Wiki source for ami1298
//INDEX ONOMASTIQUE// :
Bernard Amiel commissaire de bord * Charles-Auguste Amiel mécanicien naval * Le Colonel Amiel à Cuba * Un Amiel "Fou-volant" * Un Amiel contorsionniste * Georges Amiel capitaine de vaisseau * Une veuve de guerre Amiel * Un Amiel violoniste * Amiel vétérinaire en Mauritanie * Prof. Roger Amiel psychiatre * Paul Amiel psychologue * Amiel garde-champêtre à Tournefeuille (31) agressé * Une famille Amiel parmi les nomades * Antoine Amiel grand-père du Prof. J-L Amiel et son frère * Jean-Paul Amiel * Jean Amiel père du Prof. J-L Amiel * Les Amiel maires * Jean Amiel résistant et époux de Mirès Vincent * Une Compagnie Amiel au Havre (76) * Antoine Amiel et les apparitions d'Alzonne (11) * Denis Amiel grand-père d'André Labarrère * Jules Amiel déporté carcassonnais * Henri Amiel ou Tibère * Quelques Amiel sportifs *
**BERNARD AMIEL Commissaire de Bord** :
Alors que les voyages par avion étaient encore exceptionnels les paquebots eurent leur grande heure de gloire durant la 1ère moitié du XXème S. De grandes Compagnies Maritimes se disputaient pour offrir le meilleur service à leurs passagers; car si on voyageait ainsi par nécessité, on voyageait pour certains, fortunés, par plaisir. Les sociétés actuelles de croisière avec leurs monstres des mers toujours plus imposants n'ont rien inventé à ce sujet. On employait, comme aujourd'hui, beaucoup de personnel à bord. Les commissaires de bord veillaient au bien-être des passagers. C'est la fonction qu'assurait avec deux autres collègues, Bernard Amiel sur le paquebot Normandie peu avant la 2ème guerre mondiale, "donnant (avec les autres) une haute idée de l'hospitalité française" selon le journal....
(=> "Le Figaro" n°68 du 9 Mars 1938).
**CHARLES AUGUSTE AMIEL Mécanicien naval** :
Il fut mécanicien aux Messageries Maritimes vers 1900 selon le dossier personnel établi par Eric Amiel de l'Association "French Lines".
**Le COLONEL AMIEL à CUBA** :
En 1931 le gouvernement autoritaire de Cuba, sous l'influence de plus en plus forte des Etats-Unis, avait fort à faire avec les rebelles : le président Machado proposera même des amnisties pour ceux qui se rendraient avec leurs armes dans les 24h; une amnistie annoncée après une conférence avec le Colonel Amiel, qui était alors le Gouverneur de la Province de Santa Clara, foyer de cette rébellion. Le Colonel Amiel avait ce grade depuis 1913 au moins. Il est à noter que la révolution castriste partira aussi du même lieu de Santa Clara.
(=> "Le Figaro" n°227 du 15 Août 1931).
**Un AMIEL "Fou Volant"** :
- Dans les journaux du début du XXème S. on trouve souvent des articles relatant les vols en avion qui étaient l'exception mais aussi ceux réalisés en montgolfière plaisir ludique en vigueur encore de nos jours, et les records réalisés. Le nom d'un Amiel revient souvent dans ce 'sport'.
- En 1902 première relation trouvée avec l'envol du "Rêve Bleu" de Mr Saunière, pilote : La nacelle ayant à son bord Ernest Amiel part de l'usine à gaz de Rueil et se posera à Bizy, près de Vernon, dans l'Eure. Pendant le vol furent faites de "curieuses observations sur la direction des divers courants aériens et sur la formation des nuages, principalement des cumulus & des nimbus".(article "Le progrès" n°3755 du 10 Sep. 1902). Ernest Amiel rédigera lui-même un compte-rendu précis de ce vol dans un numéro historique (voir référence) pour lequel il prendra les clichés photographiques, notera les passages sur La Malmaison, Croissy, Le Vésinet ou St Germain sans oublier la traversée de la Seine dont on suit par ailleurs les méandres, le repas à bord, l'écriture de quelques cartes postales que l'on envoie par des parachutes (?) et les beautés atmosphériques. De l'amusement des ombres portées à l'atterrissage toujours délicat et aléatoire en passant par l'altitude atteinte, tout est minutieusement noté. (article "Bulletin Officiel de l'Aéronautique Club de France" 1ère année, n°1 du 1er trimestre 1903).
- Le 5 Septembre 1904 il réalise une nouvelle ascension dont voici un résumé savoureux détaillé :
Le ballon Bayard, appartenant à Mr Surcouf, ayant Maison comme pilote, Mr Amiel avec cinq autres collègues de l'Aéro-Club à bord, parti de Nanterre est venu atterrir sans accident dans la quartier de l'Etoile (à Paris ! ce qui n'est pas un exploit de distance). Il est vrai que le pilote dut attendre près de 2h qu'un courant enfin favorable l'emportât vers un quartier sillonné de voies assez larges pour permettre la descente. (On entrevoit ce que cela donnerait de nos jours!!). Il suffit alors de laisser traîner l'ancre qui, après avoir frôlé les terrasses des maisons de la rue de Chaillot (!) s'est enfin accrochée au balcon de l'immeuble de l'angle de cette rue avec l'Avenue de l'Alma; la nacelle se pose dans les branches de marronniers sans accident, grâce aussi au concours de passants qui s'emparent heureusement du 'guide-rope'. Le ballon et ses agrées pliés et placés sur un camion par le Capitaine, les voyageurs ont pu grâce à un habitant du quartier, immédiatement informer par pigeon-voyageur Mr Surcouf et L'Aéronautique Club de France de cet heureux atterrissage. (article compte-rendu in "Journal des Débats Politiques & Littéraires du 6 Septembre 1904).
- En 1908 il pilote l'aérostat "L'Anjou" de 1130 m3 comportant deux passagers, un ingénieur et le trésorier de l'Aéro-Club de France. Il concourt la même année pour le prix qu'il obtiendra dès l'année suivante (cf "Le Figaro n°278 du 4 Octobre 1908) : Il est 'pilote' de "La perle" en 1909, un ballon de 630 m3 de gaz, emportant avec lui un passager; parti du parc de Rueil, près de Paris, il atterrit à Montreuil aux Lions dans l'Aisne et reçoit le Prix de l'Aéronautique Club de France (créé en 1905). (cf "Le Figaro" n°187 du 6 Juillet 1909). On retrouve cet intrépide en 1910 dans un autre ballon nommé "Le Stamboul" emmenant cette fois toute une famille; parti d'Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, il atterrira à Monthléry.
- En 1927 cet Amiel devient le vice-président de l'Aéronautique Club après avoir siégé au comité de direction de cette association depuis 1902 ! (cf. "Revue Aéronautique de France" n°5 Août 1927).
**Un AMIEL Contorsionniste** :
J'ai trouvé cet artiste spécial dans plusieurs journaux du début du siècle, annonçant ses exploits, faisant sa publicité. Il donne par exemple tous les soirs des représentations 'de music-hall' au Palais de Cristal de Marseille (cf "La Vedette" journal marseillais) en 1908 après s'être produit à Cannes, au Palais du Soleil lors d'une soirée de music-hall parmi d'autres numéros le 27 février et la même année encore il est à Paris avec une troupe à L'Alcazar (cf. "Le Figaro" n°214 du 1er Août 1908).
**GEORGES AMIEL Capitaine de Vaisseau** :
Né en 1894, Georges Albin Joseph Antoine Amiel entre dès 18 ans, en 1912, à l'Ecole Navale de Brest; il devient rapidement Enseigne de Vaisseau de 2ème classe en Août 1914 attaché au port de Brest, alors que commence la 1ère Guerre Mondiale. Il accède à la 1ère classe dès 1916. Il passe Lieutenant de Vaisseau en 1920, affecté dès janvier 1921 au Port de Saigon à la direction des mouvements. Chevalier de la Légion d'Honneur il accède au grade de Capitaine de Corvette dans la même année 1929. En janvier 1932 il est de retour et affecté au port de Toulon. Capitaine de Frégate en 1935 il est élevé au grade d'Officier de la Légion d'Honneur en 1937 et devient Capitaine de Vaisseau fin 1939. Pendant la 2ème Guerre Mondiale il se trouvera responsable du gardiennage des bâtiments de guerre dits "en gardiennage d'armistice" réunis dans la rade de Toulon depuis 1940, au moment où les Allemands décident d'envahir la zone dite libre de l'Etat Français, fin 1942, suite et en réaction au débarquement français en Afrique du nord française. La flotte on le sait se sabordera, suite à l'ordre qui fut donné par Vichy par rapport au respect de l'Armistice. Dans ce cadre Georges Amiel donnera, le 27 novembre 1942, l'ordre de détruire les vaisseaux de ce gardiennage, parmi lesquels le cuirassé Dunkerque dont il était le Commandant depuis seulement le 5 Mars 1942. Ce navire avait été ramené en secret, en février précédent, d'Algérie, après son renflouage, par son camarade de promotion Pierre Tanguy; le Dunkerque nécessitant de sérieuses réparations suite aux graves dégâts qu'il subit lors de la Bataille de Mers-El-Kébir, près d'Oran bien auparavant, les 3 & 6 Juillet 1940; bataille au cours de laquelle 210 de ses marins furent tués par la flotte anglaise en réaction à cette armistice que signa honteusement la France de Pétain avec l'Allemagne. (cf. Espace Tradition de l'Ecole Navale, site internet).
