GUILLAUME AMIEL JUGE assesseur à BEZIERS (34) :
Sous le règne de Philippe-Auguste (1180-1223) Guillaume Amiel est assesseur de Roger, vicomte de Béziers, dans un jugement contre des prétentions carcassonnaises dans sa région.
AMIEL DE BENOIST et GUILLAUME AMIEL DE BOSCSEDON :
La famille de Benoist toujours présente en Languedoc et qui possède de nombreuses branches comme les De Benoist de la Prunarède, eut pour premier représentant connu un Amiel de Benoist. Cet homme fut un religieux de la fameuse abbaye de Lézat en Basse-Ariège dont tant d'Amelius soutinrent les débuts; on a vu que c'est le nom qui revient le plus souvent avec Benoît dans le cartulaire de cette abbaye au Xème S. alors qu'au siècle suivant il n'est plus que le 7ème cité (cf. "L'anthroponymie..." M. Bourin, J.M. Martin, F. Menant.; Ecole Française de Rome, Palais Farnèse, 1996). Il est nommé dans une notice sur l'origine de l'abbaye de Peyrissas (diocèse de Toulouse) dépendante de Lézat, vers l'an 1075 ( cf cartulaire de Lézat et Don Vaissette HGL). En 1164 Guillaume de Benoist qui est à l'origine de la descendance jusqu'à nos jours, fut le témoin d'une concession entre plusieurs seigneurs pour l'abbaye de Sylvanès (12). Parmi les témoins de cet acte on trouve le nom d' 'Amalric de Boisesson', un nom qui curieusement est écrit bien différemment 'Guillaume Amiel de Boscsedon' dans une charte de l'abbaye de Valmagne daté de 1147 mais c'est le même. Ici transparaît bien tardivement mais effectivement l'une des origines peu documentée de notre nom, celle relative aux Wisigoths (voir Le Monde des Amiel). La proximité étymologique entre Amalric et Amiel pour ce qui concerne cette origine (des Amales goths + ric, roi) et l'assimilation dont ils firent preuve dans beaucoup de domaines dont ici celui des origines romaines (via les Aemilius latins et gallo-romains) passant d'Amali à Amilius, Amelius, Amiel dans leur sphère wisigothique locale des VI et VIIèmes S. où ils vécurent, c-à-d en Septimanie (en gros bas-languedoc actuel), transparaît par cette équivalence de noms. D'ailleurs comme Amiel, Amalric ou Malric, Alric sont des patronymes bien vivants toujours en Languedoc. Enfin le géopatronyme de Boscsedon ou Boisesson correspond à un château de l'Albigeois. (cf. H. G. L de Don de Vic & Don Vaissette).
PEIRE AMELS & autres AUDOIS (11) :
Des hommages rendus au vicomte Bernard-Aton de Carcassonne en 1112 font apparaître plusieurs Amiel; ils se suivent dans la liste, ceci pouvant indiquer leur parenté: Peire Amels & Wilelmus Amels...quelques noms plus loin, Amels Auriols (rèf. Cartulaire du château de Foix).
(=> "Hist. Gén. Languedoc T. IV Ed. Paya 1841).
AMEIL AUTERIUS (11) :
Ce seigneur des Corbières donne par une charte de 1100 (cf. Arch. Dép. Hte-Garonne H565, n° 17) à l'abbaye St Sernin de Toulouse ce qu'il possède sur l'église Ste Marie de Petra Pertusa , soit de la 'pierre trouée' ou Peyrepertuse, lieu de culte placé dans la forteresse inexpugnable de ce nom sur la crête méridionale des Corbières, surnommée la 'Carcassonne du ciel'. Son nom est constitué des deux noms Amiel et Autier ou Authier, lesquels sont toujours bien portés dans la région comme patronymes.
BERNARDUS AMELIUS DE ARCA et autre (11) :
C'est le 1er seigneur connu du lieu d'Arques (en Corbières du sud-ouest). On le trouve cité dès 1011 comme témoin dans un acte de donation fait par Roger Ier comte de Carcassonne à l'abbaye de St Hilaire, établissement que ces comtes protégeront et dont ils feront leur lieu de sépulture.
