux Usa mais aussi au Canada, et pour une moindre audience dans le reste de ce continent. L’histoire nous a, en effet, conservé les noms de quelques Amiel dès la formation de la confédération américaine, au XVIIIème S. et comme on va le voir, non seulement du côté des confédérés (y compris dans les rangs des troupes françaises qui sont venues la soutenir) mais aussi dans les rangs des troupes anglaises défendant leur colonie. Les Amiel ont été aussi parmi ceux qui, au Canada, ont fait valoir leur volonté patriotique devant le même occupant anglais dans le 1er tiers du XIXème S.
La Guerre d’Indépendance Américaine est l’un des deux épisodes principaux de la jeune histoire des Usa, l’autre étant bien entendu la guerre de Sécession de la 2ème moitié du XIXème S. L’indépendance dut être gagnée contre les anglais et la France va soutenir notamment avec Lafayette cette guerre anti-coloniale qui servait ses intérêts en Europe mais aussi en Inde. Des moyens en hommes importants vont être acheminés, par exemple l’escadre du Comte d’Estaing; il y eut 44.000 hommes engagés dans les combats, 5.000 d’entre eux sont morts pour l’Indépendance d’un pays qui n’était pas le leur; mais la France, alors encore monarchique, est la première puissance mondiale à avoir salué, dès 1778, le nouvel état démocratique, non à la tribune d’une assemblée, mais par le tir de coups de canons à la levée du nouveau drapeau américain sur un navire de l’Amiral de La Motte-Picquet. Il y a au moins quatre Amiel français qui ont ainsi lutté aux côtés des insurgés; ils s’appelaient Etienne, Jean, Louis et Pascal Amiel. Louis Amiel était un matelot d’Agde, il est parti sur le vaisseau ‘Le Saggitaire’, l’un des 14 vaisseaux du Comte d’Estaing qui ont appareillé le 12 Avril 1778. Pascal Amiel lui était un marin marseillais, il embarqua sur ‘Le Marseillais’ de la même escadre, comme matelot. Ils sont sur le Mémorial de Yorktown. Parmi les anglais il y a lieu de noter le Lieutenant Robert Amiel, il s’illustra comme Officier d’Enseigne lors de la Bataille de Germantown et y obtint le grade de Lieutenant, le 5 Octobre 1777; bien que ce combat fut une défaite pour l’Amérique il remonta pourtant le moral des insurgés et les conforta dans leur juste lutte (cf. « The Philadelphia Campaign … » Th. J. Mc Guire 2007). Dans les rangs des insurgés il faut s’arrêter notamment sur Peter Amiel Lieutenant de la Marine Américaine en 1776; ce personnage fut le Secrétaire et l’interprète du Capitaine John-Paul Jones, le « Père de la Marine des Etats-Unis », Héros de l’Indépendance: Peter lui fut très utile dans ses relations avec les français car il prît dès 1778 la tête d’une flotte franco-américaine avec laquelle il partit vaincre les britanniques depuis Lorient. Cet apport logistique français est à compléter des échanges commerciaux entre nos deux pays (pour lesquels les archives américaines conservent des lettres de Peter) ce soutien économique fut aussi déterminant dans la lutte et la victoire des désormais anciennes colonies sur le maitre anglais. On connait à la même époque au moins une famille Amiel dont plusieurs membres sont nés à Boston où ils étaient marchands, d’origine mi-anglaise mi-française, mais aussi en Pennsylvanie (cf vol 19 du « Pennsylvania Magazine of History & Biography ») et à New-York un Commandant Amiel. Cet Amiel-là dont je n’ai que l’initiale du prénom, ‘J’, s’il n’était pas anglais, du moins commerçait-il avec l’Angleterre, cette ville étant alors pro-anglaise. Et les Anglais la défendirent bec et ongles contre les indépendantistes (cf « Le Mercure de France » 6 Mai 1780). Un livre de l’Armée Anglaise conservé à la National Library de New-York et concernant l’occupation de la ville durant cette guerre cite des documents pour la sauvegarde des civils (ordres, règlements) signés sur ordre de ce personnage, commandant et Major de la Brigade de Milice de N.Y. le 23 Janvier 1782 à l’en-tête des armes royales anglaises. Cette fonction lui avait été octroyée en 1780 par le Major-Général Patterson (« Edinburgh Magazine » vol 42 Jan. 1780).
Un demi-siècle plus tard, alors que les Usa ne couvrent encore que la moitié ouest du territoire actuel, on ne trouve encore que peu d’Amiel mais en 1880, alors que les flux migratoires vont en s’intensifiant (l’immense pays est enfin stabilisé et à peupler, à construire) il y a environ une vingtaine de familles installées pour un tiers au Mississipi, près de la moitié à N.Y et ensuite quelques familles dans le Minnesota, la Caroline du Sud, et le Delaware. En 1920 nous trouvons un quart des Amiel (sur quarante familles) en Pennsylvanie et Maryland, pour dix pour cent en Californie, au Texas, dans le Tennessie et la côte nord-est et quelques unités seulement dans le centre-est. Ils sont de nos jours blancs, noirs ou métis, on les retrouve dans beaucoup de secteurs mais particulièrement dans la finance, les affaires, le juridique, la science (médecine), les arts (cinéma, chanson populaire), la restauration, l’édition (roman, artistique, histoire (juive)). Ils descendent soit des Amiel des origines colonisatrices, soit des immigrés du XIX ou XXème S (dont de nombreux juifs suite aux conditions déplorables qu’ils durent affronter dès le XIXème S et, bien entendu durant les années 1930 et la 2ème Guerre Mondiale). Ils étaient donc européens (de l’est comme de l’ouest) beaucoup de langue anglaise ou irlandaise bien sûr comme sans doute cette famille rare des Mac Amiel (irlandaise ou écossaise) qui s’est installée à Butler, en Arkansas dans les années 1910-20.
