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**EMILIE résumant ce qu'il faut savoir ?** :
Récemment est paru le roman épistolaire "Emilie : Une aventure épistolaire" de Gérard Oberlé (Grasset, 2012) comportant donc un certain nombre de lettres écrites à Emilie dont l'une (p.43) parle du prénom lui-même : d'abord de son expansion voire de sa propagation qui selon l'auteur "doit sa fulgurante performance à l'Emilie Jolie, un conte musical" de Chatel, puis de son "antique lignage, celui de la gens Aemilia, une des plus importantes familles patriciennes de Rome"...Plutarque est cité mais avec une erreur : Mamercus n'a jamais été un "fils de Pythagore" c'est un peu plus édulcoré; se servir de l'histoire pour faire un roman pourquoi pas, sans doute encore faut-il ne pas commettre d'impair et il y a de vrais spécialistes, j'en cite ici ! L'auteur en arrive évidemment à vanter la région italienne qui porte le vieux nom de la gens, puis avançant dans l'histoire générale c'est le tour de l'hagiographie : "J'en ai dégotté deux dans l'Hagiologium du savant jésuite lyonnais Théophile Raynaud, deux lugduniennes martyrisées sous l'empereur Antonin. Mais les plus connues sont les plus tardives..."; vous remarquerez l'emploi du verbe dégotter qui trahit des recherches nécessaires mais peu intéressantes; les Aemilia martyrs de Lyon ont péri en 177 sous le règne non d'Antonin mais de Marc-Aurèle, c'est le bon siècle mais pas le bon empereur! enfin je ne suis pas persuadé que l'assertion finale soit partagée...Et arrivé là, voilà que s'opère un retour dans un lointain passé, celui de la république romaine, la notoriété des Aemilii à la fin de cette période avait été oubliée apparemment : plusieurs célébrités de ce temps sont alors "convoquées" comme diraient les anciens : la grand-mère des frères Gracques, connue pour "sa fidélité et sa tendresse conjugale"; ou sa nièce, "une autre Emilie croquée par Plutarque"; l'anecdote citée par Cicéron sur le présage du petit chien d'Aemilia, fille de Aemilius Paulus futur Macedonicus; les vestales romaines aemiliennes qui ont marqué leur ordre religieux et, par un saut incroyable, la lettre en vient enfin à parler de l'intérêt littéraire de ce prénom : Emilie du Châtelet, relation de Voltaire, qui écrivit un "Traité sur le bonheur"...les sœurs Bronté dont une se prénommait Emilie c'est bien connu et logique vous le savez, vous qui m'avez lu; l'Emilie Galotti, de Lessing, qu'en français on nomme plus exactement Emilia Galotti, chef d'œuvre du théâtre allemand, d'après un conte narrant l'histoire de cette belle roturière, termine ce que je nommerai une "divagation onomastico-historique" qui me permet, toutefois, d'introduire cette partie de mon étude, ce dont j'en remercie l'auteur !

**AMIEL, un grand nom languedocien** :
Dans ce roman historique, l'auteur cite parmi les familles qui comptèrent en Haut-Languedoc, parmi il est vrai une longue énumération les familles Amiel, et deux autres aux mêmes origines gallo-romaines et latines, les Papus et les Paule, ceux-ci ayant été alors des aemiliens.
(=> "La cloche du trépassé, ou les mystères du château de Beauvoir" Baron de Lamothe-Langon; Paris, Lachapelle 1839).
**AMIEL en titre** :
Non il ne s'agit pas ici de parler d'Henri-Frédéric; le titre complet est "Amiel. A novel" : C'est le prénom du personnage principal nommé Amiel Gilchrist, héros de la nouvelle à caractère historique publiée en 1941 par Myrthe Johnston (D. Appleton Century Ed.).
**LAMIEL de STENDHAL** : (voir page consacrée à cette œuvre dans cette partie)
Lamiel est le nom de la dernière composition de ce grand écrivain français dont le nom réel fut Henry Beyle. Avec Lamiel qui est une œuvre posthume restée inachevée, on a le récit français le plus italien de son œuvre romanesque; son héroïne puisqu'il s'agit d'une femme (comme on pouvait peut-être le subodorer) est assimilée par lui à la Gina de la Chartreuse de Parme, c'est une sorte de Julien Sorel au féminin et autrement encore une descendante de paysanne parvenue des pièces de Marivaux.
