"Les saints ont aimé Dieu et compris l'homme."
Augusta Amiel-Lapeyre, poétesse audoise moderne.
Les saints aemiliens des premiers siècles jusqu'à la fin du moyen-âge sont assez nombreux; ils sont nommés selon leur nom correspondant à leur seule appellation individuelle auquel est joint leur lieu d'existence ou de martyre, toponyme, ensemble patronymique qui permet de les différencier et de les prier. Après le moyen-âge il s'agit souvent ensuite de leur seul prénom, même s'il faut dire que leur nom patronymique bien qu'important pour les situer dans la mémoire religieuse comme civile est et restera accessoire, c'est irrémédiablement ce prénom qui sera donné comme nom individuel aux enfants chrétiens.
Jusqu'à l'an Mil environ la procédure de sanctification n'existait pas; la canonisation était pour ainsi dire démocratique; elle se faisait par une sorte de référendum souvent plébiscitaire, directement par les fidèles, c'est ce que l'on nommait le "sensus fidei", plus connu par le proverbe "Vox populi, vox Dei". Ainsi les saintes figures émiliennes furent insérées ensuite avec leurs collègues acclamés de la même façon dans les catalogues de saints de l'église catholique romaine bien que non dûment authentifiés saints; seuls deux d'entre eux sont cités chez des orthodoxes de rite slave.
Ils ne sont pas classés selon un ordre chronologique et lorsque la date de leur fête annuelle est connue elle est indiquée en fin de notice (F:) Bien entendu écrivant en langue française, les noms sont indiqués dans cette langue donc sous la forme Emile ou Emilie.
Seuls deux portent le patronyme aemilien à ma connaissance (Emiliani & Miliani).
La plupart d'entre eux ont été répertoriés par les Bollandistes dans la "Vie des saints" P. Guerin, (chez Blond & Barral, Paris, 1876). Autre source importante, celle de l' "Encyclopédie Théologique" de l'Abbé Migne, Tome 40 (Dictionnaire Hagiographique) (Paris, Ateliers Catholiques du Petit-Montrouge, 1850); pour les premiers siècles "Saints de France des origines à l'avènement des Carolingiens" de L. Cristiani, 1945; enfin la liste intitulée "Catalogue général des saints, saintes, martyrs, confesseurs, bienheureux, vénérables...." éditée à Paris en 1824).
N. B. :
-1- Il faut bien remarquer qu'il est habituel d'attribuer aux anges cités dans le Nouveau Testament le qualificatif de "Saint" comme St Michel par ex. mais aussi Gabriel ou Raphaël. Dans ce contexte il serait donc logique de nommer ainsi les autres anges, particulièrement en ce qui nous concerne, l'ange Amiel et ceux dérivés de ce nom....
-2- Bien que souvent j'ai écrit dans ce wiki qu'on ne trouve pas de St Amiel à proprement parler, il existe au moins une petite publication très curieuse qui cite un tel saint dont la fête indiquée est le 16 avril; il s'agit de "Alphabet des Enfants religieux contenant le tableau des principaux saints dont ils sont tenus de souhaiter la fête à leurs parents" (Paris, Eymery, 1818), ouvrage moral mais amusant qui fut réédité en 1828, à destination des enfants bien-nés comme l'on disait (encore) alors. Dont acte !
-3- J'ai glissé dans la liste le faux saint aemilien dont j'ai parlé pour le haut moyen-âge !
LES SAINTS ET SAINTES AEMILIEN(NE)S :
ST EMILIEN L'HOMOGELETE :
Aemilianus reçut ce qualificatif d'Homogélète, mot grec, en référence a sa qualité de Confesseur; on l'a aussi appelé "confessor Rhedonen" il aurait donc été le confesseur du peuple des Redones, peuple gaulois de la région de Rennes en Bretagne voire de Redon au IXème S. Il était fêté le 9 Janvier selon le "Martyrologe Universel" de Chatelain (Paris, Léonard, 1709) ou le 11 Octobre selon d'autres.
ST EMILE DE CORDOUE :
Nommé aussi Emilas ou Emila il était diacre dans cette ville espagnole durant les premiers temps de l'invasion musulmane. Les persécutions n'ayant pas été uniquement le fait des empereurs romains d'avant Constantin Ier, il y eut aussi des persécutions infligées par les dirigeants d'autres peuples comme les Arabes au nom de l'Islam. C'est le cas de ce chrétien engagé dans le service cultuel et fraternel de son église qui fut victime de la persécution du Calife Abdelramane II (Abd-El-Rahman), "roi" de Cordoue (calife) en 852 où, après une longue détention il fut décapité avec St Jérémie. St Euloge parle de leur martyre dans son Mémorial des Saints. F: 15 Septembre.
ST EMILE DE VITE :
Vite était une ville de Byzacène (province de Tunisie), Emile y était médecin et sous le règne du roi vandale Huméric il fut martyrisé, souffrit d'horribles tourments dit l'hagiographe, avec d'autres compagnons chrétiens dont Ste Dative, Ste Denise dont il était le cousin, et le fils de cette dernière, St Majoric vers 484, si l'on en croit l'écrivain latin Victor. Il y eut donc des martyres autres que sous les romains et les arabes. F: 6 Décembre.
