AMELIUS PARDONNE PAR DIEU VIA ST FLORENT :
Récit du 4ème miracle de St Florent, accompli sur les lieux où il vécut, sur le Mont-Glonne, au bord de la Loire, près de Saumur (actuellement commune de St Hilaire- St Florent, l'église abbatiale est de toute beauté). Un miracle dont la relation dose habilement l'expiation et le pardon final comme on va le voir.
Amelius était originaire de Trajectum : il y eut deux cités de ce nom, ce seront Utrecht et Maastricht, aux Pays-Bas. Il commit le meurtre de son grand oncle. Condamné par l'évêque au bannissement, il eut aussi l'obligation de porter en signe d'infamie (ça se faisait beaucoup en ce temps-là) autour du cou, du ventre et des bras, des liens de fer, fabriqués avec le métal de l'arme de son crime. Il dut pour son pardon, aller en pèlerinage, visitant successivement plusieurs sanctuaires afin de demander humblement le pardon divin mais sa démarche n'était pas couronnée de succès. Il finit par arriver au bord de la Loire et se trouvant un jour devant le monastère ligérien de St Florent, il demanda l'hospitalité. Elle lui est accordée et, la nuit même de son arrivée, alors que les moines célébraient leur office nocturne auquel il se fit un devoir d'assister, confit en dévotion derrière les grilles de la clôture monastique et du choeur, éreinté par sa pérégrination, il finit par s'endormir quelque peu ! Voici que dans un songe, lui apparut alors, semblant sortir de la tombe sainte de Florent, un oiseau d'une blancheur immaculée qui fondit sur lui et frappa violemment ses liens. Terrifié le simple mortel hurla, ce qui interrompit le choeur des moines qui psalmodiaient. Une fois tout à fait réveillé il leur raconta ce prodige et, le lendemain, il fallut bien se résoudre à l'évidence : ses liens de fer avaient bel et bien disparu ! L'abbé étant absent du monastère ce jour-là, Amelius pria les moines d'écrire à son évêque Artcharius, pour lui faire connaitre officiellement le pardon manifeste de Dieu par l'intercession de St Florent. Et lavé de son crime, Amelius reprit le chemin du retour vers sa patrie, remerciant le ciel et rendant grâce à St Florent pour ses bienfaits.
C'est un récit qui fut écrit par un scribe de la 2ème moitié du XIème S., voire de la fin du Xème S.
(=> "La vie de St Florent..." M. Hamon in la Bible de l'Ecole des Chartes, Année 1971, vol.129, n°2, p.221).