Un siècle et demi plus tard, une donation datée du 28 août 1169 indique les noms de Pierre Béranger et de son frère Amiel d'Arques, lesquels donnent avec d'autres et leurs familles, au Temple, pour sa commanderie de Valseguier (près de Montolieu), en alleu la manse et cinq pièces de terre qu'ils y possèdent, recevant de l'ordre une aumône de 55 sous ugoniens.
AMIEL DU MORTIER (11) :
Famille dont le nom est celui de leur fief principal situé à Lacassaigne près de Fanjeaux (11); apparue dès le début du XIIIème S. elle fit souche puisqu'elle est encore connue au XVIème S. Ils bâtirent au Mortier un petit château, ce que l'on sait car il leur fut retenu par les croisés en raison de leur hérésie patente, Guy de Lévis se l'appropria et le revendit avant 1314 au prieuré de Prouille, créé par St Dominique un siècle plus tôt. Le fief était constitué de plusieurs droits de directe et constitua plus tard un consulat, une communauté autonome qui fut finalement absorbé par celui, voisin, de Lacassaigne (cf. "Les droits seigneuriaux dans la sénéchaussée et comté de Lauragais..." J. Ramière de Fortanier). Plusieurs d'entre eux sont connus grâce, ou à cause plutôt, des relations faites d'interrogatoires inquisitoriaux et conservés dans les nombreux registres de ce tribunal religieux créé pour éradiquer le catharisme contraire au dogme romain. Ces Amiel étaient aussi co-seigneurs de La Hille, lieu situé sur la commune de Fanjeaux voisine. (cf "Saisimentum Comitatus Tholosani" publié par Y. Dossat Bibl. Nat. 1966).
- A Fanjeaux, en 1204, se déroule la réception solennelle d'Esclarmonde de Foix, la propre fille du Comte Roger-Bernard Ier, comme Parfaite : Plusieurs Amiel du Mortier y assistent : Raymond Amiel et Saure son épouse mais aussi leur fils aîné Amiel; il y a encore Amiel de Brau (nom d'un pic près de Limoux) ou de Bram (cf. "L'épopée cathare" T. I "L'invasion" de M. Roquebert; Ed. Privat, Toulouse, 1970).
- Ces noms si instables alors dans leur orthographe ont pu être écrit Mortriau ou Mortrio : Jaura (lire Saura, mère d'Amiel de Mortrio, ce sont bien les mêmes personnages) est qualifiée et dénoncée hérétique par Marquèze de Pauligne lors de son interrogatoire par les inquisiteurs Ferrer et Ponce Garin à Fanjeaux en sept. 1243. Dans une autre déposition peu antérieure de mai 1243 faite par Valérie de Villaret devant les mêmes inquisiteurs, on lit Amiel de Morteriau, puis plus loin Raimondus Amelius de Morterio; deux noms à l'orthographe aléatoire pour une même personne.
- La famille du Mortier restera fidèle aux idées des cathares tant que cela n'obèrera pas sa position sociale: Amiel du Mortier avouera ses torts envers l'église et marquera dès lors une déférente obligeance envers le monastère de Prouille proche du Mortier, devenu puissant. Lorsque les chevaliers de Fanjeaux s'engagèrent en 1242 à observer et faire observer le Traité de Paix conclu à Paris (en réalité imposé) entre Louis IX et le Comte de Toulouse Raymond VII, le nom d'Amelius de Morterio est le 6ème signataire sur 17. Comme Olivier de Termes et tant d'autres, les nobles locaux, de bon cœur ou pas, prêtèrent allégeance au nouveau maître franciman, qu'ils aient été défenseurs des libertés locales et protecteurs des cathares (faydits) ou pas. Et lors du sursaut cathare des années 1250, seuls quelques croyants actifs oseront encore recevoir clandestinement du côté de Fanjeaux et Bram, les derniers bonshommes de l'église du Carcasses; quelques familles seront au centre de cet ultime réseau dont quand même celle de ce Raymond Amiel.