Il emploie plusieurs noms avant de fixer son nom définitif; celui de "Amiel" est inclus parmi ceux-ci sous la forme même du titre de l'œuvre manuscrite provisoire de "L'Amiel". (cf "Stendhal: Table alphabétique des noms cités dans l'édition de ses œuvres" H. Martineau; Paris, Le Divan 1937).
**Le gallo-romain AEMILIUS PLAUTIUS** :
C'est dans un roman historique de Jean d'Aillon "Attentat à Aquae Sextiae" la ville romaine provençale d'Aix-en-Provence de nos jours, lieu d'implantation de plusieurs aemiliens gallo-romains, ceci expliquant sans doute le choix de ce nom, que se déroule une histoire policière très romaine : Cet Aemilius y est donné selon des rumeurs de l'époque comme un fils de ...Cicéron; le roman se situe donc dans les premiers temps de l'Empire et l'on y voit Aemilius Plautius vouloir acquérir à tout prix un esclave nommé Sertorius. Une sombre machination semble se tramer dans cette ville d'eaux il y a peu ou prou deux mille ans.
**AMELIUS in ORNITHOLOGIE DU PROMENEUR** :
Un personnage du nom d'Amelius dialogue avec le promeneur dans cette oeuvre.
(=> "Ornithologie du promeneur" Vol. 3, Livres 4 & 5, de D. Meens édité par Allia Paris 1998).
**PROFESSEUR AMIEL Savant en Langues orientales** :
Curieux personnage d'un conte de Léon Gozlan "La Folle du Logis" (il faut comprendre dans ce titre "l'imagination") paru en 1855 à Paris (Librairie Nouvelle). Et de l'imagination il en fallait pour construire une histoire aussi abracadabrantesque. Le distingué savant se livrera à une sorte de challenge avec un autre confrère aussi (peu) savant que lui à la poursuite d'un hypothétique mystère indien. Je n'irai pas plus loin dans cette quête improbable mais il faut que je vous donne la description de cet Amiel selon son auteur : "Polydore Amiel, d'Arles, était membre de toutes les Sociétés Savantes du monde; très chauve, un peu cagneux, un peu bossu et très négligé dans sa toilette, de 46 ans environ, provençal comme le roi René...". Venu à Paris vendre l'huile de sa production et des sonnets de son cru il dut se résoudre à s'intituler Professeur suppléant de sanscrit et de pancrit, devint rapidement membre de l'Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, enseigna ces langues (à 3 élèves!) et partit aux Indes à la faveur d'un concours.... de circonstance ! celui de la résolution d'une énigme....Finalement le pseudo-professeur sera reçu Brahmane de 1ère classe (?!) percevra du gouvernement français en plus de sommes déjà allouées pour l'expédition, un gratification de 100.000 Fr. pour avoir su (par personne interposée) répondre à une question cruciale se rapportant à l'adoration du feu.
**AMIEL dans un poème d'inspiration biblique** :
On ne peut citer toutes les œuvres inspirées des textes bibliques dans lesquelles figure l'un des Amiel hébreux. Voici toutefois la référence d'un long poème en langue anglaise "Azaria and Hushai, a poem" de Samuel Pordage & Elkanah Settle, édité à London chez Charles Lee en 1682; Amiel, le père de Bethsabée, aimée du Roi David y est cité p.27. C'est parait-il un livre humoristique, d'un humour sans doute anglais en tous cas respectueux de la parole biblique, que l'on ait été catholique ou anglican.
**ABRAHAM ou SALOMON AMIEL in LES GALERIENS** :
Personnage ayant probablement réellement existé (1661 - 1734), Il parait être un juif de Neufchâtel en Suisse; il est cité dans le livre "Les galériens" de A. Zysberg paru au Seuil en 1987.
**LE PERE AMIEL** :
Plusieurs œuvres citent un tel personnage :
- Sir Arthur Conan Doyle évoque seulement ce nom dans le chapitre V intitulé "Le pot de caviar" de "Du mystérieux au tragique" (1894) traduit par Labat en 1911 (chez P. Lafitte); par contre un autre "Père Amiel" est présent dans "The leather funnel" (l'entonnoir de cuir) (1908), conte fantastique du même auteur décrivant par le détail les tortures et dont la base se trouve dans celles qui furent infligées à la Brinvilliers, l'empoisonneuse "vedette" du temps de Louis XIV.