ST EMILIEN DE CYRTHE :
Cyrthe est une localité de Numidie, en Afrique du nord. Aemilianus était un soldat romain qui y fut martyrisé durant la persécution de Vespasien avec St Agape, St Segondin et d'autres encore. Il était de rang équestre, pratiquait sa foi parait-il avec grande rigueur, notamment la continence, le jeûne et la prière. Il fut arrêté et incarcéré dans cette ville avec d'autres chrétiens et eut là une vision qu'il raconta à ses coreligionnaires, qui concernait leur martyr à tous : "Levez les yeux au ciel, leur dit-il, tous les astres que vous voyez ont-ils le même éclat ? Ne diffèrent-ils pas en clarté, quoique leur lumière soit de la même nature ? De même ceux d'entre nous qui ont le plus souffert et qui ont eu de plus rudes combats à soutenir, recevront une couronne (de martyr) plus brillante. On dit que cette vision contribua à fortifier chaque membre du groupe dans leur foi propre et vers leur martyre. Il avait 50 ans lorsqu'il fut exécuté avec ses frères dans le Christ l'an 259, le 29 Avril. (F : 30 Avril).
ST EMILIEN d'ARMENIE :
Martyr ( F: 8 Février) qui semble se confondre avec St Emilien de Trévi (voir plus loin).
ST EMILIEN DE DOROSTORE :
Ce jeune soldat romain était devenu chrétien et la fougue de sa jeunesse le poussa à commettre des sacrilèges vers 362 dans un temple païen romain situé dans la ville de Dorostore, en Mysie, région de Thrace où son armée se trouvait (actuelle Bulgarie, sur le Danube). Il se convertit, reçoit le baptème et ivre de joie, du temps de l'empereur Julien l'Apostat, plein d'un zèle plus hardi que prudent, il court jusqu'au temple dédié à de faux dieux; il y renverse l'autel, jette au vent les entrailles des victimes du culte et les libations; fier de son exploit il va ensuite se livrer tout bonnement à ses bourreaux et avoue ce véritable crime. Un geste fou en ce temps où le paganisme redouble d'ardeur sous cet empereur, alors qu'aux temps antérieurs depuis les lois de Constantin comme de Constance son fils, de tels actes étaient devenus licites. Mais l'acte redevint donc un délit punissable, et Aemilianus l'ayant avoué il était évident; le procès fut vite expédié: Sur ordre du prêtre vicaire du Capitole de Dorostore, il fut condamné à être frappé toute une journée à coups de nerfs de bœuf et enfin jeté dans une fournaise; c'est ce qui lui fut infligé l'an 362. Ses hagiographes notent que sa jeunesse, son courage tout comme la noblesse de ses aveux et l'horreur de son supplice, tout en fit aussitôt LE héros chrétien par excellence: Là où les magistrats de Julien n'avaient vu que "la loi violée", les peuples ne virent que "la foi vengée" (rèf. : Chroniques de St Jérôme; Chron. Alex. p.590; Chronographie de Théophane (p.79 ed. Bonn 1839). La disproportion entre un si affreux supplice et un si léger tort fit de St Emilien de Dorostore un grand martyr pour l'église durant de nombreux siècles. Une église fut bâtie sur son tombeau en son honneur que fit réparer dit-on, avec magnificence, sur la fin du Xème S., l'empereur d'Orient Basile. F: 18 Juillet (voir St Aimilianos).
(=> "L'Eglise dans l'Empire Romain au IVème S." Part II, A. de Broglie, Paris Didier 1862).
ST EMILIEN DE LAMBESE :
Ce chevalier romain, donc des élites dirigeantes, chrétien, fut arrêté aux environs de Constantine, en Algérie, et périt en martyre avec ses compagnons Jacobus et Marianus, (Jacques & Marien) durant la persécution de l'empereur romain Valérien, en 257 ou 259. F: 29 Avril.
ST EMILIEN DE MEMBRESSA :
Martyr de cette ville romaine de Tunisie. (F : 9 Février).
ST EMILIEN DE VALENCE :
Il fut le tout premier Evêque de cette vieille cité au IVème S dont on ait conservé le nom : on sait qu'il y présida un concile en 374, un des premiers conciles de Toutes les Gaules, qui parvint à réunir pas moins de 22 évêques de toutes les régions. Ce concile reprit à son compte les décisions du fameux concile des Pères de Nicée de 325. En 375 Emilien assista avec plusieurs autres évêques des Gaules au concile de Sardique au cours duquel sera rétabli l'honneur de St Athanase, entaché par des hérétiques; des mesures y furent prises aussi pour la défense de la foi orthodoxe, officielle et l'organisation des églises. On sait aussi qu'Emilien fut l'ami de St Eusèbe de Verceil; il consacrera avec lui le premier évêque d'Embrun nommé Marcellin. Il gouverna son église de Valence en bon pasteur pendant trente ans. F: 13 Septembre.