Il n'est sans doute pas le même que le Capitaine de Frégate du même patronyme, lui aussi ayant accédé à ce grade en 1935, ce dernier fut un officier marin des profondeurs nommé au Commandement de la 1ère escadrille de sous-marins en 1936 ? (cf. "Le Figaro" n°131 du 10 Mai 1936).
NB : Plus d'un siècle auparavant, il était possible de visiter l'Arsenal de Toulon : un Amiel écrivit en 1854 un "Guide du voyageur dans l'Arsenal de la Marine de Toulon".
**Une VEUVE DE GUERRE AMIEL** :
Comme beaucoup de femmes lors de la Guerre 1914-1918 cette femme morbihannaise n'a pas vu son mari revenir définitivement des combats. Mais c'est une femme combattante à sa façon; elle luttera pour faire reconnaître des droits aux enfants de ceux qui sont morts pour la défense du pays. Dans son département elle lancera un appel en faveur des veuves et des orphelins, énumèrera leurs souhaits, osera affirmer que la loi de 1919 sur les réparations humaines était injuste et insuffisante, que les ayants-droit sont aussi des victimes de guerre mais qu'ils ne comptent pas beaucoup, femmes et enfants ne possédant pas le droit de vote. L'avocate des veuves et des petits fut éloquente et persuasive; elle traça un tableau pathétique de l'angoisse de la situation de ces veuves que la guerre a laissé seules avec des orphelins qui n'ont que leur soutien. Elle demandera une nette augmentation de la pension de veuve de guerre, critiquera les offices départementaux chargés des allocations aux orphelins devenus pupilles de la Nation. La militante dirigera un peu plus tard l'Association Morbihannaise consacrée à cette défense et prononcera le vibrant discours que je viens de résumer le 23 Septembre 1923 au Congrès de l'Union Départementale des Mutilés du Morbihan, à Lorient.
(=> article du compte-rendu de ce Congrès in "Journal des Mutilés, Réformés et Blessés de Guerre" du 29 Septembre 1923, Paris).
**Un AMIEL VIOLONISTE** :
Cet artiste connu à la fin du XIXème S., peut-être le mari de cette dame Amiel qui est actrice de théâtre à la même époque, enseigna sans doute après sa carrière, le violon dans les années 1910.
(=> "Annuaire des artistes de l'enseignement dramatique & musical" 1909).
**AMIEL Vétérinaire en Mauritanie** :
En 1908 en Mauritanie, alors occupée par les français, la situation politique est tendue; des musulmans tendent des guet-apens aux européens français, militaires ou pas : ainsi un détachement de reconnaissance, avec un vétérinaire nommé Amiel et deux sergents, allait rejoindre le capitaine Mangin; il fut attaqué entre Talmento et El Moinan. Heureusement il n'y eut que quelques blessés. C'est ce que rapporte la "Société de Géographie de Toulouse" dans son bulletin de 1908.
** Pr ROGER AMIEL Psychiatre** :
Professeur de psychiatrie, ce chercheur d'après la 2ème guerre mondiale a notamment traduit et adapté le test de santé totale de Langner. Ce test initialement proposé comme test de dépistage psychiatrique fut en effet traduit en français et adapté par le professeur Amiel pour être utilisé comme test de dépistage d'une souffrance psychique a-spécifique. Il comporte 22 items portant sur des manifestations somatiques et thymiques du mal-être (notamment au travail). Ce test porte en France le nom de Langner-Amiel.
**PAUL AMIEL Psychologue** :
Si Henri-Frédéric sut être un magistral psychologue pour lui-même il y eut aussi des gens qui se sont intitulés psychologues au début du XXème S. alors que cette discipline en était encore à ses balbutiements comme science. J'ai ainsi trouvé le nom de Paul Amiel dans un article de 1912 peu flatteur; il y est indiqué qu'il est "peut-être plus célèbre par ses gémissements que par ses analyses" ! A cette époque-là cette science nouvelle était encore teintée de spiritualisme, un mouvement pseudo-scientifique en vogue alors, et il faudra attendre encore quelques décennies pour que la psychologie dite moderne s'en détache, d'où le titre de l'article où j'ai puisé ce nom. Même le nom de la revue, "apologétique", fait encore référence à un lointain passé empreint de religiosité dont la modernité scientifique aura à se débarrasser pour exister pleinement.
(=> "Psychologie scholastique et psychologie moderne - Opposition" in "Revue pratique d'apologétique" T. 13; 1912).
**AMIEL Garde-Champêtre de TOURNEFEUILLE agressé** :
C'est une véritable tentative d'attentat que dut affronter le garde-champêtre de cette paisible bourgade des alentours de Toulouse; un attentat en puissance que l'on croit alors attribuer à une vengeance politique. Commis dans la soirée du 8 Mai 1912 au domicile de l'employé communal, Mr Amiel causait dans sa salle à manger avec un certain Mr Cabriforce, conseiller municipal lorsque un coup de feu retentit soudain dans le jardin; Mr Cabriforce reçut la charge dans le dos. Sa blessure bien que grave ne sembla pas être mortelle. le Parquet de Toulouse se transporta sur les lieux aux fins d'enquête. Bizarrement l'article insiste sur le supposé visé dans cet acte allant même jusqu'à titrer "Un garde-champêtre fusillé" ! Visiblement les médias de l'époque pratiquaient déjà les manoeuvres de l'opinion, si l'on pouvait cependant en douter; il est vrai qu'on pensa à une vengeance politique envers cet Amiel.
(=> article du correspondant à Toulouse du "Journal des Débats Politiques & Littéraires" édition du 9 Mai 1912).
**Une famille AMIEL parmi les Nomades** :
En 1960 les services de police français ont eu pour tâche d'effectuer un recensement de la "population itinérante ou d'origine nomade" dont les chefs de famille étaient originaires des Pyrénées-Orientales; parmi ces chefs l'un d'eux se nommait Ernest Amiel.
(=> "Le livre des gitans de Perpignan" B. Leblon; L'Harmattan, Paris, 2003).
**ANTOINE AMIEL Grand-père du Pr Jean-Louis AMIEL et ses frères** : voir fiche sur Jean-Louis Amiel
- **Antoine Amiel** est né en 1857 à Carcassonne (11); il s'établira à Chalabre (11) comme industriel où il fondera une manufacture de vêtements en gros qui fonctionnera près d'un siècle. Mais il fut aussi un viticulteur, comment échapper à ce qui était alors la monoculture de la majorité des exploitations agricoles audoises; propriétaire-viticulteur à Limoux, il fut l'un des fondateurs de deux institutions limouxines : la Cave Coopérative et la Distillerie Coopérative. Plusieurs fois juge (suppléant de 1904 à 1906, puis titulaire de 1907 à 1908), il fut aussi Conseiller Municipal de Carcassonne de 1904 à 1908 et entre les mêmes dates administrateur des Hospices carcassonnais. Puis définitivement chalabrais il fut membre de la commission de l'hospice local de 1909 à 1920 et juge suppléant à la Justice de Paix de 1921 à 1926. Militaire engagé à 18ans il fut Lieutenant de Réserve au 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins de Menton. Admis comme Chevalier de la Légion d'Honneur en 1937 pour ses services rendus à l'expansion économique et commerciale du Kercorb, la petite région enclavée de Chalabre (proche de Lavelanet, centre textile important alors), il y dirigea en effet son importante usine de vêtements pendant plus de 52 ans! à partir de sa création en 1886. Son fils Jean continuera l'entreprise située Route de Lavelanet avec Laurent Amiel; on y fabriquait des complets et costumes trois pièces pour hommes. Mais les difficultés nationales de ce type d'industrie toucheront aussi la région et l'entreprise fermera définitivement ses portes à la fin des années 1970.
**Ses frères** : Antoine eut pas moins de cinq frères; Léon qui mourut jeune, victime d'une agression, Laurent né en 1893 qui resta à Chalabre, Louis et Henry qui furent fromagers à Carcassonne (l'un d'eux est le père de Louis Amiel résistant et Maire de Carcassonne à la Libération); Jean né en 1888 et Jean-Paul né en 1901, ses fils, suivent.