Le Canada n’est pas en reste dans l’histoire du nouveau monde. Même si je n’ai pas trouvé quelques Amiel qui aient accompagné Jacques Cartier, il y eut des Amiel au Canada de bonne heure. L’histoire retient la famille Amiel-Lusignan (l’ancêtre Jean était originaire de Lusignan, en France (Vienne) dont deux représentants Antoine et Gabriel sont deux des 37 patriotes héros du Canada; tués à la mémorable Bataille de St Denis sous Richelieu le 25 Novembre 1837, ils défendirent avec les leurs bien que mal armés et en sous-nombre une certaine idée de la liberté. Un autre membre de cette famille, Alphonse Amiel-Lusignan (1843-1892), avocat et publiciste, né au même endroit que ses ancêtres, fut un journaliste connu et aussi un romancier (cf. Larousse Canadien complet ed 1955). De nos jours on note outre l’entreprise Amiel d’équipements ménagers et Barbara Amiel la journaliste d’origine anglaise dont je vous ai déjà parlé, une famille Amiel, généreuse bienfaitrice de l’Hôpital pour enfants de Montréal (Québec).
Aux Caraïbes, l’histoire de la Jamaïque a retenu une Amiel Family dans la partie consacrée aux « nègres-marrons », ces esclaves évadés à l’intérieur même de l’île (cf « The Maroon story » Bev Carey 1997 Agouti Press). Au Mexique, l’histoire des arts a retenu le nom de Jules Amiel, belge d’origine, photographe installé là-bas vers le milieu du XIXème S. qui en partit en 1864 après toutefois avoir formé le français Aubert et lui avoir légué son matériel.
En Amérique du Sud, les Amiel sont connus par exemple avec David Simon Amiel qui saisit tout le parti que l’on pouvait tirer de l’exploitation du caoutchouc et partit au Brésil, laissant femme et enfants à l’âge de 22 ans pôur essayer de gagner de l’argent avec ce nouveau filon commercial. Il n’est pas le seul ni le premier: Les notes d’un colon publiées dès 1908 parti lui aussi par nécessité, et aussi pour faire fortune au Brésil à la fin XIXème indique dans une de ses notes qu’il pense que « chaque journée nous rapprochera du bien-être, sinon de la fortune » ajoutant aussitôt « Voyez les Amiel et les Bergès, ne sont-ils pas beaucoup plus heureux …? » puis, citant une missive deux pages plus loin « Enfin, elle annonçait que les Amiel étaient, eux aussi, satisfaits… ».
Puissiez-vous en dire autant de ce que j’écris sur notre nom! Tout cela sans aucun amiellement de ma part : Si, si, l’adverbe a bel et bien existé dans la langue de Molière il y a quelques siècles, portant en lui toute une épaisseur de brosse à reluire qu’il était bien difficile de supporter pour celui qui en était l’objet, toujours avec pas mal d’arrières- pensées pour celui qui l’énonçait ou passait la fameuse « brosse », la fin exigeant parfois certains moyens que l’honnêteté et la fierté voire l’honneur réprouvent à juste titre. Dont acte.
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Je vous ai parlé il y a quelques temps d’Américo Vespucci, vous savez le navigateur contemporain de Christophe Colomb, italien de naissance, d’après le prénom duquel le nom d’Amérique fut donné au nouveau continent des Indes Nouvelles ou Occidentales, prénom qui a quelques parentés, lointaines certes, possibles sans être certaines, avec notre origine patronymique latine (dérivation d’Aemilius) via le noble patronyme goth des Amali suivant cet abrégé linguistique: Amali-Aemili-Amili-Ameli-Amiel(roman),Amalaric/Amalric(goth)-Ameleric/Amelric-Americo(italien);fabuleux nom dont ces goths se seraient drapé de l’aura lors de leurs brillantes invasions de l’Italie à la péninsule ibérique en passant bien sûr par notre terre d’élection de Provence et de Languedoc-Roussillon; c’est bien des Amiel, Hamiel, Amyel et autres formes orthographiques qui vont, depuis les terres d’émigration européennes s’installer dans ces terres d’outre-atlantique entre les XVII et XXèmes S. où tout est à construire, du défrichement à une civilisation nouvelle.
On peut estimer ces Amiel (sans compter les autres formes orthographiques) à environ moins d’un demi-millier aux Usa où ils sont notamment présents dans l’état de New-York, en Floride et en Californie, puis en Arizona, Wisconsin et Michigan au nord, Georgie au sud, enfin dans les états de l’ouest et Hawaï. Au Canada ils sont environ une centaine à se partager notre nom (essentiellement dans les provinces de Québec et Ontario mais on en trouve sur la côte ouest). Bien qu’arrivant pour les anglophones d’Irlande ou du Royaume-Uni mais aussi des pays du nord centre et est de l’Europe via les ports anglais, irlandais et hollandais et pour les francophones des régions à forte résistance protestante lors des Guerres de Religion ou juifs méditerranéens via les ports espagnols et portugais, il reste quand même dans toutes ces régions de la vieille Europe de nombreux porteurs du nom; on l’a vu pour la France et les pays limitrophes on peut le vérifier pour le Royaume-Uni en indiquant qu’une cinquantaine d’Amiel sont toujours sujets de sa Gracieuse Majesté (dans le Grand-Londres, le nord de Londres, le sud-ouest de l’Angleterre et le nord du Pays de Galles). En 1891 il y avait 35 à 40 familles Amiel dont la moitié au nord-ouest de l’Angleterre. A titre de comparaison avec ces estimations démographiques je rappelle qu’il y a en France environ quatre mille porteurs du nom pour seulement quatre-vingt-cinq en Espagne (Catalogne et Valencia (Provincia); il est vrai que le nom a été très trituré dans les langues ibériques et qu’on le trouve sous d’autres écritures ici aussi.