ST EMILIEN DE LAGNY :
Il est aussi nommé Eminien, Emien et St Ymelin (!). Abbé disciple de St Fourcy, il aurait été un missionnaire irlandais qui devint moine puis abbé de Lagny en Seine-et-Marne, mort vers 680. Quand il apprit la formation du monastère de Lagny-en-Brie, il vint avec plusieurs compagnons y rejoindre son ancien maître; il lui succéda en 650 comme abbé et l'on sait qu'il assista en 654 à Péronne, à l'élévation (sanctification) du corps de St Furcy selon ce que dit la Vita de ce saint écrite par un anonyme. Il est honoré aussi en Brabant en Belgique, à Rougeval (Rubravallis) près de Tillemont. F: 10 Mars.
ST EMILIEN DE TREVI :
C'est un arménien de naissance, il vient prêcher l'Evangile à Spolète, en Italie et devint évêque de la ville de Trévi en Ombrie. Il parait avoir été martyrisé en 302 sous Dioclétien, avec ses amis Denis et Sébastien. F: 28 Janvier ou 8 Février suivant les époques.
ST EMILIEN DE FAENZA :
Il fut l'évêque de cette ville italienne d'Emilie-Romagne au XVème S. Son tombeau de l'école toscane de son siècle se trouve dans la cathédrale St Pierre de cette ville.
ST EMILIEN de VERCEIL :
Selon certains il aurait été évêque de ce siège situé dans le Piémont italien au VIIème S. et il serait mort centenaire vers 653. D'autres dont l'Encyclopédie Théologique de Migne le situent sur la fin du Vème S. et début du VIème; en ce cas les mêmes disent qu'il assista en 501 & 502 aux Conciles de Rome réunis par le pape Symmaque contre l'anti-pape Laurent; il y aurait défendu avec zèle et succès la cause du pape légitime et aurait eu la consolation de le voir installé; il serait mort, en ce cas toujours, vers 520. F: 11 Septembre. Et comme si cela ne suffisait pas, la confusion s'étend encore avec un 3ème Emilien de Verceil qui fut lui aussi évêque (mais non saint apparemment !) à Verceil en 706. (F : 11 Septembre).
ST EMILE DE CARTHAGE :
Il était avec son compagnon St Caste un jeune chrétien d'Afrique du Nord (Tunisie actuelle). Arrêtés durant la persécution de l'empereur romain Dèce ils furent suppliciés et dans un premier temps faiblirent dans leur foi sous la souffrance infligée. Mais dit leur hagiographe ils se ressaisirent et affirmèrent magnifiquement leur croyance en un dieu unique et rédempteur devant le juge avec un grand courage; St Cyprien indique qu'ils furent alors brûlés vifs, c'est lui qui fit leur éloge. Un autre contemporain des faits fut le grand St Augustin qui, lui aussi fit leur éloge. Ce martyre eut lieu vers 250. F: 22 Mai (fête principale pour les Emiles en général) les dates de 18 Juin & 28 Septembre sont quelquefois aussi rencontrées. Un dicton est attaché à ce jour : Beau temps pour la St Emile donne du fruit à la folie.
ST EMILE DE CAPOUE :
Martyr italien à Capoue, en Campanie (Italie), avec St Marcel et St Saturnin et un autre au début du IVème S. lors de la persécution de Dioclétien. F: 6 Octobre.
ST EMILE DE LAODICEE :
Il existe plusieurs lieux nommés Laodicée dans l'Antiquité; celui-ci est situé près de l'actuelle Denizli en Asie Mineure (Turquie); c'est la Laodicée du Nouveau Testament. Emile y fut martyr. (F : 26 Juillet).
ST EMILE DE NANTES ou EMILAND : (voir dossier spécial sur ce pseudo-saint de circonstance)
Cet évêque nantais, serait né dans une noble famille d'origine gallo-romaine; nommé Aemilien il aurait été aussi Comte de Nantes; il aurait succédé à ces deux fonctions, civile & religieuse, à un Amelon vers l'an 700 (le 2ème connu). Il aurait réuni selon sa Vita une armée pour aller combattre les Sarrazins en Bourgogne, dans la région d'Autun et il est censé avoir péri dans une bataille en 725 avec un nombre important de soldats chrétiens défenseurs de la foi. Il s'est en tous cas propagé ici une légende locale orale d'une "pluie de sarcophages" qui seraient tombé là sur sa prière, envoyés par Dieu pour pouvoir enterrer tous ces chrétiens tués par les Sarrazins, une belle destinée sans doute mais entièrement inventée. L'historien bénédictin Dom Mabillon vers la fin du XVIIème S. en parlant très doctement, et pour cause, on ne saurait le contredire ! (cf. "Les tombeaux des Chevaliers de la Table Ronde à St Emiland", art. de J. Berlioz cité p.43,44 de la Revue Romania T.109, Vol.433, n°1, 1988). Plusieurs autres toponymes proches de Sens, notamment à Voisines, viennent de plus ancrer la légende dans la région: Montmiliant près de Tonnerre; à Tanlay se trouve une chapelle dédiée au faux saint.