(=> "Fanjeaux et Bram au temps des Cathares" Mémoire du Catharisme, livret d'exposition, Ch. Peytavie, 2010; "Un voyage en Frioul" Mgr C. Tournier; Nvelles Ed. Latines, Toulouse, 1934).
- La famille Amiel du Mortier est toujours présente à Fanjeaux au début du XVème S. : un testament du 7 octobre 1405 par lequel noble Amiel du Mortier, fait don d'un "fief de grand revenu pour le soulagement des pauvres malades" sur le terroir de Villasavary, à l'hôpital situé "in dicto loco" (en ce lieu) a été conservé (cf. "Cahiers de Fanjeaux" vol.11, Privat, 1976). Le même personnage institue en même temps un prêtre, toujours à Villasavary, qui dira des messes pour le repos de son âme. Voilà enfin un bon catholique ! (cf. "Cahiers de Fanjeaux", vol. 13, Privat, 1978).
Les AMIEL au SIEGE DE MONSEGUR :
On trouve plusieurs Amiel au siège de la forteresse ariégeoise, dernier flambeau de l'église des Bonshommes, du côté occitan surtout mais aussi du côté des croisés ou plutôt de l'Eglise Romaine.
Raymond Amiel du Mortier chevalier faydit, fut l'un des dix-neuf chevaliers occitans qui sous les ordres de Raymond de Péreille, seigneur de Monségur, assura la défense du pog, de la montagne où étaient la plupart des parfaits cathares et de leur église, le dernier endroit que la Croisade devait réduire. Le siège mené par le Sénéchal de Carcassonne pour les troupes royales dans lesquelles figurent Robert et Simon d'Ameil féaux du duc d'Epernon, et par l'Archevêque de Narbonne Pierre Amiel pour ce qui est de l'Eglise, conduisit à la reddition du 16 Mars 1244: les chevaliers eurent la vie sauve mais tous les cathares, qui étaient plus de deux cents, furent implacablement brûlés illico au pied même de la montagne en un lieu qui, depuis porte le nom de "Prat dels Cremats" soit le pré des brûlés, brûlés vifs, dans une fosse remplie de branchages enflammés entourée de pieux les retenant, pieux qu'ils durent franchir par des échelles pour se jeter de leur plein gré dans les flammes !! Une cruauté inégalée pour l'époque qui est à mettre sur le compte des français, exécuteurs des 'hautes oeuvres' de l'église romaine !! . Auparavant les textes parlent de la mise à l'abri, quelques jours auparavant soit d'un bien monétaire, soit d'un bien spirituel voire des deux, biens suprêmes de l'église cathare; ces véritables trésors (en tous cas pour eux) auraient été évacués secrètement la nuit, cachés dans quelque grotte ariégeoise des alentours par plusieurs bonshommes dont l'un portait le nom de Aicart Amiel. La plupart des sites internet sur ce sujet connu par le monde entier citent les noms de ces hommes mais se perdent en conjectures pour savoir où ils ont caché leur(s) fameux trésor(s)!
AMIEL CERDAN de FANJEAUX (11) :
Plus communément appelé Amiel de Fanjeaux comme son père dans les actes concernant le vicomte de Carcassonne, ce personnage, peut-être parent de ceux du Mortier ci-dessus, est connu durant la croisade albigeoise et plus généralement durant l'épopée cathare. L'histoire de Verdun-Lauragais fait référence à un Amiel Cerdan, son père, connu dans les actes entre 1152 et 1161; il est cité comme témoin à la création de la communauté et du château de Verdun sur les contreforts de la Montagne Noire, par le seigneur proche de Saissac, Isarn Jourdain, faite en 1152 devant Raimond Trencavel. Il se peut que l'un ou l'autre soit celui qui a donné son nom a une artère principale de la vieille cité fanjuvéenne, celui de "Rue Courtine Amiel" dans lequel courtine désigne un morceau des remparts, la fortification située entre deux tours de défense; ce qui prouve déjà l'ancienneté du nom de cette courtine, et rend hommage par là à celui ou à la famille de celui qui en a sans doute payé l'édification, l'ensemble de ces murailles protégeant toute la communauté. On devine encore de nos jours les limites de la cité d'alors par le tracé des boulevards occupant leur place, il n'y a plus de courtine au bout de ladite rue, au nord escarpé de la cité.