**JEAN-PAUL AMIEL Avocat** :
Originaire de Carcassonne, il fut durant sa jeunesse audoise l'un des premiers amis du (futur) philosophe Ferdinand Alquié qui dit de lui, dans ses "Cahiers de jeunesse" que c'était un garçon charmant et intelligent mais peu enclin à l'émotion; tout le contraire sur ce plan d'Alquié mais ils eurent ensemble selon ce que raconte le maître, d'interminables discussions sur ce qu'Amiel appelait le sentiment de la Nature et qui ne "désignait en réalité que sa capacité à s'émouvoir". Jean-Paul Amiel sera finalement avocat à Paris et il se distinguera durant la 2ème guerre mondiale et après. Il fut en effet l'un des fondateurs avec Jean Gallot du journal clandestin "Résistance" durant l'occupation allemande et il le diffusa; il deviendra l'ami et confrère de Jacques Isorni, l'avocat dont Jacques Vergès fut l'élève. Avec Isorni, Amiel vivra de manière active et enjouée la Libération de Paris le 25 Aout 1944. En 1965 il sera son défenseur pour un célèbre procès qui lui fut intenté par le ministère public sur plainte du ministre des Finances de l'époque dont le déroulement est essentiel dans l'histoire de la lutte des citoyens en faveur des libertés individuelles; il concerne notamment les droits et devoirs de la défense face au pouvoir politique. Son issue favorable à Maitre Isorni, victoire méritoire aussi pour Jean-Paul Amiel, eut un profond retentissement et contribua beaucoup à restaurer le prestige de la magistrature française, au moins pour quelques décennies. Maitre Amiel, jeune avocat, eut aussi à défendre le journaliste et collaborateur notoire Robert Brasillach, conjointement avec Maître Isorni qu'il appellera près de lui, en fin 1944, après la Libération de Paris; reconnu coupable le directeur de "Je suis partout" sera exécuté en Février 1945.
**JEAN AMIEL Père du Pr Jean-Louis AMIEL** : voir fiche sur J-L Amiel
Jean Amiel, né en 1888 à Carcassonne, comptable de profession, s'est fait confectionneur pour continuer l'entreprise familiale de textiles crée par Antoine son père. Selon son livret militaire il a les cheveux châtains, les yeux noirs, le front haut, le nez et la bouche moyennes, le menton rond, le visage ovale et mesure 1m66 (c'est quasiment le portrait de mon grand-père Jean-Marie aussi audois, né en 1889 et soldat de 14 comme lui). Il gravit durant la guerre plusieurs grades militaires et termina comme lieutenant en 1918; il fut blessé en Octobre de cette année-là en recevant une balle à la tête et il en hérita un emphysème pulmonaire. L'entreprise Amiel était située route de Lavelanet, on y fabriquait des complets et costumes trois pièces destinés au monde du travail. Il partageait cette activité avec Laurent Amiel, son oncle. On les connait bien tous les deux à Chalabre mais Jean Amiel surtout pour ses activités politiques. Pendant la Belle-Epoque il fut (avec un autre) le chef de l'opposition au maire Rascol, le pharmacien. Dans la région une des activités principales de l'hiver (et ça l'est toujours à Limoux) c'est le Carnaval; malgré les limites, interdictions, préfectorales ou même municipales, on fait carnaval et ce n'est pas pour le folklore croyez-moi. Cette période ou l'ordre des choses est chamboulé est propice à beaucoup de débordements; beaucoup de pétards, défilés, musiques et déguisements animent les rues périodiquement bien sûr mais cela va plus loin; on se moque ouvertement de certaines figures locales et des aubades tapageuses et irrespectueuses ponctuent les conseils municipaux. Chaque clan politique allait d'offensives en contre-offensives régler des comptes de cette façon. Le Café de la Paix (bien mal nommé!) était le rendez-vous de la gauche ("les culs rouges") et de la famille Amiel; le maire Rascol qui avait les siens au Café Cazeneuve ("les culs blancs" de droite) s'y rendit souvent devant, avec ses acolytes pour narguer celui qui finalement parvint à lui ravir la place après la guerre de 14-18. Jean Amiel fit de même envers son adversaire et il fut en verve pour y parvenir : aux diverses niches sonores ou visuelles (que l'on nomme en occitan "faire le rambal"), il sut ajouter une verve littéraire et poétique, en occitan ou plutôt en patois local (cf. "Si Chalabre m'était conté" site internet, art. 31/12/2010). Lors de son mandat de maire, Jean Amiel fit principalement deux choses : Reconstruire les halles situées sur la place intérieure du village; celles-ci avaient été détruites par son ennemi Rascol en 1913; elles sont toujours là pour rappeler son nom; et construire le Monument aux Morts de la 1ère Guerre Mondiale. Pour ce dernier sujet, fut lancée dès 1919 une souscription par les vétérans //pour remplacer leur tombe absente //(de ceux qui sont morts)// par un tombeau symbolique, où leurs noms seront inscrits//; un appel d'offres suivit, l'adjudication des travaux est faite en 1923, la réalisation ira à Jean Magrou, sculpteur et dès la fin de la même année Jean Amiel présidera à son inauguration. Jean Amiel devint ensuite conseiller général du canton de Chalabre. (cf. site internet très bien documenté et réalisé "Si Chalabre m'était conté").
**Les AMIEL Maires** :
- Eloi Amiel : issu d'une lignée de maires de ce lieu (voir les maires du XIXème S.), Maire de Lambert (04) de 1926 à 1935; il était aubergiste; la commune fut rattachée en 1973 à celle de La Robine sur Galabre, au N.O de Digne.
- Roger Amiel : Maire de Quinsac (33) de 1952 à 1971.
- Lucien Amiel : maire et conseiller général de Saverdun (09) dans la 2ème moitié du XXème S..
- Claudius Amiel : maire de Beaumes-de-Venise (84) de 1947 à 1987.
- Maxime Amiel : maire puis conseiller général du canton de Riez (04) durant la IIIème République, de 1935 à 1944.
- Gabriel Amiel : maire de Montmaurin (31) en 2014.
- Dominique Amiel : maire de St Salvadou (12) en 2008.
- Guy Amiel : maire de Saturargues (34) en 2008, lequel a dans son conseil municipal pas moins de deux autres Amiel : Martin et Michel, ce qui est remarquable.
- Michel Amiel : maire des Pennes-Mirabeau (13) et conseiller général des Bouches-du-Rhône en 2008, ensuite Sénateur.
- Lionel Amiel : maire de Brenelle (02) en 2008.
- Jean-Claude Amiel : maire de Mouhers, près de Neuvy-St-Sépulchre (36) de 2001 à 2006.
- Max Amiel : maire d'Arthès (81) en 2001 et 2008.
- Jean Amiel : maire de Chalabre (11) en 1920 et conseiller général.
- Guy Amiel : maire de St Thibéry (34) en 2008.
- André Amiel : maire de Lévignen (60) de 1985 à 1995.
- Paul Amiel : maire de Bompas (66) dans les années 1980.
**JEAN AMIEL Résistant et époux de MIRES VINCENT** :
Jean Amiel est dans l'entre-deux-guerres un jeune policier; artiste-peintre aussi; il courtisera Mirès Vincent au Mas d'Azil dans le maquis et deviendra l'époux de cette grande dame du théâtre. De son vrai nom Marie-Thérèse Pourtois, née en 1916, elle commence sa carrière à Bruxelles dans les années 1935 à 19 ans. Elle formera ensuite à Toulouse de nombreux comédiens avant guerre, lesquels constitueront la scène toulousaine mémorable du "Grenier de Toulouse". Au début de la guerre de 1939-1945 alors que l'armée allemande envahit le nord de la France où elle se trouve, comme tant d'autres elle fuit vers le sud du pays par le train et débarque un peu par hasard à Muret, au sud de Toulouse. Par nécessité elle trouve refuge chez Angèle Amiel, concierge de la Mairie, "une femme extraordinaire, hospitalière avec les réfugiés" dit-elle et c'est dans cet asile qu'elle fera la connaissance de Jean Amiel, fils d'Angèle. Jean s'engagera dans des actions de résistance, sera le responsable du 1er Maquis de Rieumes et entraînera Mirès avec lui (voir fiche suppl. sur lui partie Amiel divers et faits divers IV); ils se marieront après la guerre en 1947. Continuant sa carrière, partant à Paris où elle se produira, elle y ouvrira aussi un cours dramatique tout en continuant à enseigner à Toulouse ! Dans les années 1960-1970 elle tournera pour la télévision des "Tribunal de l'Impossible" ou des "Commissaire Maigret", heureux temps de la seule télévision publique aux moyens limités, qui divertissait tout en éduquant, et qui se démocratisait aussi, pénétrant chez les foyers peu fortunés. De 1978 à 1983 elle enseignera à Muret (31) où elle aura 600 élèves; puis en 1985 elle créera encore une école qui porte maintenant son nom et en assurera la direction jusqu'à la fin de sa vie en 2006, "L'Ecole Mirès Vincent", toujours à Muret. Cette femme si active durant toute sa vie fut en son temps comparée à la grande Sarah Bernhardt, ce qui est un bel hommage. Elle était Chevalier des Arts et Lettres, Chevalier du Mérite. (en partie article du quotidien "La Dépêche du Midi" du 01/06/2000 , rubrique Muret, 'De l'exode au conte de fées, une belle histoire').
**Une COMPAGNIE AMIEL au HAVRE** (76) :
Compagnie des arts vivants de la scène et des arts visuels créée au Havre en 2007 par le mime Amiel; cet artiste international est aussi connu pour avoir créé une compagnie du même genre en Afrique (Punta Negra) .