Pour ce qui concerne l’Afrique deux régions sont à distinguer, l’Afrique du Nord avec les anciennes provinces romaines où notre nom latin est incrusté maintes fois dans les reliefs archéologiques d’Algérie, Tunisie, Libye mais qui fut présent plus près de nous par les Juifs qui s’y installèrent durant les multiples vexations dont ils furent l’objet durant l’histoire de l’Europe et dont quelques-uns font encore vivre le nom amiélien sur ces terres; et puis l’Afrique du Sud où notre nom ne survit apparemment que dans l’Histoire: ces terres qui ont vu les premiers vignobles dans ce coin de la Terre, près du Cap ou celles du Transvaal que les Britanniques annexèrent entre 1877 et 1881, défendant la région de Newcastle par le Fort Amiel aujourd’hui Monument National.
Il y eut en effet plusieurs Amiel officiers de l’armée britannique: citons ce Lieutenant Amiel, des Chasseurs, déjà à ce grade en 1789, qui meurt tué à Rosette, en Egypte, le 31 Mars 1807 ou ce fameux Docteur Amiel, médecin-major du 12ème Régiment d’Infanterie que l’on voit soigner par des méthodes nouvelles inventées par lui les soldats anglais atteints de dysenterie dans leur garnison de Gibraltar en 1812; il fera parler bien malgré lui à la Chambre des Communes en 1834 à propos de la juste rétribution des pensions accordées aux anciens médecins militaires mais par laquelle question nous savons qu’il servit son souverain dans l’expédition sur la baie de Quiberon et l’Isle-Dieu, puis au Portugal etc…et la péninsule ibérique. Au XIXème S. les Amiel anglais se trouvaient dans les comtés de Lancashire, Staffordshire, London, Yorkshire, Cheshire, Essex, Kent, Somerset…et Scotland. Les Mémoriaux Militaires fournissent aussi quelques noms amieliens comme le décès en 1802, dans le Surrey, chez son fils le Captain H. Amiel, de Mr Charles Amiel, avec cette dédicace: « Chiefly remarkable for her sufferings and losses during the American War » (chef remarquable pour les souffrances et les pertes (qu’il dut endurer dans ses troupes) lors de la Guerre Américaine (Guerre d’Indépendance des Etats-Unis)); comme encore le Captain John A. Amiel qui participa avec les Anglais à la bataille de Waterloo (27ème Inniskilling Regiment of Foot) en 1815 ainsi que R.S. Amiel, Enseigne du 25ème Regt. Quelques décennies plus tard un autre Captain Amiel servira essentiellement dans les Campagnes de Birmanie et d’Inde dans les années 1850-60. En 1864 mourait William Eardley Amiel, Commandant de la Royal-Navy; il est membre d’une famille Amiel que l’on suit d’Ecosse en Angleterre et aux Etats-Unis aux XVII-XVIIIème S. Quant à cet Amiel bâtisseur du Fort qui porte son nom en Afrique du Sud il s’appelait Charles Amiel; né à Londres en 1822, jamais marié, il est aussi parent avec la famille dont je viens de parler et finit sa carrière vers 1876, alors qu’il était encore en poste dans son Fort avec le grade de Lieutenant-Colonel. Le Captain Francis J.Tyssen Amiel , fils de W.E. Amiel (cité ci-dessus) a lui, un petit plus non militaire, il est membre de la British Archeological Association dans les années 1870-80. Il faudrait citer aussi quelques amiéliens juifs comme Jacob Amiel, né à Smyrne (Turquie) en 1869, qui émigre à Londres au début du XXème S. où il se marie et a toute une descendance qui se retrouvera soit aux USA soit en Afrique du Sud et à Londres.
Vous voyez encore une fois que notre nom a beaucoup voyagé avec ses porteurs, l’émigration des uns provocant immanquablement celui des autres; même si l’on arrive à se fondre dans une nouvelle société, avec de nouvelles habitudes de vie, on emmène avec soi l’indispensable, et qu’il y a-t-il de plus indispensable que notre nom? Tout notre être est contenu en condensé dans ces quelques lettres, trois voyelles vocalisant nos deux consonnes insignes M et L notre nom pouvant se réduire par ces deux seules lettres au fondement même de notre existence et de l’histoire quasi-mythique de notre patronyme.
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Ce n’est plus une découverte pour vous sans doute, le nom Amiel est, par son histoire, un nom répandu du Proche-Orient à l’Europe, et de l’Afrique aux Amériques; couvrant l’Histoire Occidentale depuis les origines de l’écriture jusqu’à nos jours, accompagnant les peuples dans leurs migrations depuis la Palestine jusqu’aux plaines européennes de l’est dans l’Antiquité, s’installant durablement en Europe Occidentale de l’Ecosse et des Flandres jusqu’en Espagne et Italie dès cette même période puis plus amplement au Moyen-âge, débordant même en Afrique du Nord aux mêmes périodes, notre nom a traversé les mers jusqu’en Afrique du Sud et en Amérique du Nord et du Sud avec les bateaux d’émigrants souvent contraints aux Temps Modernes, entre les XVII et XXèmes siècles, à devoir vivre ailleurs. Comme pour tous les autres aspects abordés dans ces articles, je ne peux faire dans ce cadre que des survols destinés à montrer combien cela se vérifie par de nombreux exemples. Il se peut que je recoupe des informations déjà données mais il faut y regarder de plus près: des compléments parsèment ça et là ce que j’ai déjà écrit.