RAYMOND AMIEL à NARBONNE (11) :
Raymond Amelii est sans doute un personnage important de la ville; il figure parmi les 'principaux potens' (puissants) présents à une assemblée tenue dans la cathédrale métropolitaine narbonnaise le 7 mai 1080. Il figure en effet juste après les noms illustres qui sont listés, dont les évêques de Béziers et Agde, l'archevêque de Narbonne, le vicomte et son neveu Aymeri, les seigneurs séculiers du narbonnais; lui seul n'a aucune référence à une fonction ou dignité et pourtant son nom est indiqué après tous les notables. Son patronyme est le seul indiqué; juste après lui le scribe indique simplement "et tous les citoyens de Narbonne, d'autres et chevaliers de la province, avec un nombre infini de peuple". Sans doute représentait-il la communauté des habitants de la ville, ou plutôt celles des deux seigneurs, du vicomte et de l'archevêque. Il est par contre certain que cette assemblée fut un "plaid" de première importance. Les plaids sont ces assemblées que l'on connaîtra ensuite sous le nom d'Etats des Provinces et Etats Généraux du Royaume; ils furent la continuation d'usages romains, semblables pour le civil aux conciles religieux de l'Eglise. Il y en eut de plus ou moins grande importance à Narbonne même, dont un en 990 composé uniquement du clergé et de la noblesse régionale, et un autre en 1003 plus large et comparable à celui de 1080. Ce sont enfin les ancêtres de nos modernes assemblées parlementaires, Assemblée nationale, Sénat, Congrès de la république ou assemblées locales, Conseil Général, Conseil Régional et toutes sortes d'assemblées particulières souvent nommées Conseils.
(=> "Hist. Gén. Languedoc" T. II pp 157 & 255, repris dans "Essai historique sur les Etats généraux de la Province de Languedoc" du baron Trouvé, 1er Préfet de l'Aude; Paris, Didot 1818).
AMELIE DE TOULOUSE :
C'est le nom d'une Vicomtesse de Toulouse, épouse du comte Aton comme on l'a vu. Elle aurait personnellement fondé (donc sur sa cassette personnelle) l'Abbaye du Mas-Grenier au diocèse de Toulouse. Fondation ruinée malheureusement par les Calvinistes au XVIème S. et rebâtie sur une élévation proche de la Garonne, au confluent de celle-ci avec un petit ruisseau nommé le Lambon.
N'AMELH DE LARROQUA (82) :
Seigneur, chevalier indiqué ainsi par son nom écrit en occitan, dans la charte des coutumes de la communauté éponyme, celle de Larroque-Timbaud (nom actuel). Cette charte rédigée en langue vernaculaire pouvant donc être comprise de tous les habitants, datée du 24 Avril 1270, est octroyée et signée par les seigneurs du lieu qui garantissent les droits de cette fondation ex-nihilo (à partir de rien, c-à-d création du village). Ces seigneurs sont Amelh et trois autres membres de sa famille; notons ici la marque occitane de respect "N' "que l'on doit voir dans ce cas-ci comme une abréviation de 'Segne' seigneur, habituellement c'est 'En' que l'on utilise (abrégé plus parlant, en français on dira Monsieur, abrégé de Mon seigneur devenu Monsieur via Mon Sire et enfin Mr). Voici le début de cette charte : "Conoguda causa sia als présentz e als avenidors que li senhor de Larroqua-Tigbaut, so es assaber, N'Amelh de Larroqua, cavales, lo qual avia la quarta part en la senhoria del meis castel,...", 'Il sera connu des présents et à venir que le seigneur de Larroque-Timbaud dont le nom comme l'on sait est Mgr Amiel de Larroque, chevalier, qui possède la quatrième partie de la seigneurie dudit château...'; les trois autres quarts étant à ses jeunes fils Galhard, Jordas et Tigbaut lesquels étaient donc les trois autres seigneurs particuliers. Le nom de la cité retiendra celui du dernier.
