D’Aimable Amiel, humble instituteur haïtien à l’Amiel Show, institution de spectacle internationalement connue, de la société d’ ébauchons de pipes Raoul Amiel en Algérie Française à la société Franz Amiel, holding allemande de blanchisserie, sans oublier quelque Aemilius des anciens âges comme cet Emilio de la Cruz Aguilar qui prit ce pseudonyme en plein XXème S, l’éventail de ceux qui ont notre nom pour patronyme est vraiment très large.
Un mot sur cet Aemilius contemporain qui, quand même est rare de nos jours avec un tel nom latin: Emilio est un écrivain et périodiste espagnol né à Jaën en 1936; avocat et professeur d’histoire (cela explique peut-être qu’il ait voulu mettre son prénom sous la forme latine et en faire son pseudonyme ?) à l’Université de Madrid, il fut rédacteur du journal « Pueblo » et collaborateur de « Sabado Grafico ». Pseudo latin d’autant justifié que cet auteur peut aussi se permettre d’écrire en .. latin, mais aussi en espagnol antique et en ‘macarra’ !! Devant tant de science linguistique ancienne on ne peut être qu’admiratif. Dans le même secteur je note aussi un Amiell, dans le Val d’Aran, petite province espagnole pyrénéenne dont l’occitan est langue officielle, qui a traduit il y a quelques années le Nouveau Testament biblique dans cette belle langue dont j’ai déjà eu l’occasion de vous parler.
Mais on peut aussi parler en gestes; c’est le cas du Mime Amiel, Jean-Pierre de son prénom; descendant des Amiel de Mazagran au Maroc et élève du grand Mime Marceau il présente ses spectacles dans le monde entier (72 pays visités) et a participé aux chorégraphies du film « Dark Cristal » en 1982, film fantastique de Jim Henson. Il est aussi comédien et metteur en scène. On peut s’exprimer seulement par des sons, c’est le cas de quelques Amiel d’une même famille, bruiteurs de père en fils (Bertrand et Ange sont les fils): Louis Amiel (le père) bruiteur de Radio-France a même joué dans le spectacle théâtro-musical « Inside » (1983) qui est une composition pour bruiteur, violoncelle, trompette et bande alliant le théâtre à la musique dans laquelle son pathétique personnage central tente désespérément de quitter sa doublure.
Et dans ce domaine des spectacles vivants comment ne pas dire quelques mots de Denys Amiel. Né à Villegailhenc (11) en 1884 d’une vieille famille locale que nous avons déjà rencontrée, il débuta dans la carrière comme secrétaire d’Henri Bataille son compatriote audois bien connu sur lequel il écrivit d’ailleurs un essai en 1912. Sa première pièce théâtrale écrite en collaboration avec Obey est un triomphe et lui ouvre grand les portes du Théâtre Saint-Georges à Paris dont il fera les beaux jours dans l’entre-deux-guerres et même après. Humaines et vraies, ses pièces écrites dans un style nerveux, simple et géométrique, sont des études de psychologie familiale et sociale de son époque. Il est l’un des premiers auteurs à s’être intéressé au cinéma, pour lequel il écrivit le scénario du film « Romance à trois » en 1942, d’après sa pièce « Trois et une ». Autre scénariste de cinéma mais dont c’est le métier en la personne de Jack Amiel, américain, qui a scénarisé entre autres « Fashion maman » en 2004 de Garry Marshall ou « Raymond » (2006) de Brian Robbins. Cinéma comme théâtre supposent des comédiens, quelquefois les uns sont aussi les autres, un nom en exemple, celui de Louis Amiel que l’on put voir sur la scène dans une pièce télévisée d’ « Au théâtre ce soir », « La grande oreille » en 1966 où il tenait le rôle du lieutenant de police, et au cinéma dans « Cinq à sec » (1977) où il joue le bruiteur, « Le tour du monde en 80 jours » (1979) ou « Deburau » (1982) dans le rôle de Clément. Dans le genre plus particulier de l’opéra je citerai Henri Amiel, chanteur lyrique du Théâtre du Capitole de Toulouse qui a chanté sous la direction de Michel Plasson, « Orphée aux enfers », « La Périchole », « La vie parisienne » vers la fin des années 1980 et le jeune et prometteur Ténor Kévin Amiel qui commence à récolter quelques belles places lors des concours de chant internationaux. Enfin on peut aussi chanter dans un registre moins académique mais tout autant prometteur: Thierry Amiel en est le parfait exemple; malgré une rude concurrence dans ce métier où il est bien difficile de se faire un nom (et le garder) ce chanteur populaire marseillais de naissance mais d’origine ariégeoise par son grand-père, de son vrai patronyme Amiel-Fourtas, prépare même une comédie musicale sur le thème d’Adam et Eve.
De l’Académie du disque à celle des sciences il n’y aura, ici du moins, qu’un pas que je m’empresse de franchir en vous citant les noms de Jean Amiel, éminent professeur universitaire de chimie, membre de l’Académie des Sciences, tout comme le fut Claude Amiel (1930-1996) mais en ce qui le concerne dans la biologie humaine et les sciences médicales. Ces dernières sciences ont été brillament illustrées par plusieurs noms dont celui du Professeur Jean-Louis Amiel (1930-1985), belle figure de l’oncologie française qu’il a contribué à faire naître dans notre pays; natif de Chalabre (11), d’une famille d’industriels locaux, licencié es lettres et es sciences, médecin infatigable et dévoué, il a joué un rôle important à l’origine des greffes osseuses pour traiter les leucémies, dans le développement de la chimiothérapie anticancéreuse et des groupes coopérateurs de l’Organisme Européen pour la Recherche et le Développement du Cancer; auteur de nombreux ouvrages sur son sujet de recherches, souvent en collaboration avec ses homologues les professeurs Mathé et Schwarzenberg, il a aussi rédigé des vulgarisations et participé au Dictionnaire de Médecine publié en 1982 par Flammarion. De nos jours les mêmes sciences sont toujours aussi illustrées par le Professeur Jean Amiel qui dirige le pôle d’urologie-néphrologie du CHU de Nice, ou le psychiatre Bertrand Amiel et les nombreux autres spécialistes ou médecins généralistes dont il serait fastidieux de citer les noms.
Loin d’en avoir terminé avec ces noms contemporains nous aborderons ensuite les sciences humaines et sociales dans lesquelles aussi notre nom est amplement connu et participe très honorablement aux connaissances de notre temps. Je pense vous le savez leur rendre un sincère hommage en réunissant leurs noms parmi tous ceux des siècles de l’histoire humaine autour de ce patronyme qui fut le leur, est le leur et est aussi le nôtre. Et bien que Pline l’Ancien ait écrit il y a près de deux mille ans que « la gloire consiste à … écrire ce qui mérite d’être lu » je n’aurai pas la prétention de réclamer la gloire mais j’espère que ce que j’écris mérite d’être lu au moins par simple curiosité. La curiosité est sans doute d’ailleurs ce qu’il faut souhaiter à chacun d’entre nous, c’est ce que je vous souhaite.
2 responses so far ↓
1 amiel // mai 17, 2012 at 14:58
je suis kévin amiel et je me suis marrer de voir mon nom sur le site hihi. merci.
2 cagnard // déc 30, 2013 at 16:55
Bonjour
je suis Dominique Cagnard
j’ai écrit un livre de poèmes »le Mimenmot »
je cherche déspérément à joindre le mime Amiel avec qui j’ai travaillé à lécole Marcel Marceau
quelqu’un peu-il m’aider et me donner ses coordonnées?
merci
Dominique Cagnard
01 64 33 70 36
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