**ANTOINE AMIEL et les Apparitions d'ALZONNE** (11) :
Ce brave homme sans doute était bourrelier à Alzonne; âgé d'une cinquantaine d'années lors des faits il fut non seulement un témoin des apparitions nombreuses en personnages saints qui eurent lieu au bord de la rivière Fresquel en 1913 (et jusqu'en 1921) mais il témoigna par écrit qu'il avait lui-même, deux ans avant la 1ère apparition (qui eut lieu le 21 Juin 1913), eu de semblables impressions de phénomènes inhabituels au même endroit. Ces apparitions, qui se présentèrent comme en un théâtre de verdure dans le feuillage des peupliers qui garnissaient le bord de la rivière, près du village, au lieu-dit "Champ de l'Acétylène", à trois jeunes filles, virent défiler sur cette scène spéciale de nombreux saints, la Vierge et Jeanne d'Arc notamment. Deux cents témoins environ eurent aussi des visions en même temps, ce qui représente une nouveauté (ni à Lourdes, ni à La Salette ou ailleurs les apparitions n'ont été perçues par le public); des milliers de témoignages écrits sous la foi du serment ont été enregistrés mais l'église ne les reconnut pas. Et pourtant il y avait de quoi intriguer l'opinion : par ex. la vision de la cathédrale de Reims en feu ou cette parole prêtée à Jeanne d'Arc, tout juste bienheureuse alors, qui annonça que "le sang des français sera bientôt versé"; des témoins virent "des trains remplis de sénégalais" et plus étrange des militaires "avec des groins de cochon", ce qui préfigure bien les masques à gaz qui n'étaient pas significatifs alors. Même si les scènes d'apparitions n'étaient pas exceptionnelles alors, celles-là avaient quand même de quoi intriguer; voyez à ce sujet les articles parus dans la revue Folklore (Garae, Carcassonne) n°164 Hiver 1976 accessible sur internet. Selon Yves Lignon, universitaire toulousain qui longtemps s'occupa d'étudier les phénomènes étranges, sans explication scientifique, si la plupart de ces phénomènes peuvent ici recevoir une explication, certains n'en peuvent pas avoir comme celui-ci : lors d'une vision de la vierge, un abbé qui photographiait la scène demanda à l'une des petites voyantes de regarder à travers l'objectif de son appareil si elle y voyait aussi la vierge et la petite fille déclara aussitôt qu'elle la voyait mais qu'elle avait la tête en bas et les pieds en haut, comment cette enfant aurait-elle pu inventer cela ? Pour Y. Lignon c'est avec ce genre de détails que commence le mystère ! Il faut toutefois considérer l'ambiance de cette époque encore gagnée par le spiritisme depuis la 2ème moitié du XIXème S., avec une église qui doit se remettre à flot après les lois républicaines de 1905-07 de séparation des cultes et de l'état, état de fait insupportable pour Rome qui élèvera en réaction Jeanne sur les autels par sa béatification en 1909, et surtout le probable nouveau conflit armé avec les Allemands qui se précisait. L'école publique donnait à cette époque des cours très patriotiques et les clubs de gymnastique qui naissaient alors étaient aussi des clubs de préparation militaire, tout un climat donc qui prédisposait si l'on peut dire à ce genre de manifestation divine. Après l'hécatombe à laquelle la 1ère guerre mondiale donnera lieu, et en référence au fait que Jeanne la Lorraine avait sauvé la France en 1429 en "boutant les Anglais" hors de chez nous, prélude à la fin de l'interminable guerre de Cent Ans, les autorités civiles et religieuses en feront une héroïne civile (Fête Nationale de Jeanne d'Arc le 8 Mai) et une sainte protectrice de notre pays (canonisée en 1921). Ces apparitions furent popularisées par l'édition de cartes postales (pratique très largement répandue au début de ce siècle) et c'est par la collection de ces cartes insolites qu'un historien universitaire et chercheur américain vient faire une enquête sur ce sujet et compte avec un professeur de Montpellier écrire un livre sur ces apparitions spéciales (info parue dans la Dépêche du Midi du 23/04/2015).
(=> aussi article de La Dépêche du Midi "Alzonne - Les visions prémonitoires de la guerre 14-18 en 1913" 24/08/2019).
**DENIS AMIEL Grand-Oncle de ANDRE LABARRERE** :
André Labarrère est un homme politique français qui, s'il fut maire, député, ministre, défraya en son temps la chronique lorsqu'il avoua publiquement son homosexualité. Ce personnage atypique en son temps du paysage public français naquit en Janvier 1928 à Pau. Rue Richelieu son futur grand-oncle louait à son neveu, Maximilien Labarrère, père d'André, une petite maison à pignons typique de la ville; c'est là qu'il naquit. Ce grand-oncle était un célèbre marchand de vins de la ville qui se nommait Denis Amiel. C'est là que le petit André va grandir "dans ce sympathique quartier autrefois royaume des fileuses et des tisserands dont les rouets concurrençaient le chant des oiseaux" dira l'écrivain André Labarrère plus tard. Car cet homme fut aussi avant sa brillante carrière publique un professeur d'université au Canada et un écrivain prolifique parallèlement à sa vie d'homme politique. Pourtant son enfance dont il décrit avec lyrisme l'environnement local n'y fut pas très heureuse. Son père eut un comportement familial et social tout à fait exécrable : séducteur invétéré, dans son métier même de taxi, ayant trompé son épouse dès le soir de leur mariage, adultère patent, et de plus s'enivrant régulièrement dans les bistrots de la ville. Peut-être faut-il voir là les motifs de sa vie future, autant son homosexualité que sa volonté d'être quelqu'un sur qui on peut compter, utile à la société, capable de prendre et d'assumer des responsabilités importantes pour la chose publique après l'avoir démontré dans l'enseignement. Il mourra Maire de sa ville en 2006. La médiathèque paloise porte son nom.
**JULES AMIEL Déporté Carcassonnais** :
Un préfet de l'Aude pétainiste s'est particulièrement appliqué à traquer les juifs, étrangers communistes du département; cet homme qui pourtant échappera à l'épuration administrative à la Libération est directement responsable de beaucoup de déportations. Parmi les noms de ceux qu'il fit envoyer dans les camps figure celui de Jules Amiel à qui on tatoua sur l'avant-bras le numéro 60910. Il était né le 17 janvier 1909 à Toulouse; il fut déporté à Allach, une petite ville proche de Munich, dans un camp de travail où l'on fabriquait de la porcelaine et heureusement libéré le 30 Avril 1945. Ce préfet qui se nommait Freund-Valade, sentant que le régime collaborationniste allait tomber avec la défaite allemande annoncée, réussira à se dédouaner de son action pendant l'occupation. Il rendra par exemple hommage dans un discours comme Préfet de la région du Limousin, poste qu'il rejoignit après celui de l'Aude, aux victimes innocentes d'Oradour-sur-Glane; il s'indignera du sort que leur firent subir les nazis aux abois et en fuite; il put mourir libre et sans être inquiété, tranquillement dans son lit.
**HENRI AMIEL ou Tibère** :
Lors de la 2ème guerre mondiale, parmi les groupes Franc-Tireurs (MUR) des Bouches-du-Rhône, un certain Tibère joua un rôle prépondérant au sein de l'organisation médicale de la Résistance du département. Il prenait en charge les blessés, les faisait rapidement soigner ou hospitaliser par les médecins du MUR ou des FTP. Il fut arrêté le 24 mai 1944 sous le nom de ...Henri Amiel dans une voiture qu'il avait tout simplement volé à un officier allemand !
(=> "Histoire des groupes francs (MUR) des Bouches-du-Rhône..." M. Baudoin P.U.F 1962).
**Quelques AMIEL Sportifs** :
Ils ne sont pas très nombreux à avoir brillé dans ce domaine; bien que de notre temps plusieurs aient dirigé des clubs voire des fédérations et que quelques uns aient participé et même été champions olympiques.
Toutefois il y a près d'un siècle, l'hebdomadaire "Rugby" cite un Amiel comme arbitre dans un match St Girons contre l'US Toulousaine dont l'issue avec le score de 69 à 3 donnera une large victoire aux ariégeois; mais cet Amiel fut, précise-t-on, un joueur Champion de France en 1914 (n° du 3 Février 1917). Un an plus tard, dans le n° du 9 Mars 1918, c'est en boxe que l'on parle d'un Amiel : "Un 1er Gala de Boxe Anglaise aura lieu le 11 Mars au Théâtre des Nouveautés de Toulouse; cette rencontre mettant en jeu de 6 rounds de 3 minutes, Gache (65kg) et Amiel (65kg aussi) puis Ali contre Granger. Il y aura un combat de novices en 6 rounds de 2mn pour compléter la soirée."
**Florence Petry-Amiel**, née en 1942, fille de Monique Petry-Amiel et nièce par conséquent de Denys Amiel écrivain de théâtre (voir notice) fut une athlète valeureuse qualifiée pour les J.O. de Rome en 1960; elle fut la seule française qualifiée pour la finale du saut en hauteur.
**Michèle Amiel**, picarde, championne paralympique en tir à la carabine sportif; originaire de St Quentin dans l'Aisne, elle débuta par une 5ème place aux J.O. de Barcelone en 1988 puis obtint la Médaille d'Argent aux J. O. d'Atlanta en 1996 et fut sélectionnée pour les jeux suivants. A Sydney en 2000 elle est 4ème et participera encore aux Jeux de Pékin en 2008 ! Cette femme étonne par son courage et sa lucidité : elle rêve de voir, un jour, certaines épreuves mêler valides et handicapés, comme le tir. Et elle revendique de voir figurer les cinq anneaux olympiques sur les médailles des jeux paralympiques, ce qui n'est pas le cas et ce qui est peu su. (rèf. Aisne collectif; Petit Futé 2009-2010).