Les AMIEL DE CAVAILLON et autre (84) :
Dans la décennie 1230 ce co-seigneur de Cavaillon, frère du baron Gui, passa de nombreux actes avec l'évêque du lieu, Rostan : rachat de droits seigneuriaux sur le marché de la ville et concernant certaines denrées comme les 'abats de boeuf', ventes de droits et de cens (impôts), donation de droits sur un ouvroir, d'autres encore par la confirmation faite par son épouse Gauburge en Avril 1240 & Mai 1242; dame qui malgré toutes ces ventes et donations avait encore pas mal de biens pour garantir sa dot.
(=> "Chartes de l'évêché et des évêques de Cavaillon au XIIIème S." in Revue d'Histoire de l'Eglise de France" 1910 n°2 pp. 188-210 L. H. Lalande).
Mais ce seigneur décidément assez libéral est aussi celui qui, avec l'autre co-seigneur nommé Carbonnel, approuva les statuts municipaux de la communauté de Cavaillon en juin 1241 dressés par les nouveaux consuls; il est vrai que le suzerain était alors le comte de Toulouse Raymond VII et que la tendance en Languedoc était à l'émancipation municipale, la bourgeoisie prenant de plus en plus d'importance dans la vie urbaine.
(=> "Nobiliaire Universel de Fr." de Viton de St Allais Vol.6, Paris 1815; "Hist. de la noblesse du Comté Venaissin d'Avignon et de la Principauté d'Orange..." J-A Pithon-Curt).
Quelques articles de cette charte fondatrice furent revus ou rajoutés sous l'autorité des enfants de cet Amiel et du co-seigneur évêque en octobre 1256. Il n'y a pas après 1241 de traces de l'existence de cet Amiel mais on sait par des documents qu'il eut trois fils de son épouse Galburge.
Bien plus tard, près d'un siècle après, un autre Amiel de Cavaillon, chevalier, vivait après 1300 avec sa fille Agnès au lieu de Mazan, diocèse de Carpentras et en 1363 un Amiel Vassadel est co-seigneur des Taillades, lieu -dit proche de Cavaillon, avec les De Sabran selon plusieurs folios des arch. départ. du Vaucluse (B6, fol.4v-5r; 26v-27r; 44v-45r). Le nom Amelius fut apparenté depuis le Xème S. aux De Sabran (voir Amelius II Evêque d'Uzès, page Septimanie).
AMELIUS DE PEYRAC (19) :
Le lieu de Peyrac ou Peirac, est dans la Marche, région d'Uzerche, à ne pas confondre avec un autre Peyrat cité par ailleurs qui lui, est près d'Eymoutiers (87). Amelius seigneur de ce lieu est témoin dans une charte de Boson, comte de la Marche, qui concède une église à l'abbaye d'Uzerche en 998. Au XIème S. Bernard et son fils Amiel de Peirac (le nom Amiel était bien installé dans cette famille) feront des donations à l'aumônerie de St Martial de Limoges.
Les AMIEL DE MIRAMON près de RODEZ (12) :
Le cartulaire de l'abbaye de La Selve (disparue) proche de Rodez mentionne une donation vers 1160 faite par Amiel de Miramon à cette institution. Il possédait de nombreux droits sur des terres situées entre le Cone et le Céor (cours d'eau) vers Rullac, dans le terroir de Meljac. Un autre du même nom est cité un demi-siècle plus tard; noté Ameils dans le texte, il s'agit d'une donation qu'il fait de son droit de passage, de forestage et d'abreuvage à l'abbaye de Bonnecombe, en Rouergue.