- Jean Giono parle aussi d'un "Père Amiel" dans "Faust au village" recueil de sept nouvelles dont la publication est posthume; histoires toutes situées à Lalley-en-Trièves, village que connaissait bien le célèbre auteur provençal; un espace culturel y porte son nom de nos jours. Cet Amiel y est le patriarche familial de tout un "clan Amiel" qu'il fait vivre au domaine de "Piedgros", ferme dans les châtaigniers, dit-il, de cette commune du Trièves.
- Dans "Le capitaine Lacuzon" est cité un Père Amiel et sa cabane : c'est un roman de Louis Jousserandot (T. I, Paris, Pottier, 1845); cet Amiel est un simple bûcheron habitant une pauvre chaumière à la lisière du bois qui lui permet de vivre, entre Vevy et Crançot, deux villages très proches situés dans le Jura.
- Mais le Père Amiel est surtout un personnage d'une nouvelle, un maître d'enseignement qui, en raison d'un très mauvais jeu de mots d'un élève (sur la consonance de son nom Amiel avec le produit des abeilles) donne tant de coups de fouet à celui-ci que le pauvre gamin en meurt: voilà une application dangereuse de la langue des oiseaux !. Ce personnage a été créé par l'allemand Conrad Ferdinand Meyer vers 1881-1891 dans une de ses nouvelles histoires, "Les souffrances d'un jeune garçon" illustrant les notions de bien et de mal. Il s'agit d'un court récit à caractère historico-religieux de l'époque de Louis XIV. Autour du Père Lachaise, confesseur du roi et de Mme de Maintenon, évoluent plusieurs religieux dont ce Père Amiel; il enseigne dans une institution jésuite la rhétorique et comme on l'a vu, il subit à cause de son nom des farces de ses élèves. Représenté par l'auteur lui-même comme une abeille, une "bête à miel", il y apparait souvent comme ridicule; qualifié quelquefois de "bouffon" tant il parait maladroit dans son enseignement, un terme assez dévalorisant déjà alors et qui de nos jours est même devenu insultant. Freud lut cette histoire romanesque et s'en servit paraît-il dans une discussion à propos d'un remède appelé 'l'orvietan' fait d'extraits de plantes et de miel, soit-disant créé par un charlatan de la ville italienne d'Orvieto, une histoire et un qualificatif qui lui permirent de ridiculiser son propre interlocuteur nommé Freyhau.
(=> pour ce dernier : "A boy suffers" in "The complete narrative prose of Conrad Ferdinand Meyer" 1881-1891, version anglaise traduite de l'allemand, 1976; "C. F. Meyer et la nouvelle" G. Brunet, 1967).
**LETTRES A EMILIE SUR LA MYTHOLOGIE** :
Livre d'éducation de C. A. Demoustier (Paris, Renouard, 1809), c'est l'une des multiples applications et utilisations du nom Emile rendu si célèbre par l'Emile de Rousseau, appliqué ici à l'éducation de la jeune fille sur un sujet encore important alors.
**MATHILDE AMIEL** :
Personnage du roman édité sur le site "In Libro Veritas", dont le titre est "Le signe de l'ogre", par Julien Lefebvre, en 2007 (modifié en 2012).
**MISS CHARLOTTE AMIEL** :
Personnage anglais d'un conte pour jeunes filles. Elle est décrite ainsi : "Charlotte avait pour ainsi dire fait son éducation elle-même, parce qu'elle avait vécu à une très grande distance de Londres, chez une grand'mère très infirme, où elle avait eu la jouissance d'une belle bibliothèque. Une imagination vive, beaucoup de lecture mal digérée à la vérité, un coeur bienveillant et généreux sans la moindre connaissance du monde, avaient fait de miss Amiel un personnage romantique." Et cette jeune fille rencontrera l'amour par hasard comme souvent; elle se mariera avec Charles Airsley, prince charmant croisé dans une forêt où elle était allé promener...
Ce conte écrit par Charlotte Turner Smith vers 1810 fut traduit en français par T. P. Bertin en 1811 dans "Les loisirs de l'enfance et de la jeunesse, ou historiettes amusantes et morales" T. IV (Librairie d'Education, Paris) et rééditées en anglais par son auteur en 1825 dans "Minor morals, interspersed with sketches of natural history..." (Newman & Co., London).