Bernard Amiel commissaire de bord * Charles-Auguste Amiel mécanicien naval * Le Colonel Amiel à Cuba * Un Amiel "Fou-volant" * Un Amiel contorsionniste * Georges Amiel capitaine de vaisseau * Une veuve de guerre Amiel * Un Amiel violoniste * Amiel vétérinaire en Mauritanie * Prof. Roger Amiel psychiatre * Paul Amiel psychologue * Amiel garde-champêtre à Tournefeuille (31) agressé * Une famille Amiel parmi les nomades * Antoine Amiel grand-père du Prof. J-L Amiel et son frère * Jean-Paul Amiel * Jean Amiel père du Prof. J-L Amiel * Les Amiel maires * Jean Amiel résistant et époux de Mirès Vincent * Une Compagnie Amiel au Havre (76) * Antoine Amiel et les apparitions d'Alzonne (11) * Denis Amiel grand-père d'André Labarrère * Jules Amiel déporté carcassonnais * Henri Amiel ou Tibère * Quelques Amiel sportifs *
**BERNARD AMIEL Commissaire de Bord** :
Alors que les voyages par avion étaient encore exceptionnels les paquebots eurent leur grande heure de gloire durant la 1ère moitié du XXème S. De grandes Compagnies Maritimes se disputaient pour offrir le meilleur service à leurs passagers; car si on voyageait ainsi par nécessité, on voyageait pour certains, fortunés, par plaisir. Les sociétés actuelles de croisière avec leurs monstres des mers toujours plus imposants n'ont rien inventé à ce sujet. On employait, comme aujourd'hui, beaucoup de personnel à bord. Les commissaires de bord veillaient au bien-être des passagers. C'est la fonction qu'assurait avec deux autres collègues, Bernard Amiel sur le paquebot Normandie peu avant la 2ème guerre mondiale, "donnant (avec les autres) une haute idée de l'hospitalité française" selon le journal....
(=> "Le Figaro" n°68 du 9 Mars 1938).
**CHARLES AUGUSTE AMIEL Mécanicien naval** :
Il fut mécanicien aux Messageries Maritimes vers 1900 selon le dossier personnel établi par Eric Amiel de l'Association "French Lines".
**Le COLONEL AMIEL à CUBA** :
En 1931 le gouvernement autoritaire de Cuba, sous l'influence de plus en plus forte des Etats-Unis, avait fort à faire avec les rebelles : le président Machado proposera même des amnisties pour ceux qui se rendraient avec leurs armes dans les 24h; une amnistie annoncée après une conférence avec le Colonel Amiel, qui était alors le Gouverneur de la Province de Santa Clara, foyer de cette rébellion. Le Colonel Amiel avait ce grade depuis 1913 au moins. Il est à noter que la révolution castriste partira aussi du même lieu de Santa Clara.
(=> "Le Figaro" n°227 du 15 Août 1931).
**Un AMIEL "Fou Volant"** :
- Dans les journaux du début du XXème S. on trouve souvent des articles relatant les vols en avion qui étaient l'exception mais aussi ceux réalisés en montgolfière plaisir ludique en vigueur encore de nos jours, et les records réalisés. Le nom d'un Amiel revient souvent dans ce 'sport'.
- En 1902 première relation trouvée avec l'envol du "Rêve Bleu" de Mr Saunière, pilote : La nacelle ayant à son bord Ernest Amiel part de l'usine à gaz de Rueil et se posera à Bizy, près de Vernon, dans l'Eure. Pendant le vol furent faites de "curieuses observations sur la direction des divers courants aériens et sur la formation des nuages, principalement des cumulus & des nimbus".(article "Le progrès" n°3755 du 10 Sep. 1902). Ernest Amiel rédigera lui-même un compte-rendu précis de ce vol dans un numéro historique (voir référence) pour lequel il prendra les clichés photographiques, notera les passages sur La Malmaison, Croissy, Le Vésinet ou St Germain sans oublier la traversée de la Seine dont on suit par ailleurs les méandres, le repas à bord, l'écriture de quelques cartes postales que l'on envoie par des parachutes (?) et les beautés atmosphériques. De l'amusement des ombres portées à l'atterrissage toujours délicat et aléatoire en passant par l'altitude atteinte, tout est minutieusement noté. (article "Bulletin Officiel de l'Aéronautique Club de France" 1ère année, n°1 du 1er trimestre 1903).
- Le 5 Septembre 1904 il réalise une nouvelle ascension dont voici un résumé savoureux détaillé :
Le ballon Bayard, appartenant à Mr Surcouf, ayant Maison comme pilote, Mr Amiel avec cinq autres collègues de l'Aéro-Club à bord, parti de Nanterre est venu atterrir sans accident dans la quartier de l'Etoile (à Paris ! ce qui n'est pas un exploit de distance). Il est vrai que le pilote dut attendre près de 2h qu'un courant enfin favorable l'emportât vers un quartier sillonné de voies assez larges pour permettre la descente. (On entrevoit ce que cela donnerait de nos jours!!). Il suffit alors de laisser traîner l'ancre qui, après avoir frôlé les terrasses des maisons de la rue de Chaillot (!) s'est enfin accrochée au balcon de l'immeuble de l'angle de cette rue avec l'Avenue de l'Alma; la nacelle se pose dans les branches de marronniers sans accident, grâce aussi au concours de passants qui s'emparent heureusement du 'guide-rope'. Le ballon et ses agrées pliés et placés sur un camion par le Capitaine, les voyageurs ont pu grâce à un habitant du quartier, immédiatement informer par pigeon-voyageur Mr Surcouf et L'Aéronautique Club de France de cet heureux atterrissage. (article compte-rendu in "Journal des Débats Politiques & Littéraires du 6 Septembre 1904).
- En 1908 il pilote l'aérostat "L'Anjou" de 1130 m3 comportant deux passagers, un ingénieur et le trésorier de l'Aéro-Club de France. Il concourt la même année pour le prix qu'il obtiendra dès l'année suivante (cf "Le Figaro n°278 du 4 Octobre 1908) : Il est 'pilote' de "La perle" en 1909, un ballon de 630 m3 de gaz, emportant avec lui un passager; parti du parc de Rueil, près de Paris, il atterrit à Montreuil aux Lions dans l'Aisne et reçoit le Prix de l'Aéronautique Club de France (créé en 1905). (cf "Le Figaro" n°187 du 6 Juillet 1909). On retrouve cet intrépide en 1910 dans un autre ballon nommé "Le Stamboul" emmenant cette fois toute une famille; parti d'Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, il atterrira à Monthléry.
- En 1927 cet Amiel devient le vice-président de l'Aéronautique Club après avoir siégé au comité de direction de cette association depuis 1902 ! (cf. "Revue Aéronautique de France" n°5 Août 1927).
**Un AMIEL Contorsionniste** :
J'ai trouvé cet artiste spécial dans plusieurs journaux du début du siècle, annonçant ses exploits, faisant sa publicité. Il donne par exemple tous les soirs des représentations 'de music-hall' au Palais de Cristal de Marseille (cf "La Vedette" journal marseillais) en 1908 après s'être produit à Cannes, au Palais du Soleil lors d'une soirée de music-hall parmi d'autres numéros le 27 février et la même année encore il est à Paris avec une troupe à L'Alcazar (cf. "Le Figaro" n°214 du 1er Août 1908).
**GEORGES AMIEL Capitaine de Vaisseau** :
Né en 1894, Georges Albin Joseph Antoine Amiel entre dès 18 ans, en 1912, à l'Ecole Navale de Brest; il devient rapidement Enseigne de Vaisseau de 2ème classe en Août 1914 attaché au port de Brest, alors que commence la 1ère Guerre Mondiale. Il accède à la 1ère classe dès 1916. Il passe Lieutenant de Vaisseau en 1920, affecté dès janvier 1921 au Port de Saigon à la direction des mouvements. Chevalier de la Légion d'Honneur il accède au grade de Capitaine de Corvette dans la même année 1929. En janvier 1932 il est de retour et affecté au port de Toulon. Capitaine de Frégate en 1935 il est élevé au grade d'Officier de la Légion d'Honneur en 1937 et devient Capitaine de Vaisseau fin 1939. Pendant la 2ème Guerre Mondiale il se trouvera responsable du gardiennage des bâtiments de guerre dits "en gardiennage d'armistice" réunis dans la rade de Toulon depuis 1940, au moment où les Allemands décident d'envahir la zone dite libre de l'Etat Français, fin 1942, suite et en réaction au débarquement français en Afrique du nord française. La flotte on le sait se sabordera, suite à l'ordre qui fut donné par Vichy par rapport au respect de l'Armistice. Dans ce cadre Georges Amiel donnera, le 27 novembre 1942, l'ordre de détruire les vaisseaux de ce gardiennage, parmi lesquels le cuirassé Dunkerque dont il était le Commandant depuis seulement le 5 Mars 1942. Ce navire avait été ramené en secret, en février précédent, d'Algérie, après son renflouage, par son camarade de promotion Pierre Tanguy; le Dunkerque nécessitant de sérieuses réparations suite aux graves dégâts qu'il subit lors de la Bataille de Mers-El-Kébir, près d'Oran bien auparavant, les 3 & 6 Juillet 1940; bataille au cours de laquelle 210 de ses marins furent tués par la flotte anglaise en réaction à cette armistice que signa honteusement la France de Pétain avec l'Allemagne. (cf. Espace Tradition de l'Ecole Navale, site internet).