Selon la tradition la 1ère église de Nantes (déjà reconstruite en 959) portait son nom sous la forme (similaire ?!) de St Similien (!); une église lui est toujours consacrée sous ce curieux vocable. Outre ce lieu de culte et les deux villages portant son nom, dans la région de Nantes et près d'Autun, il a une chapelle à son nom à Autun. Ses reliques (!) car on lui en a fabriqué, furent même translatées à Nantes en 1852, comme quoi l'église tient à lui; un office pour son pèlerinage est encore dit tous les ans à St Emiland. (F : 27 Juin ou 22 Août).
On dit aussi qu'il serait mort avec ses huit fils et St Médard selon le martyrologe de Salins, en Franche-Comté et celui de Gellone. Si tel était le cas il paraitrait justifié qu'il ait été qualifié de "nouveau Macchabée" comme le dit sa légende; ce rappel à caractère familial de l'Ancien Testament lui donnant ainsi une gloire tout à fait spécifique mais de pacotille. (cf. Mémoire sur St Emilien art. de l'abbé Cahour in Congrès Archéol. de France, Nnates, 1856; Paris, Derache, 1857).
ST EMILE DE RAVENNE :
Martyr italien avec St Crispin. F: 18 Juin.
ST EMILE DE SARDAIGNE :
Martyr de cette île italienne avec les Sts Félix, Priam et Lucien, commémorés dans le Martyrologe de St Jérôme. En langue sarde Gemiliano, Mil(l)anu, San Gemiliano de Cagliari fut l'évêque de cette ville principale de l'île et serait mort martyr soit sous Néron (Ier S.) ou au IIème par lapidation, selon la tradition qui en est restée vivante. Très vénéré, une baie, une tour, une rue portent notamment son nom et on le prie toujours à Villanova Truschedu, Bosa (avec St. Primus, Priam), Muravera, Gonnosnò, ainsi qu'à Sestu, localité dont il est le saint patron; l'église de Samassi lui est aussi dédiée. F: 28 Mai.
ST EMILE DE BENEVENT :
Il est le 5ème évêque connu de cette ville et aurait vécu entre le IV et le Vème S. Il semble avoir été parent de St Paulin-de-Nole l'aquitain (dont le précepteur fut un certain Ausone, dont je parle ailleurs), lui-même en lien avec d'autres prélats de son temps comme les évêques Léon de Bordeaux et Aemilius de Paris. Il eut ce mot sublime à la mort d'Emile, son parent : "Mais quel parfum se répandant dans l'air, parvient à mes narines ?.... et sur le visage de qui resplendit la gloire céleste ? Cet homme c'est Emilius." C'est en référence à cette fameuse 'odeur de sainteté', une odeur suave, agréable, fleurie qui se dégagerait des corps désormais sans vie de ceux jugés dignes par Dieu, de la sainteté chrétienne (cf. Paulinus Nolanus, "Carmina" 25, 206-212, Ed. De Hartel, 1894). Evêque et saint il eut une fille (ce qui est normal alors) du nom de Titia connue par un épithalame de Paulin célébrant son mariage avec un certain Julien d'Aeclanum et dans laquelle Paulin le qualifie d' "homme au génie extraordinaire"; Julien devint lui aussi évêque mais fut mêlé à l'hérésie de Pélage qu'il soutint; à la suite de la condamnation de cette hérésie il fut destitué et exilé. On sait surtout qu'Aemilius a été membre de la commission que le pape Innocent II et l'empereur Flavius Honorius ont envoyé à Constantinople, la capitale de l'Empire d’Orient, en 405 pour soutenir la cause d'un évêque, théologien sophiste et maître de la dialectique, Jean de Chrysostome (qui essayait de moraliser la cour byzantine, laquelle était particulièrement disposée au luxe); ce personnage, futur grand saint donné comme mort peu après en 407, sera le père de l'église grecque et docteur des églises catholique, grecque et copte. L'ambassade eut lieu en l'année du 6ème consulat d'Arcadius, au printemps 406 mais elle se soldera par un échec. Il n'y a plus de trace de lui ensuite, et il semble disparaître du diocèse de Bénévent. Le jeune homme représenté sur la statue italienne a son nom n'a qu'un seul symbole, un 'libellum', un document enroulé dans sa main, qui peut être lié à l'activité diplomatique de cet évêque de Bénévent ou bien se référer au martyr sarde cité précédemment. Dans les deux cas, Aemilius apparaît comme un saint vénéré et un évêque qui a été très estimé par le pape pour mener une entreprise très délicate: celle de participer au lent processus de séparation entre les églises occidentale et orientales, deux mondes qui étaient déjà séparés politiquement et qui, dès le moyen âge, continueront leur histoire sur des chemins parallèles. C’est toujours le cas aujourd’hui.
ST EMILE DE TOMES :
Martyr à Tomes dans le Pont (Euxin), c'est la région du Bosphore turc actuel.
STS AIMILIANOS DE L'EGLISE ORTHODOXE SLAVE :
Ces saints aemiliens qui ont conservé la graphie traduite du grec sont au nombre de deux: St Aimilianos, martyr slave de Dorostolon (c'est le même que St Emile de Doristore cité plus haut) est fêté dans le calendrier de cette église le 18 Juillet et St Aimilianos, évêque et martyr de Kyzikos (Cyzique dans l'Hellespont) et du Propontis, fêté lui le 8 Août. Cyzique se trouve près de Constantinople; Emilianos était très attaché au culte des Saintes Images, tout comme le sont toujours les orthodoxes avec les icônes, cet attachement le fit condamner à l'exil par l'empereur Léon l'Arménien ou l'Isaurien, prince cruel et fanatique, exil où il mourut vers 740 ou 820 selon les sources. (F : 8 Août).