GERAUD AMELIUS & SAINTE SIGOLENE à LAGRAVE (81) :
En 1059 ou 1060 un concile réformateur se réunit à Toulouse présidé par Hugues de Cluny, légat du pape Nicolas II. La mainmise des laïcs sur les églises y fut réaffirmée comme contraire aux canons de l'église de Rome. Ceux qui avaient usurpé ces biens ecclésiaux vont effectivement les remettre à l'église; on voit parmi les premiers dans la région, entre 1060 & 1070, le seigneur séculier (civil) de Lagrave, Géraud Amelius, conjointement avec le seigneur régulier (religieux), en la personne de l'archidiacre d'Albi & l'abbé de la proche abbaye de Troclar, remettre à l'abbaye St Victor de Marseille deux églises du comté d'Albi dont l'une est celle où repose le corps de sainte Sigolène (ou Ségolène). On sait que la date de cette donation ne peut être après 1079 car c'est cette année-là que le pape Grégoire VII reconnaîtra la disparition du monastère de Troclar. Cette sainte fut abbesse de Troclar, établissement qu'elle avait fondé au VIème S.; son culte prît d'ailleurs naissance à cet endroit et se développa d'une façon remarquable, se répandant dans tout le Massif Central, jusqu'à Nantes, Limoges, Poitiers, ainsi que jusqu'à l'Aisne et en Lorraine. Elle est toujours honorée à Lagrave où l'église paroissiale lui est consacrée ainsi qu'à Albi (à St Salvi) qui conservent des reliques de son corps. On peut depuis peu visiter une archéocrypte de l'abbaye disparue de Troclar à Lagrave. L'autre église donnée était dédiée à l'apôtre Pierre. (cf. Arch. des B. du Rhône, St Victor, 1H 41/195; HGL. v. III, p. 533).
(=> "La société laïque et l'église" E. Magnou-Nortier, cit. p. 462; "Monastères et aristocratie en Provence" E. Magnani Soares-Christen, cit. P. 260-261).
WILLELMUS AMELII donateur de ST VICTOR DE MARSEILLE : (nom repris dans l'article Amelii et Amiel à Marseille, page personnages ordinaires qui suit)
Autre donation à St Victor de Marseille dans le même mouvement de restitution précédent, celle indiquée par une charte datée du 15 juillet de l'an 1097, confirmant une donation effectuée par Pierre de Saumade et contresignée par son fils Willelmus Amelii; on voit d'autre part par ces deux noms bien différents que la nomination des individus pouvait être encore en ce temps-là individuelle.
JOHANNES AMELII Templier de CARCASSONNE (11) :
Ce frère Templier dit Carcassonnensis dans l'acte, soit 'de Carcassonne' est cité avec tout un groupe de frères de son ordre chevaleresque. Un ordre prestigieux et riche de surcroît qui fut pourtant démantelé par ordre de Philippe-le-Bel en peu de temps à partir du funeste 13 Octobre 1307. Le roi était alors en prise avec des difficultés financières (comme souvent dans l'histoire) et les templiers avaient beaucoup de moyens en liquidités; la solution fut vite trouvée, il suffisait de les mettre en défaut vis-à-vis d'un sujet essentiel, celui de la religion fit parfaitement l'affaire, après les avoir fait arrêter par une opération fulgurante de rapidité, digne de notre temps, remarquable pour l'époque. Une opération de police menée par un certain Pierre de Nogaret, ministre de Philippe-le-Bel, et surtout fils d'un accusé d'hérésie originaire du Lauragais qui ainsi aurait vengé celui-ci en soufflant cette raison au roi. Peu à peu jugés pour des infamies diverses et variées touchant donc à l'intouchable et pour lesquelles ils furent reconnus coupables bien entendu, nombre d'entre eux furent brûlés pour hérésie ou pire pour commerce avec le diable. C'est dans ce contexte que l'acte manuscrit des Archives du comte de Périgord parle de ce groupe de (pauvres dans tous les sens du terme, alors) templiers dont fut Johannes Amelii: ceux-là seront détenus dans les tours de la forteresse de Domme (24) entre 1309 & 1310, qu'est-il advenu d'eux ? Je n'ai pas la réponse mais on peut la deviner. (cf. Bibl. Nat. collection Périgord, 35, fonds Marlay, n° 329, copie Lespine).