**MADEMOISELLE/MISS AMIEL** :
Ce n'est pas à proprement parler le nom d'un personnage, ni non plus d'un roman; il s'agit de mettre un nom sur un dialogueur pour apprendre la conversation pratique et la grammaire de la langue française à un(e) étranger(e). Ce guide d'apprentissage, "Elementary French: The essentials of French Grammar" étant destiné aux locuteurs de langue anglaise, on y parlera donc de "Miss Amiel", le tout accompagné d'une prononciation littérale tout à fait correcte.
(=> guide écrit par F.D. Aldrich, I.L. Foster & Cl. Roulé, publié par Ginn & Comp. en 1922).
**Mme AMIEL et l'aide aux agents de Londres en mission en FRANCE OCCUPEE** :
Le Colonel Rémy dans son œuvre "La ligne de démarcation : Un passé qui date d'hier" paru en 1968 cite dans les premières pages (p.21) une Mme Amiel que l'on voit rabrouée par un agent britannique nommé Rolt Wheeler. Ces Amiel tenaient un café situé au bord de la RN20 dans la traversée de St Paul de Jarrat, en Ariège. Cet agent en mission de guerre, sans trop d'explications et avec un certain sans gène très british quand ces insulaires sont à l'étranger, c-a-d sur le continent, avait proprement investi la demeure de Mme Amiel, à son grand étonnement, l'envoyant aller voir ailleurs ! Il est vrai que les allemands se sont comportés pareillement mais quand même !
**AMIEL DE SEMUR Inquisiteur** :
Dans le thriller à caractère historique "The notary" c'est le nom d'un père dominicain inquisiteur. Une enquête de sorcellerie et de meurtre va se poser à lui, thème rappelant un peu le fameux "Le nom de la Rose" d'Umberto Ecco; il la mènera avec son notaire (greffier de l'inquisition) Raymond Maillet. La victime a eu les parties intimes sectionnées. Raymond ne sait que penser: trouver les motifs de ce meurtre au caractère rituel, désirer rejoindre l'Eglise car sa vie insignifiante de passable notaire voué aux plaisirs de la chair -il est en plus homosexuel- lui pose problème (notamment celui d'hérésiarque), rester dans l'abstinence le temps de régler cette affaire au moins. L'histoire de plus se passe à Avignon au XIVème S. (c'est le temps de la papauté localement). L'auteur dresse un portrait très humain de Raymond, essayant de faire de ce personnage, que, malgré ses graves défauts, il soit digne de seconder utilement et dignement le 'directeur d'enquête' le Père Amiel de Sémur, en mettant son penchant lubrique sous contrôle. Que se passerait-il si son 'patron' découvrait sa triste nature ! Ses aventures sont à la fois obscènes et drôles. Comme dans "L'Inquisiteur" roman précédent du même auteur et se passant peu ou prou aux mêmes époques et sur un thème semblable, ce thriller est facile à lire. Le meurtre et son mystère sont la trame mais le vrai crime est que les romans de cet auteur très au fait de l'histoire de l'Europe, et de la France en particulier, au Moyen-Âge, ne soient pas traduits ni même publiés hors de l'Australie.
(=> "The notary" de Catherine Jinks; Pan Macmillan, Australia 2001 561p.).
**Un AMIEL moderne émanation d'AMIEL AYCART le Parfait Cathare** :
Par analogie avec l'histoire des fameux parfaits qui, la veille de la reddition de Monségur le 15 mars 1244, ont emporté quelque chose de très précieux pour cette religion qui ne devait pas se perdre ou tomber entre des mains étrangères, le roman fait revivre ces personnages par leurs lointains descendants. Comme eux, ces jeunes des années de l'après Deuxième Guerre Mondiale sont quatre et par une rencontre du destin vont découvrir qu'ils sont très proches: Ils vont comprendre par des comportements, des connivences, des pensées, leur langage aussi qu'ils ont en commun un souvenir, un secret, un héritage ancestral propre qui ne peut que les unir; c'est encore un héritage moral et religieux, celui de leurs lointains homologues cathares et de ce qu'ils ont été en charge de sauver et de protéger. Le personnage moderne d'Amiel est un libraire, éditeur-imprimeur, ami de nombreux écrivains dont Henrich & Thomas Mann, ce dernier pourtant Prix Nobel de Littérature 1929 sera déchu de la nationalité allemande par les nazis; Amiel sera interné dans un camp mais il s'en évadera...
