Je vous ai parlé il y a quelques temps d’Américo Vespucci, vous savez le navigateur contemporain de Christophe Colomb, italien de naissance, d’après le prénom duquel le nom d’Amérique fut donné au nouveau continent des Indes Nouvelles ou Occidentales, prénom qui a quelques parentés, lointaines certes, possibles sans être certaines, avec notre origine patronymique latine (dérivation d’Aemilius) via le noble patronyme goth des Amali suivant cet abrégé linguistique: Amali-Aemili-Amili-Ameli-Amiel(roman),Amalaric/Amalric(goth)-Ameleric/Amelric-Americo(italien);fabuleux nom dont ces goths se seraient drapé de l’aura lors de leurs brillantes invasions de l’Italie à la péninsule ibérique en passant bien sûr par notre terre d’élection de Provence et de Languedoc-Roussillon; c’est bien des Amiel, Hamiel, Amyel et autres formes orthographiques qui vont, depuis les terres d’émigration européennes s’installer dans ces terres d’outre-atlantique entre les XVII et XXèmes S. où tout est à construire, du défrichement à une civilisation nouvelle.
On peut estimer ces Amiel (sans compter les autres formes orthographiques) à environ moins d’un demi-millier aux Usa où ils sont notamment présents dans l’état de New-York, en Floride et en Californie, puis en Arizona, Wisconsin et Michigan au nord, Georgie au sud, enfin dans les états de l’ouest et Hawaï. Au Canada ils sont environ une centaine à se partager notre nom (essentiellement dans les provinces de Québec et Ontario mais on en trouve sur la côte ouest). Bien qu’arrivant pour les anglophones d’Irlande ou du Royaume-Uni mais aussi des pays du nord centre et est de l’Europe via les ports anglais, irlandais et hollandais et pour les francophones des régions à forte résistance protestante lors des Guerres de Religion ou juifs méditerranéens via les ports espagnols et portugais, il reste quand même dans toutes ces régions de la vieille Europe de nombreux porteurs du nom; on l’a vu pour la France et les pays limitrophes on peut le vérifier pour le Royaume-Uni en indiquant qu’une cinquantaine d’Amiel sont toujours sujets de sa Gracieuse Majesté (dans le Grand-Londres, le nord de Londres, le sud-ouest de l’Angleterre et le nord du Pays de Galles). En 1891 il y avait 35 à 40 familles Amiel dont la moitié au nord-ouest de l’Angleterre. A titre de comparaison avec ces estimations démographiques je rappelle qu’il y a en France environ quatre mille porteurs du nom pour seulement quatre-vingt-cinq en Espagne (Catalogne et Valencia (Provincia); il est vrai que le nom a été très trituré dans les langues ibériques et qu’on le trouve sous d’autres écritures ici aussi.
Pour ce qui concerne l’Afrique deux régions sont à distinguer, l’Afrique du Nord avec les anciennes provinces romaines où notre nom latin est incrusté maintes fois dans les reliefs archéologiques d’Algérie, Tunisie, Libye mais qui fut présent plus près de nous par les Juifs qui s’y installèrent durant les multiples vexations dont ils furent l’objet durant l’histoire de l’Europe et dont quelques-uns font encore vivre le nom amiélien sur ces terres; et puis l’Afrique du Sud où notre nom ne survit apparemment que dans l’Histoire: ces terres qui ont vu les premiers vignobles dans ce coin de la Terre, près du Cap ou celles du Transvaal que les Britanniques annexèrent entre 1877 et 1881, défendant la région de Newcastle par le Fort Amiel aujourd’hui Monument National.
Il y eut en effet plusieurs Amiel officiers de l’armée britannique: citons ce Lieutenant Amiel, des Chasseurs, déjà à ce grade en 1789, qui meurt tué à Rosette, en Egypte, le 31 Mars 1807 ou ce fameux Docteur Amiel, médecin-major du 12ème Régiment d’Infanterie que l’on voit soigner par des méthodes nouvelles inventées par lui les soldats anglais atteints de dysenterie dans leur garnison de Gibraltar en 1812; il fera parler bien malgré lui à la Chambre des Communes en 1834 à propos de la juste rétribution des pensions accordées aux anciens médecins militaires mais par laquelle question nous savons qu’il servit son souverain dans l’expédition sur la baie de Quiberon et l’Isle-Dieu, puis au Portugal etc…et la péninsule ibérique. Au XIXème S. les Amiel anglais se trouvaient dans les comtés de Lancashire, Staffordshire, London, Yorkshire, Cheshire, Essex, Kent, Somerset…et Scotland. Les Mémoriaux Militaires fournissent aussi quelques noms amieliens comme le décès en 1802, dans le Surrey, chez son fils le Captain H. Amiel, de Mr Charles Amiel, avec cette dédicace: « Chiefly remarkable for her sufferings and losses during the American War » (chef remarquable pour les souffrances et les pertes (qu’il dut endurer dans ses troupes) lors de la Guerre Américaine (Guerre d’Indépendance des Etats-Unis)); comme encore le Captain John A. Amiel qui participa avec les Anglais à la bataille de Waterloo (27ème Inniskilling Regiment of Foot) en 1815 ainsi que R.S. Amiel, Enseigne du 25ème Regt. Quelques décennies plus tard un autre Captain Amiel servira essentiellement dans les Campagnes de Birmanie et d’Inde dans les années 1850-60. En 1864 mourait William Eardley Amiel, Commandant de la Royal-Navy; il est membre d’une famille Amiel que l’on suit d’Ecosse en Angleterre et aux Etats-Unis aux XVII-XVIIIème S. Quant à cet Amiel bâtisseur du Fort qui porte son nom en Afrique du Sud il s’appelait Charles Amiel; né à Londres en 1822, jamais marié, il est aussi parent avec la famille dont je viens de parler et finit sa carrière vers 1876, alors qu’il était encore en poste dans son Fort avec le grade de Lieutenant-Colonel. Le Captain Francis J.Tyssen Amiel , fils de W.E. Amiel (cité ci-dessus) a lui, un petit plus non militaire, il est membre de la British Archeological Association dans les années 1870-80. Il faudrait citer aussi quelques amiéliens juifs comme Jacob Amiel, né à Smyrne (Turquie) en 1869, qui émigre à Londres au début du XXème S. où il se marie et a toute une descendance qui se retrouvera soit aux USA soit en Afrique du Sud et à Londres.
Vous voyez encore une fois que notre nom a beaucoup voyagé avec ses porteurs, l’émigration des uns provocant immanquablement celui des autres; même si l’on arrive à se fondre dans une nouvelle société, avec de nouvelles habitudes de vie, on emmène avec soi l’indispensable, et qu’il y a-t-il de plus indispensable que notre nom? Tout notre être est contenu en condensé dans ces quelques lettres, trois voyelles vocalisant nos deux consonnes insignes M et L notre nom pouvant se réduire par ces deux seules lettres au fondement même de notre existence et de l’histoire quasi-mythique de notre patronyme.
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