Commençons ce ‘tour du monde’ (occidental) des porteurs de notre nom insigne en Europe (c’est là où ils sont le plus nombreux et c’est de là qu’ils partirent en Amérique ou en Afrique). Et puis par les ancêtres de notre grand Henri-Frédéric Amiel: les Amiel de sa famille sont au XVIIème S. établis à Castres, en Languedoc où ils font traditionnellement le commerce des draps, spécialité de la région en ce temps-là. Comme beaucoup dans ce coin du Tarn ils « suivaient » la religion réformée; bien que tolérée depuis Henri IV, l’ Edit garantissant cette entorse à la religion de Rome fut révoqué sous la pression des intrigues de la contre-réforme catholique par son petit-fils le roi Louis XIV en 1685. Ces Amiel ne comptent pas devenir catholiques et ne voient leur salut qu’en allant se réfugier en un pays où leur religion est acceptée et même garantie; il y a à proximité essentiellement les Pays-Bas et la Suisse qui peuvent accueillir ces émigrés pour cause de religion. Ce sera pour eux la Suisse et Neufchâtel dans un premier temps, puis le Pays de Vaud et enfin Genève où Samuel Amiel, grand-père d’H. F. Amiel, deviendra ‘Bourgeois’ en 1790. Mais la Suisse eut d’autres Amiel dès la même période, comme cet Amiel ‘directeur’ de la Poste de Noyon et dépositaire de « La Gazette Littéraire et Universelle de l’Europe » (c’est alors le Siècle des Lumières je vous le rappelle), éditée à Lausanne en 1768. A la Révolution (Française) si des Suisses voulurent suivre cet immense élan, l’on voit aussi sous l’Empire beaucoup de Vaudois engagés dans les troupes pour se protéger de la contagion (la Suisse est depuis longtemps une Fédération de petites Républiques): Jean d’Amiel par exemple, né à Noyon en 1763 (parent du précédent?) ancien soldat ayant combattu la Révolution comme Lieutenant dans la Légion de Mirabeau en Juin 1791 puis comme Capitaine de Chasseurs en Janvier 1794, Lieutenant-Colonel ensuite dans le même corps au service de la Russie en Sept. 1797 devient enfin Adjudant-Général pour la République de Berne le 25 Janvier 1798 (cf. « Les Vaudois de Napoléon. Des Pyramides à Waterloo 1798-1815″ A.J Tornare Musée Militaire Vaudois de Morges. Cabedita Yens-sur-Morges 2003). C’est encore en Suisse que se trouve le siège de « Amiel Industries », à Gland: cette société d’automatismes postaux et fiduciaires diffuse ses appareils dans le monde entier. Ses automates distribuent des marques postales et vignettes d’affranchissement tandis que d’autres conditionnent, distribuent et gèrent la monnaie et autres valeurs fiduciaires (cartes magnétiques, jetons, tickets…).
En Belgique maintenant: Au Moyen-âge suivant « Le Miroir des Nobles de La Hesbaye » (page 248) on peut lire que Messire de Haccourt qui épousa la dernière fille d’Otton de Lexhij eut, entre autres, Amiel de Wonck (où Amiel semble être un prénom?) mais celui-ci transmit cette première partie de son nom avec son nom patronymique non à son propre fils, mais au fils de ce dernier qui reçut le même nom que son grand-père; ce dernier Amiel de Wonck fut Bourgeois de Liège mais n’eut pas d’héritier et le nom amielien se perdit ainsi très rapidement dans cette famille. Toutefois une étude savante (« Les maîtres universitaires du diocèse de Liège: répertoire biographique… » Ch. Renardy Les Belles-Lettres Paris 1981) nous parle d’un Maître Amel de La Fize, clerc apparenté à Henri de Haccourt, abbé de St Laurent de Liège, fils d’Amel Polain de Wonck, Chevalier et Bourgeois de Liège, frère de l’abbé, qui reçoit du Pape Innocent IV un bénéfice vacant. Il est ensuite plusieurs fois cité comme Chanoine entre 1254 et 1268. Il est par la suite Official du Grand Prévôt Jean de Condé puis Doyen de St Denis de Liège en 1272. Il aura des fonctions juridiques jusqu’en 1283. On voit par là combien ces Amiel belges avaient d’entregent en ce haut moyen-âge même si certains en ont perdu le « i » de leur patronyme! A notre époque moderne je dois signaler un belge amielien de renom en la personne de François Amiel grand européen et militant notoire du Mouvement National Belge (et de l’Union Démocratique Belge) dont il fut l’une des chevilles ouvrières à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il dirigea à ses débuts l’Union des Résistants pour l’Europe Unie créée en 1952 (cf « La Résistance 1940-1945″ H. Bernard La Renaissance du Livre 1969).
En Italie outre ces Miani de Venise qui veulent descendre des Emiliani bien que le terme latin d’origine (Aemilianii) fasse référence à un agnomen et non aux Aemilii de la véritable origine gentile, on trouve par contre le patronyme Amielli, véritablement lui d’origine gentile latine; on le voit d’ailleurs utilisé en France, en latin, aux XIV-XVèmes S. pour le patronyme français (ou occitan) d’Amiel (cf « Armorial Général de France de d’Hozier »). Amielli est notamment le nom de l’une des deux tours penchées de Bologne (capitale de l’Emilie (Aemilia) – Romagne, la région où passe la fameuse voie émilienne de la République Romaine!). L’autre tour s’appelle Garisonda (cf Sociétés de Géographie de Tours et Toulouse 1889).
En Espagne où notre nom est si prégnant encore non seulement dans les patronymes mais aussi dans les toponymes comme on l’a déjà vu, quelques traces encore, comme ce blason d’un Amiel qui se lit ainsi « En plata, dos aves, de sable, puestas en palo » ( deux abeilles de sable mises en forme de pal), comme cette rue « Calle Amiel » près de la Plaza de los Porches à Cadiz, ou encore comme cet Amill (autre forme catalane d’Amiel, qui est aussi une forme catalane courante, quelquefois avec le redoublement du ‘l’ final) de son prénom Francesc (François) né à Trédos trouvé dans la liste des « Voluntaris Catalans » enrôlés dans la Légion Etrangère Française lors de la Grande Guerre de 14-18. De nos jours on peut citer le restaurant Amiel et Molins qui a ouvert il y a peu à Pont-de-Molins, province de Girona, ou le bijoutier-joaillier de Figueras Amiel qui possède (et fait visiter) une collection remarquable relative à son art.
Enfin un mot sur la présence amielienne en Allemagne avec cet aubergiste du nom de Paul Amiel né en 1657 dont on ne connaît que sa langue d’origine, le français, il pouvait donc être autant français que belge, suisse ou luxembourgeois; il partit enseigner sa langue d’origine en Allemagne, puis tient une auberge et décède enfin à Saarlouis. Il n’eut malheureusement (pour le nom) qu’une fille qui cependant fit souche en Allemagne. De nos jours on notera la holding de blanchisserie industrielle « Franz Amiel et Cie ».