(=> "Les héritiers du secret" Luc Soubré; Ed. Mazarine 1999).
**AMELIUS de TORRELAS & AMELIUS de LAQUEIRE, Cathares**
C'est dans un des livres de Fernand Niel, un des historiens et auteurs qui ont contribué à redécouvrir le moyen-âge languedocien et la période cathare en particulier bien que certaines de ses thèses soient assez contestables, que sont mis en situation ces deux parfaits : Amelius de Torrelas, c'est Amiel de Toureilles, toponyme ariégeois mais aussi audois (de la région de Limoux, un Amiel de Torrelas est connu dans le cartulaire des templiers de Douzens); un Amiel de ce nom vint mourir sur le mont sûr des cathares, Montségur en 1244. Amelius de Laqueire était lui, du lieu de Lordat, petit village au sud de la citadelle sûre, dans l'Ariège.
(=> "Montségur, la montagne inspirée" F. Niel Ed. La Colombe 1954 pp. 141 & 143).
**JACQUES AMIEL un maire de la IIIème République** :
C'est sur fond d'anticléricalisme politique que la IIIème République régla ses rapports avec la religion et le catholicisme en particulier; en 1905 fut votée la loi dite de séparation, sa mise en application souvent brutale entraina de nombreux troubles localement. C'est dans ce contexte que se déroule ce récit de 1907 et dans un village ordinaire nommé Clairval, village de tisserands que l'auteur (inconnu), dans un esprit revanchard, montrera ce qui est pour lui l'ignominie de cette loi et ceux qui sur place la mettent en application, à la tête desquels est souvent le Maire républicain, aidé de la Maréchaussée tout autant républicaine. Jacques Amiel, le maire de Clairval en est un vrai, il gouverne sa commune depuis 1883 et il est à ce poste politique et administratif pour trois raisons : son père fut maire avant lui (et il est vrai que l'on trouve assez souvent les mêmes patronymes durant tout le XIXème S. dans les listes de maires), il avait aussi hérité de sa fortune (là aussi souvent le maire c'est celui qui en impose financièrement ou foncièrement, mais l'un va souvent avec l'autre) et enfin, encore peut-être aussi "par tradition familiale, il était voltairien". Il n'en faut pas plus il y a un siècle pour déchaîner les passions villageoises. Et dire qu'aujourd'hui on détruit tant d'églises souvent rurales sans que cela n'émeuve plus grand monde ! La nouvelle déesse "Laïcité" serait donc bel et bien parvenu en moins d'un siècle à éradiquer la religion, du moins la religion chrétienne ?
(=> "Jeunes Gens de France" publication de l'Action Populaire, sans auteur, Abbeville, 1907).
**AMIEL Coiffeur** :
C'est un personnage du temps de Napoléon Ier dans un roman sur la vie parisienne où il est indiqué comme célèbre en ce temps-là.
(=> "Le transporté" d'un certain Méry; Paris, Roux & Cassanet 1852).
**Sœur AMIEL dans un poème contre-révolutionnaire** :
La Franciade est un long poème en dix chants écrit à deux mains bien après la Révolution, alors que la France avait retrouvé ses Bourbons de rois, une fois l'Usurpateur du trône éliminé. L'extrait relatif à ce personnage de Soeur Amiel raconte l'irruption du diable révolutionnaire dans la maison de nonnes; le voici :
" Le chapelet en mains, et pour l'amour du ciel,
Bravant tous les périls, ce fut la Sœur Amiel,
Qui, la première vint asperger le Diable,
Tout son courroux, ses cris, la rendaient plus aimable,
La sagesse des saints se peignit dans ses yeux,
Elle versait des pleurs, elle invoquait les cieux:
Hélas! Ils furent sourds à sa douleur mortelle."
On comprendra quand même que les deux nobles auteurs de cette œuvre, sans juger de sa valeur ou de son impact, l'aient fait imprimer depuis leur exil, un exil encore prudent qui leur interdit un retour définitif sur leurs terres confisquées, malgré la chute de Napoléon Ier et le retour sur le trône de Louis XVIII.
(=> "La Franciade" par MM. De Cholet & D'Angeau publié à Londres en 1817).
**JEAN-PIERRE AMIEL Pilote d'avion** :
Personnage d'un court roman intitulé "La ruée vers l'or" écrit par J. Lermina-Flandré & StClair, c'est un pilote d'avion des temps héroïques naviguant au-dessus de l'Afrique dans les années 1930.