(=> "Codex Hankenstein" G. Birkfelner, Berlin 2007).
ST EMILIEN DU PERTHUY :
Il s'agit de voir en ce personnage du XIIIème S. peut-être un originaire de Pertuis (au N d'Aix-en-Provence), un européen en tous cas qui, exilé, devint martyr en défendant la cause de l'évêque de la région de Gevgelia en Macédoine, face aux Mongols-Tatares de Genfis-Khan. Il demeure dans la région un symbole pour sa petite communauté et il aurait donné son nom à une commune près de Gevgelia nommée Perthuy. (F : 12 Octobre).
ST EMILIEN DE BERCEO ou DE LA COGOLLA ou DE VERGEYE ou de TARAZONA : voir Dossier Spécial
Berceo est son lieu de vie, Cogolla désigne sa capuche, il fut un temps abbé de Vergeye, en Espagne et était né à Tarazona. Appelé encore Millan, Milhan, Emilien Le Solitaire, l'ermite des temps wisigoths est mort centenaire en 574; il est à l'origine d'un monastère important qui aura une grande aura jusqu'au XIIème S. C'est l'un des deux plus grands saints espagnols avec St Jacques de Compostelle. De plus c'est dans les écrits de ce monastère que l'on trouve les premiers textes écrits en langue espagnole (Codex Aemilianus). F: 12 Novembre.
STES EMILIE DE LYON :
Deux Emilie ont péri comme martyres à Lyon l'an 177, sous Marc-Aurèle apparemment. L'une des premières martyres chrétiennes de Gaule, Aemilia aurait subi son supplice avec l'adolescente Ste Blandine plus connue en raison de son courage héroïque, surnaturel, St Pothin (évêque de Lyon) et 45 autres chrétiens. Entassés dans les geôles de la cité, certains moururent d'épuisement et de soif dans leurs cellules exigües, les autres furent livrés aux fauves dans le grand amphithéâtre. La seconde Emilie aurait péri la même année mais plus tôt avec un groupe précédent de 26 sacrifiés dont certains furent décapités, selon l'Encyclopédie Théologique de l'Abbé Migne du XVIIIème S. qui date un peu !
Le site "Mon église à Lyon - Antiquité" clarifie cela et relate l'historien Eusèbe de Césarée (~263 - 339) qui, dans son Histoire Ecclésiastique (Ch. V, "Prologue" 1-4) a retranscrit une "Lettre des chrétiens de Vienne et de Lyon à leurs frères d'Asie et de Phrygie" qui en parle : Cela se passa en juin 177; plus d'une quarantaine de chrétiens refusant de renier leur foi sont jugés et condamnés à mort, une mort différente selon leur statut. La lettre retranscrite indiquait qu'ils refusèrent d'abord de participer aux fêtes de Cybèle et que pour cela ils furent "insultés, frappés, traînés par terre, pillés [et] lapidés..... Les sévices innombrables que leur infligeait la foule entière, ils les supportèrent généreusement". Plusieurs d'entre eux dont une première Aemilia mourront en prison des mauvais traitements subis dans les geôles même, et c'est sur l'ordre de l'empereur "philosophe" Marc Aurèle que ceux qui étaient citoyens romains, dont une seconde Aemilia, seront décapités ! Les autres, dont Blandine, une jeune esclave, seront livrés aux bêtes féroces dans le cirque.
. F: 2 Juin / 19 Septembre (déplacée).
STE EMILIENNE de ROME : (cf. page Aemilii premiers chrétiens)
Martyre romaine de la persécution de Dioclétien, au début du IVème S. Un titre d'une église romaine porta son nom autrefois, nom dont il est fait mention dans le tout premier des Conciles tenus dans la ville éternelle sous le pape Symmaque, en 499. F:30 Juin
STE EMILIENNE dite LA VENERABLE : (cf. page Aemilii premiers chrétiens)
Vierge romaine c'est l'une des tantes d'un grand pape, St Grégoire-le-Grand, avec ses sœurs Stes Sylvie & Tharsille. Elle mena une vie ascétique dans la maison du sénateur Gordien, son père, et s'éleva à un haut degré de perfection spirituelle. Elle eut à la fin de sa vie, la vision de sa sœur Tharsille décédée peu avant qui l'invitait à venir la rejoindre. Et en effet, peu après elle tomba malade et mourut dans le ravissement nous dit son hagiographie, un 5 Janvier vers le milieu du VIème S. et elle est fêtée ce jour.