Il nous faudra bien franchir l’Atlantique pour suivre nos cousins en Amérique et en Afrique, ce que nous ferons prochainement certainement plus vite qu’eux même si nous ne remonterons qu’au XVIIème siècle, l’histoire de ces contrées forgées au moule occidental étant tributaire de notre propre histoire européenne qui en est le creuset incontournable.
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Au choix plateau de mignardises pour accompagner la dégustation du vin Clairet dont je vais vous parler pour commencer cet article (eh oui! encore un vin mais vous savez bien que notre nom a finalement les mêmes origines que la vigne: le bassin méditerranéen) ou miscellanées de porteurs de notre nom pour terminer cette période contemporaine, sorte de bouquet final d’un feu d’artifice consacré à notre nom en France depuis que celle-ci existe! A vous de juger comme le disait un titre d’émission de télévision d’autrefois.
Le vin Clairet donc et un Amiel bien sûr en la personne de Roger Amiel; maire de sa commune, Quissac en Gironde, de 1952 à 1971, il fut l’initiateur auparavant de la cave coopérative du lieu dès 1949, qui fut construite sur un terrain qu’il céda et dont il fut le 1er président. Il est vrai qu’il connaissait bien le milieu viticole étant lui-même négociant en vins. C’est donc en commerçant avisé qu’il eut l’idée de créer un produit original apte à développer les ventes de cette cave; à l’imitation du Beaujolais nouveau il créa le « Clairet de Bordeaux », d’après certains originairement mis au point lors d’une occupation anglaise au XIVème S. puis oublié, qui devint la spécialité de la cave de Quissac. Un produit nouveau doit se faire connaître: il créa aussi une fête annuelle éponyme qui a plus de cinquante éditions à ce jour pendant laquelle ce délicieux breuvage coule d’une fontaine.
Le verre de clairet en mains voici donc ces mélanges amiéliens contemporains: Du bordelais encore les noms de deux soeurs mélomanes: Gabrielle et Henriette Amiel toutes deux médaillées au Concours National Supérieur de Musique encore jeunes filles après la guerre de 14-18. A Paris on jouait dans l’entre-deux-guerres les pièces de Denys Amiel (j’en ai déjà dit quelques mots) et l’on portait les bijoux des créateurs de l’époque dont étaient l’atelier Amiel et James (reconnu au poinçon d’une cigogne et les initiales A&J), Jean Amiel (un chapeau et J.A), ou Maurice Amiel (une canne et M.A). En 1949 parut en anglais la chanson « Les noces de Maria Chapdelaine » évoquant l’héroïne du roman éponyme de LouisHémon; cette oeuvre doit sa notoriété dans le monde francophone à l’admirable traduction de Pierre Amiel, à l’inoubliable interprétation qu’en a donné Line Renaud sur les ondes de la radio, seul média de l’immédiate après-guerre qui en popularisa la diffusion. La vie reprenait alors mais sans oublier les atrocités vécues; 14-18 avait inauguré les monuments aux morts municipaux la guerre de 40 allait semer un peu partout en France des monuments de la résistance, plaques et stèles pour rappeler le sacrifice de nombreux français n’ayant pas admis le joug hitlérien et mis toutes leurs forces pour libérer notre pays: A Idron (64) (mais aussi en Provence) se trouve une colonne de pierre érigée en 1977 seulement à la mémoire de cinq de ces valeureux citoyens, officiers de police, fusillés par les allemands le 15 Juin 1944 lors de la débacle de leur armée, parmi eux se trouvait René Amiel.
Mais la vie intellectuelle ne s’est pas arrêtée durant cette triste période: Jean-HenriAmiel critique d’art fait par exemple paraître en 1942, en pleine guerre, dans la revue ‘Romanic Review’, « Réalisme et positivisme. Divergences entre l’esthétique positiviste et l’esthétique réaliste » (la dernière étant celle seulement admise par le nazisme).
Dans notre temps voici quelques Amiel actuels pris au hasard, hormis les nombreux médecins, professeurs d’université, artistes, entrepreneurs, financiers ou du monde des médias. Maurice Amiel, designer canadien (et professeur d’architecture à l’Université de Québec) et son homonyme président du Conseil d’Adm. de l’Aéroport International (et trans-frontalier) de Bâle-Mulhouse; Pierre Amiel, Conservateur en Chef des Antiquités Orientales du Musée du Louvre (Projet Grand Louvre); la joueuse de rugby féminin aujourd’hui entraîneuse de l’Equipe de France Nathalie Amiel qui parraine les « Ovalies Féminines »; Louis Amiel, Inspecteur Général de la Statistique et des Etudes Economiques dans les années 1990, auteur d’un « Apport de la statistique » ou encore quelques Maires actuels comme Mme Madeleine Denamiel, maire de Montferrer (66), Alexandre Denamiel maire de Pezarches (77). Robert Amiel, carcassonnais de naissance, en retraite à Villardonnel (11), dessinateur amateur, septuagénaire passionné de bandes dessinées (il en possède un bon millier!) a quant à lui créé « Le Journal des Amis de la B.D. ». Un coup de chapeau à David Amiel enfin, élève du prestigieux lycée Louis Le Grand à Paris, plus jeune Lauréat du Concours Général 2008, il n’avait alors que 15 ans et obtint non seulement le Premier Prix d’Histoire mais aussi le Deuxième Prix de Composition Française (classe de 1ère).
