N. B. : Les anciens documents espagnols donnent les graphies Omiel et Amyl; ces écritures doivent être reliées au nom Amiel selon J. Toledano dans "La saga des familles : Les juifs du Maroc et leurs noms", 1983). Je suivrai donc ce spécialiste.
IBRAHIM ABEN AMIEL :
Par mandement royal il est rendu à Isaac Abenfarroch, juif de Majorque, les 20 livres qu'il avait payé (avancé ?) à Ibrahim Aben Amiel juif de Barcelone et Cema Benattoel de la même communauté pour le tribut que les juifs de Barcelone devaient verser au roi Jaime, le 11 décembre 1271.
ABRAHAM BEN SALOMO BEN AMIEL sa famille et la famille CAP - Rabbi BEN AMIEL :
Cet autre personnage de la communauté juive de Barcelone est assez bien connu. Fils apparemment de Yuceff (Joseph) Amiel, gestionnaire de biens à Tortosa suivant un acte de 1268, on sait par les documents notariés qu'il devient à son tour, propriétaire de maisons dans la ville de Barcelone. Il fut, contrairement à beaucoup d'autres propriétaires juifs, possesseur de propriétés urbaines. Un acte de 1276 le cite déjà et par un acte de vente daté "Néoménie du mois d'Elul de l'an 5042 de la Création" (soit le 7 Août 1282) il achète des maisons dans cette ville. Il est le seul Amiel connu dans une série de documents notariaux de cette communauté barcelonaise à cette époque mais il est assez bien documenté comme on va le voir.
En 1285, le roi Pierre II étant au Coll de Panissars, il lui accorde sur pétition du roi de Tunisie, le privilège de ne pas être tenu de recevoir comme hôtes des chrétiens chez lui. Toujours la même année le roi lui demande de juger un litige qui impliquait un juif de sa communauté, David Mascaran.
Mais on le retrouve cité plus d'une trentaine d'années plus tard comme décédé. Avec sa veuve Bonaduna et sa fille Druda, son nom figure en effet dans une reconnaissance faite par Mossé Ben Mardohai ha-Cohen du pacte conclu entre lui et ses héritiers, acte daté du mois de "Marheixvan de l'an 5076 de la Création" selon le calendrier juif, ce qui correspond au 1er Octobre 1315 de l'ère chrétienne (acte des Archives Capitulaires de la Cathédrale de Barcelone cité dans "Anuario de Filologia" 5 (1979) pp. 77-102; Barcelone). Il est question dans cet acte de maisons situées à Barcelone sises près du Castell Nou (le château neuf en catalan), lesquelles ne semblent pas être celles de l'acte de 1282. Toutefois on peut voir qu'il est encore en vie en 1303; c'est une année où il vend lui-même ces derniers édifices proches de la muraille de la cité avec, cette fois, la permission de sa seconde épouse, Bonadona et d'Asturge, sa fille née d'un précédent mariage avec une Asturge.
(=> "Hebrew Deeds of Catalan Jews 1117-1316; Documents hébraïcs de la Catalunya médiéval" E. Klein; Societat Catalana d'Estudis Hébraïcs & Patronat Municipal de Girona, Barcelona, Girona 2004).
Par ailleurs on sait que Druda, sa fille cadette, fut l'épouse de David Cap car la maison faisant l'objet du document de 1315 est en 1328 sa propriété. Cette maison avait été héritée par Druda à la mort de son père. Sa mère Bonadona, qui eut la jouissance de plusieurs maisons, mourra en 1328, ceci expliquant cela. Mais ces deux familles se connaissaient depuis longtemps : en 1285 Abrafim Amiel réclame justice devant un tribunal arbitral pour injures, tribunal auprès de qui fait de même Isaac Cap... familles dont les membres seront ensuite bel et bien apparentées.
(=> "Annuario de filologia" Vol. 5, Université de Barcelone, Faculté de Philologie, 1979).
NB : Ce même nom sera toutefois porté plus tard, dans les années 1325-1380, par un rabbin espagnol: Le rabbi Ben Amiel est attesté dans un acte dressé à Barcelone en Juillet 1328.
ABRAHAM AMIEL sous DON PEDRO III :
En 1464 les juifs barcelonais Abraham Amiel avec Issach Algeyni rendent une sentence arbitrale dans un procès intenté par David Mascaran de la maison royale de Don Pedro III à Jacob, fils d'Issach Daray, pour coups et injures faits à un employé dudit David. Bien qu'un David Mascaran ait été cité dans l'article précédent, il semble qu'il s'agisse d'un homonyme, l'époque n'a rien à voir.
IBN AMIEL :
Ce patronyme dérivé de Ben est aussi juif. Un homme de loi nommé Salomon Ibn Amiel, est noté au XVIIIème S. dans un tribunal religieux juif au Maroc comme juge de la communauté de Fez (ms. MS29 de Yalcut Roùm, recueil de compilation de doc. par le Dr Bension (vol. III) des chefs rabbins des juifs du Maroc).
