Des AMIEL lors du SIEGE de PARIS :
Le siège de Paris par les Prussiens point d'orgue consécutif au Désastre de Sedan, fut terrible pour la vie des parisiens durant l'hiver 1870-71. Toutes les communications furent interrompues durant ce siège, autant des hommes que des marchandises et que des postes. On sait que l'on utilisa les ballons (départ de Gambetta), les pigeons-voyageurs ou les curieuses boules de Moulins pour briser l'implacable isolation de la capitale. Ces messages sur supports divers ont été étudiés; on y trouve quelques Amiel : Un Amiel signe par exemple une courte dépêche ou télégramme depuis Quimper destinée à un certain Lambert du 87, Rue Lafayette, à Paris bien sûr qui dit "Bien portants, avons lettres 19 Novembre, pas reçu cartes", message qu'il envoya apparemment par Bordeaux le 1er Décembre 1870; encore depuis Bordeaux, daté du 16 Décembre, cet autre message plus énigmatique "Taillandier, instruction publique, excellentes nouvelles famille (sic) dumesnil, magnabal, tardif, mourier graziani, bailleul, resbecq, rendu, amiel" signée Silvy qui fut écrite sans doute en hâte (pas de majuscules aux patronymes cités) depuis Tours le 5 Décembre... les destinataires auront sans doute pardonné (aussi) le retard mis dans l'acheminement; puis cette demande officielle très claire "Commandant dépôt 66ème de ligne, amiel baptiste, soldat, 4ème compagnie, 2ème bataillon, est-il au dépôt. réponse lettre - Bénard, pantaléon, toulouse" (toujours plus ou moins de majuscules?) envoyée toujours via Bordeaux le 28 Décembre depuis Toulouse le 16 Décembre !; enfin depuis Angoulême cette dépêche écrite le 16 Janvier 1871 et passée à Bordeaux le 22 du même mois disant "Amiel, 146 rue St Honoré. reçois souvent lettre. toujours Angoulême. tous bien portants - Thérèse Auriol" dans lequel Amiel est bien sûr le destinataire et Auriol l'expéditrice. Tout cela se terminera par l'armistice du 26 Janvier, suivi en Mars par l'insurrection communarde jusqu'en Mai 1871 sa répression et enfin l'installation non sans mal de la IIIème République mais malheureusement aussi la perte de l'Alsace-Lorraine (pour près d'un demi-siècle) .
(=> "Recueil des dépêches télégraphiques reproduites par la photographie adressées à Paris au moyen de pigeons-voyageurs pendant l'investissement de la capitale" T. VI Tours - Bordeaux 1870-71).
JACQUES AMIEL de NEUVILLE-SUR-SAONE (69)
En Juin 1823 siégea la Cour d'Assises du Rhône. Beaucoup d'affaires qui ressortent de nos jours de tribunaux moins élevés étaient alors jugés par cette importante juridiction, notamment les vols. Et le 3 Juin fut examiné l'affaire qui amena un certain Jacques Amiel devant cette Cour. Jacques Amiel était un fileur de coton et habitait à Neuville-sur Saône; il fut prévenu de vol commis la nuit dans une maison habitée, ce qui lui valut six ans de réclusion. Mais qu'avait-il volé au juste? Un simple tonneau de vin mais dit la relation "avec une audace peu commune". Jugez-en donc: "Après s'être introduit dans la maison et pris le tonneau, Jacques Amiel l'avait amené sur les bords de la rivière, embarqué dans un petit bateau et l'avait conduit à deux lieues de là, à Caluire où il l'avait vendu à l'encan" (en quelque sorte au plus offrant, tout à fait publiquement! NDLR).
(=> "Tablettes historiques et littéraires n° 34" Tome 2 Lyon 21 Juin 1823)
On remarquera donc lea riguur de la justice d'alors mais aussi l'utilisation encore courante des anciennes mesures (lieues et non pas Km).
ANTOINE AMIEL dans l'AUDE (11):
Ce jeune déserteur comparut aux Assises de l'Aude en Mars 1835 sous la triple accusation de trois vols exécutés par escalade et effraction. C'est un multi-récidiviste, il a déjà à son actif cinq condamnations (dont trois pour vol); et la sixième ne tarde pas à le frapper. Déclaré coupable sur deux des trois chefs d'inculpation il fut alors condamné à six ans de travaux forcés et à "l'exposition" (?).
(=> "Journal Littéraire et Politique de la Haute-Garonne" du 27 Mars 1835).
