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"Ainsi nous nous ferons un nom, de peur d'être dispersés sur toute la surface de la terre"
Genèse; 10,4.
**L'ONCLE "AM" est MON PARENT dans les LANGUES SEMITIQUES ANCIENNES** :
- J'ai longuement parlé des deux éléments constitutifs de notre nom Amiel selon l'origine hébraïque dans le site "LE MONDE DES AMIEL" notamment dans les premiers articles consacrés à l'explication du préfixe "Am" vu selon cet angle et le fait qu'il est universel pour parler des hommes, de leurs relations chaleureuses (!), de nos parents en particulier dans beaucoup de langues à travers le monde. On ne s'offusquera pas si je demande de s'y reporter pour l'introduction du présent article. Vous voudrez donc bien revoir les articles "Sur l'origine de la racine Am" (du 29/11/2010) et le suivant "La racine Am dans les langues du monde" (du 06/12/2010). Mais on peut remonter plus avant dans l'origine de "Am" ou plutôt "Amm" car on connait assez bien les langues qui étaient en usage dans le Proche-Orient ancien. C'est ce que l'on va essayer de voir ci-après en tentant de démêler les rapports qu'il y a entre une divinité solaire ou lunaire de ce nom et notre nom théophorique hébreu.
- Sans relier ce préfixe à une divinité, "Amm" est quand même présent dans les écrites cunéiformes de ce creuset des civilisations et de l'écriture que fut le Proche-Orient il y a plus de 4000 ans. Plus de deux cents noms par exemple sont connus chez les Amorites contenant cet élément. On a là le plus grand groupe de ces noms mais l'épigraphie arabique a aussi cet élément : à Qataban dont je parle plus largement plus loin, chez les hébreux bien sûr, mais encore à Ougarit (dont je parle aussi) en vieil Araméen, en Phénicien, Punique, Ammonite (dont je parlerai encore aussi) en Moabite et peut-être enfin en Eblaïte (Ebla fut à son apogée entre les XXIV et XXIIIèmes S.). Par contre les occurrences chez les Hébreux contenant cet élément se limitent à des noms de personnes ou à ceux de lieux (peu nombreux).
- "Amm" se trouve fréquemment dans la position normalement occupée par un nom divin, comme dans le nom amorite Illiammu ("Mon dieu est 'Amm"), en hébreu dans //'ly'm// ("Mon dieu est 'Am(m)" dans Samuel2, 11,3, c'est notre Eliam, retournement d'Amiel), l'ammonite //'ly'm//, le phénicien //'l'm//, le safaïtique //'m'l// et //'dn'm// ("Mon seigneur est 'Am(m)") attesté dans un ostracon (morceau de poterie gravé) de Samarie (le safaitique est une écriture arabe due sans doute aux bédouins mais relativement moderne par rapport aux autres citées). Cela semble suggérer que 'Am(m) était perçu comme un nom divin ou en tous cas la substitution d'un tel nom. Mais d'autre part 'Am(m) apparait aussi comme une appellation dans d'autres cas. C'est ce que l'on peut observer par son occurrence avec le suffixe pronominal comme dans l'amorite 'Ayya'ammu-hû et/ou avec des noms divins évidents, comme dans l'akkadien Amma-su'en, les noms amorites 'Ammi-Il (qui est une écriture première de notre nom Amiel hébreu), 'Ammi-Haddad, 'Ammi-Dagan et 'Ammi-'Anat, l'hébreu //'my'l// (Nombres 13,12, c'est encore Amiel) ou le moabite Kms'm. Dans chaque cas la signification du nom de personne est : "Le dieu (untel) est (mon) 'Am(m)". quelquefois //'m// devient un hypocoristique comme dans les mots phéniciens //'m//, //'my//, //'m'//. Et alors là on a bien des noms théophoriques.
- L'élément //'Am(m)// est également souvent relié à l'arabe //'amm// qui désigne "l'oncle paternel", un terme qui contraste ici avec hâl soit "l'oncle maternel"; l'exemple parfait étant les noms moabites Hammurapi et Hâlurapi. Hammu signifie ici "être chaud" ce qui désigne un astre soit solaire soit lunaire et qui correspond aussi à l'ougaritique Am-mu-ra-pi ou 'mrpi. L'élément théophorique //'Amm// y est bien compris comme "oncle paternel" en vieil arabique du sud. D'autre part dans une liste de rois Kassites l'amorite //hammu// est interprétable comme désignant la famille, un parent. Il est donc possible que //'Amm// ait eu un sens plus large que oncle paternel par la suite. Le mot aurait bien signifié plus tard "parent". Aussi peut-on traduire le nom 'Ammi-Anat par "(la déesse) Anat est ma parente".