RABBI SALOMON BAR YOSEF BEN AMIEL :
On rencontre ce personnage dans les documents vers 1286 à Barcelone; il fut rabbin de Tolède au début du XIVème S. quelque temps après la mort vers la dernière décennie du siècle précédent du grand rabbin Todros. Avec son collègue le rabbin David Ha Cohen il influencera la pensée et le développement religieux d'un Isaac d'Akko qui parcourra toute la moitié nord de l'Espagne, allant d'Aragon en Castille via la Navarre.
(=> "As light before dawn : The inner world of a Medieval Kabbalist" Eitan P. Fishbane, p.38; Standford Studies in Jewish History of Culture, Standford Univ. Press, California, 2009).
MOSSE AMYL :
Juif de Cervera; il est dispensé de recevoir chez lui des hôtes chrétiens par le roi Don Alfonso III suivant l'acte signé à Barcelone le 20 mars 1287 (rèf. Ib Tello 58,99).
CAG AMIEL :
Il faut lire çag; personnage cité dans un document de vente à Medina de Pomar en 1330 (rèf. Baer II, 154).
SALOMON AMIEL de TORTOSE : (voir Yuceff Amiel plus bas)
Un acte notarié de 1387 entre juifs de Tortose concernant des sommes dues, cite Fresca, veuve de Salomon Amiel. Son nom est encore cité dans un acte de 1395.
(=> "The Shaltiel manuscripts - Catalunya 1061-1481" Moshe A. Shaltiel-Gracian, Universe Inc., 2004).
DON YUCAP OMIEL :
Lire Yuçap; il est le fils de Don Symuel Omiel, de Guadalajara et reçoit une maison dans laquelle demeure son frère çag en 1396 (rèf. Baer II, 282).
RABBI AMMI (PALESTINE) :
Rabbin de la fin du IIIème S. qui vivait à Tibérias, capitale de la Galilée. Il avait un intérêt prononcé pour deux sujets religieux, la Providence et la Justice divines. Il déclara qu' Il n'y a pas de mort sans péché, pas de souffrance sans péché. (cf. B T Shab 55a). Mais il admettait cependant que les souffrances puissent être expiées : Tout comme la génisse rousse expie, la mort expie. (cf. B T M Q 28a) donc expiées à l'issue de l'existence. Cette analogie doit nous en rappeler une autre, celle tirée de l'Ancien testament qui est devenue une pratique religieuse juive, celle de la vache rousse dont j'ai longuement parlé dans la page Amiel hébreux et qui est connue pour ce qui concerne le nom Hammiel par le Coran. On ne s'étonnera pas enfin que ce personnage juif majeur de son temps ait été un fervent observateur de la Loi juive, la Halakha.
(=> "The A to Z of Judaïsm" N. Solomon, Guide Series n°62, The Scarecrow Press, Toronto & Plymouth, 2009).
ELIYAHU AMIEL (SYRIE) :
Il est l'un des dirigeants de la communauté juive de Damas (Syrie) au XVIème S. (rèf. Réblin).
SALOMON AMIEL :
Notaire à Fès (Maroc) aux XVII-XVIIIèmes S.
SAADIAH AMIEL :
Notaire à Fès (Maroc) aux XVIII-XIXèmes S.
Des RABBINS du nom d'AMIEL au MAROC :
- Rabbi Abraham Amiel : à Rabat (Maroc) au XIXème S. Un autre fut lui aussi rabbin de Rabat ou Marrakech au XVème S.
- Rabbi Saadia Amiel : noté l'an 5597 de la Création (soit en 1837); à confondre avec le notaire de même nom cité ci-dessus ?
- Rabbi Schlomo Amiel : noté l'an 5466 de la Création (soit en 1706); idem ?
- Rabbi Judah Amiel : à Casablanca. Il appartenait à la famille des Amiel de Mazagan; il est cité dans une lettre des juifs de Magush à Isaac Pisa de Casablanca qu'il reçut le 21 octobre 1907.
YUCEFF AMIEL :
Gestionnaire immobilier du moyen-âge ! car il vend des maisons et autres biens dont l'activité se situe dans la région de Tortosa dans la 2ème moitié du XIIIème S. (en 1268 par ex.) (rèf. Baer). Il est peut-être un ascendant de Salomon Amiel de Tortose cité plus haut.
SIMEON et son fils SALOMON AMIEL :
Le père Siméon dirigera la communauté juive d'Azemmour en 1867; le fils Salomon celle de Mazagan en 1876.
YAHYA AMIEL :
Dirigeant de la communauté juive de Mazagran à la fin du XIXème S. son fils Abraham lui succèdera au début du XXème S.
Les AMIEL de GERONE :
Un Aymel ou Amiel Vitali est noté en 1275 comme étant un juif navarrais de Girona selon l'Histoire des juifs navarrais de Jean Régné.
Selon le livre "Les juifs du bassin de l'Ebre au moyen-âge" de B. Leroy, les juifs de Gérone, dont les Amiel, émigreront par nécessité, suite aux expulsions catholiques, à Salonique, Istanbul et l'île de Rhodes. On les retrouvera là encore au XXème S.; ils sont sur les listes de déportés de l'extermination nazi (se reporter à la page XXème S.). (cf. La Lettre Sépharade, n°22; juin 1992).