Le DOCTEUR AMIEL Maire d'AURIGNAC (31) :
Ce brave docteur qui fut maire de la commune très rurale d'Aurignac quelques années plus tard (de 1854 à 1866), au fin fond de la Haute-Garonne, n'était certainement pas un médecin légiste. Lorsque l'un de ses futurs administrés nommé Bonnemaison, carrier, découvrit en 1842, dans une grotte qu'il mit au jour sur le territoire communal, un tas d'ossements et qu'il les observa, il trouva qu'ils devaient appartenir à quelques dix-sept individus humains, s'en s'apercevoir qu'ils étaient sans doute d'une très grande ancienneté; Pourtant il étaient accompagnés de restes d'animaux et de pièces litgiques visiblement taillés.Une solution fut vite trouvée, ils furent enterrés dignement dans le cimetière où était leur place! Et l'on n'en parla plus pendant huit ans!! Ce n'est en effet que lorsque Mr Edouard Lartet, éminent historien, (il sera le premier préhistorien grâce à cette découverte mondiale), viendra sur ouï-dire à Aurignac en Août 1860 et pourra examiner à son tour ces ossements (qu'il fallut retrouver dans le cimetière) en compagnie du Docteur devenu Maire, Amiel, et le contenu de cette fameuse grotte que le voile fut levé. On imagine combien, sans doute, ce brave homme dût rougir de honte; un auteur reprenant une citation connue de Carl Vogt pourra même dire de cet ignorant : "il a commis ce crime de lèse-science" (cf "Histoire du matérialisme..." T.II C. Reinwald (traduit de l'allemand par B. Pommerol); Paris 1877-79). Le scientifique put juger qu'il avait sous les yeux non seulement des restes préhistoriques humains exceptionnels mais encore les restes de toute une véritable arche de Noé d'une époque bien précise, datée ensuite de 36.000 ans avant le présent, qui prendra plus tard le nom de la commune en s'appelant "l'aurignacien". Avec les restes humains il y fut découvert les restes de l'industrie lithique de ces hommes et les ossements des animaux suivants : ours, renard, auroch, cheval, chat sauvage, hyène, loup, éléphant, cerf, rhinocéros !! De plus cette période se révèlera essentielle dans l'humanisation. Un Musée de l'Aurignacien, moderne, sera visible bientôt dans le village: Les collections actuelles seront mieux présentées après la construction ex-nihilo sur un nouveau site plus aéré et relié avec la grotte, dont la 1ère pierre vient d'être posée fin 2012; il avait été question durant un moment, au début des années 2010 de l'installer dans un vieux vaste et ancien bâtiment classé Monument Historique dénommé Hôtel Amiel-Caupert, propriété communale, mais les exigences actuelles en matière de présentation au public ont été défavorables à ce site patrimonial.
MARIUS AMIEL et le SCANDALE de PANAMA :
Le "scandale de Panama" est le nom générique donné par les journaux de la fin du siècle relatant les péripéties politico-financières liées au financement de la Compagnie du Canal de Panama. Ferdinand de Lesseps qui, auparavant avait conçu et réalisé le Canal de Suez en Egypte pour faciliter la communication transocéanique Océan Indien - Méditerranée s'est intéressé à la possibilité d'un canal Atlantique - Pacifique en Amérique Centrale. Mais les travaux bien engagés se heurtèrent à des excavations plus difficiles et importantes qu'il n'avait prévu, engloutissant beaucoup d'argent et les moyens financiers commencèrent à mettre en danger la Compagnie créée pour cette réalisation et surtout ses actionnaires; il fallut lever d'autres actions et en nombre. C'est dans ce contexte qu' éclatera finalement ce scandale financier en 1892 et que se situe l'histoire qui suit.