ST EMILION : (cf. page toponymie Occitanie)
Honoré essentiellement dans le Bordelais où un grand cru porte son nom, ce personnage est breton d'origine; son pays natal de Loguivy-Plougras près de Vannes a d'ailleurs conservé son souvenir par l'hydronyme éponyme de l'un de ses cours d'eau. Il fut intendant du comte local puis devint moine à Saujon (Salignac) près de Saintes (17). Mais il commença à être doté de pouvoirs miraculeux si spéciaux et dont la renommée fut si connue qu'il dut fuir ce lieu et partit s'installer comme solitaire (ermite) à Combes, près du futur St Emilion lieu qui prit son nom. Il est mort en 767. C'est là qu'en son souvenir un monastère fut créé après sa mort ainsi qu'une basilique monolithe, aux XI & XIIèmes S., creusée dans la falaise, et qui devint l'église paroissiale jusqu'à la révolution. F:16 Novembre. Son nom est aussi écrit Million, dans une dépendance de l'abbaye portant son nom et on le connait comme St Emilien de Bordeaux ou de Guyenne.
ST EMILIS en EGYPTE :
C'est un solitaire, un ermite qui se rendit célèbre par ses miracles et surtout par la résurrection d'un mort : La "Vie des Pères" (de l'Eglise) de St Grégoire de Tours dit qu'il opéra ce prodige pour faire éclater l'innocence d'un accusé. Seule cette mention nous a conservé son souvenir.
STE EMMELIE Mère de St BASILE le Grand :
Emmelie la Vénérable aussi nommée Emilie ou Eumélie de Césarée est avec St Basile dit l'Ancien (par rapport à son fils dit le Grand) leur père, la mère de dix enfants dont plusieurs saints, parmi lesquels St Grégoire de Nysse et St Pierre de Sébaste. Si St Basile le Grand ou de Césarée est le plus connu, on peut citer aussi Ste Macrine sa sœur avec qui Emmelie se retirera dans un monastère qu'elle fit bâtir près de la rivière Iris qui prend sa source en Arménie, dans la Province du Pont, en Césarée, Cappadoce (Asie Mineure). C'est là qu'elle mourra vers 370 dans un âge fort avancé entourée de ses deux enfants St Basile le Grand dont elle fut la seule consolation et Ste Macrine, selon St Grégoire de Nysse. F:30 Mai.
ST EMELE ou EMILE à ALEXANDRIE :
Martyr, il souffrit avec St Orion . F:17 Août. Les Bollandistes disent faussement qu'il fut martyr à Rome et que sa fête est le 12 Mai.
ST MELIEN à ALEXANDRIE :
St Mélien fut selon le peu que l'on sait, évêque d'Alexandrie à la fin du Ier S., ce qui ne fut pas le cas du précédent avec lequel il ne peut être donc confondu. Consacré par St Luc lui-même selon ce que disent les Constitutions Apostoliques, Eusèbe retient de lui que "c'était un homme fort aimé de Dieu et admirable en toutes choses".
ST AMELE Martyr avec AMIQUE à MORTARA : (voir dossier spécial)
Il s'agit des deux inséparables amis dont parle la chanson de geste du moyen-âge "Amis et Amile" connue et diffusée en plusieurs langues à travers l'Europe d'alors dont les tombeaux jumeaux furent l'objet de pèlerinages importants durant le moyen-âge; F:12 Octobre.
ST EMILE à LUCQUES (Italie) :
Un St Emile que l'on dit Officier Romain fut selon les Bollandistes retrouvé à Lucques (Toscane) en 1200; fut-il l'un des nombreux martyrs des temps apostoliques ? (cf. "Vie des saints" 7ème édition T. II; Paris, Bloud & Barral, 1876). (F : 1er février).
ST EMILIEN DE PONTGIBAUD :
Ce personnage auvergnat du VIème S. quitta parents et biens pour se retirer en ermite dans la forêt de Pontgibaud, la Ponticianenses Silvae du Pontavicensium en latin, un coin situé de nos jours au nord-ouest de Clermont-Ferrand sur la Sioule. Et l'anachorète vécut là jusqu'à sa mort, au milieu de la nature et des bêtes sauvages, dans une caverne a t'on écrit; ainsi il "renouvelait, sous une ciel glacé, les prodiges des anachorètes d'Egypte" comme l'écrivit Emile Mâle en 1922. Ayant défriché un terrain il y aménagea un champ qu'il cultiva pour se nourrir. Il ne reçut là de consolation que de Dieu, travaillant de ses mains et priant. Un jour que le duc d'Auvergne Sigivalde chassait dans cette forêt, vers 530, accompagné de son fidèle Branchion, un ancien esclave, le cerf qu'ils poursuivaient vint se réfugier dans l'antre d'Emilien. Et les chiens n'osèrent pas l'en déloger. Branchion chargé de voir ce qu'il se passait s'avança et fut surpris du spectacle; se trouvant face au saint homme celui-ci l'exhorta à se consacrer à Dieu; Branchion devint abbé, fonda un monastère à Mehet, près de Riom, grâce à un don de la fille du comte et fut lui aussi sanctifié. Grégoire de Tours qui écrivit leur Vita dit que Emilien laissa ses pauvres biens à Branchion et mourut à l'âge de 90ans (vers 538) (cf. "Les sept livres des miracles. Livre septième. De la gloire des confesseurs. Vie des Pères et de quelques bienheureux. XIIIème récit." de Grégoire de Tours; "Essai sur les légendes pieuses du moyen-âge" Alfred Maury; Paris, Lagrange, 1843). Une abbaye bénédictine porta son vocable (ou celui du suivant ?) avec ceux de St Pierre et Ste Félicité, c'est l'abbaye de Beaulieu, ce dès 859, date de sa fondation (cf. Bull. de la Soc. Sc. Hist. & Arch. de la Corrèze T. XIX). Le cartulaire de Beaulieu parle de l'autel élevé devant ses reliques dans l'église de l'abbaye, le nommant Emilii mais aussi "Emelius seu Aemelius"... . Ce saint classé comme confesseur était nommé populairement (encore une appellation approximative) dans la région Emelve parait-il et, contrairement aux reliques du suivant (aussi honoré en ce lieu) ses restes ont été saccagés par les calvinistes, lors des guerres de religion.
