Des AMIEL NOMMES au début de la IIIème REPUBLIQUE :
La chute assez brutale du IIème Empire de Napoléon III, suivie par l'occupation allemande et le blocus de Paris durant l'hiver 1870-1871, puis des tentatives communardes du printemps suivant ont obéré grandement les débuts de la IIIème République. De plus, les forces d'extrême-droite comme d'extrême gauche, monarchistes comme révolutionnaires représentaient encore alors un réel danger pour la démocratie à naître et ce n'est que plusieurs années après qu'une certaine stabilisation aura lieu et que la République sera enfin durablement installée, en 1890 par l'adoption d'une constitution ouvertement républicaine; toute l'histoire du siècle ayant démontré qu'encore, un siècle après la grande Révolution de 1789, un tel régime constitutionnel n'allait pas forcément de soi.
Tout le cadre administratif à commencer par les entités locales du pays était à construire. Pour parer au plus urgent et concernant la vie locale, il fut décidé que les représentants des communautés seraient pour ces premières années nommés par décret en attendant de pouvoir mettre en place des élections communales démocratiques. Ainsi d'une façon autoritaire commandée par le bien public on procéda à la nomination de Maires et Adjoints dans tout le pays, c'est un peu ce que l'on dut refaire d'ailleurs en 1944, à la Libération pour purger les administrations communales des hommes de Vichy (en 1918 ce ne fut pas le cas, la République a tenu bon et continué)..
C'est ainsi que l'on trouvera quelques Amiel démocrates nommés pour diriger provisoirement quelques Conseils Municipaux: Un Amiel est nommé par ex. Adjoint au Maire de Castres (81) par l'un des Décrets pris dès le mois d'Octobre 1871.
Les élections municipales de 1875 furent encore très houleuses. Le journal "Le Temps" du 27 Février 1874 (n°4701) cite les décrets pris par le Président de la République pour la nomination des maires mais aussi les démissions de conseillers municipaux, notamment aux Andelys, dans la Drôme, l'Isère et à Ille-sur-Têt dans les Pyrénées-Orientales.
Dans cette dernière commune l'on voit le Préfet se rendre en personne et en tenue règlementaire s'il vous plait, dans la Mairie de la petite ville catalane, accompagné du Secrétaire général de la Préfecture, lui aussi en tenue, pour procéder solennellement à l'installation du nouveau maire, le sieur Amiel ayant été nommé par le président de la République. Que s'était-t-il donc passé ? Les conseillers municipaux élus refusaient de proclamer comme maire de leur commune Mr Amiel, car cette désignation leur était dictée; le Préfet considéra que leur abstention avait le caractère d'une résistance à la décision des autorités gouvernementales et il suspendit sine die le Conseil pour deux mois ! L'Arrêté fut pris séance tenante dit le journal et le lendemain matin même une commission municipale fut nommée autoritairement par le préfet. La République démocratique eut donc beaucoup de mal à s'imposer localement; les résistances antérieures notamment de tendance monarchiste étaient encore assez vives dans la France profonde.
Plusieurs années plus tard on nomme encore, Armand Amiel devient Adjoint au Maire de Tarascon en 1878 par Décret Présidentiel. Puis enfin les tensions, notamment monarchistes s'apaisant, la république commence à devenir incontournable et des élections peuvent enfin avoir lieu; l'état d'exception est enfin terminé: Léon Amiel par exemple devient par volonté des électeurs, Maire de Conques-sur-Orbiel (11) en 1881.
Le signe éclatant de l'assise désormais républicaine du régime sera l'incroyable commémoration du Centenaire de la Révolution Française, en 1889, au cours de laquelle eurent lieu à Paris l'Exposition Universelle dont ce fut bien entendu le thème (avec celui du progrès industriel et technique), l'inauguration de la Tour Eiffel ou le formidable Banquet des Maires de France qui accueillit plus de 11.000 Maires désormais élus, de tout le pays, pour un festin républicain ! Une constitution républicaine pouvait enfin être adoptée.
Les AMIEL Maires :
- François Amiel, maire de Quillan (11) de 1798 à 1799 (an VI et VII du calendrier républicain).
- Plusieurs maires d'Albières (11) : de l'an VII à l'an VIII, puis en l'an XIII sous Napoléon Ier et plus tard (fils ?) de 1849 à 1855 et de 1857 à 1862 sous l'éphémère IIème République et le règne de Napoléon III avec le prénom de Barthélémy.
- Jean Joseph Amielh, maire de Lambert (04) de 1814 à 1832 (règnes de Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe Ier).
- Jean-Batiste (sic) Amiel, maire de Lambert (04) de 1880 à 1886 (IIIème république); la commune est rattachée depuis 1973 à La Robine sur Galabre, au N-O de Digne..
- Pierre-Marie Amiel, maire des Costes, canton de St Bonnet (Hautes-Alpes) en 1876, puis en 1881, 1889 et jusqu'en 1908.
- Jean-Honoré Amiel, maire de Château-Arnoux-St-Auban (04) de 1838 à 1840.
- Raymond Amiel, maire d'Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales) en 1874-1876.
- Trois Amiel furent Maires d'Aulon près Aurignac (31) : Jean-Joseph de 1830 à 1832; Simon-Marie Jeune très longtemps, de 1832 à 1874; Jean-Baptiste Radegonde de 1874 à 1876.
- Simon Amiel, maire d'Aurignac (31) de 1854 à 1866; c'est lui qui examina un peu trop rapidement les os trouvés dans la grotte de sa commune et qui se révèleront préhistoriques.
- Dominique Amiel, maire de Montesquieu-Lauragais (31) de 1800 à 1806 puis à nouveau de 1808 à 1816.
- Léon Amiel : maire de Conques-sur-Orbiel (11) de 1881 à 1884.
- ? Amiel : maire de Cascastel (11) en 1830.
- Joseph Amiel : maire de St Antonin (06) de 1881 à 1884.
- Timoléon Amiel : né au Val en 1816, propriétaire et maire du Val (83) de 1871 à 1874; un Pierre Amiel fut bien avant, à la fin du XIVème S. notaire du Val.
Et tous ceux sans doute dont je n'ai pas croisé le nom ou la commune....