DU GREC ANCIEN AU LATIN :
Ce sont les deux grandes langues de l'Antiquité Classique comme on le sait. L'antériorité va au grec et le latin dérivera son alphabet du grec ainsi que des racines de ses mots, le sens de son écriture, toutes caractéristiques que nos écritures modernes conserveront. Chez les romains si le latin est la langue des pères, de la maison, usuelle, le grec est la langue de culture et il y a lieu de l'apprendre, surtout à compter de la moitié du IIème S. av. notre ère; le stage en Grèce auprès de maîtres devint incontournable, un peu comme dans notre culture européenne moderne où, depuis la Renaissance, il était nécessaire de faire un séjour en Italie pour conforter ses humanités.
La grande période de ce latin c'est le "latin classique" celui des grands auteurs, Virgile puis Ovide, Sénèque, Pline l'Ancien, Martial, Tacite ou Plutarque, et qui s'épanouit durant la période augustéenne, au débuts de l'Empire (Ier S. de notre ère). Mais il va assez rapidement devenir moins brillant dès le IIème S. et un latin populaire, nommé de ce fait "vulgaire" s'imposera. Ce dernier s'étiolera progressivement lui aussi et formera la base, dans les régions occidentales de l'Europe, des langues romanes (italien, français, espagnol, occitan, catalan, portugais, romanche) surtout après la chute de l'Empire d'Occident (476) et jusqu'au IXème S. Le latin écrit restera, lui, proche du latin classique et connaîtra un grand intérêt grâce à la montée en puissance de l'Eglise Romaine; il demeurera la langue écrite de ce qui touche au droit et à la médecine notamment. Beaucoup de références en rapport avec ces langues romanes sont contenues dans toute mon étude du nom Amiel d'où la nécessité de dire quelques mots sur leur genèse.
Le grec ancien car il faut bien le distinguer du grec moderne, ne subira pas de tels changements. La langue usuelle de la partie orientale de l'Empire Romain ne commencera à être décadente que sous la période byzantine (du Vème S. à la prise de Constantinople en 1453 par les Turcs). Durant ces mille ans le grec classique s'altèrera sous l'influence du latin, contenu cependant par la rivalité Byzance / Rome, puis par l'arrivée de mots étrangers (orientaux, arabes, turcs, slaves voire italiens, français...). Toutefois le principal demeurera et l'identité primitive ne sera pas détruite; il deviendra progressivement le grec moderne, ce que ne fera pas le latin comme on l'a vu.
En conclusion, on se rappellera que la première traduction du Livre Saint écrit principalement en hébreu, la Torah, a été faite d'abord en grec comme on l'a dit, entre -270 et -130 (c'est la Septante) tandis que la traduction latine de la Bible (ancien et nouveau testament) ne date que de St Jérôme, à la fin du IVème S. début du Vème de notre ère; réalisée à Bethléem elle est nommée la Vulgate, un nom dont la signification doit vous rappeler une notation ci-dessus ! Mais il nous faut revenir à la Torah, base de l'Ancien Testament Biblique et qui nous intéresse notablement pour ce qui est du nom Amiel d'origine hébraïque.