Il n'est sans doute pas le même que le Capitaine de Frégate du même patronyme, lui aussi ayant accédé à ce grade en 1935, ce dernier fut un officier marin des profondeurs nommé au Commandement de la 1ère escadrille de sous-marins en 1936 ? (cf. "Le Figaro" n°131 du 10 Mai 1936).
NB : Plus d'un siècle auparavant, il était possible de visiter l'Arsenal de Toulon : un Amiel écrivit en 1854 un "Guide du voyageur dans l'Arsenal de la Marine de Toulon".
**Une VEUVE DE GUERRE AMIEL** :
Comme beaucoup de femmes lors de la Guerre 1914-1918 cette femme morbihannaise n'a pas vu son mari revenir définitivement des combats. Mais c'est une femme combattante à sa façon; elle luttera pour faire reconnaître des droits aux enfants de ceux qui sont morts pour la défense du pays. Dans son département elle lancera un appel en faveur des veuves et des orphelins, énumèrera leurs souhaits, osera affirmer que la loi de 1919 sur les réparations humaines était injuste et insuffisante, que les ayants-droit sont aussi des victimes de guerre mais qu'ils ne comptent pas beaucoup, femmes et enfants ne possédant pas le droit de vote. L'avocate des veuves et des petits fut éloquente et persuasive; elle traça un tableau pathétique de l'angoisse de la situation de ces veuves que la guerre a laissé seules avec des orphelins qui n'ont que leur soutien. Elle demandera une nette augmentation de la pension de veuve de guerre, critiquera les offices départementaux chargés des allocations aux orphelins devenus pupilles de la Nation. La militante dirigera un peu plus tard l'Association Morbihannaise consacrée à cette défense et prononcera le vibrant discours que je viens de résumer le 23 Septembre 1923 au Congrès de l'Union Départementale des Mutilés du Morbihan, à Lorient.
(=> article du compte-rendu de ce Congrès in "Journal des Mutilés, Réformés et Blessés de Guerre" du 29 Septembre 1923, Paris).
**Un AMIEL VIOLONISTE** :
Cet artiste connu à la fin du XIXème S., peut-être le mari de cette dame Amiel qui est actrice de théâtre à la même époque, enseigna sans doute après sa carrière, le violon dans les années 1910.
(=> "Annuaire des artistes de l'enseignement dramatique & musical" 1909).
**AMIEL Vétérinaire en Mauritanie** :
En 1908 en Mauritanie, alors occupée par les français, la situation politique est tendue; des musulmans tendent des guet-apens aux européens français, militaires ou pas : ainsi un détachement de reconnaissance, avec un vétérinaire nommé Amiel et deux sergents, allait rejoindre le capitaine Mangin; il fut attaqué entre Talmento et El Moinan. Heureusement il n'y eut que quelques blessés. C'est ce que rapporte la "Société de Géographie de Toulouse" dans son bulletin de 1908.
** Pr ROGER AMIEL Psychiatre** :
Professeur de psychiatrie, ce chercheur d'après la 2ème guerre mondiale a notamment traduit et adapté le test de santé totale de Langner. Ce test initialement proposé comme test de dépistage psychiatrique fut en effet traduit en français et adapté par le professeur Amiel pour être utilisé comme test de dépistage d'une souffrance psychique a-spécifique. Il comporte 22 items portant sur des manifestations somatiques et thymiques du mal-être (notamment au travail). Ce test porte en France le nom de Langner-Amiel.
**PAUL AMIEL Psychologue** :
Si Henri-Frédéric sut être un magistral psychologue pour lui-même il y eut aussi des gens qui se sont intitulés psychologues au début du XXème S. alors que cette discipline en était encore à ses balbutiements comme science. J'ai ainsi trouvé le nom de Paul Amiel dans un article de 1912 peu flatteur; il y est indiqué qu'il est "peut-être plus célèbre par ses gémissements que par ses analyses" ! A cette époque-là cette science nouvelle était encore teintée de spiritualisme, un mouvement pseudo-scientifique en vogue alors, et il faudra attendre encore quelques décennies pour que la psychologie dite moderne s'en détache, d'où le titre de l'article où j'ai puisé ce nom. Même le nom de la revue, "apologétique", fait encore référence à un lointain passé empreint de religiosité dont la modernité scientifique aura à se débarrasser pour exister pleinement.
(=> "Psychologie scholastique et psychologie moderne - Opposition" in "Revue pratique d'apologétique" T. 13; 1912).
**AMIEL Garde-Champêtre de TOURNEFEUILLE agressé** :
C'est une véritable tentative d'attentat que dut affronter le garde-champêtre de cette paisible bourgade des alentours de Toulouse; un attentat en puissance que l'on croit alors attribuer à une vengeance politique. Commis dans la soirée du 8 Mai 1912 au domicile de l'employé communal, Mr Amiel causait dans sa salle à manger avec un certain Mr Cabriforce, conseiller municipal lorsque un coup de feu retentit soudain dans le jardin; Mr Cabriforce reçut la charge dans le dos. Sa blessure bien que grave ne sembla pas être mortelle. le Parquet de Toulouse se transporta sur les lieux aux fins d'enquête. Bizarrement l'article insiste sur le supposé visé dans cet acte allant même jusqu'à titrer "Un garde-champêtre fusillé" ! Visiblement les médias de l'époque pratiquaient déjà les manoeuvres de l'opinion, si l'on pouvait cependant en douter; il est vrai qu'on pensa à une vengeance politique envers cet Amiel.
(=> article du correspondant à Toulouse du "Journal des Débats Politiques & Littéraires" édition du 9 Mai 1912).
**Une famille AMIEL parmi les Nomades** :
En 1960 les services de police français ont eu pour tâche d'effectuer un recensement de la "population itinérante ou d'origine nomade" dont les chefs de famille étaient originaires des Pyrénées-Orientales; parmi ces chefs l'un d'eux se nommait Ernest Amiel.
(=> "Le livre des gitans de Perpignan" B. Leblon; L'Harmattan, Paris, 2003).
**ANTOINE AMIEL Grand-père du Pr Jean-Louis AMIEL et ses frères** : voir fiche sur Jean-Louis Amiel
- **Antoine Amiel** est né en 1857 à Carcassonne (11); il s'établira à Chalabre (11) comme industriel où il fondera une manufacture de vêtements en gros qui fonctionnera près d'un siècle. Mais il fut aussi un viticulteur, comment échapper à ce qui était alors la monoculture de la majorité des exploitations agricoles audoises; propriétaire-viticulteur à Limoux, il fut l'un des fondateurs de deux institutions limouxines : la Cave Coopérative et la Distillerie Coopérative. Plusieurs fois juge (suppléant de 1904 à 1906, puis titulaire de 1907 à 1908), il fut aussi Conseiller Municipal de Carcassonne de 1904 à 1908 et entre les mêmes dates administrateur des Hospices carcassonnais. Puis définitivement chalabrais il fut membre de la commission de l'hospice local de 1909 à 1920 et juge suppléant à la Justice de Paix de 1921 à 1926. Militaire engagé à 18ans il fut Lieutenant de Réserve au 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins de Menton. Admis comme Chevalier de la Légion d'Honneur en 1937 pour ses services rendus à l'expansion économique et commerciale du Kercorb, la petite région enclavée de Chalabre (proche de Lavelanet, centre textile important alors), il y dirigea en effet son importante usine de vêtements pendant plus de 52 ans! à partir de sa création en 1886. Son fils Jean continuera l'entreprise située Route de Lavelanet avec Laurent Amiel; on y fabriquait des complets et costumes trois pièces pour hommes. Mais les difficultés nationales de ce type d'industrie toucheront aussi la région et l'entreprise fermera définitivement ses portes à la fin des années 1970.
**Ses frères** : Antoine eut pas moins de cinq frères; Léon qui mourut jeune, victime d'une agression, Laurent né en 1893 qui resta à Chalabre, Louis et Henry qui furent fromagers à Carcassonne (l'un d'eux est le père de Louis Amiel résistant et Maire de Carcassonne à la Libération); Jean né en 1888 et Jean-Paul né en 1901, ses fils, suivent.
**JEAN-PAUL AMIEL Avocat** :
Originaire de Carcassonne, il fut durant sa jeunesse audoise l'un des premiers amis du (futur) philosophe Ferdinand Alquié qui dit de lui, dans ses "Cahiers de jeunesse" que c'était un garçon charmant et intelligent mais peu enclin à l'émotion; tout le contraire sur ce plan d'Alquié mais ils eurent ensemble selon ce que raconte le maître, d'interminables discussions sur ce qu'Amiel appelait le sentiment de la Nature et qui ne "désignait en réalité que sa capacité à s'émouvoir". Jean-Paul Amiel sera finalement avocat à Paris et il se distinguera durant la 2ème guerre mondiale et après. Il fut en effet l'un des fondateurs avec Jean Gallot du journal clandestin "Résistance" durant l'occupation allemande et il le diffusa; il deviendra l'ami et confrère de Jacques Isorni, l'avocat dont Jacques Vergès fut l'élève. Avec Isorni, Amiel vivra de manière active et enjouée la Libération de Paris le 25 Aout 1944. En 1965 il sera son défenseur pour un célèbre procès qui lui fut intenté par le ministère public sur plainte du ministre des Finances de l'époque dont le déroulement est essentiel dans l'histoire de la lutte des citoyens en faveur des libertés individuelles; il concerne notamment les droits et devoirs de la défense face au pouvoir politique. Son issue favorable à Maitre Isorni, victoire méritoire aussi pour Jean-Paul Amiel, eut un profond retentissement et contribua beaucoup à restaurer le prestige de la magistrature française, au moins pour quelques décennies. Maitre Amiel, jeune avocat, eut aussi à défendre le journaliste et collaborateur notoire Robert Brasillach, conjointement avec Maître Isorni qu'il appellera près de lui, en fin 1944, après la Libération de Paris; reconnu coupable le directeur de "Je suis partout" sera exécuté en Février 1945.