AMELIUS DE PEYRAT (87) :
Ce personnage à ne pas confondre avec Amelius de Peirac cité par ailleurs, est le 1er seigneur connu de cette famille noble qui posséda la baronnie de Peyrat-le-Château en Limousin, au nord d'Eymoutiers, près de la limite avec le département de la Creuse.
Famille AMIEL DE SIGNES (83) : (voir aussi Amiel de Méounes page suivante, Méounes est contigu à Signes)
Famille noble de cette ville provençale perdue dans les monts dominant Toulon. On connait Amiel de Signes et ses fils Ugon et Raymond Amiel de Signes qui vivaient dans le dernier tiers du XIIème S. Ils semblent liés et/ou se confondre avec des Amiel de Méounes : Arbert et Pons de Méounes sont cités avec "Amiel dit de Signes" dans un acte de 1171, appellation reprise pour ses deux fils indiqués ci-dessus, son frère Rostan; sont cités aussi leurs cousins : Guillaume Bermond avec ses frères Pierre Amiel de Méounes et Hugues.
Les AMIEL CONSEILLERS de MARSEILLE (13) :
Parmi les conseillers de la ville prévôtale de Marseille on trouve deux Amiel :
- Raymond Amiel, qui fut l'un des signataires, le 13 novembre 1262, des nouveaux "chapitres" de paix accordés par Charles d'Anjou à la ville, est conseiller en 1285 et ensuite si ce n'est son fils, en tous cas un parent,
- Guillaume Amiel, chevalier conseiller en 1292 et 1295. Son épouse Cécile eut en 1315, après sa mort, un procès avec une soeur et une nièce de son défunt mari à propos de sa succession et bien entendu de l'héritage qu'il laissa. La raison de ce procès fut une maison au lieu-dit Coronel que Cécile affirmait avoir apporté en dot et qui donc lui revenait de droit. Il se peut que ce soit cet Amiel qui paya la construction d'une tour de l'enceinte de la ville et à laquelle on donna son nom "Tour Guillaume Amiel"; elle était située entre la "Grosse Tour" ou "Tour de Ste Paule" et celle des "Rostagniers".
Les AMIEL DE TREVILLE (11 & 31) :
- Vieille famille de marchands chauriens (de Castelnaudary (11)) et surtout de Toulouse, connue entre les XII et XVIIèmes S., de bourgeois ayant donné de multiples capitouls à cette dernière. Ils possédaient déjà la seigneurie de Ferrals près de St Papoul lorsque elle se lia par un mariage en 1484 avec la famille noble de Vaudreuille (près de Revel (31), union qui lui permit de posséder la seigneurie de Tréville (11), petit territoire seigneurial du Lauragais située à mi-chemin de Castelnaudary et Revel sur les ultimes légères pentes de la Montagne Noire, seigneurie qu'ils garderont longtemps jusqu'à ce que la dernière descendante, Claire d'Amiel, épouse en 1590 un seigneur d'une famille éteinte des diocèses de Lodève et Lavaur, Marc-Guillaume de Bedos (cf. Dictionnaire de la Noblesse de France De La Chesnaye-Desbois 1783 et Bulletin de la Soc. d'Etudes Sc. de l'Aude. Vol. 46-47, 1943). Pour autant le nom d' "Amiel de Tréville" ne se perdra pas puisque on trouve par exemple Jean Amiel de Tréville propriétaire de biens fonciers à Béziers en 1709 (Compoix de Béziers entre 1398 et 1790); ils seront alliés à d'autres familles seigneuriales de la région comme les de Verzeille au XVIème S. et le patronyme a été repéré bien plus tard à Alger pour un français qui y était établi à la fin du XIXème S. Un simple Mr Amiel, intitulé "contrôleur des contributions directes" désirera même en "relever" le nom, comme l'on dit pour la noblesse, en 1853.....
