Léon Amiel (1921 - 1988) était le fils de Marco Amiel et de Sarina. Durant sa jeunesse américaine il a commencé à travailler dès 14 ans dans une librairie de langue française et devint plus tard importateur de manuels scolaires de cette langue et enfin un important éditeur de livres d'art contemporain. Proche du milieu artistique européen de l'après guerre, on a de Picasso un dessin qui le représente au milieu des années 1950. Ce dessin très simple intitulé par le peintre et écrit de sa main au-dessus de l'œuvre "Pour Léon Amiel", signé et daté par lui encore, au-dessous, "6 - 9 - 1957", représente son portrait par quelques simples traits de différentes couleurs rapidement exécutés; il y est représenté barbu et souriant, les yeux pétillants. C'est plus tard, vers le milieu des années 1970, qu'il s'est mis à éditer des eaux fortes et aquatintes de ses amis et très grands artistes européens comme Chagall, Miro, Dali et Picasso bien sûr, toutes authentifiées et numérotées par leurs auteurs; œuvres originales qu'il diffusa à travers tous les Usa. Spécialiste reconnu internationalement de ces artistes (Chagall notamment) il décéda avant que n'éclate ce qu'il est convenu d'appeler le plus grand scandale de marché de faux dans le domaine des œuvres d'art des Etats-Unis. Il ne put être prouvé qu'il en fut à l'origine, sa mémoire demeure donc intacte bien qu'un certain Guy Ribes, génial faussaire français, auteur capable de copier les tableaux de tous ceux dont on parle plus haut sans problème, qui trompa le monde de l'art en beauté, affirme que Léon fut à l'origine de sa carrière dans ce travail de faux, sans pour autant l'accuser.
- Les héritiers directs de Léon seront par contre inquiétés par la justice américaine, notamment sa veuve Hilda (décédée en 1993) et surtout ses filles (et même petite-fille). De quinze à vingt-trois chefs d'accusation ont été retenus contre elles (sur 27) et des peines d'emprisonnement de 2 ans 9 mois à 6 ans et demi ont été prononcées à leur encontre. Un autre procès concernant la génération suivante, celle de Léon Amiel Junior suivra. Finalement il s'agit dans cette affaire de la plus importante source de contrefaçon d'estampes au monde, dont le montant des sommes frauduleusement payées s'élève à environ 1 milliard de dollars !
- Un dossier spécial a été rédigé sur ce sujet qui fit couler beaucoup d'encre dans ce milieu particulier de l'édition originale d'œuvres d'art et qui n'a pas fini d'empoisonner le marché de ce secteur.