(=> in "Lectures pour tous" Paris 1935).
**AMIEL de COURSAN au temps de la CROISADE ALBIGEOISE** :
Personnage occitan proche des faydits dont est vantée la bravoure lors d'un épisode de la croisade albigeoise contre les cathares; il est indiqué dans le roman "Labyrinthe" de Kate Mosse se déroulant pour une très grande part dans l'Aude où l'écrivain britannique a élu en partie domicile. Cette dure période anti-cathare et anti-occitane a eu depuis plus d'un siècle un tel retentissement non seulement en France et en Europe mais dans le monde entier qu'elle a donné lieu a un nombre incalculable d'études et de romans qu'il n'est pas possible de recenser ici tous les ouvrages qui citent un personnage de notre nom Amiel; il est souvent fait référence dans ces oeuvres à l'histoire réelle et les noms de Pierre Amiel l'archevêque de Narbonne comme Amiel Aicart le cathare de Monségur de la même époque y sont souvent mis en scène, sans compter les très nombreux autres cités dans les registres inquisitoriaux qu'ils soient nobles ou manants et quelque abbé régulier ou inquisiteur.
**FRERE AMIEL dans un CONTE du LIMOUSIN** :
Il y a encore un siècle, on se plaisait à raconter des Contes dits de la Vierge; le conte du "Moine de Glandier" diffusé en Limousin appartient à ce genre de littérature orale populaire. En voici le résumé :
Frère Amiel est un novice au visage encore juvénile, "il est jeune, et son poil, tant il est blond, semble un rayon de miel" d'où peut-être son nom ? Son âme se cherche encore; elle est irrésolue et sa volonté le trahit bien souvent; bien que rejetant le monde séculier, il se sent quand même impuissant à vivre dans la clôture monastique avec pour seul horizon de ciel bleu celui qu'il peut apercevoir dans les limites du cloître. Par un beau soir, à la clarté pâle de la lune, voilà que le diable sans doute lui suggère de se libérer du carcan de la règle, il va déserter sa cellule monacale et fuir au delà des limites imposées. Mais la Vierge, toute illuminée de ses éclatants rayons, descend de son piédestal sur lequel elle est installée et s'approche de lui; doucement elle va "le reprendre et le gourmander même", le convaincre; par la main qu'elle lui offre elle va enfin le ramener dans la vraie voie; persuadé et converti il regagnera sa chambrette et les yeux clos rendra grâce à Dieu d'avoir été repêché à temps du mauvais à tout jamais. Voilà un beau sujet pour un vitrail ou un émail, une miniature de copiste, qui aurait pu être réalisé dans le lointain moyen-âge d'où nous vient ce conte édifiant. Traduit en français il était raconté en occitan, dans le dialecte limousin. Il a été repris dan un ensemble de textes nommé "Le Chanson Limousine" en 1889, recueil de contes réunis par Joseph Roux, Félibre, chantre de sa région et de son histoire. (in Revue Franco-Limousine; Paris & Brive, Imp. Roche, 1905).
**DR AMIEL** :
Ce docteur est un personnage du roman "L'Auberge des Myrtilles" de Georges Patrick Gleize publié en 2010.
**AMIEL Le SIFFLEUR** :
Depuis la nuit des temps les hommes des montagnes sifflent pour communiquer entre eux, de l'adret à l'ubac, d'un bout de vallée à l'autre.... Dans les Pyrénées on trouve encore des adeptes de ce langage très curieux et des concours y sont organisés pour perpétuer ce genre de langue. Il n'est donc pas étonnant qu'un érudit ariégeois, écrivain, journaliste de télévision bien connu dans les années 1970, Christian Bernadac, ait introduit un personnage pratiquant ce langage dans une de ses œuvres. C'est même son surnom : "Amiel le siffleur" est un de ces Amiel de la vallée de Sos ou d'Auzat; il mène les chevaux dans la région au XIXème S. et sera aux premières loges lorsque l'on découvrira une femme nue errant comme une bête sauvage, dans la nature. C'est le récit romancé d'une histoire vraie qui a fait l'objet il y a peu d'une véritable enquête plus historique.
(=> "La femme nue des Pyrénées" Ch. Bernadac; rééd. France Empire 1995).
