Oui, quelque soit l’origine ethnique ou nationale notre nom est toujours bien vivant: Il ne peut être question ici de vous parler de tous les Amiel de notre temps (nous sommes environ dans les cinq ou six mille à travers le monde occidental à partager ce patronyme dont au moins quatre mille en France) mais de vous donner une idée de l’extrême diversité de tous ceux qui le portent, critère significatif d’une certaine universalité humaine contemporaine occidentale de notre nom de famille. Il est, en tous cas une présence qui n’est plus à démontrer, celle de la permanence des toponymes liés à notre nom, ce caractère des toponymes étant par définition très réfractaire au changement d’appellation; certes les noms de lieux peuvent évoluer dans le temps, s’adapter aux langues mais il en va pour eux comme pour l’histoire; avec l’archéologie par exemple, l’histoire retrouve les strates du passé d’un lieu, de même la toponymie aidée par la philologie par exemple, retrouvera l’histoire des noms de lieux. Ces noms amiéliens de lieux dont je vous ai déjà touché quelques mots, sont toujours là pour désigner l’endroit où ils sont apparus, souvent au moyen-âge, quelquefois dans l’antiquité, ils marquent leurs lieux d’une empreinte désormais indélébile et feront l’objet de notices régulièrement.
Je vous parlerai donc ici uniquement de ces amieliens qui portent le nom parmi l’humanité actuelle, disons depuis un demi-siècle; je sais j’empiète sur le XXème S. mais ainsi va la vie: Beaucoup des Amiel actuels étaient déjà là il y a cinquante ans, j’en suis la preuve, moi qui écris ces lignes. Ils sont donc plus ou moins jeunes, ils ont des tas d’occupations différentes, certaines très originales, ils comptent dans certains milieux, évoluent dans certaines sphères, ou plus simplement contribuent à la vie ordinaire de leurs congénères, ils sont comme tout le monde finalement mais ils portent le patronyme d’Amiel et c’est ce qui, pour moi, pour vous qui me lisez, fait l’intérêt de cet article. Faisons donc ce tour d’horizon ensemble.
La vie quotidienne fournit le nom d’une pléiade, rien qu’en France d’entreprises commerciales ou artisanales plus ou moins étoffées qui portent le nom d’Amiel; quelques domaines: L’alimentation (y compris fine), les transports et déménagements, l’équipement de la maison, la construction, la restauration et l’hôtellerie, l’électronique, la vigne (domaine essentiel dans les zones traditionnelles de présence de notre nom), l’artisanat, l’automobile, …Il faut y ajouter tous ceux qui sont employés, ouvriers ou fonctionnaires de tous grades mais une bonne partie des Amiel d’aujourd’hui que l’on peut recenser via internet par exemple évoluent dans les secteurs de la culture, de la science, de la finance; ils sont poètes, écrivains, dessinateurs, artistes plasticiens, stylistes, acteurs de cinéma ou de théâtre, réalisateurs, scénaristes ou producteurs, photographes, chanteurs populaires comme d’opéra, peu de musiciens toutefois, professeurs de sciences (chimie et surtout médecine) ou de lettres (langues, philosophie, histoire), médecins souvent spécialistes, présidents et directeurs d’entreprises, banquiers, consultants financiers, journalistes ou travaillant dans l’édition, avocats ou juges, prêtres ou pasteurs, architectes et designers, très peu sportifs mais s’occupant à haut niveau de gestion de sports, enseignants, chercheurs ou érudits…. Et puis il y a certains spéciaux quand même comme un potier à Moustiers Ste-Marie, un spécialiste reconnu de la religion jaïniste, un détective, quelques haut gradés d’armées ou police, une entraineuse d’équipe nationale de rugby féminin, un top-modèle, un joueur de hockey ou de poker, un missionnaire, un compositeur de musique, un inventeur, un philanthrope, un guide de haute-montagne, un traducteur (de norvégien), une voyante ou un médecin légiste international… Et leurs prénoms (j’ai recensé dans les 550 Amiel avec les professions citées ci-dessus) reflètent souvent non seulement leurs origines mais sont aussi significatifs des domaines où ils oeuvrent: on ne sera pas surpris de trouver des prénoms à consonance juive parmi beaucoup de médecins, financiers, scientifiques, commerçants ou artistes, et des prénoms d’origine chrétienne plutôt parmi les disciplines littéraires, historiques ou juridiques, les artisanats, même si cette remarque tend sans doute à s’effacer progressivement à proportion de l’uniformisation rampante due à la mondialisation des savoirs et à leur exploitation.
Je ne peux terminer ce vaste tour d’horizon et survol de l’histoire de notre nom Amiel sans citer au moins une fois une histoire généalogique qui inclut une histoire (généalogique) d’une famille Amiel : Il s’agit de la famille Merryweather, famille anglaise dont certains membres amieliens originaires de Provence, sont partis aux Caraïbes au XVIIème S. puis ont migré dans l’Amérique avec les premiers immigrés, sont ensuite revenus en Europe, mais en Angleterre. Ce travail de recherches contient notamment une relation concernant le fameux procès en sorcellerie de Salem; il est riche aussi de documents et lettres découlant de pertes de biens et d’argent consécutivement à la Guerre d’Indépendance américaine: Ou comment des français sont devenus colons français puis colons anglais et enfin anglais tout court. L’histoire (généalogique ici) a quelquefois certains détours inattendus.
Je veux terminer aussi ce panorama général par l’histoire d’une famille Amiel, celle de cette famille juive de ce nom à l’origine d’une des plus importantes entreprises de voyages d’Israël, nommée « Amiel Tours ». C’est dans l’été 1839 que les Amiel quittent Casablanca (Maroc) pour regagner la terre de leurs ancêtres, Israël. Ils partent en bateau pour le port de Jaffa, emportant avec eux les restes des membres de leur famille, eux qui avaient rêvé déjà de revenir sur la terre d’Abraham. Ils s’établirent sur le lieu qui deviendra Tel-Aviv mais en furent chassés par les Ottomans; ils se réfugient en Egypte jusqu’à ce que les turcs soient chassés par les Britanniques, et enfin reviennent définitivement en Palestine. Moshe Amiel, père du fondateur de l’entreprise, combattit aux côtés des anglais en Egypte lors du premier conflit mondial. Plus tard le même participera à l’équipement d’Israël par l’ouverture de routes. Son fils, lui, servira dans les forces paramilitaires du pré-état israëlien et eut ensuite une destinée ordinaire; dans les années 1950 il vit avec son épouse dans un kibboutz sur le littoral où il conduit un autobus. Parallèlement il s’intéresse au tourisme naissant, devient guide puis tour-opérateur. Il fonde enfin en 1976 sa propre entreprise, Amiel-Tours, gérée aujourd’hui par son fils Oni. Chuzy fut en Israël l’Homme de l’année en 1996 et en 2000, l’Etat reconnaissant par cette distinction renouvelée son rôle éminent dans le développement du tourisme au niveau national. Une belle destinée parmi d’autres pour notre nom s’il fallait encore démontrer par l’exemple la notoriété, toujours actuelle de celui-ci.
Une notoriété qui devient complète lorsqu’on se penche sur l’utilisation de notre nom, et ce depuis des lustres, dans la création littéraire, ce que nous ferons prochainement…
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