Beaucoup de lieux de notre temps, d’entreprises et des curiosités portent notre nom, en voici un petit éventail: un Espace Gilbert Amiel à St Paul Trois-Châteaux, une Salle des Libertés Louis Amiel à Perpignan (rue Bartissol), une rue Bernard Amiel à Launaguet, St Alban (31), ou la rue Louis Amiel à Quillan qui fera l’objet d’une notice); une bourse « Club Qualité » Albert Amiel destinée à encourager les travaux scientifiques d’ingénierie à Montréal (Canada). Une tribu de l’Afrique noire porte même notre nom: elle se trouve dans la région d’Acholi en Ouganda (un de ses chefs dans la première moitié du XXème S. s’appelait d’ailleurs curieusement Amet). Et puis il y a plusieurs chevaux de course qui ont en partie notre nom (de la même lignée sans doute) comme Twist Amiel. Plusieurs tests scientifiques portent également en partie notre nom comme le test de santé Langer-Amiel (stress au travail), la grille d’Amiel-Tison (Mme Amiel née Tison) (santé des nouveaux-nés) ou le questionnaire d’Amiel et Cowell (inégalité sociale et bien-être social). Amiel Industries France dont le siège est à Port-Marly ou les quelques associations qui ont notre nom pour acronyme (eh oui!) comme celle qui réunit les élèves et anciens élèves du Lycée Louis Armand de Mulhouse (AMIcale des ELèves) ou l’Ass. de Multiples Initiatives d’Entraide aux Loisirs (A.M.I.E.L) d’Illkirch-Grafenstaden, toutes deux en Alsace donc. Et cet inventaire à la Prévert pourrait durer ….
Je finirai par les faits divers eux aussi source de quelques perles portant notre nom et par cet exemple seul, celui de l’affaire Jean Amiel qui franchit l’Atlantique (le Time-US en parle et des quotidiens également), qui fit réfléchir plusieurs auteurs en France: La scène de crime se passe à Perpignan le 23 Juin 1959; c’est la St Jean et l’on avait coutume alors d’allumer des pétards dans les rues (un peu comme pour la Fête Nationale de nos jours) mais de jeunes gens sont allés un peu trop loin. Plusieurs élèves eurent l’idée saugrenue d’allumer ces engins de feu dans la boîte aux lettres de l’un de leurs professeurs, en l’occurrence Mr Jean Amiel; celui-ci avait sa boîte directement sur la porte de son appartement si bien que le courrier tombait directement dans celui-ci par la fente pratiquée dans la porte. Furieux du mauvais coup il s’empressa de regarder dans la rue qui venait de faire cette bêtise et vit cinq garçons et deux filles s’enfuir. Il pensa leur faire peur à son tour et les arrêter en tirant un coup de feu. Il tire sans regarder et malheureusement tue le jeune Alain Rolland, âgé de 16 ans, l’un de ses élèves! Il fut condamné à 4 ans de prison: La mère du jeune le traita d’ »assassin » en pleine cour d’assises, le père considéra le jugement comme un « affront », le « bandit » Amiel s’en tirant plutôt bien devant ses juges! Un affaire qui fit ensuite couler beaucoup d’encre.
Et de l’encre je dois en garder pour la suite et pouvoir vous parler de la popularité de notre nom à l’étranger comme par exemple de Richard Amiel, cet ingénieur géologue péruvien, ufologue à ses heures (ou plutôt quand l’occasion se présente je suppose) secrétaire général du Popular Christian Party, candidat à la mairie de la capitale, Lima. Mais je vous rassure tout de suite nous ne remonterons ni à l’antiquité ni aux calendes grecques, l’histoire des autres continents étant très dépendante de l’histoire européenne qui la précède et si ce n’est par la cause c’est en tous cas par l’origine: La vieille Europe n’a pas dit sur ce sujet son dernier mot (et moi non plus) c’est certain et immuable.
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Oui, la curiosité est sans doute la qualité majeure qui, suivie par la passion, font par synergie les grandes oeuvres et ceux qui les réalisent, aujourd’hui comme hier. C’est la passion qui engendre ensuite par la ténacité, des découvertes, des techniques, des réalisations qui occupent notre modernité. Beaucoup d’Amiel ont eu et ont le bonheur de pratiquer ainsi pour le bien de tous les hommes. Je vous l’ai montré mais voici d’autres exemples pour ce XXème et début XXIème S. dans les secteurs des sciences sociales, littérature et éditions.
Le professeur Charles Amiel, éminent linguiste, directeur d’études d’hébreu et d’araméen à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes, professeur au Collège de France (chaire d’enseignement du christianisme et des gnoses de l’Orient pré-islamique) est enfin directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales; rédacteur en chef de la Revue d’Histoire des Religions, il est aussi chercheur, dirige d’autres publications et se penche sur l’histoire culturelle des sociétés contemporaines. Comme Emile Amiel au XIXème S, il s’est lui aussi intéressé à Erasme, l’humaniste de la renaissance.
L’ethnologue Christiane Amiel qui travaille dans l’Aude auprès de l’ ethnopôle du Groupe Audois de Recherches et d’Animation Ethnologiques de Carcassonne, membre du Comité d’Experts des ‘Archives du Sensible’, également chercheur associé au Laboratoire d’Anthropologie et d’Histoire des Institutions de la Culture, a consacré plusieurs études aux représentations du monde naturel, à son inscription sociale, aux pratiques et discours symboliques qu’il suscite, en particulier l’univers de la vigne, marqueur identitaire s’il en est de l’univers audois depuis le XIXème s. Elle s’est intéressée aussi aux rapports que peuvent entretenir des habitants avec un monument historique, en l’ occurrence la Cité de Carcassonne, dans leur imaginaire comme dans leurs pratiques quotidiennes.