**DE PARENT A PEUPLE ET POUR UN PEUPLE ELU SON SEUL DIEU**
- Il se trouve que //'Am(m)// est la divinité principale des anciens habitants de Qataban. C'était l'un des royaumes yéménites du sud-ouest de la péninsule arabique au nord d'Aden, son apogée se situant dans la 1ère moitié du 2ème millénaire avant notre ère. Amm y fut la divinité lunaire; une idole sud-arabe se nommait //'Amm-'anas// soit "L'oncle paternel de l'humanité" à la même période pré-islamique; Amm pourrait signifier "beau-père" ou "oncle", et doit être rattaché à celui de 'Ammân, qualifié aussi de Aubay (Nabou ou Nébo, un mont porte ce dernier nom, en Jordanie, c'est là que mourut Moïse), il se traduit par "porte-parole"). "L'oncle paternel" de la signification arabe s'applique ici par le qualificatif que se donnaient ces gens de Qataban, "fils de 'Amm, tribu de 'Amm". Or le nom d'Ammon, l'ancêtre des Ammonites, comme on l'a vu ailleurs dans la Bible, est expliqué par ben-'ammî (Genèse 19,38) soit "qui est le père des benêy 'Ammôn jusqu'à ce jour". Le nom Ammon est bien à rattacher à //'amm// et les ammonites sont "les fils d'Ammon" ce qui est confirmé par le nom de la ville de Rabbath-Ammon, Amman de nos jours, capitale de la Jordanie. Le territoire de Qataban fut celui de 'Amm, peut-être est-ce par un transfert que 'Amm de Qataban a donné naissance aux "fils d'Amm" et aux jordaniens. Le nom de Timna', capitale du Qataban, où ont été retrouvés les vestiges du temple de 'Amm apparaît tel quel comme nom édomite dans la table généalogique de la Genèse (36; 12,22,40).
- Ce qui nous ramène effectivement à la Torah; bien que cette divinité principale chez les amonites ne se retrouve pas dans la formation de leurs noms et que l'étymologie d'Ammon soit incertaine, il semble que dans beaucoup de noms propres sémitiques //'Amm// fut une appellation faisant référence à diverses divinités. L'Ancien Testament ne fait pas de référence à une telle appellation divine pour ce terme mais cite bien des noms propres avec celui-ci. Ce terme commun de Am, qui va subir chez les hébreux une formidable extension de sens, passant de homme (dont le 1er, Adam) à oncle puis parent à finalement peuple, est cité pas moins de 1648 fois avec cette ultime signification dans les versets de tous les Livres de l'Ancien Testament (le plus souvent avec son dernier sens élargi, dans les noms de personnes dont Ammiel et quelquefois dans de rares toponymes). C'est en effet une notion primordiale que cette union pour les hébreux qui parallèlement à la volonté de leurs prophètes voulant les doter d'un seul dieu exclusif, se devaient également de ne les réunir qu'en un seul peuple, le "peuple de son Dieu", Amiel. Car il semble bien que les douze tribus ne furent longtemps qu'une réunion disparate de diverses peuplades que ces deux fondements essentiels ont fini par unir. Dans notre nom Amiel le yod (le 'i') peut être considéré comme la lettre unificatrice entre Dieu, de son vieux nom El, et son peuple Am: Peuple de son Dieu, Dieu de son peuple (Amiel, Eliam).
(=> "Dictionary of Deities & Demons in the Bible" K. Van der Toorn, B. Becking & P. W. Van der Horst; 2ème éd. 1999; Koninklijke Brill N V, Leiden, NL).
-Très progressivement donc les hébreux ne formeront qu'un seul peuple adorant un seul dieu; de l'hébraïsme des origines se constituera lentement le judaïsme scellé par l'écriture des cinq livres de la Torah, le Pentateuque, couchés définitivement au retour de l'exil babylonien. De la Création à la mort de Moïse au seuil de la Terre Promise est constitué l'histoire des origines du "peuple de son Dieu" dont le dernier livre, le Deutéronome, forme un résumé. Ce résumé des fondements de ce peuple élu inclut un tas de récits disparates liés à des traditions différentes correspondant aux composantes du peuple privilégié et de ce fait est très intéressant au point de vue historique.