**JEAN AMIEL Père du Pr Jean-Louis AMIEL** : voir fiche sur J-L Amiel
Jean Amiel, né en 1888 à Carcassonne, comptable de profession, s'est fait confectionneur pour continuer l'entreprise familiale de textiles crée par Antoine son père. Selon son livret militaire il a les cheveux châtains, les yeux noirs, le front haut, le nez et la bouche moyennes, le menton rond, le visage ovale et mesure 1m66 (c'est quasiment le portrait de mon grand-père Jean-Marie aussi audois, né en 1889 et soldat de 14 comme lui). Il gravit durant la guerre plusieurs grades militaires et termina comme lieutenant en 1918; il fut blessé en Octobre de cette année-là en recevant une balle à la tête et il en hérita un emphysème pulmonaire. L'entreprise Amiel était située route de Lavelanet, on y fabriquait des complets et costumes trois pièces destinés au monde du travail. Il partageait cette activité avec Laurent Amiel, son oncle. On les connait bien tous les deux à Chalabre mais Jean Amiel surtout pour ses activités politiques. Pendant la Belle-Epoque il fut (avec un autre) le chef de l'opposition au maire Rascol, le pharmacien. Dans la région une des activités principales de l'hiver (et ça l'est toujours à Limoux) c'est le Carnaval; malgré les limites, interdictions, préfectorales ou même municipales, on fait carnaval et ce n'est pas pour le folklore croyez-moi. Cette période ou l'ordre des choses est chamboulé est propice à beaucoup de débordements; beaucoup de pétards, défilés, musiques et déguisements animent les rues périodiquement bien sûr mais cela va plus loin; on se moque ouvertement de certaines figures locales et des aubades tapageuses et irrespectueuses ponctuent les conseils municipaux. Chaque clan politique allait d'offensives en contre-offensives régler des comptes de cette façon. Le Café de la Paix (bien mal nommé!) était le rendez-vous de la gauche ("les culs rouges") et de la famille Amiel; le maire Rascol qui avait les siens au Café Cazeneuve ("les culs blancs" de droite) s'y rendit souvent devant, avec ses acolytes pour narguer celui qui finalement parvint à lui ravir la place après la guerre de 14-18. Jean Amiel fit de même envers son adversaire et il fut en verve pour y parvenir : aux diverses niches sonores ou visuelles (que l'on nomme en occitan "faire le rambal"), il sut ajouter une verve littéraire et poétique, en occitan ou plutôt en patois local (cf. "Si Chalabre m'était conté" site internet, art. 31/12/2010). Lors de son mandat de maire, Jean Amiel fit principalement deux choses : Reconstruire les halles situées sur la place intérieure du village; celles-ci avaient été détruites par son ennemi Rascol en 1913; elles sont toujours là pour rappeler son nom; et construire le Monument aux Morts de la 1ère Guerre Mondiale. Pour ce dernier sujet, fut lancée dès 1919 une souscription par les vétérans //pour remplacer leur tombe absente //(de ceux qui sont morts)// par un tombeau symbolique, où leurs noms seront inscrits//; un appel d'offres suivit, l'adjudication des travaux est faite en 1923, la réalisation ira à Jean Magrou, sculpteur et dès la fin de la même année Jean Amiel présidera à son inauguration. Jean Amiel devint ensuite conseiller général du canton de Chalabre. (cf. site internet très bien documenté et réalisé "Si Chalabre m'était conté").
**Les AMIEL Maires** :
- Eloi Amiel : issu d'une lignée de maires de ce lieu (voir les maires du XIXème S.), Maire de Lambert (04) de 1926 à 1935; il était aubergiste; la commune fut rattachée en 1973 à celle de La Robine sur Galabre, au N.O de Digne.
- Roger Amiel : Maire de Quinsac (33) de 1952 à 1971.
- Lucien Amiel : maire et conseiller général de Saverdun (09) dans la 2ème moitié du XXème S..
- Claudius Amiel : maire de Beaumes-de-Venise (84) de 1947 à 1987.
- Maxime Amiel : maire puis conseiller général du canton de Riez (04) durant la IIIème République, de 1935 à 1944.
- Gabriel Amiel : maire de Montmaurin (31) en 2014.
- Dominique Amiel : maire de St Salvadou (12) en 2008.
- Guy Amiel : maire de Saturargues (34) en 2008, lequel a dans son conseil municipal pas moins de deux autres Amiel : Martin et Michel, ce qui est remarquable.
- Michel Amiel : maire des Pennes-Mirabeau (13) et conseiller général des Bouches-du-Rhône en 2008, ensuite Sénateur.
- Lionel Amiel : maire de Brenelle (02) en 2008.
- Jean-Claude Amiel : maire de Mouhers, près de Neuvy-St-Sépulchre (36) de 2001 à 2006.
- Max Amiel : maire d'Arthès (81) en 2001 et 2008.
- Jean Amiel : maire de Chalabre (11) en 1920 et conseiller général.
- Guy Amiel : maire de St Thibéry (34) en 2008.
- André Amiel : maire de Lévignen (60) de 1985 à 1995.
- Paul Amiel : maire de Bompas (66) dans les années 1980.
**JEAN AMIEL Résistant et époux de MIRES VINCENT** :
Jean Amiel est dans l'entre-deux-guerres un jeune policier; artiste-peintre aussi; il courtisera Mirès Vincent au Mas d'Azil dans le maquis et deviendra l'époux de cette grande dame du théâtre. De son vrai nom Marie-Thérèse Pourtois, née en 1916, elle commence sa carrière à Bruxelles dans les années 1935 à 19 ans. Elle formera ensuite à Toulouse de nombreux comédiens avant guerre, lesquels constitueront la scène toulousaine mémorable du "Grenier de Toulouse". Au début de la guerre de 1939-1945 alors que l'armée allemande envahit le nord de la France où elle se trouve, comme tant d'autres elle fuit vers le sud du pays par le train et débarque un peu par hasard à Muret, au sud de Toulouse. Par nécessité elle trouve refuge chez Angèle Amiel, concierge de la Mairie, "une femme extraordinaire, hospitalière avec les réfugiés" dit-elle et c'est dans cet asile qu'elle fera la connaissance de Jean Amiel, fils d'Angèle. Jean s'engagera dans des actions de résistance, sera le responsable du 1er Maquis de Rieumes et entraînera Mirès avec lui (voir fiche suppl. sur lui partie Amiel divers et faits divers IV); ils se marieront après la guerre en 1947. Continuant sa carrière, partant à Paris où elle se produira, elle y ouvrira aussi un cours dramatique tout en continuant à enseigner à Toulouse ! Dans les années 1960-1970 elle tournera pour la télévision des "Tribunal de l'Impossible" ou des "Commissaire Maigret", heureux temps de la seule télévision publique aux moyens limités, qui divertissait tout en éduquant, et qui se démocratisait aussi, pénétrant chez les foyers peu fortunés. De 1978 à 1983 elle enseignera à Muret (31) où elle aura 600 élèves; puis en 1985 elle créera encore une école qui porte maintenant son nom et en assurera la direction jusqu'à la fin de sa vie en 2006, "L'Ecole Mirès Vincent", toujours à Muret. Cette femme si active durant toute sa vie fut en son temps comparée à la grande Sarah Bernhardt, ce qui est un bel hommage. Elle était Chevalier des Arts et Lettres, Chevalier du Mérite. (en partie article du quotidien "La Dépêche du Midi" du 01/06/2000 , rubrique Muret, 'De l'exode au conte de fées, une belle histoire').
**Une COMPAGNIE AMIEL au HAVRE** (76) :
Compagnie des arts vivants de la scène et des arts visuels créée au Havre en 2007 par le mime Amiel; cet artiste international est aussi connu pour avoir créé une compagnie du même genre en Afrique (Punta Negra) .