Restons dans l’Aude pour dire quelques mots sur Jean Amiel historien érudit des hommes audois; né en Cabardès (région du versant sud de la Montagne Noire) à la fin du XIXème S. il est d’abord tailleur de pierre puis devient journaliste, libraire, relieur, éditeur, critique littéraire et donc historien local. Il s’est beaucoup intéressé aux figures audoises telles que André Chénier (poète des temps révolutionnaires de 1789), Guillaume Peyrusse (Trésorier de Napoléon Ier), Charles Cros (vous savez celui de l’Académie du Disque, qu’il a inventé), ou St Jean-François de Régis (aussi nommé plus directement St Régis bien que ce prénom ait été son patronyme), à l’histoire de Carcassonne (réédition des oeuvres de Besse, historien ancien, légende de Dame Carcas)…
Saviez-vous que une Amiel a donné le jour à un Prix Nobel de Littérature ? Non sans doute à moins de bien connaître les origines et l’oeuvre de Claude Simon qui, en effet obtînt ce prix prestigieux il y a quelques années et avait pour mère Suzanne Denamiel (nom qui originellement s’écrivait soit « D’ En Amiel » et signifiait « de chez Mr Amiel » ou « de Namiel » et signifiait « de Mme Amiel »). Cette mère était d’origine terrienne et roussillonnaise, de petite noblesse; elle prît place dans l’oeuvre de l’écrivain, avec sa famille paternelle. Elle est ‘Sabine’ dans « L’herbe » et « La route des Flandres »; elle se trouve aussi dans « Histoire » et « L’acacia » même si l’ascendant sera pris, progressivement dans ces dernières par le côté masculin sur les membres féminins (sa mère Suzanne et sa grand-mère). La construction graduelle de sa famille romanesque témoigne, non seulement d’une « écriture à base de documents réels et d’histoires familiales où la part du romanesque se réduit progressivement » mais aussi de l’enquête, de la recherche de l’énigme familiale. (son père, militaire est mort jeune).(cf « Le roman face à l’histoire: essai sur Claude Simon et Damilo Kis » Alex. Prstojevic L’Harmattan Paris 2005).
Une poétesse maintenant en la personne de Claudine Amiel connue pour avoir mis en vers et en prose les spectacles colorés que lui ont offert ses voyages, dont d’alertes évocations de l’Espagne, au milieu du XXème S. Epistolière, elle écrivit une lettre par mois au petit Jean-Claude: véritable enchantement littéraire édité en 1976, on dit d’elle que ce qu’elle écrivait était « exquis, délicieux, adorable ». Elle « trempe sa plume dans le pollen (allusion facétieuse à son patronyme?!!), dans le parfum des fleurs, dans la rosée. En ses arabesques, tracées au ciel du souvenir, son écriture imite le vol des oiseaux »: citation d’un grand nom qui sait de quoi il parle, l’excellent Paul Guth.
Parmi les éditions pour les enfants il me faut parler de Monique Amiel, scénariste de bandes dessinées; elle a longtemps collaboré à partir de 1953 chez Fleurus Presse à des scénarios historiques ou didactiques. Auteur de deux albums sur Sissi elle a également fait paraître des vies de saints chez Desclées de Brower et chez Fleurus (série « Vivants Témoins ») dans les années 1980-90 ainsi que quelques BD d’histoire.
On note enfin pas mal d’auteurs divers et variés comme l’on dit , auteurs de romans, nouvelles, biographies, études historiques, philosophiques, scientifiques, littéraires, guides ou manuels etc.. dont il serait difficile de parler ici dans ce cadre restreint et qui feront l’objet de multiples interventions ultérieures; au hasard deux noms pour exemple, celui de lSébastien Amiel et son roman « Presque rouge » qui vient de paraître aux Editions de l’Olivier et celui de Jean Amiel qui a publié en 1997 une étude sur « Krzystof Kieslowski » (Ed. Place Jean-Michel).
Je pense vous avoir parlé de Jon Amiel réalisateur de films cinématographiques d’Hollywood mais non de ce personnage très hollywoodien placé dans cette oeuvre de fiction de renom, j’ai nommé « Stargate »; il y a non un Amiel, mais un Amélius (ce qui revient presque au même!) dans « L’Arche de Vérité ». Ce nom qui a été peut-être emprunté à l’histoire de la Chute des Anges de la Genèse (premier chapitre de la Bible, je vous le rappelle), à cette histoire des origines de l’homme sur la terre selon les mythologies des premières civilisations du Moyen-Orient (et on y reviendra très amplement) se retrouve donc projeté dans cette fiction; il est un chercheur émérite d’un groupe de scientifiques des Anciens, qui ont créé cette « Arche de Vérité ». On le voit éteindre cette arche avant le départ de leur vaisseau et l’explosion de leur grotte. Il est enfin devant l’esquisse de la « Porte des Etoiles »dont il est présenté comme l’inventeur (c’est le titre suivant de la série) il explique qu’il s’agira dans ce nouvel opus d’utiliser cette porte comme « vortex ou trou de ver pour manipuler l’espace-temps et voyager dans ces deux directions ». Rêve de toujours, rêve de tous les hommes, autrefois plutôt religieux et alchimique, maintenant surtout scientifique, encore pseudo-scientifique… Mais sans le rêve que serions-nous, ou serait l’espoir, du moins l’espérance d’un meilleur pour l’humanité ?
Allez, pour conforter les coeurs, pour la route dans l’attente d’une prochaine livraison de mon excellente série amielienne, buvons un coup (petit, avec modération bien sûr!) non pas de Mas Amiel (varions les plaisirs) mais de cette « Cuvée Amelius » du Château d’Exindre La Magdelaine (AOC Côteaux du Languedoc à Villeneuve-les-Maguelonne 34) et marions ainsi par ce breuvage notre passé à notre avenir, c’est aussi un peu de ce que j’ai voulu réaliser par toutes ces recherches.
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D’Aimable Amiel, humble instituteur haïtien à l’Amiel Show, institution de spectacle internationalement connue, de la société d’ ébauchons de pipes Raoul Amiel en Algérie Française à la société Franz Amiel, holding allemande de blanchisserie, sans oublier quelque Aemilius des anciens âges comme cet Emilio de la Cruz Aguilar qui prit ce pseudonyme en plein XXème S, l’éventail de ceux qui ont notre nom pour patronyme est vraiment très large.
Un mot sur cet Aemilius contemporain qui, quand même est rare de nos jours avec un tel nom latin: Emilio est un écrivain et périodiste espagnol né à Jaën en 1936; avocat et professeur d’histoire (cela explique peut-être qu’il ait voulu mettre son prénom sous la forme latine et en faire son pseudonyme ?) à l’Université de Madrid, il fut rédacteur du journal « Pueblo » et collaborateur de « Sabado Grafico ». Pseudo latin d’autant justifié que cet auteur peut aussi se permettre d’écrire en .. latin, mais aussi en espagnol antique et en ‘macarra’ !! Devant tant de science linguistique ancienne on ne peut être qu’admiratif. Dans le même secteur je note aussi un Amiell, dans le Val d’Aran, petite province espagnole pyrénéenne dont l’occitan est langue officielle, qui a traduit il y a quelques années le Nouveau Testament biblique dans cette belle langue dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler.