Genèse; 10,4.
**L'ONCLE "AM" est MON PARENT dans les LANGUES SEMITIQUES ANCIENNES** :
- J'ai longuement parlé des deux éléments constitutifs de notre nom Amiel selon l'origine hébraïque dans le site "LE MONDE DES AMIEL" notamment dans les premiers articles consacrés à l'explication du préfixe "Am" vu selon cet angle et le fait qu'il est universel pour parler des hommes, de leurs relations chaleureuses (!), de nos parents en particulier dans beaucoup de langues à travers le monde. On ne s'offusquera pas si je demande de s'y reporter pour l'introduction du présent article. Vous voudrez donc bien revoir les articles "Sur l'origine de la racine Am" (du 29/11/2010) et le suivant "La racine Am dans les langues du monde" (du 06/12/2010). Mais on peut remonter plus avant dans l'origine de "Am" ou plutôt "Amm" car on connait assez bien les langues qui étaient en usage dans le Proche-Orient ancien. C'est ce que l'on va essayer de voir ci-après en tentant de démêler les rapports qu'il y a entre une divinité solaire ou lunaire de ce nom et notre nom théophorique hébreu.
- Sans relier ce préfixe à une divinité, "Amm" est quand même présent dans les écrites cunéiformes de ce creuset des civilisations et de l'écriture que fut le Proche-Orient il y a plus de 4000 ans. Plus de deux cents noms par exemple sont connus chez les Amorites contenant cet élément. On a là le plus grand groupe de ces noms mais l'épigraphie arabique a aussi cet élément : à Qataban dont je parle plus largement plus loin, chez les hébreux bien sûr, mais encore à Ougarit (dont je parle aussi) en vieil Araméen, en Phénicien, Punique, Ammonite (dont je parlerai encore aussi) en Moabite et peut-être enfin en Eblaïte (Ebla fut à son apogée entre les XXIV et XXIIIèmes S.). Par contre les occurrences chez les Hébreux contenant cet élément se limitent à des noms de personnes ou à ceux de lieux (peu nombreux).
- "Amm" se trouve fréquemment dans la position normalement occupée par un nom divin, comme dans le nom amorite Illiammu ("Mon dieu est 'Amm"), en hébreu dans //'ly'm// ("Mon dieu est 'Am(m)" dans Samuel2, 11,3, c'est notre Eliam, retournement d'Amiel), l'ammonite //'ly'm//, le phénicien //'l'm//, le safaïtique //'m'l// et //'dn'm// ("Mon seigneur est 'Am(m)") attesté dans un ostracon (morceau de poterie gravé) de Samarie (le safaitique est une écriture arabe due sans doute aux bédouins mais relativement moderne par rapport aux autres citées). Cela semble suggérer que 'Am(m) était perçu comme un nom divin ou en tous cas la substitution d'un tel nom. Mais d'autre part 'Am(m) apparait aussi comme une appellation dans d'autres cas. C'est ce que l'on peut observer par son occurrence avec le suffixe pronominal comme dans l'amorite 'Ayya'ammu-hû et/ou avec des noms divins évidents, comme dans l'akkadien Amma-su'en, les noms amorites 'Ammi-Il (qui est une écriture première de notre nom Amiel hébreu), 'Ammi-Haddad, 'Ammi-Dagan et 'Ammi-'Anat, l'hébreu //'my'l// (Nombres 13,12, c'est encore Amiel) ou le moabite Kms'm. Dans chaque cas la signification du nom de personne est : "Le dieu (untel) est (mon) 'Am(m)". quelquefois //'m// devient un hypocoristique comme dans les mots phéniciens //'m//, //'my//, //'m'//. Et alors là on a bien des noms théophoriques.
- L'élément //'Am(m)// est également souvent relié à l'arabe //'amm// qui désigne "l'oncle paternel", un terme qui contraste ici avec hâl soit "l'oncle maternel"; l'exemple parfait étant les noms moabites Hammurapi et Hâlurapi. Hammu signifie ici "être chaud" ce qui désigne un astre soit solaire soit lunaire et qui correspond aussi à l'ougaritique Am-mu-ra-pi ou 'mrpi. L'élément théophorique //'Amm// y est bien compris comme "oncle paternel" en vieil arabique du sud. D'autre part dans une liste de rois Kassites l'amorite //hammu// est interprétable comme désignant la famille, un parent. Il est donc possible que //'Amm// ait eu un sens plus large que oncle paternel par la suite. Le mot aurait bien signifié plus tard "parent". Aussi peut-on traduire le nom 'Ammi-Anat par "(la déesse) Anat est ma parente".