- Les Amiel avant de devenir seigneurs de Tréville possédaient d'autres lieux dans ce coin du Lauragais, notamment la seigneurie d'Airoux, près de Labastide d'Anjou (11) ; Claire d'Amiel avant de se marier fut la dernière Dame d'Airoux de la famille Amiel de Tréville.
- Ces Amiel bien avant, au XIVème S. sans doute, avaient fondé, alors qu'ils n'étaient 'que' de riches marchands chauriens, un chapelle isolée qui était située 'devant la porte' du chapitre & couvent des Cordeliers de Castelnaudary; elle était, dit l'auteur, 'd'ancienne structure et parait peinte à fresque, (leur) appartenant'; ils furent par la même occasion des bienfaiteurs de ce couvent (d'où l'autorisation de fonder cette chapelle en ce lieu). Il précise aussi que cette famille a possédé 'autrefois la terre de Ferrals', seigneurie proche de St Papoul. On peut préciser enfin que des restes du couvent indiqué sont encore visibles à Castelnaudary en face de l'église St François mais ladite chapelle a disparu depuis longtemps; quant à Ferrals, un beau château renaissance y est toujours visible.
(=> réf. pour ce dernier § "Traité de la noblesse des capitouls de Toulouse ..." G. de La Faille, J. F. Forest éditeur 1760).
- Quelques Capitouls de cette famille : Raimond Ameli capitoul en 1310; Pierre Amiel capitoul en 1508.
(=> "Nobiliaire Universel de la France ..." Vital de St Alais; Paris 1878).
CLAIRE D'AMIEL Dame de CORNEILHAN (34) :
Je dois à Mr de Calouin de Tréville de m'avoir permis d'identifier deux Claire d'Amiel; en effet celle-là n'a rien à voir avec la précédente alors que nombre d'auteurs les ont prises pour les mêmes. Il est vrai qu'il y avait peu de chances de tomber sur deux homonymes avec ces prénoms et ce patronyme affublé de la particule mais c'est ainsi ! Claire d'Amiel, Dame de Corneilhan vécut plus d'un siècle avant son homonyme audoise, impossible de les assimiler. Fille de Michel d'Amiel co-seigneur de Corneilhan décédé, elle était déjà co-seigneuresse de ce territoire héraultais lorsqu'elle se maria en 1480 avec Jean de Baderon. Celui-ci quitta définitivement sa propre seigneurie de Maussac, en Rouergue, pour s'établir à Corneilhan dont il devint même le 1er consul en 1492 (cf. Histoire et généalogie de la famille de Baderon et de ses alliances par Marc Gauer, mai 2015, d'après certainement l'Armorial de la Noblesse de Languedoc - Généralité de Montpellier, Vol. I de Louis de La Roque, Paris, Didot & Dentu, 1860). Le château de Corneilhan avec ses importantes terres échut au milieu du XIXème S. entre les mains d'une Amiel par le hasard des successions sans doute; cette demoiselle démembra tout le domaine et fut donc la dernière véritable propriétaire de ce vieux territoire seigneurial.
AMIEL DE SILS :
Une commanderie de Chevaliers de la Milice du Temple sera établie au lieu-dit Fontanilles, à la limite des territoires de Caylus et Lacapelle-Livron (12) vers le début du 2ème quart du XIIIème S. Peu de temps plus tard l'établissement sera déplacé à la "villa de la Capela" non loin de là. On sait que ce déplacement eut lieu entre juin 1227 et avril 1236, période où le "commandeur de la Capelle" est Amiel de Sils; on le voit accompagné du chapelain de ladite chapelle du lieu (A; D. Haute-Garonne, Fonds de Malte, Lacapelle-Livron, layettes 1,3; 4,1; 22,2). Peu après en 1237-1238 il fut précepteur de la 'cabane' de Monson, dépendant du même établissement. Le nom de Sils désignant son lieu d'origine correspond au toponyme moderne de Cieux, en Haute-Vienne qui dérive du nom roman Silius mis au pluriel, ceci bien qu'il existe une localité de catalogne espagnole de ce nom (prov. de Gérone).
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