**BEN AMIEL Guide** :
Le personnage de Ben Amiel apparait dans une quarantaine de pages (sur 528) d'un roman américain des années 1990. Il est l'un des deux guides qui se proposent pour mener trois chercheurs d'or vers les Grandes Plaines de l'Ouest Américain à l'époque où les Sioux défendaient leur territoire. Ces contrées étaient encore donc dangereuses à fréquenter et ces trois hommes blancs auront à se défendre pour préserver leur vie...
(=> "Beyond the Stars" de David William Ross; Harpercollins 1991).
**AMIEL Officier de marine de Louis XIV** :
C'est dans le récit d'un journal de bord du vaisseau "Le Breton" que l'on trouve son nom. Le quotidien des marins partis à un bout du monde avaient sur ces bateaux une vie d'une rusticité et d'un inconfort inimaginables de nos jours; il fallait aussi lutter péniblement avec les éléments marins comme avec l'arbitraire des hommes embarqués ou les maladies. C'est parmi ceux qui ont la charge ingrate de gouverner le navire que se trouve un officier de sa majesté Louis XIV nommé Amiel. Durant le voyage il aura des démêlés avec son propre collègue Thibault avec qui il devra même se battre en duel !
(=> "La relève de l'escadre de Perse" Ph. Fabry; Ed. Ginkgo, 2004).
**ELISABETH AMIEL une vie manquée** :
Roman d'un temps où les jeunes filles commençaient à peine à être incitées à avoir un idéal de vie personnelle, au mépris alors de leur condition encore traditionnelle; l'auteur loue ces femmes qui, ignorant conventions, mari et enfants, ont tenu à vivre enfin pleinement par elles-mêmes et pour elle-mêmes dans certaines limites toutefois. La musique, la science, la médecine mais aussi et encore la foi selon l'auteur peuvent leur offrir ces ailes de liberté, de connaissances et de culture (on était encore loin de la libéralisation actuelle). La romancière donne un exemple par thème d'idéal; pour la foi elle prend celui d'Elisabeth Amiel; cet idéal-là étant présenté comme "le plus sûr et le mieux protégé contre les surprises du cœur" selon l'auteur de l'article qui parle de cette oeuvre, Jean des Cognets. Mais ne passent-elles pas quand même à côté d'autres plaisirs de la vie, ne manquent-elles pas quelque chose de leur condition humaine ? Un certain équilibre personnel, social ou familial a-t-il été rétabli depuis, ce n'est pas sûr. D'autres relations, parfois aussi contraignantes se sont par contre fait jour en un siècle, la société a grandement évolué et ses carcans avec !
(=> "Ces belles vies manquées" d'Yvette Prost; art. de "L'Ouest-Eclair" (Rennes) n°7479 du 26 Avril 1922).
**La "FOLLE" SIMEON AMIEL** :
Le travesti de ce nom devient dans ce roman la "folle" Camille Töde; il ou elle se trouve une autre réalité par un sacrifice mythique sur fond d'intrigue familiale et policière; c'est aussi un récit brutal à travers le Mexique et son histoire.
(=> "Le choix de Job ou la métamorphose d'une folle" de Christel Vassil; Entretemps, 2004).
**Point de vit ! dans le chant patriotique d'AMIEL** :
Le roman "D'un siècle lointain ou le regard de Constance" du suisse B. Antenen (Ed. L'Âge d'Homme, Coll. Contemporains, Lausanne, 2004) parle du XIXème S. dans son pays. Il fait dans l'une de ses pages une allusion amusante (grâce à l'éternelle langue des oiseaux) par le détournement d'un vers du fameux chant patriotique "Roulez tambours" d'Henri-Frédéric Amiel. Ce vers, "Vit des héros, jamais d'esclaves" permet au personnage de voir en ce mot un symbolique pénis par une compréhension volontairement erronée du mot "Vit" qui n'a rien à voir avec cet attribut masculin fut-il formidable de ses héros mais plutôt avec le verbe voir conjugué au passé simple de l'indicatif; le sujet étant dans le vers précédent, il s'agit de la Suisse. Il est vrai que les suisses ont une longue histoire de liberté et de démocratie, pratiques qu'ils ont su et pu protéger. Pour ce qui est du nom d'Amiel dont le personnage lit le nom "Fred point Amiel", on peut difficilement croire qu'un suisse puisse ignorer l'auteur du Journal Intime le plus célèbre de langue française, langue de l'auteur pratiquée dans ce roman. De l'humour suisse sans doute ?
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