**DE PARENT A PEUPLE ET POUR UN PEUPLE ELU SON SEUL DIEU**
- Il se trouve que //'Am(m)// est la divinité principale des anciens habitants de Qataban. C'était l'un des royaumes yéménites du sud-ouest de la péninsule arabique au nord d'Aden, son apogée se situant dans la 1ère moitié du 2ème millénaire avant notre ère. Amm y fut la divinité lunaire; une idole sud-arabe se nommait //'Amm-'anas// soit "L'oncle paternel de l'humanité" à la même période pré-islamique; Amm pourrait signifier "beau-père" ou "oncle", et doit être rattaché à celui de 'Ammân, qualifié aussi de Aubay (Nabou ou Nébo, un mont porte ce dernier nom, en Jordanie, c'est là que mourut Moïse), il se traduit par "porte-parole"). "L'oncle paternel" de la signification arabe s'applique ici par le qualificatif que se donnaient ces gens de Qataban, "fils de 'Amm, tribu de 'Amm". Or le nom d'Ammon, l'ancêtre des Ammonites, comme on l'a vu ailleurs dans la Bible, est expliqué par ben-'ammî (Genèse 19,38) soit "qui est le père des benêy 'Ammôn jusqu'à ce jour". Le nom Ammon est bien à rattacher à //'amm// et les ammonites sont "les fils d'Ammon" ce qui est confirmé par le nom de la ville de Rabbath-Ammon, Amman de nos jours, capitale de la Jordanie. Le territoire de Qataban fut celui de 'Amm, peut-être est-ce par un transfert que 'Amm de Qataban a donné naissance aux "fils d'Amm" et aux jordaniens. Le nom de Timna', capitale du Qataban, où ont été retrouvés les vestiges du temple de 'Amm apparaît tel quel comme nom édomite dans la table généalogique de la Genèse (36; 12,22,40).
- Ce qui nous ramène effectivement à la Torah; bien que cette divinité principale chez les amonites ne se retrouve pas dans la formation de leurs noms et que l'étymologie d'Ammon soit incertaine, il semble que dans beaucoup de noms propres sémitiques //'Amm// fut une appellation faisant référence à diverses divinités. L'Ancien Testament ne fait pas de référence à une telle appellation divine pour ce terme mais cite bien des noms propres avec celui-ci. Ce terme commun de Am, qui va subir chez les hébreux une formidable extension de sens, passant de homme (dont le 1er, Adam) à oncle puis parent à finalement peuple, est cité pas moins de 1648 fois avec cette ultime signification dans les versets de tous les Livres de l'Ancien Testament (le plus souvent avec son dernier sens élargi, dans les noms de personnes dont Ammiel et quelquefois dans de rares toponymes). C'est en effet une notion primordiale que cette union pour les hébreux qui parallèlement à la volonté de leurs prophètes voulant les doter d'un seul dieu exclusif, se devaient également de ne les réunir qu'en un seul peuple, le "peuple de son Dieu", Amiel. Car il semble bien que les douze tribus ne furent longtemps qu'une réunion disparate de diverses peuplades que ces deux fondements essentiels ont fini par unir. Dans notre nom Amiel le yod (le 'i') peut être considéré comme la lettre unificatrice entre Dieu, de son vieux nom El, et son peuple Am: Peuple de son Dieu, Dieu de son peuple (Amiel, Eliam).
(=> "Dictionary of Deities & Demons in the Bible" K. Van der Toorn, B. Becking & P. W. Van der Horst; 2ème éd. 1999; Koninklijke Brill N V, Leiden, NL).
-Très progressivement donc les hébreux ne formeront qu'un seul peuple adorant un seul dieu; de l'hébraïsme des origines se constituera lentement le judaïsme scellé par l'écriture des cinq livres de la Torah, le Pentateuque, couchés définitivement au retour de l'exil babylonien. De la Création à la mort de Moïse au seuil de la Terre Promise est constitué l'histoire des origines du "peuple de son Dieu" dont le dernier livre, le Deutéronome, forme un résumé. Ce résumé des fondements de ce peuple élu inclut un tas de récits disparates liés à des traditions différentes correspondant aux composantes du peuple privilégié et de ce fait est très intéressant au point de vue historique.