ST AMELIUS de DORDOGNE :
Il apparait que ce personnage n'est pas le même que le précédent bien qu'il soit honoré, selon ce que j'ai relevé, aussi à Beaulieu. Il vivait au VIIIème S. Natif de Nantes ou Vannes, breton en tous cas, il fut pendant quelque temps au service du comte du pays. Ayant voulu renoncer au monde il quitta la maison de son maître et se retira en Saintonge au temps du duc d'Aquitaine Guiffre. Il entendit parler du monastère de Saligny et de son abbé Martin et lui demanda de devenir moine; et il y devint un modèle de vertu. Evidemment cette rapide accession fit des jaloux et des envieux s'évertuèrent à déprécier son mérite et rendre sa vertu suspecte. Il se résolut alors à quitter ce monastère pour vivre en ermite "en un lieu solitaire proche de la Dordogne, dans le diocèse de Limoges, à ce que l'on croit..... Après avoir mené dans ce lieu qu'on ne peut préciser, durant plusieurs années, une vie plus angélique qu'humaine, il y mourut de la mort des saints, le 17 août vers l'an 760" dit sa Vita. Ses reliques furent transférées à Beaulieu, en Bas-Limousin, elles y étaient encore à la révolution et elles n'y furent pas touchées durant celle-ci à ce qu'on dit.
(=> "Six mois des vies des saints du diocèse de Limoges et de tout le Limousin" M. Labiche de Reignefort, T. I, Limoges, Barbou, 1828).
ST EMILIUS DE GETULIA (Afrique du nord) :
ou de Gaetulia, lieu de Lybie, au sud de l'Atlas, près du Sahara (où vivait le peuple des Gaetules) : Martyr en ce lieu avec Basile et Prétexte aux temps apostoliques. F: 19 Mai.
STE EMILIENNE DE FLORENCE :
Dame devenue veuve qui se fit religieuse dans le Tiers-Ordre de St François d'Assise (F : 19 Mai).
ST EMILIEN DE PONSAT :
Il est mentionné par Grégoire de Tours dans "La vie des pères". Ce lieu de Ponsat n'est plus qu'un simple lieu-dit de nos jours; pendant longtemps ce fut la communauté de Château-Ponsat (nom vivant comme patronyme depuis) située au sud de Guéret (23) de nos jours commune de St Georges-la-Pouge.
STE MEILLE :
Le nom de Meille est un patronyme aemilien très peu connu relatif à une sainte Emilie dont le nom subit des modifications que j'explique dans la partie onomastique. Une Ste Meille était honorée encore au XVIIIème S. dans la civitas d'Auch, diocèse gascon dont une archiprêtré portait cet hagionyme, commune des Landes de nos jours.
ST EMILIEN de MAURIENNE :
Le Mémorial des Evêques de Maurienne (Alpes) établi par Ch. Buet en 1867 donne la liste des évêques de ce diocèse depuis l'an 341 avec Lucianus qui est le plus ancien connu; avant l'an Mil il y en eut 28 dont parmi les plus remarquables un St Emilien.
ST MAMIEL :
Mentionné ici sous toutes réserves : ce curieux saint qui peut-être est un dérivé d'un plus connu St Mamert n'est pas très certain; on trouve aussi St Mauciel; il semble qu'il s'agisse d'hagionymes dérivés du latin Maximilius selon Châtelain dont on n'a aucun vestige de culte. St Mamiel fut honoré dans un canton appartenant au diocèse d'Amiens.
-*- Les saints qui ont porté comme patronyme notre nom sont par contre peu nombreux; le plus connu est sans doute celui qu'en français il est convenu d'appeler St Jérôme Emilien mais que l'on devrait nommer :
ST JEROME EMILIANI DE SOMMASQUE :
Il fut un éducateur dont les établissements d'enseignement de la jeunesse sont toujours actifs de par le monde notamment aux Philippines. Né en 1481 à Venise d'une famille noble deux fois aemilienne, et mort en soignant des pestiférés en 1537, il a fondé un ordre religieux pour organiser cet enseignement aux orphelins et pauvres; il fera son siège à Sommasque où il se retirera. L'ordre fut approuvé par les papes et il fut béatifié puis sanctifié en 1767 seulement. (voir fiche à son sujet); à part lui il existe :
Bienheureux CONRAD MILIANI :
Son nom latin étant Milianus, son nom est bien dérivé du même patronyme Aemiliani ancien. Né en 1234, mort en 1289, il fut un père franciscain ou cordelier et eut pour socio Jérôme Masci qui deviendra le pape Nicolas V ( mort en 1292) à qui il avait prédit cette élection suprême. Il fut envoyé en Lybie comme prédicateur; Hyéronimus Masci le rappela auprès de lui comme conseiller lorsqu'il fut nommé Cardinal. Ce bienheureux est prié à Ascoli, dans l'ancienne Marche d'Ancône, en Italie. F: 5 Août.