**ANTOINE AMIEL et les Apparitions d'ALZONNE** (11) :
Ce brave homme sans doute était bourrelier à Alzonne; âgé d'une cinquantaine d'années lors des faits il fut non seulement un témoin des apparitions nombreuses en personnages saints qui eurent lieu au bord de la rivière Fresquel en 1913 (et jusqu'en 1921) mais il témoigna par écrit qu'il avait lui-même, deux ans avant la 1ère apparition (qui eut lieu le 21 Juin 1913), eu de semblables impressions de phénomènes inhabituels au même endroit. Ces apparitions, qui se présentèrent comme en un théâtre de verdure dans le feuillage des peupliers qui garnissaient le bord de la rivière, près du village, au lieu-dit "Champ de l'Acétylène", à trois jeunes filles, virent défiler sur cette scène spéciale de nombreux saints, la Vierge et Jeanne d'Arc notamment. Deux cents témoins environ eurent aussi des visions en même temps, ce qui représente une nouveauté (ni à Lourdes, ni à La Salette ou ailleurs les apparitions n'ont été perçues par le public); des milliers de témoignages écrits sous la foi du serment ont été enregistrés mais l'église ne les reconnut pas. Et pourtant il y avait de quoi intriguer l'opinion : par ex. la vision de la cathédrale de Reims en feu ou cette parole prêtée à Jeanne d'Arc, tout juste bienheureuse alors, qui annonça que "le sang des français sera bientôt versé"; des témoins virent "des trains remplis de sénégalais" et plus étrange des militaires "avec des groins de cochon", ce qui préfigure bien les masques à gaz qui n'étaient pas significatifs alors. Même si les scènes d'apparitions n'étaient pas exceptionnelles alors, celles-là avaient quand même de quoi intriguer; voyez à ce sujet les articles parus dans la revue Folklore (Garae, Carcassonne) n°164 Hiver 1976 accessible sur internet. Selon Yves Lignon, universitaire toulousain qui longtemps s'occupa d'étudier les phénomènes étranges, sans explication scientifique, si la plupart de ces phénomènes peuvent ici recevoir une explication, certains n'en peuvent pas avoir comme celui-ci : lors d'une vision de la vierge, un abbé qui photographiait la scène demanda à l'une des petites voyantes de regarder à travers l'objectif de son appareil si elle y voyait aussi la vierge et la petite fille déclara aussitôt qu'elle la voyait mais qu'elle avait la tête en bas et les pieds en haut, comment cette enfant aurait-elle pu inventer cela ? Pour Y. Lignon c'est avec ce genre de détails que commence le mystère ! Il faut toutefois considérer l'ambiance de cette époque encore gagnée par le spiritisme depuis la 2ème moitié du XIXème S., avec une église qui doit se remettre à flot après les lois républicaines de 1905-07 de séparation des cultes et de l'état, état de fait insupportable pour Rome qui élèvera en réaction Jeanne sur les autels par sa béatification en 1909, et surtout le probable nouveau conflit armé avec les Allemands qui se précisait. L'école publique donnait à cette époque des cours très patriotiques et les clubs de gymnastique qui naissaient alors étaient aussi des clubs de préparation militaire, tout un climat donc qui prédisposait si l'on peut dire à ce genre de manifestation divine. Après l'hécatombe à laquelle la 1ère guerre mondiale donnera lieu, et en référence au fait que Jeanne la Lorraine avait sauvé la France en 1429 en "boutant les Anglais" hors de chez nous, prélude à la fin de l'interminable guerre de Cent Ans, les autorités civiles et religieuses en feront une héroïne civile (Fête Nationale de Jeanne d'Arc le 8 Mai) et une sainte protectrice de notre pays (canonisée en 1921). Ces apparitions furent popularisées par l'édition de cartes postales (pratique très largement répandue au début de ce siècle) et c'est par la collection de ces cartes insolites qu'un historien universitaire et chercheur américain vient faire une enquête sur ce sujet et compte avec un professeur de Montpellier écrire un livre sur ces apparitions spéciales (info parue dans la Dépêche du Midi du 23/04/2015).
(=> aussi article de La Dépêche du Midi "Alzonne - Les visions prémonitoires de la guerre 14-18 en 1913" 24/08/2019).
**DENIS AMIEL Grand-Oncle de ANDRE LABARRERE** :
André Labarrère est un homme politique français qui, s'il fut maire, député, ministre, défraya en son temps la chronique lorsqu'il avoua publiquement son homosexualité. Ce personnage atypique en son temps du paysage public français naquit en Janvier 1928 à Pau. Rue Richelieu son futur grand-oncle louait à son neveu, Maximilien Labarrère, père d'André, une petite maison à pignons typique de la ville; c'est là qu'il naquit. Ce grand-oncle était un célèbre marchand de vins de la ville qui se nommait Denis Amiel. C'est là que le petit André va grandir "dans ce sympathique quartier autrefois royaume des fileuses et des tisserands dont les rouets concurrençaient le chant des oiseaux" dira l'écrivain André Labarrère plus tard. Car cet homme fut aussi avant sa brillante carrière publique un professeur d'université au Canada et un écrivain prolifique parallèlement à sa vie d'homme politique. Pourtant son enfance dont il décrit avec lyrisme l'environnement local n'y fut pas très heureuse. Son père eut un comportement familial et social tout à fait exécrable : séducteur invétéré, dans son métier même de taxi, ayant trompé son épouse dès le soir de leur mariage, adultère patent, et de plus s'enivrant régulièrement dans les bistrots de la ville. Peut-être faut-il voir là les motifs de sa vie future, autant son homosexualité que sa volonté d'être quelqu'un sur qui on peut compter, utile à la société, capable de prendre et d'assumer des responsabilités importantes pour la chose publique après l'avoir démontré dans l'enseignement. Il mourra Maire de sa ville en 2006. La médiathèque paloise porte son nom.
**JULES AMIEL Déporté Carcassonnais** :
Un préfet de l'Aude pétainiste s'est particulièrement appliqué à traquer les juifs, étrangers communistes du département; cet homme qui pourtant échappera à l'épuration administrative à la Libération est directement responsable de beaucoup de déportations. Parmi les noms de ceux qu'il fit envoyer dans les camps figure celui de Jules Amiel à qui on tatoua sur l'avant-bras le numéro 60910. Il était né le 17 janvier 1909 à Toulouse; il fut déporté à Allach, une petite ville proche de Munich, dans un camp de travail où l'on fabriquait de la porcelaine et heureusement libéré le 30 Avril 1945. Ce préfet qui se nommait Freund-Valade, sentant que le régime collaborationniste allait tomber avec la défaite allemande annoncée, réussira à se dédouaner de son action pendant l'occupation. Il rendra par exemple hommage dans un discours comme Préfet de la région du Limousin, poste qu'il rejoignit après celui de l'Aude, aux victimes innocentes d'Oradour-sur-Glane; il s'indignera du sort que leur firent subir les nazis aux abois et en fuite; il put mourir libre et sans être inquiété, tranquillement dans son lit.
**HENRI AMIEL ou Tibère** :
Lors de la 2ème guerre mondiale, parmi les groupes Franc-Tireurs (MUR) des Bouches-du-Rhône, un certain Tibère joua un rôle prépondérant au sein de l'organisation médicale de la Résistance du département. Il prenait en charge les blessés, les faisait rapidement soigner ou hospitaliser par les médecins du MUR ou des FTP. Il fut arrêté le 24 mai 1944 sous le nom de ...Henri Amiel dans une voiture qu'il avait tout simplement volé à un officier allemand !
(=> "Histoire des groupes francs (MUR) des Bouches-du-Rhône..." M. Baudoin P.U.F 1962).
**Quelques AMIEL Sportifs** :
Ils ne sont pas très nombreux à avoir brillé dans ce domaine; bien que de notre temps plusieurs aient dirigé des clubs voire des fédérations et que quelques uns aient participé et même été champions olympiques.
Toutefois il y a près d'un siècle, l'hebdomadaire "Rugby" cite un Amiel comme arbitre dans un match St Girons contre l'US Toulousaine dont l'issue avec le score de 69 à 3 donnera une large victoire aux ariégeois; mais cet Amiel fut, précise-t-on, un joueur Champion de France en 1914 (n° du 3 Février 1917). Un an plus tard, dans le n° du 9 Mars 1918, c'est en boxe que l'on parle d'un Amiel : "Un 1er Gala de Boxe Anglaise aura lieu le 11 Mars au Théâtre des Nouveautés de Toulouse; cette rencontre mettant en jeu de 6 rounds de 3 minutes, Gache (65kg) et Amiel (65kg aussi) puis Ali contre Granger. Il y aura un combat de novices en 6 rounds de 2mn pour compléter la soirée."
**Florence Petry-Amiel**, née en 1942, fille de Monique Petry-Amiel et nièce par conséquent de Denys Amiel écrivain de théâtre (voir notice) fut une athlète valeureuse qualifiée pour les J.O. de Rome en 1960; elle fut la seule française qualifiée pour la finale du saut en hauteur.
**Michèle Amiel**, picarde, championne paralympique en tir à la carabine sportif; originaire de St Quentin dans l'Aisne, elle débuta par une 5ème place aux J.O. de Barcelone en 1988 puis obtint la Médaille d'Argent aux J. O. d'Atlanta en 1996 et fut sélectionnée pour les jeux suivants. A Sydney en 2000 elle est 4ème et participera encore aux Jeux de Pékin en 2008 ! Cette femme étonne par son courage et sa lucidité : elle rêve de voir, un jour, certaines épreuves mêler valides et handicapés, comme le tir. Et elle revendique de voir figurer les cinq anneaux olympiques sur les médailles des jeux paralympiques, ce qui n'est pas le cas et ce qui est peu su. (rèf. Aisne collectif; Petit Futé 2009-2010).