Toute l'histoire tourne autour d'un pseudo-financier et affairiste de confession juive et d'origine franco-prussienne nommé Cornélius Herz. Ce monsieur très riche après avoir fait fortune d'une façon plus ou moins légale aux Etats-Unis va s'installer en France ou du moins présenter une façade très honorable et sûre dans les sphères qui dominent la société française et parisienne et son gouvernement. Et c'est ainsi qu'il va escroquer en 1888 d'une jolie somme un membre de cabinet ministériel, juif comme lui pourtant, et qui se faisait nommer pompeusement le "Baron de Reinach". Celui-ci furieux de s'être fait berner va ourdir une vengeance digne d'un film, en commanditant son assassinat. Par une petite annonce parue dans le quotidien "Le Figaro" du 28 Septembre 1888 il va ni plus ni moins recruter un exécuteur. Bien entendu l'annonce présentait une offre d'emploi pour un 'travail bien rémunéré' et c'est un ancien commissaire de la Sureté Générale apparemment dit-on congédié nommé Marius Amiel qui répondit à l'annonce et un rendez-vous fut convenu. Bien entendu le mystérieux correspondant ne souffla mot de son identité mais il fit bien savoir à Amiel qu'il s'agissait de supprimer Herz qu'il présenta comme un prussien (un détesté d'office) juif (et re-) très riche (!) grand industriel, ami de Clémenceau (en tous cas proche) le Président du Conseil (Premier Ministre de l'époque), arrogant et imbu de lui-même, enfin bref le type de juif qui, quelques années plus tard, sera l'objet de vindictes antisémites via l'affaire Dreyfus. Il lui dit aussi la raison précise de cet acte, le chantage du commanditaire et l'extorsion de grosses sommes d'argent, que Herz disait placer dans la quasi-défunte Compagnie du Canal. Mr Amiel fut pour le moins intrigué par la curieuse offre mais continua à montrer son intérêt (dans tous les sens du terme comme vous allez voir). Toujours d'une manière discrète et anonyme une avance de 1000 F. lui fut proposée sur les 50.000 F qui lui étaient promis en tout une fois l'affaire terminée : mais Amiel en homme prudent en demande 8000 qui lui furent remises. Un empoisonnement fut décidé en le faisant passer pour un suicide; mais Marius prétextant la complicité nécessaire des employés de maison pour agir et donc leur 'achat' demanda encore 5000 F. Et une fois ces sommes empochées il décida qu'il n'avait aucune envie de devenir un assassin, quitta avec son épouse Paris illico, partit pour Bordeaux et s'embarqua le 20 Octobre 1888 sur un bateau pour l'Argentine ! Il y devint quelques mois plus tard , à Buenos Aires, un inspecteur des chemins de fer. malheureusement pour lui, il perdit rapidement ce poste par maladie et de plus il fut victime de tentatives d'assassinat (ou l'arroseur arrosé on voit peut-être par qui ?) En effet son mystérieux correspondant parisien l'avait retrouvé, ne supportant pas d'avoir encore été berné. Et pourtant il ne restait plus grand-chose des 15000 F . Le 4 mars 1889 Marius Amiel est de retour à Paris, gravement malade il entra à l'hôpital Dubois où il dépensa ses derniers sous. C'est alors que, sans ressources, selon cette version, il eut l'idée de faire savoir à Cornelius Herz dans une confession écrite, toute l'histoire et que, finalement il lui avait sauvé la vie en ne l'exécutant pas : mais Herz resta insensible; Marius Amiel mourra quelques temps plus tard.( cf les quotidiens "La Presse" ou "la Libre Parole" et d'autres notamment américains). Dans un autre version c'est Herz lui-même qui fait revenir (à ses frais?) Amiel à Paris (après un appel au secours de celui-ci) non pour l'aider mais pour s'en servir, tirer de lui tous renseignements pouvant "lui donner barre" (le rendre maître) sur Reinach; il aurait ainsi constitué le fameux dossier de chantage par lequel il extorqua pas moins de 10 Millions de Francs au célèbre baron !! Six mois plus tard, Marius Amiel, devenu inutile, serait mort à Paris de "mort subite" selon cette version.
(cf article de "L'Express du Midi" du 5 mars 1902 n° 3527 p.1).
Un mot quand même sur l'antisémitisme : Le cas de Cornélius Herz fera l'objet non seulement d'articles dans les journaux, mais de discussions jusqu'à la Chambre des Députés, et confortera à point nommé les débuts de la relance de l'antisémitisme en France, commencé après 1886 avec la publication d'un pamphlet antisémite "La France juive". Il n' y a vraiment pas lieu de s'étonner de cette montée d'antisémitisme, après surtout l'affaire Dreyfus, aboutissant à la prise des mesures anti-juives par le gouvernement de Pétain, dès son installation à Vichy en 1940, pour plaire aux nazis allemands installés (provisoirement) chez nous.
LEON-RODOLPHE AMIEL (75) :
Homme de lettres parisien du début du XIXème S. connu pour ses sonnets descriptifs relatifs à des oeuvres d'art exposées dans les musées ou expositions de la capitale.