(=> tous les Martyrologues édités durant l'histoire de l'Eglise indiquent les uns ou les autres, rarement tous ceux que j'ai listé ici; toutefois j'indique celui qui est le plus complet et en français : il s'agit du Chapitre "Catalogue Général des Saints, Saintes, martyrs, Confesseurs, Bienheureux, Vénérables, Solitaires...honorés..." d'un "Exposé des droits, honneurs.....de l'ancien clergé de France" rédigé par un anonyme; édité à Paris, chez Delaunay et Méquignon Junior en 1824).
-*- Les saints et saintes qui portent le prénom aemilien sont évidemment très nombreux et ces personnages sortent de mon champ de recension mais je cite toutefois :
STE EMILIE BICCHIERI :
Aemilia Bicchieri était une religieuse du Tiers-Ordre de St Dominique, en raison de la forme trouvée de son prénom. (F: 3 Mai).
Nota bene : Concernant l'origine patronymique apposée au prénom aemilien, je ne peux passer sous silence les dernières Emilie qui viennent d'accéder à cette place religieuse insigne auprès de Dieu : Ste Emilie de Vialar née à Gaillac (81) (1797-1856) canonisée en 1951; Ste Emilie de Rodat née à Druelle (12) (1787-1852) canonisée en 1950 et récemment Ste Emilie de Villeneuve née à Toulouse (31) (1811-1854) canonisée en 2015 grâce à la reconnaissance d'un 2ème miracle, nécessaire pour accéder à ce statut, miracle opéré par la guérison inexpliquée d'un bébé prénommée.....Emily (Maria de Souza) en 2007. On notera qu'en fait de saints il s'agit de trois saintes, que celles-ci sont nées et ont vécu dans cette Occitanie où notre nom est si présent, les trois au XIXème S. et enfin que leurs patronymes ont pour origine des toponymes bien significatifs de la même région : vialar dérive de villar, du latin villa, domaine rural devenu ferme en occitan mais désignant aussi, par le suffixe substantivant -ar à valeur augmentative, une véritable communauté; rodat est à relier à l'occitan roda, la roue d'où l'adjectif rodat, rond, arrondi; et villeneuve est l'un des noms des nouvelles communautés créées en occitanie au moyen-âge (ou villenouvelle avec les sauvetés, bastides ou villefranches). Ces trois toponymes étant finalement reliés entre eux : les villes nouvelles font suite aux anciennes communautés d'origine gallo-romaine et souvent elles ont été conçues pour se développer en forme de cercles concentriques et nommées d'une façon générique 'circulades', notamment en Languedoc !
Autre note concernant les vocables d'églises qui ont été placées sous la protection des saints émiliens : St Emile a été très peu trouvé; notons au Canada, à Québec un quartier et son église, et une autre à Montréal; au Liban, une nouvelle église St Emile de Carthage à Kab Elias dans la plaine de la Békaa. Ste Emilie est trouvé encore au Canada (Québec) où un village et son église portent le nom de Ste Emilie (ou Emelie) de l'Energie, un couvent à Maisonneuve et une église Ste Amélie. En France il s'agit de promouvoir les toutes nouvelles saintes émiliennes indiquées ci-dessus avec une église moderne à Marseille ou le secteur paroissial aveyronnais d'Onet-le-Château. Par contre le nom Emilien a un peu plus d'illustration non seulement dans le lointain passé mais aussi dans notre modernité : S'il y a depuis longtemps une église de ce nom à Valence (26), une autre depuis le XIXème S. à Blain près de Nantes, ainsi qu'une ancienne paroisse à Nantes qui porta le nom du faux-saint du VIIIème S., il est prévu, par la Fraternité St Pie X, la construction ex-nihilo d'une église au même Emilien en cette 2ème décennie du XXIème S. Près du chemin de St Jacques de Compostelle, au Pays basque espagnol, juste après la traversée des Pyrénées, le pèlerin peut prier St Emilien depuis le moyen-âge (sans doute celui du coin, de la Cogolla) à Ordonana; il y a une autre église de ce vocable à Veruescha (diocèse de Palentia). Mais il y eut depuis l'antiquité et au moyen-âge une église du titre d'un Emilien antique à Constantinople. Elle était située à l'est de la ville antique, près du mur de Constantin dont une porte proche portait d'ailleurs le nom. Elle abritait alors la "verge" de Moïse selon ce que l'on disait, relique insigne que l'empereur susnommé y aurait apporté, voilà qui nous ramène à des temps fort antiques et à la 1ère mention de notre nom !