Mais on peut aussi parler en gestes; c’est le cas du Mime Amiel, Jean-Pierre de son prénom; descendant des Amiel de Mazagran au Maroc et élève du grand Mime Marceau il présente ses spectacles dans le monde entier (72 pays visités) et a participé aux chorégraphies du film « Dark Cristal » en 1982, film fantastique de Jim Henson. Il est aussi comédien et metteur en scène. On peut s’exprimer seulement par des sons, c’est le cas de quelques Amiel d’une même famille, bruiteurs de père en fils (Bertrand et Ange sont les fils): Louis Amiel (le père) bruiteur de Radio-France a même joué dans le spectacle théâtro-musical « Inside » (1983) qui est une composition pour bruiteur, violoncelle, trompette et bande alliant le théâtre à la musique dans laquelle son pathétique personnage central tente désespérément de quitter sa doublure.
Et dans ce domaine des spectacles vivants comment ne pas dire quelques mots de Denys Amiel. Né à Villegailhenc (11) en 1884 d’une vieille famille locale que nous avons déjà rencontrée, il débuta dans la carrière comme secrétaire d’Henri Bataille son compatriote audois bien connu sur lequel il écrivit d’ailleurs un essai en 1912. Sa première pièce théâtrale écrite en collaboration avec Obey est un triomphe et lui ouvre grand les portes du Théâtre Saint-Georges à Paris dont il fera les beaux jours dans l’entre-deux-guerres et même après. Humaines et vraies, ses pièces écrites dans un style nerveux, simple et géométrique, sont des études de psychologie familiale et sociale de son époque. Il est l’un des premiers auteurs à s’être intéressé au cinéma, pour lequel il écrivit le scénario du film « Romance à trois » en 1942, d’après sa pièce « Trois et une ». Autre scénariste de cinéma mais dont c’est le métier en la personne de Jack Amiel, américain, qui a scénarisé entre autres « Fashion maman » en 2004 de Garry Marshall ou « Raymond » (2006) de Brian Robbins. Cinéma comme théâtre supposent des comédiens, quelquefois les uns sont aussi les autres, un nom en exemple, celui de Louis Amiel que l’on put voir sur la scène dans une pièce télévisée d’ « Au théâtre ce soir », « La grande oreille » en 1966 où il tenait le rôle du lieutenant de police, et au cinéma dans « Cinq à sec » (1977) où il joue le bruiteur, « Le tour du monde en 80 jours » (1979) ou « Deburau » (1982) dans le rôle de Clément. Dans le genre plus particulier de l’opéra je citerai Henri Amiel, chanteur lyrique du Théâtre du Capitole de Toulouse qui a chanté sous la direction de Michel Plasson, « Orphée aux enfers », « La Périchole », « La vie parisienne » vers la fin des années 1980 et le jeune et prometteur Ténor Kévin Amiel qui commence à récolter quelques belles places lors des concours de chant internationaux. Enfin on peut aussi chanter dans un registre moins académique mais tout autant prometteur: Thierry Amiel en est le parfait exemple; malgré une rude concurrence dans ce métier où il est bien difficile de se faire un nom (et le garder) ce chanteur populaire marseillais de naissance mais d’origine ariégeoise par son grand-père, de son vrai patronyme Amiel-Fourtas, prépare même une comédie musicale sur le thème d’Adam et Eve.
De l’Académie du disque à celle des sciences il n’y aura, ici du moins, qu’un pas que je m’empresse de franchir en vous citant les noms de Jean Amiel, éminent professeur universitaire de chimie, membre de l’Académie des Sciences, tout comme le fut Claude Amiel (1930-1996) mais en ce qui le concerne dans la biologie humaine et les sciences médicales. Ces dernières sciences ont été brillament illustrées par plusieurs noms dont celui du Professeur Jean-Louis Amiel (1930-1985), belle figure de l’oncologie française qu’il a contribué à faire naître dans notre pays; natif de Chalabre (11), d’une famille d’industriels locaux, licencié es lettres et es sciences, médecin infatigable et dévoué, il a joué un rôle important à l’origine des greffes osseuses pour traiter les leucémies, dans le développement de la chimiothérapie anticancéreuse et des groupes coopérateurs de l’Organisme Européen pour la Recherche et le Développement du Cancer; auteur de nombreux ouvrages sur son sujet de recherches, souvent en collaboration avec ses homologues les professeurs Mathé et Schwarzenberg, il a aussi rédigé des vulgarisations et participé au Dictionnaire de Médecine publié en 1982 par Flammarion. De nos jours les mêmes sciences sont toujours aussi illustrées par le Professeur Jean Amiel qui dirige le pôle d’urologie-néphrologie du CHU de Nice, ou le psychiatre Bertrand Amiel et les nombreux autres spécialistes ou médecins généralistes dont il serait fastidieux de citer les noms.
Loin d’en avoir terminé avec ces noms contemporains nous aborderons ensuite les sciences humaines et sociales dans lesquelles aussi notre nom est amplement connu et participe très honorablement aux connaissances de notre temps. Je pense vous le savez leur rendre un sincère hommage en réunissant leurs noms parmi tous ceux des siècles de l’histoire humaine autour de ce patronyme qui fut le leur, est le leur et est aussi le nôtre. Et bien que Pline l’Ancien ait écrit il y a près de deux mille ans que « la gloire consiste à … écrire ce qui mérite d’être lu » je n’aurai pas la prétention de réclamer la gloire mais j’espère que ce que j’écris mérite d’être lu au moins par simple curiosité. La curiosité est sans doute d’ailleurs ce qu’il faut souhaiter à chacun d’entre nous, c’est ce que je vous souhaite.
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